Auteur/autrice : Philippe Nantermod

  • Sondages contre scrutin majoritaire

    Je termine à l’instant l’écoute en Podcast de l’émission « Histoire Vivante » de la semaine passée consacrée aux élections présidentielles françaises, et plus particulièrement aux sondages.

    On imagine tous que Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royale pourront être présents au second tour des élections, nul besoin de sondage pour cela. Il y a une grande différence de mon point de vue quand un « petit » candidat voit sa côte de popularité monter dans les sondages. Si François Bayrou restait à 10% des intentions de vote ou qu’il ne soit même pas représenté dans les sondages, je suis persuadé qu’il n’aurait jamais vu le mouvement en sa faveur se créer.

    Les sondages ont montré qu’une percée du petit candidat était possible, le rendant du même coup crédible pour l’élection. Or, les sondages sur le second tour le donnent gagnant contre les deux favoris du premier. Cet élément lui donne une crédibilité gigantesque pour les anti-ségo et les anti-sarko. Le vote de rejet d’un des deux candidats, qui peut s’expliquer de différentes manières, mène alors à voter pour François Bayrou dans la seule intention de faire barrage à un candidat d’un des grands partis français.

    Je ne crois pas que c’est le discours du candidat centriste qui explique sa poussée dans les intentions de vote, mais seulement sa poussée elle-même qui s’auto alimente. Le résultat est tout de même surprenant : on voit un cinquième, voire un quart, des Français prêts à soutenir un candidat sans avoir cure de son programme électoral mais prioritairement pour son résultat dans les enquêtes d’opinions.

    Dans ces conditions, on peut se dire que le sondage remplace réellement la politique d’idées et montre, avant tout, les faiblesses du scrutin majoritaire à deux tours. Ce genre de scrutin, avec une barrière à l’entrée au second round, n’est peut-être plus valable dans un monde « sondagisé » où la qualification pour le deuxième tour est conditionnée par les enquêtes d’opinions. Comme on dit dans le milieu, « si la tendance se poursuit », seules les élections proportionnelles garderont leur intérêt politique. J’en suis malheureusement persuadé.

  • Joyeuses Pâques

    Juste un petit mot pour souhaiter à tous une excellente crise de foie au Chocolat (avec une majuscule) et de joyeuses Pâques!

  • Quel pays !

    On vit quand même dans un pays bizarre… Pour 60 kilomètres de voie ferrée, il faut des plans d’investissement sur 30 ans alors que la voie en question est une des plus rentables de Suisse.

    Franchement, on pourrait pas de temps en temps montrer un peu plus d’audace quand il s’agit d’investir dans des choses aussi importantes que les transports publics ?

  • Les montagnes à vendre, la faute à qui ?

    Infrarouge lance ce soir un débat intéressant sur la vente de nos Alpes aux étrangers. On peut s’inquiéter du fait que de plus en plus de mètres carrés sont bâtis dans les montagnes pour servir prioritairement d’investissement immobilier. Des mesures doivent être prises, Jean-Michel Cina tente le coup, on peut féliciter son courage.

    Sur le forum de l’émission, on peut lire certains capitalistes affichés se montrer soudainement pro écolo quand il s’agit de ne pas accepter les méchants colons britanniques et bloquer les nouvelles constructions. Attitude compréhensible, évidemment, mais pas très conséquente.

    Nos stations de ski doivent pouvoir fonctionner plus qu’un week-end par semaine, donc loger les touristes. Or, ce n’est pas la place qui manque, mais la place disponible. Trop de logements de haute altitude sont vides mais pas pour autant disponibles. Ceux qui possèdent un bien immobilier en station de ski ne devraient pas payer de taxe de séjour, mais plutôt une taxe de non-séjour. En effet, la valeur de leur bien ne dépend que de la station qui est autour. Croyez-vous que les terrains bagnards vaudraient autant sans Verbier ? Et pour que Verbier vive, il faut du monde pour l’occuper, pour y consommer, pour y passer du temps. Une taxe perçue pour les jours de haute saison durant lesquels les logements ne sont ni occupés ni loués permettrait de faire participer les propriétaires absents à la plus-value de leur bien et les encourager à louer pour le bonheur de l’économie de la région.

    En schématisant, nous avons deux solutions : proposer 3’000 lits chauds ou en construire 30’000 pour n’en occuper que 10% en même temps. Je préfère de loin la première solution, mais pour cela il faut louer les lits existants. Sans cela, les mesures contre la construction ne serviront qu’à bloquer l’économie touristique.

  • Gaspillages militaires

    Qu’est-ce qui uni les jeunes de 20 à 30 ans lorsqu’ils cherchent à étaler des anecdotes marrantes ? L’armée, très souvent. Je n’y ai pas participé, je n’ai donc pas de petites histoires salaces, mais je suis toujours amusé d’écouter les réaction de ceux qui ont servi le pays sous les drapeaux. Amusé n’est peut-être pas le terme adéquat, dans le fonds. Je dirais plutôt horrifié, en tant qu’apprenti politicien et en tant que contribuable (ben oui, je dois bien payer la taxe militaire…).

    Combien d’entre vous ont entendu ces fameuses histoires où l’on fait tourner en rond des camions à vide pour conserver les quotas de benzine d’une année à l’autre, des histoires de munitions gâchées pour justifier les enveloppes budgétaires, sans compter les nombreuses dérives racistes qui ne sont pas toutes filmées. Un petit tour sur YouTube, en tapant « Swiss Army » et on découvre que notre armée dite de paix s’amuse surtout à jouer à la guerre.

    Alors que tous les départements fédéraux sont mis sous pression budgétaire, que l’on fait des efforts partout pour éviter une surconsommation d’essence à une époque de réchauffement climatique et de pétrole cher, on découvre que l’armée, sans aucune gêne, gaspille matériel et argent presque publiquement. On me dira que l’armée a déjà fait d’énormes sacrifices depuis la chute du mur. Je répondrai : pas assez. Effectivement, si on a encore les moyens de tirer, pour rire, des obus qui valent le salaire mensuel d’une caissière de supermarché, on a encore trop de moyens.

    L’armée ne doit pas être un jouet. Les Suisses veulent conserver leur armée, très bien. Mais alors ayons au moins la décence vis-à-vis de ceux qui la paient d’offrir plus qu’un jeu de simulation de guerre grandeur nature. L’investissement est important. Un petit calcul nous montre que ce qui a été investit dans l’armée ces 15 dernières années correspond à 70 % de la dette publique de la Confédération !
    Ce qui me scandalise le plus, c’est qu’il semble que tout le monde est plus ou moins au courant de certains dérapages de la grande muette, et qu’encore aucune véritable autorité de surveillance ne soit mise en place pour stopper ces abus. J’espère que nos parlementaires cet automne oseront prendre le taureau par les cornes et demander des comptes à nos militaires.

  • Le temps passe…

    J’ai 23 ans. Que le temps passe vite… Combien de temps je vais encore pouvoir jouer la carte jeune pour rester un politicien intéressant ? Faudra que je trouve autre chose bientôt. Si vous avez une idée, donnez-la moi 😉

  • Merci !

    Voilà, c’est fait ! Le congrès des jeunes radicaux suisses s’est bien tenu à Morgins, avec la présence massive des jeunes radicaux romands et alémaniques. Le samedi soir, nous avons présenté à grands fracas notre campagne électorale pour les élections de 2007 devant environ 250 personnes, avec le soutien de Pascal Couchepin, Claude Ruey ou encore Léonard Bender, sans oublier Jean-René Germanier qui a ouvert les feux au sommet de la Foilleuse dans l’après-midi. J’ai même été élu vice-président des jeunes radicaux suisses 🙂

    Qu’est-ce que cette campagne a de particulier ? Les jeunes radicaux et leur allié les jeunes libéraux sont devenus en quatre ans une force de proposition bientôt incontournable en Valais. Plusieurs initiativites, postulats, motions, réactions ont rythmé la vie politique cantonale et ont sans doute ajouté un peu de fraîcheur au débat. Il est temps que cela se reflète lors d’une véritable élection. Au menu ? Trois listes, un nom nouveau « UP », et une communication franchement nouvelle. Pas convaincu ? Visitez sans plus attendre notre nouveau site internet, www.up2007.ch !

    Le 14 avril, nous présenterons nos candidats, la campagne est en attendant lancée, mobilisons-nous, mobilisez-vous pour montrer que tout ce travail n’a pas été vain et que les Valaisans savent reconnaître une équipe de jeunes dynamiques qui veulent vraiment améliorer les choses. Vous le valez bien, et nous aussi !

  • Energies: quelle alternatives ?

    2%. C’est l’augmentation annuelle de notre consommation électrique. Cela correspond à la production du barrage de Monvoisin. A ce rythme-là, et sachant que nos centrales nucléaires n’ont pas une durée de vie illimitée, nous risquons de nous trouver dans une situation de pénurie dès les années 2015-2020. Moins de dix ans, c’est ce qui nous reste pour trouver une solution, sachant que la réalisation de ces solutions risque de prendre plus de temps que cela… Les possibilités sont diverses, pas forcément contradictoires, mais controversées.

    La première, mise en avant curieusement par les autoproclamés défenseurs de l’environnement, vise à utiliser le gaz pour la période de « transition », sans trop savoir en quoi concerne concrètement cette transition. Bon Dieu, mais pourquoi donc les écologistes se posent aujourd’hui en défenseur du gaz ? Nous parlons bien du gaz qui produit du CO2, le même qui fait monter la température et les océans… Je crois que la réponse vient dans l’alternative qui s’offre à nous. On nous dit : « c’est le gaz ou le nucléaire ». Or, l’atome a pour principal défaut d’être la cible favorite de nos amis les roses-verts. S’il a d’autres défauts, il a au moins l’avantage de ne pas produire de gaz à effet de serre, et je crois que l’urgence écologique la plus pressante est le réchauffement global du climat.

    Donc le nucléaire, alternative plus ou moins crédible quand on sait que les centrales présentent malgré tout des risques et que la question des déchets n’est toujours pas résolue (même si on peut espérer en trouver une avant la fin de leur existence). Si le nucléaire actuel n’est pas la panacée, qu’il pose un problème non négligeable d’opinion publique, il est néanmoins plus acceptable que le gaz, d’autant plus qu’il est déjà la source de 40% de notre production électrique ; ce ne serait pas un « nouveau problème ».

    De ces deux alternatives, j’aimerais n’en choisir aucune. J’ai entendu qu’en Allemagne, 24’000 emplois étaient directement issus de la recherche dans les énergies renouvelables, pour un montant de plus de 9 milliards d’euros par an. La Suisse pourrait entrer des deux pieds dans la compétition internationale par le biais de ses universités et autres EPF…
    Deuxième option compatible avec toutes les autres, limiter la consommation énergétique. Cette consommation est sans doute excessive pour de nombreux appareils électroménagers et imposer quelques normes écologiques – comme on impose des normes de sécurité – ne nuirait pas forcément à notre économie. Des dizaines de solutions sont proposées pour diminuer la consommation sans pour autant diminuer notre confort de vie.

    Bref, mon opinion (parce qu’il faut bien la donner et que j’adore le faire) est une liste de priorité. D’abord, évaluons la part de notre consommation énergétique que nous pourrons assurer dans vingt ans avec les énergies renouvelables et les économies d’énergies. Si malgré des investissements importants, nous n’arrivons pas à nous débarrasser complètement du nucléaire, renouvelons en partie notre parc atomique.
    Je regrette les positions de ceux qui veulent du nucléaire même s’il n’était pas nécessaire et de ceux qui ne veulent absolument rien, au risque de devoir importer de l’électricité, sachant que cela ne fait que reporter le problème environnemental dans des mains peut-être moins « tip-top-propre-en-ordre » que les mains argoviennes.

  • Salaire minimum vaudois

    Tiens, c’est le printemps ! les élection cantonales battent leur plein dans le canton de Vaud et on découvre des affiches pleines de bonnes intentions. Une d’entre elles a particulièrement retenu mon attention, celle du POP qui prône l’introduction d’un salaire minimum de 3’500 francs par mois. Avec lequel tout devient possible.

    Il y a quelque chose de malsain dans cette promesse. Pas tant dans le fonds que dans la forme. Nous parlons ici d’élections cantonales, les élus siègeront au Grand Conseil, ou peut-être au Conseil d’Etat. La question du droit du travail est régie essentiellement par le Code des Obligations accompagné de quelques lois accessoires. Or, ces lois sont cantonales, et le principe d’un salaire minimum hors CCT ne peut, à mon avis (dites moi, chers juristes expérimentés si je me trompe) qu’être imposé par le droit fédéral. Les vaudois éliront leurs représentants sur la base de programmes et de promesses électorales, et le POP promet à ses électeurs l’instauration d’un salaire minimum, alors que même si Joseph Zyziadis se fait élire et que 80% du parlement est popiste, un salaire minimum ne pourra pas être imposé.

    Je trouve ces manœuvres un peu exagérées : que l’on promette des choses difficilement réalisables, passe encore dans une campagne. Mais promettre quelque chose d’impossible à réaliser relève du mépris de l’électeur et ne sert qu’à faire dans la politique la plus basse possible. Chers amis du POP, les fédérales, c’est en octobre !

  • Prüfungen

    Dritte mündliche Prüfung bestanden.

    Donc, la matière, ça va, mais en ce qui concerne la langue, quelle catastrophe… Coup de blues !

    Plus qu’un, vendredi, et je serai en vacances, disponible pour alimenter un peu mieux ce blog.