Je me permets dans cet article de critiquer le choix lausannois pour son métro. Je ne suis ni urbaniste, ni vaudois, mais quelques éléments dans ce choix me font penser que nous n’allons pas forcément dans le bons sens en matière de transports publics…
Pour commencer, je tiens à préciser que j’ai vécu 4 ans à Lausanne, en n’utilisant que les transports publics. Je vis désormais à Zurich, où je n’emploie aussi que les transports publics.
Le constat est affligeant pour Lausanne. Pourquoi diable avoir voulu investir tant d’argent (on parlera sans doutes d’un milliard une fois le projet réalisé) dans une seule ligne au détriment des autres ? Les bus lausannois ne peuvent aujourd’hui pas être remplacés, faute de moyens semble-t-il, les nouveaux horaires prévoient des suppressions de bus (le numéro trois par exemple), les bus de nuits sont quasiment inexistants. Il n’y a pas ou peu de correspondances à la gare avec l’arrivée des trains. Le M2, durant la durée des travaux, pose de gros problèmes à la circulation en ville, tant pour les piétons que pour les voitures et les TL. Le M2 aura aspiré tout le capital disponible pour améliorer l’offre des transports publics… alors que l’on parle de développer le quartier de la Blécherette, zone hors de la ligne du futur métro.
En vivant à Zurich, ville autrement plus grande que Lausanne, je constate que le choix n’a pas été de bâtir un projet faramineux et mégalomane, mais de favoriser LES transports publics, avec une offre en trams et bus qui sert vraiment l’ensemble de la population, avec un réseau dense, des horaires intéressants et qui s’étalent de 5 heures du matin jusqu’à 2 heures du matin (sans compter les bus de nuit). Les transports y sont rapides, confortables, les lignes de trams bien aménagées et – en règle générale – à l’heure. La population zurichoise avait pourtant refusé un projet de métro.
J’espère de tout mon cœur que le choix lausannois s’avérera payant au final, mais j’en doute. Pourquoi privilégier une seule ligne au détriment de toutes les autres ? Aujourd’hui, les le parc automobile des TL est constitué en grande partie des restes des autres grandes villes, on y est mal installés, secoués, en retard. Le sacrifice auquel l’ensemble de la population lausannoise consent me semble complètement démesuré par rapport à un projet qui rendra les TL asymétriques : d’un côté, le top du métro, et de l’autre le « tiers monde ».
Que se serait-il passé si nous avions utilisé ce milliard pour améliorer sensiblement l’offre en bus et trolleys ? On se serait passé des chantiers faramineux, mais on aurait pu bénéficier immédiatement d’un service de qualité.
Bon, j’ai un peu de retard dans le débat. Quel « has-been » !