La cigale, la fourmi et l’OCDE

L’OCDE appuie sans hésiter la demande de Joe Biden pour un impôt minimum contre les entreprises. Comme petite nation, nous devrions nous en offusquer.

Il n’aura pas fallu trois mois à la nouvelle administration Biden pour reprendre le travail du dernier démocrate et ses rêves de fiscalité mondiale.

Et il aura suffi d’une petite semaine pour que l’OCDE et son expert-chef en fiscalité, Pascal Saint-Aman, celui-là même que la communauté internationale a exempté du paiement de tout impôt, adopte le discours du super-percepteur américain et prône à son tour la guerre des fiscalités.

Toutes les raisons sont bonnes pour payer plus. L’Etat a toujours besoin de nouvelles ressources pour réaliser ses infinis projets. Les crises justifient à tour de rôle l’endettement et la fiscalisation. Or, puisque les collectivités ne créent pas de richesses mais les consomment, il faudra toujours trouver une tête de Turc qui passera à la caisse pour les autres.

En 2011, avec FATCA, les personnes physiques étaient dans le viseur. Ce fut ensuite le tour des héritiers. Aujourd’hui, ce sont les entreprises. Elles suscitent nécessairement la méfiance, ces organisations qui ont réussi à survivre aux confinements et aux interdictions de travailler. Autant les taxer davantage. Un minimum. Le minimum prévu dans le pays de Joe Biden, par un hasard toujours bien fait.

Ces chantres de « plus d’impôts pour les autres » exposent que les fiscalités moins spoliatrices que les leurs relèvent de la concurrence déloyale. Les pays qui ont décidé de dépenser moins que les Etats-Unis seraient juste des mauvais coucheurs. Ils ne joueraient pas le jeu en n’appliquant pas le programme mondialement reconnu et apprécié du nouveau démocrate de la Maison Blanche. Il faudra bien les punir, ces spéculateurs.

L’impôt finance l’Etat. Et si l’on décide demain d’uniformiser toutes les recettes publiques, il faudra logiquement en faire autant des dépenses. Abandonner l’idée pourtant séduisante que chaque nation, chaque communauté de destin puisse décider souverainement des buts collectifs qu’elle se fixe et des moyens qu’elle se donne pour y parvenir. Non, demain, chacun devra prélever la même chose, et donc dépenser autant.

Ces fantasmes d’uniformisation ne sont rien de plus que la négation du droit des nations de s’organiser librement. Ils sont l’expression du mépris de la cigale qui, non contente d’avoir chanté tout l’été, demande l’aide de l’araignée pour dévaliser la fourmilière, l’hiver approchant. Les démocrates, au sens premier du terme, feraient bien de se lever contre ces tentatives funestes de nouveau colonialisme fiscal. Et rappeler à l’OCDE que le droit international et ses organisations sont là pour protéger la souveraineté des petites nations contre la loi du plus fort.

Baisser enfin le prix des médicaments !

En Suisse, les médicaments sont soumis à une protection particulière qui interdit de les importer d’autres pays (importations parallèles). Cette situation fait de notre pays un îlot de cherté et contribue à la hausse des coûts de la santé.

J’ai proposé au Parlement qu’il soit possible d’acheter des médicaments autorisés en Suisse à l’étranger, afin de pouvoir faire jouer la concurrence sur les prix. Le Conseil fédéral s’y est opposé.

Mais le National m’a largement suivi, et aujourd’hui, la balle est dans le camp du Conseil des États. Cette proposition a été reprise dans la presse, notamment :

 

Émoluments en matière de poursuite et faillite : Réduire la facture !

Le contrôle fédéral des finances (CDF) me donne entièrement raison dans son rapport publié ce soir à propos des offices des poursuites. Les émoluments sont trop élevés et doivent être réduits. 

Ils n’ont pas été adaptés à la numérisation qui a permis une augmentation massive de la productivité et ainsi des rendements indécents pour un service public. 

Il n’est pas acceptable que les personnes endettées ou les entreprises qui cherchent à se faire payer participent à cet impôt déguisé, et pas insignifiant. En Valais, c’est 11 millions de marge annuelle. 18 millions à Berne, 10 à Fribourg, 8 à Neuchâtel. Beaucoup de cantons ne publient pas de chiffres. 

Les rares qui ne parviennent pas à couvrir leurs coûts doivent en urgence se réformer et s’inspirer de ceux qui y parviennent. 

Enfin, ce rapport doit convaincre le parlement d’adopter ma motion et demander au Conseil fédéral de réduire les émoluments des offices des poursuites. Cette fiscalité cachée est inacceptable.