Réparation de l’injustice faite aux enfants placés de force et aux victimes de mesures de coercition prises à des fins d’assistance

Première prise de parole à la tribune du Conseil national, le 26 avril 2016. 

Un Etat libéral a pour ambition de protéger les libertés fondamentales des individus. Un Etat libéral a pour tâche première de s’assurer dans ses activités quotidiennes que ces libertés fondamentales sont défendues.
Dans les années 1980, la Suisse était déjà signataire de la Convention européenne des droits de l’homme dont les garanties se retrouvent aujourd’hui encore dans notre Constitution fédérale. Certaines de ces garanties peuvent être citées ici: l’article 7 « Dignité humaine », l’article 10 « Droit à la vie et liberté personnelle » qui mentionne le droit à l’intégrité physique et psychique et l’interdiction de traitements inhumains. On pourrait continuer la liste, notre Constitution en a pléthore.
Les victimes dont nous parlons ici ont subi ces traitements inhumains. Elles ont été exploitées, certaines ont été stérilisées de force, ont subi ce que l’Etat ne devrait jamais faire. En tant que libéral, je ne peux que regretter que l’Etat auquel j’appartiens, l’Etat qui est censé me représenter, ait failli pareillement. Et quand l’Etat faillit de la sorte, l’Etat doit prendre ses responsabilités. La responsabilité passe par la réparation et celle-ci est demandée par une initiative populaire; un contre-projet a été proposé.
En tant que libéral, je ne peux que demander que la réparation soit faite et que l’Etat prenne ses responsabilités jusqu’au bout. A ceux qui s’inquiètent de l’avenir, de la force de précédent, j’ai envie de répondre que je l’espère, cette force de précédent, afin qu’il n’y ait pas de répétition. Le précédent doit être écarté que lorsqu’il est inacceptable, que lorsqu’il fait force de dérogation. Or, ici, le précédent doit faire force de leçon.
Pour toutes ces raisons, je vous invite à soutenir, avec une majorité de mon groupe, le contre-projet puisque la grande majorité des groupes semble s’y rallier.