Tamoil: réponse à Fernand Mariétan

Réponse à la Tribune de Fernand Mariétan du Nouvelliste du 2 juin 2015.

Elu député par les Chablaisiens, je fais de mon mieux pour assurer la défense de nos intérêts. Dans l’affaire Tamoil, j’ai demandé que l’Etat joue son rôle en matière d’environnement. Non, il n’est pas acceptable de permettre à une société libyenne de fermer son site, liquider ses actifs, licencier ses employés et laisser une raffinerie se décomposer, polluer à terme le sol et la nappe phréatique, à charge du contribuable d’assumer tous les coûts. Même pour un partisan du libre marché, protéger l’environnement et la sécurité des citoyens constitue une tâche publique.
Par des mots durs, Fernand Mariétan se moque de notre activisme politique, relevant la prétendue inanité de la démarche. Il suffit pourtant de lire la loi sur la protection de l’environnement, les principes du « pollueur payeur » et « de précaution » pour comprendre qu’exiger de Tamoil ce que l’on exigerait de n’importe qui abandonne un véhicule dans un champ ou pollue une mare ne relève pas de l’agitation, mais du bon sens et de la défense des intérêts bien compris de notre région et de notre canton.
Avec une forte majorité issue de tous les partis (y-compris celui de Fernand Mariétan), le Grand Conseil m’a suivi, exigeant que l’Etat joue pleinement son rôle. Or, la décision d’un parlement est une décision démocratique qui ne saurait être balayée du revers de la main, même par un ancien élu. Dans un Etat de droit, une telle décision devrait être appliquée par le gouvernement, plutôt qu’être méprisée par un homme qui a pourtant connu le pouvoir législatif.
« Ventilateur », « spectre stupide », « gesticulation puérile » : sans trouver le courage de me citer, Fernand Mariétan ne manque pas d’imagination pour qualifier mon action. Je ne peux que regretter que, derrière la critique qui confine à l’insulte gratuite, mon contradicteur du jour n’esquisse pas la moindre piste de solution. Et se contente ainsi de se dire que tout a été fait « comme il faut », et tant pis pour les générations qui devront vivre sans les emplois, mais avec une raffinerie abandonnée, délabrée et polluante.
maeritan