Mobilité dans le Chablais: il faut intégrer Monthey

Hier, nous avons appris que « les » élus du Chablais s’engageaient unanimement pour les transports publics de notre région. A savoir, demander à Berne de rénover la ligne du Tonkin en France et de prolonger la ligne Aigle-Leysin.
Ce qui est un peu surprenant, c’est de ne pas intégrer dans cette conférence d’élus unanimes notamment le soussigné qui siège dans le parlement qui devra justement voter sur les projets en question l’année prochaine.
Ce choix, regrettable, étonne peu. Parce que ma position est connue. Si je soutiens tous les projets susmentionnés, je crois qu’il ne faut pas pour autant oublier le plus grand problème de mobilité du Chablais, à savoir celui qui concerne la plus grande ville de la région, et la deuxième du canton : Monthey.
L’atlas statistique des villes suisses 2017 révèle que les trois villes romandes qui affichent la plus faible part de pendulaire en transports publics sont Porrentruy, Monthey et Bulle. Il s’avère que ces trois villes ont pour point commun d’être parmi les rares grandes cités à ne pas se trouver sur le réseau principal des CFF.
Or, Monthey, peut-être bientôt fusionnée avec sa voisine de Collombey-Muraz, ne se trouve qu’à quelques centaines de mètres de la ligne CFF principale. Dévier celle-ci ne représente techniquement pas un travail titanesque mais permettrait d’offrir un accès direct au chemin de fer à une agglomération de 25’000 habitants.
Les habitants du Chablais valaisans constatent quotidiennement le chaos que représente l’entrée et la sortie de Monthey, matin et soir. Il suffit de compter les plaques valaisannes dans le gares d’Aigle et de Bex pour comprendre que le problème est simple : au XXIème siècle, le train doit aller au citoyen, et non l’inverse. Il est urgent d’intégrer dans les plans de notre région une vraie connexion de la première ville du district au réseau CFF.
Lire que relier Monthey à la ligne du Simplon ne constitue pas une priorité, contrairement au prolongement du chemin de fer à Leysin, n’est pas acceptable. C’est même une humiliation pour les milliers de citoyens de Monthey et région qui perdent chaque semaine des heures dans des embouteillages d’une autre époque, au mépris de leur qualité de vie.
Loin de moi l’idée de rompre la bonne humeur de l’unanimité bien choisie pour les transports de notre région. Mais quand on parle des projets fédéraux, il serait peut-être utile de discuter aussi avec ceux qui appuieront sur le bouton vert au moment de voter. Quitte à devoir accepter de débattre.