Des baisses d’impôts en Valais ? Où ça ?

Lors de la dernière révision de la loi fiscale, le Conseil d’Etat annonçait que l’Etat du Valais, depuis 2000, avait déjà procédé à 9 allégements fiscaux, entraînant une réduction des recettes de 201.26 millions de francs par année. Systématiquement, on entend ci et là que la situation économique du canton serait liée principalement à des « cadeaux fiscaux ».
Le groupe Alliance de Gauche reprend ces chiffres à son compte pour conspuer une soi-disant politique des caisses vides. Les économies à trouver aujourd’hui – notamment dans le département de la formation – seraient liées à une réduction irresponsable des impôts. En d’autres termes, nous vivrions en ce moment une crise des recettes plutôt qu’une crise des dépenses publiques.
Or, il suffit de comparer les comptes 2012 aux comptes 2003 pour découvrir que l’argumentation du le Conseil d’Etat ne tient pas la route. Et, par ricochet, celle de l’Alliance de Gauche.
Voici l’évolution des recettes en Valais entre 2003 et 2012.
Impôt des personnes physiques
2003: 561 millions.
2012: 772 millions.
Augmentation: +37%.
Impôt des personnes morales
2003: 87.7 millions.
2012: 135.2 millions.
Augmentation: +53%.
Autres impôts
2003: 198.4 millions.
2012: 303.1 millions.
Augmentation: +52%.
Source : compte 2012, message du Conseil d’Etat, p. 9
Durant cette période, l’augmentation de la population était de l’ordre de 15% et celle du PIB de l’ordre de 18%. Cela signifie que le taux d’imposition moyen a augmenté. Pour les entreprises, comme pour les particuliers.
De 2003 à 2012, il y a eu deux types de hausses d’impôts. D’une part, par la création volontaire de nouvelles taxes, d’émoluments et d’impôts. D’autre part, par l’effet de seuils de l’imposition progressive qui a pour conséquence que l’impôt moyen augmente avec la croissance économique, à moins que l’on ne compense la « progression à chaud », ce qui n’est pas le cas en Valais.
En bref, il n’y a pas eu d’allègements fiscaux de 2003 à 2012. Il y a eu des compensations des hausses (automatiques ou voulues) des impôts. Mais une baisse des impôts, jamais. Les chiffres sont têtus. Si l’Etat doit aujourd’hui trouver des économies, c’est que ses dépenses ont crû 2 à 3 fois plus vite que l’économie et nos salaires.