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Gaspillages militaires

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Gaspillages militaires

Qu’est-ce qui uni les jeunes de 20 à 30 ans lorsqu’ils cherchent à étaler des anecdotes marrantes ? L’armée, très souvent. Je n’y ai pas participé, je n’ai donc pas de petites histoires salaces, mais je suis toujours amusé d’écouter les réaction de ceux qui ont servi le pays sous les drapeaux. Amusé n’est peut-être pas le terme adéquat, dans le fonds. Je dirais plutôt horrifié, en tant qu’apprenti politicien et en tant que contribuable (ben oui, je dois bien payer la taxe militaire…).

Combien d’entre vous ont entendu ces fameuses histoires où l’on fait tourner en rond des camions à vide pour conserver les quotas de benzine d’une année à l’autre, des histoires de munitions gâchées pour justifier les enveloppes budgétaires, sans compter les nombreuses dérives racistes qui ne sont pas toutes filmées. Un petit tour sur YouTube, en tapant « Swiss Army » et on découvre que notre armée dite de paix s’amuse surtout à jouer à la guerre.

Alors que tous les départements fédéraux sont mis sous pression budgétaire, que l’on fait des efforts partout pour éviter une surconsommation d’essence à une époque de réchauffement climatique et de pétrole cher, on découvre que l’armée, sans aucune gêne, gaspille matériel et argent presque publiquement. On me dira que l’armée a déjà fait d’énormes sacrifices depuis la chute du mur. Je répondrai : pas assez. Effectivement, si on a encore les moyens de tirer, pour rire, des obus qui valent le salaire mensuel d’une caissière de supermarché, on a encore trop de moyens.

L’armée ne doit pas être un jouet. Les Suisses veulent conserver leur armée, très bien. Mais alors ayons au moins la décence vis-à-vis de ceux qui la paient d’offrir plus qu’un jeu de simulation de guerre grandeur nature. L’investissement est important. Un petit calcul nous montre que ce qui a été investit dans l’armée ces 15 dernières années correspond à 70 % de la dette publique de la Confédération !
Ce qui me scandalise le plus, c’est qu’il semble que tout le monde est plus ou moins au courant de certains dérapages de la grande muette, et qu’encore aucune véritable autorité de surveillance ne soit mise en place pour stopper ces abus. J’espère que nos parlementaires cet automne oseront prendre le taureau par les cornes et demander des comptes à nos militaires.

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