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  • Soutenir le travail par une adaptation des prestations sociales : un postulat pour un système plus juste

    Soutenir le travail par une adaptation des prestations sociales : un postulat pour un système plus juste

    J’ai déposé un postulat visant à examiner une réforme importante: l’adaptation des prestations sociales en fonction du taux d’activité des bénéficiaires. Ce mécanisme permettrait de mieux récompenser l’effort de ceux qui travaillent à un taux élevé tout en garantissant un soutien à ceux qui en ont réellement besoin.

    Actuellement, nos prestations sociales, telles que les subsides pour l’assurance-maladie ou les allocations familiales, ne prennent que très partiellement en compte le taux d’activité.

    Pourtant, ce dernier joue un rôle central dans l’autonomie financière et dans la réduction de la dépendance aux aides sociales. En modulant les prestations sociales et les déductions fiscales en fonction du taux d’activité, nous pourrions encourager la participation au marché du travail tout en assurant une redistribution plus équitable.

    Mon postulat demande au Conseil fédéral d’analyser cette possibilité, assurance par assurance, pour déterminer où et comment une telle adaptation serait pertinente. Il propose également d’examiner les éventuelles modifications légales nécessaires, comme l’introduction du taux d’activité dans le certificat de salaire.

    Cette réforme s’inscrirait dans une dynamique gagnant-gagnant: elle valoriserait davantage le travail, renforcerait la responsabilité individuelle, et permettrait à notre système social de s’adapter aux défis économiques actuels.

    Le postulat:

    Le travail doit payer. Pour une corrélation entre taux d’activité et prestations sociales

    Le Conseil fédéral est invité à analyser :

    1. dans quelle mesure certaines prestations sociales et déductions fiscales pourraient être modulées en fonction du taux d’activité des bénéficiaires ;
    2. les situations particulières et objectives qui justifient un taux d’activité réduit (formation, enfants mineurs à charge, etc.) ;
    3. les opportunités et les implications d’une telle adaptation, assurance par assurance, en identifiant les cas où une corrélation entre un taux d’activité élevé et des prestations accrues pourrait être justifiée et pourrait créer des incitatifs positifs en faveur d’une plus grande activité ;
    4. les adaptations légales ou réglementaires nécessaires à cette fin, notamment l’introduction du taux d’activité dans les certificats de salaire ou d’autres documents administratifs pertinents.

    Développement

    Les prestations sociales et déductions fiscales n’intègrent pas ou de manière limitée le taux d’activité comme facteur déterminant le droit aux prestations. Cette situation entraîne des incitatifs en faveur d’une forme d’oisiveté qui coûte aux assurances sociales et aux citoyens. 

    Par ailleurs, l’absence de lien entre prestations sociales et taux d’activité peut entraîner des incohérences dans des cas où une activité plus importante pourrait générer des revenus suffisants pour réduire le besoin de certaines aides, créant des effets de seuils paradoxaux favorisant la réduction du taux d’activité. L’introduction de mécanismes modulant les prestations sociales en fonction du taux d’activité pourrait encourager la participation au marché du travail tout en garantissant une juste répartition des ressources.

    Chaque citoyen est libre de travailler, de ne pas travailler ou de travailler à un taux réduit. Il est par contre inacceptable que les conséquences de ces choix soient portées par la collectivité qui paie, in fine, la facture. Naturellement, des exceptions doivent être prévues pour certaines catégories de personnes, par exemple en formation ou qui ont des enfants à charge. A ce sujet, le Conseil fédéral pourra s’inspirer de la jurisprudence développée en matière de droit de la famille. 

    Il faudra aussi examiner les implications administratives et légales d’une telle réforme, afin d’assurer que les adaptations nécessaires, comme la mention du taux d’activité dans le certificat de salaire, soient mises en œuvre de manière cohérente et efficace.

  • Dans la course pour le Conseil des États. Im Rennen um den Ständerat.

    Dans la course pour le Conseil des États. Im Rennen um den Ständerat.

    Sehr geehrte Damen und Herren, liebe Freunde

    Ich freue mich, Ihnen mitteilen zu können, dass ich das Rennen für den Ständerat in Angriff nehme. Seit 2015 engagiere ich mich im Nationalrat, um die freiheitlichen Werte und die Interessen unseres Kantons zu verteidigen. Dies möchte ich auch im Ständerat fortsetzen und den Walliser Wählerinnen und Wählern eine Alternative bieten. Dieser Wahlkampf wird schwierig, aber spannend. Ich zähle einmal mehr auf Ihre Unterstützung. Schon jetzt vielen Dank!

    Möchten Sie mehr über meine Positionen und meine Arbeit als Nationalrat erfahren? Folgen Sie mir in den sozialen Netzwerken. Ich freue mich schon darauf, Sie in den nächsten Monaten des Wahlkampfs zu sehen!

    Philippe Nantermod

    ***

    Mesdames, Messieurs, Chers amis,

    J’ai le plaisir de vous annoncer que je me lance dans la course pour le Conseil des États. Depuis 2015, je m’engage au Conseil national pour défendre les valeurs de liberté et les intérêts de notre canton. Je souhaite continuer à le faire dans la Chambre haute et offrir une alternative aux électeurs valaisans. Cette campagne sera difficile, mais passionnante. Je compte encore une fois sur votre soutien. D’ores et déjà merci !

    Vous souhaitez en savoir plus sur mes positions et mon travail en tant que conseiller national ? Suivez-moi sur les réseaux sociaux. Je me réjouis déjà de vous voir durant les mois de campagne qui nous attendent !

    Avec mes très cordiaux messages.

    Philippe Nantermod

  • Législation sur le travail. Autoriser l’ouverture dominicale des commerces de proximité

    Législation sur le travail. Autoriser l’ouverture dominicale des commerces de proximité

    Motion déposée le 12 décembre 2022.

    Le Conseil fédéral est prié de soumettre à l’Assemblée fédérale une proposition de modification de la législation sur le travail permettant l’ouverture dominicale des commerces de proximité, à savoir les magasins d’une petite taille et qui n’emploient qu’un nombre limité de collaborateurs et dont l’assortiment est celui d’une épicerie.

    Développement

    Les évolutions techniques et sociétales ont rendu le travail dominical largement accepté. Il est admis aujourd’hui qu’un certain nombre de commerces sont ouverts les dimanches et que les consommateurs peuvent s’approvisionner facilement dans les gares, les stations-service, les aéroports et dans les régions touristiques. Les citadins ont désormais l’habitude de pouvoir se  » dépanner  » facilement sept jours sur sept.

    Or, certaines régions suburbaines qui ne disposent d’aucune de ces infrastructures se voient aujourd’hui privées d’une palette de services devenue indispensable à notre époque. Il est difficilement justifiable de refuser un commerce dominical aux habitants de villages sous prétexte qu’ils ne bénéficient ni d’une station-service, ni d’une gare, ou vivent dans une zone qui n’est pas jugée touristique. Les personnes à mobilité réduites ou pour lesquelles tout déplacement est compliqué sont particulièrement affectées par cette inégalité de traitement.

    Par ailleurs, l’automatisation a permis au cours des dernières années de limiter les besoins en main d’oeuvre pour les services de nuit et du week-end, réduisant les impacts négatifs qui ont toujours été invoqués en faveur du maintien des restrictions actuelles.

    Enfin, dans de nombreux villages, certains services de base, comme la simple distribution d’argent, est parfois limitée au seul commerce de proximité existant. Sa fermeture dominicale entraîne des complications personnelles bien réelles.

    Pour ces motifs, il est proposé de modifier la législation sur le travail afin de permettre l’exploitation des commerces de proximité sur l’ensemble du territoire, le dimanche. Il appartiendra à la législation de définir le commerce de proximité, afin d’exclure naturellement les supermarchés ainsi que les magasins n’offrant pas l’assortiment correspondant. Enfin, les cantons resteront en tout état de cause compétents en matière de police du commerce et d’horaires d’ouverture des magasins.

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    Viel Spass dabei!

  • 1er août à Neuchâtel

    1er août à Neuchâtel

    Discours prononcé le 1er août 2017, à Neuchâtel.

    Chers amis Neuchâtelois, Chers amis Confédérés,
    Mesdames et messieurs d’ailleurs qui jouissez des plaisirs de notre pays en cet été 2017.
    L’honneur est grand de s’exprimer ce soir devant vous. Et quand je lis la liste des personnalités qui m’ont précédé à cette tribune, je me dis que la barre est placée haute.
    Nous sommes réunis ce soir pour fêter notre pays, la Suisse, ses valeurs, sa cohésion. Non seulement un pacte conclu entre quelques alémaniques il y a plus de 700 ans, mais aussi les épreuves qu’elle a traversées depuis, et qu’elle a surmontées. Un peuple, qui malgré ses différences, a toujours su trouver dans ce qui le rassemblait les raisons de surpasser ce qui le divisait.
    Diviser. C’est le mot à la mode. On peut opposer le Haut au Bas. Le Haut Valais au Bas Valais. Romands et alémaniques. Chrétiens et protestants. Béliers et sangliers. La Suisse ne s’est pas faite de nos ressemblances, mais de nos différences.
    La Suisse n’a pas été facile à construire, et cette construction se poursuit jour après jour. Quand Moutier choisit son destin, quand des cantons se posent la question de leur identité face aux choix fédéraux ou quand l’impression d’être soumis aux choix de l’autre, du plus fort.
    La Suisse, c’est cette capacité d’entendre le minoritaire, de l’intégrer pour éviter que le tout ne se désintègre, et c’est ce que nous avons pu tenter d’apporter au monde ces dernières années.
    Il est treize heures trente, le quatorze d’un mois de juin beaucoup trop chaud à Berne. La pause de midi des parlementaires, c’est l’occasion de rencontrer des amis, des lobbyistes, ou simplement de se changer les idées.
    Un événement nous sortira de la torpeur estivale. Personne ou presque, ne s’attendait à ce que notre ministre des affaires étrangères, votre ministre, Didier Burkhalter, annoncerait sa démission quelques minutes plus tard.
    Je veux profiter de cette tribune aujourd’hui pour rendre hommage à M. Burkhalter qui a su porter les valeurs de la Suisse dans le monde entier, mais aussi à l’intérieur de la Suisse elle-même. Votre Didier Burkhalter, qui fut président de la Ville, député du canton, conseiller national, conseiller aux Etats avant d’entrer dans le gouvernement fédéral, succédant à un autre Valaisan dont je ne parlerai pas ce soir, même si ce n’est pas l’envie qui manque.
    Didier Burkhalter ne fut pas seulement un ministre de beau temps. Collégial à chaque instant, il a su porter la politique étrangère de la Suisse auprès de nos partenaires européens sans jamais trahir les idéaux helvétiques.
    Votre compatriote fut l’homme des situations de crise partout dans le monde, en Ukraine, à la tête de l’OSCE, au lendemain du 9 février, main dans la main avec John Kerry et les autres décideurs du monde. Didier Burkhalter a pu faire briller la Suisse sur la scène internationale comme presqu’aucun ministre des affaires étrangères avant lui, et sans user d’artifices inutiles pour autant.
    Burkhalter, c’est aussi l’homme des convictions. Je me souviens de ses prises de position claires et franches au parlement. Face à des élus qui surfaient sur des vagues populistes à propos de migrants ou d’Erythrée, qui proposaient des solutions toutes faites tenant sur une affiche SGA, Didier savait répondre du tac au tac, avec une précision et une humanité qui remettait à sa place celui ou celle qui se laissait aller à des discours de café du commerce à la tribune du National. Ce Burkhalter-là, il va nous manquer.
    Une année et demi à Berne, pour moi, c’était encore le temps de mieux connaitre le conseiller fédéral vu de l’intérieur, au sein du groupe, dans des commissions. L’homme qui maitrise ses dossiers et répond à n’importe quelle question sans coup férir. L’homme qui ne cède jamais sur ses positions, mais qui ne s’emporte pas pour autant lorsqu’il est minorisé. L’homme à l’écoute, et présent pour soutenir un jeune conseiller national qui découvre le métier.
    Aujourd’hui, Didier Burkhalter s’en va. Il aura incarné notre pays comme on l’aime : humaniste, intelligent, ouvert. Ses successeurs auront du pain sur la planche pour relever le défi de le remplacer.
    Un jour, il a dit que le monde avait besoin d’un peu de Suisse pour aller moins mal. Et bien on peut dire aujourd’hui que la Suisse a besoin d’un peu de Burkhalter pour aller bien.
    Merci pour votre travail Monsieur Burkhalter, vous avez su représenter la Suisse que l’on fête aujourd’hui. Vive le canton de Neuchâtel, vive son conseiller fédéral, et, surtout, vive la Suisse !

  • RBI, le revers de la médaille

    RBI, le revers de la médaille

    Les partisans du revenu de base inconditionnel (RBI) s’époumonent : le peuple suisse ne votera le 5 juin que sur un principe, le mode de financement n’étant pas arrêté dans l’article constitutionnel proposé.
    S’ils ont raison, cela ne signifie pas pour autant que le coût de l’opération – devisée annuellement à environ CHF 200 milliards de francs (6.7 mios de majeurs X 2’500.- X 12 mois) – sera nul. Dépenser un tiers du PIB, soit de l’ensemble des richesses produites en Suisse en une année, n’est pas négligeable. Si l’on peut s’extasier à l’idée de recevoir ce fameux RBI, en posant à qui mieux mieux la question « et vous, que feriez-vous de votre revenu de base ? », on peut aussi regarder le revers de la médaille, et poser la question : « et vous, qu’auriez-vous fait des milliers de francs que l’on vous a volé ? ».
    Contrairement aux soi-disant expériences menées en Inde, sur le continent africain ou au Canada, ceux qui paieront ce RBI sont les mêmes que ceux qui le toucheront, et certains paieront plus que ce qu’ils ne percevront. C’est une grande différence : si l’on nous proposait de faire financer notre revenu de base par les Français ou par l’ONU, je serais naturellement le premier à m’engager en sa faveur. Mais dans la mesure où personne n’a encore proposé d’envoyer des bateaux pirates sur les mers pour ramener des richesses produites ailleurs et que ce sont bien certains Suisses qui paieront pour d’autres Suisses, le projet ne vise qu’à étaler les richesses comme la confiture sur une tartine.
    Réparti sur l’ensemble de la population, le RBI vise donc à redistribuer un tiers des richesses. Il correspond ainsi à une augmentation globale de la fiscalité de 30%. Sachant qu’une grande partie de la population n’est tout simplement pas fiscalisée, les masses laborieuses, celles qui créent des richesses, se verront largement spoliées pour payer un revenu de base aux autres. Ce que le RBI leur donnera d’une main, il le leur reprendra plusieurs fois de l’autre.
    Pour nous faire croire que l’opération sera blanche, les joyeux amis du RBI tentent le coup de l’impôt gratuit : micro-taxe sur les transactions financières, intégration du RBI dans les revenus, voire carrément la planche à billet (alors qu’ils affirmaient un peu plus tôt que l’on ne votait que sur un principe, mais passons). Certes, lorsque les impôts sont prélevés par petites doses, ils sont moins visibles, ils ne coûtent toutefois pas moins cher. Mais un franc est un franc, dirait l’enseigne PAM. Prélever 200 milliards de francs vous appauvrit de 200 milliards de francs, qu’on vous les prenne à coup de centimes ou de millions.
    Comme le disent justement les partisans, le RBI vise à changer de paradigme de société. D’un monde où les libertés individuelles sont protégées, au premier rang desquelles figure la garantie de la propriété qui assure à chacun de pouvoir disposer du fruit de son travail, nous opterions pour un monde de redistribution forcée des richesses, au mépris de ces garanties. Le tissu social que l’on connaît, malgré tous les défauts que l’on peut lui trouver, repose sur une idée de cause et d’effets, de mérite et sur un contrat social. Le RBI ne repose que sur l’idée qu’une partie de la population a le droit de faire les poches de l’autre partie, sans raison, sans condition.
    Cette société a déjà existé, chez nous. Au Moyen-Âge, elle portait le nom de servage, où une petite caste pouvait voler les masses laborieuses pour assumer ses propres besoins et prélever les moyens d’assurer sa survie, sans avoir à fournir de travail. Le RBI n’est rien d’autre que l’introduction d’un servage moderne.
    Publié sur le blog du PLR d’Orsières.
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  • Loi sur l’asile : une procédure juste, sévère et nécessaire

    Loi sur l’asile : une procédure juste, sévère et nécessaire

    Soixante ans après que son peuple cherchait refuge dans le reste de l’Europe pour fuir l’écrasement soviétique, la Hongrie tend des barbelés aux frontières. Alors que d’autres pays pensent à lui emboîter le pas, il est temps de rappeler que les Etats civilisés ont adhéré dans les années 1950 à la convention de Genève sur le statut des réfugiés qui impose aux parties contractantes d’assurer une protection à celles et ceux qui fuient des persécutions et des conflits armés, et le 5 juin, nous voterons une loi sur l’asile qui permet d’appliquer avec rigueur mais humanité ce principe.
    Les obligations relatives à l’asile n’imposent pas, contrairement à ce qu’on pourrait le penser, d’accueillir « toute la misère du monde ». Si les réfugiés dits économiques ne peuvent pas prétendre à l’asile, les pays d’Europe ont une obligation morale et juridique d’offrir à celles et ceux qui traversent la méditerranée, avec femmes et enfants, au péril de leur vie, une procédure digne qui leur permette d’être au moins écoutés avant que l’on ne tranche de leur sort.
    Depuis quelques mois, l’Europe est complètement dépassée. Les frontières se ferment et on imagine régler la procédure de l’asile en laissant les passeurs faire le travail des douaniers. Certaines personnes attendent depuis des mois dans la boue aux frontières, on retrouve des cadavres dans un camion frigorifique, des milliers d’enfants errent sur le continent, à la merci des trafiquants d’êtres humains. Pourtant, régler la question migratoire est une des tâches fondamentales d’un Etat organisé et moderne qui ne peut décemment s’en débarrasser sous prétexte qu’elle est peu populaire.
    La nouvelle loi sur l’asile n’a pas pour objet de définir qui a le droit et qui n’a pas le droit de bénéficier de la protection de la Suisse. Ces questions ont déjà été liquidées. Cette révision vise uniquement à adapter la procédure à la nouvelle réalité, pour pouvoir traiter plus efficacement un nombre grandissant de dossiers, pour éviter que les requérants d’asile ne poireautent des mois durant dans les centres cantonaux en attendant un oui ou un non, ce qui n’arrange personne.
    Pour y parvenir, le Parlement a décidé de constituer des centres fédéraux, dans lesquels l’on trouvera l’ensemble des protagonistes de l’asile. Les délais de recours ont été divisés par trois. Chaque requérant d’asile se verra conseiller par un juriste qui assurera un lien entre l’administration et l’administré, permettant d’éviter les procédures qui n’en finissent plus comme c’est le cas aujourd’hui. Ces fameux « avocats gratuits » comme les appellent les référendaires seront, contrairement aux avocats commis d’office aujourd’hui, rémunérés forfaitairement et n’auront plus d’intérêt à recourir par principe.
    Cette procédure a été testée, depuis plusieurs années, dans un centre pilote à Zurich, à très grande satisfaction. Les procédures sont courtes, les requérants obtiennent une réponse rapidement sur leur sort. On évite qu’ils ne finissent à l’aide sociale et ceux qui ne peuvent pas rester sont expulsés. Appliquée à l’échelle suisse, cette nouvelle procédure permettra d’économiser 110 millions de francs par année.
    Pour constituer les dix futurs centres fédéraux, la loi prévoit une procédure d’approbation des plans avec, à la clef, une option d’expropriation, épouvantail des opposants. Cette expropriation n’a pourtant rien d’original. Elle est prévue pour toutes les tâches de la Confédération : on l’a introduite pour la construction des lignes de chemin de fer, des lignes électriques, pour les installations militaires et même pour les remontées mécaniques touristiques. Elle ne peut être appliquée qu’en dernier recours, si aucune autre option n’est possible. Il n’y a pas de quoi fouetter un chat, sauf à considérer que la réponse au problème de l’asile est de fermer les frontières, de rejeter à la mer ceux qui fuient les bombes en se félicitant d’être bien né.
    Un pays qui a la prétention d’organiser des jeux olympiques, d’accueillir des dizaines de milliers de spectateurs pendant quelques semaines, dans des conditions luxueuses, avec des infrastructures touristiques et sportives y-relatives ne peut pas décemment prétendre être incapable d’offrir à autant de miséreux fuyant la guerre une procédure digne. Et il n’est pas question ici de leur offrir l’asile, mais uniquement de leur donner une réponse à leur demande d’aide. De ne pas détourner le regard. Et c’est ce à quoi servira la nouvelle loi sur l’asile.

  • Réparation de l’injustice faite aux enfants placés de force et aux victimes de mesures de coercition prises à des fins d’assistance

    Réparation de l’injustice faite aux enfants placés de force et aux victimes de mesures de coercition prises à des fins d’assistance

    Première prise de parole à la tribune du Conseil national, le 26 avril 2016. 

    Un Etat libéral a pour ambition de protéger les libertés fondamentales des individus. Un Etat libéral a pour tâche première de s’assurer dans ses activités quotidiennes que ces libertés fondamentales sont défendues.
    Dans les années 1980, la Suisse était déjà signataire de la Convention européenne des droits de l’homme dont les garanties se retrouvent aujourd’hui encore dans notre Constitution fédérale. Certaines de ces garanties peuvent être citées ici: l’article 7 « Dignité humaine », l’article 10 « Droit à la vie et liberté personnelle » qui mentionne le droit à l’intégrité physique et psychique et l’interdiction de traitements inhumains. On pourrait continuer la liste, notre Constitution en a pléthore.
    Les victimes dont nous parlons ici ont subi ces traitements inhumains. Elles ont été exploitées, certaines ont été stérilisées de force, ont subi ce que l’Etat ne devrait jamais faire. En tant que libéral, je ne peux que regretter que l’Etat auquel j’appartiens, l’Etat qui est censé me représenter, ait failli pareillement. Et quand l’Etat faillit de la sorte, l’Etat doit prendre ses responsabilités. La responsabilité passe par la réparation et celle-ci est demandée par une initiative populaire; un contre-projet a été proposé.
    En tant que libéral, je ne peux que demander que la réparation soit faite et que l’Etat prenne ses responsabilités jusqu’au bout. A ceux qui s’inquiètent de l’avenir, de la force de précédent, j’ai envie de répondre que je l’espère, cette force de précédent, afin qu’il n’y ait pas de répétition. Le précédent doit être écarté que lorsqu’il est inacceptable, que lorsqu’il fait force de dérogation. Or, ici, le précédent doit faire force de leçon.
    Pour toutes ces raisons, je vous invite à soutenir, avec une majorité de mon groupe, le contre-projet puisque la grande majorité des groupes semble s’y rallier.

  • Sociétés électriques : pourquoi refuser de les subventionner ?

    Sociétés électriques : pourquoi refuser de les subventionner ?

    Depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima, le marché de l’électricité est complètement perturbé par un nouveau tsunami, de subventions cette fois-ci. Dans l’idée d’anticiper la sortie du nucléaire, les Etats européens, et l’Allemagne en tête, se sont mis à financer massivement la création de centrales électriques renouvelables (éolien et solaire) et même certaines centrales moins propres, au charbon, au gaz.
    Cette politique a mené à une augmentation de la production électrique, et, comme dans tout marché, si l’offre augmente, le prix baisse. Baisse tellement que l’électricité ne vaut plus rien, ou presque.
    Or, avec un prix de l’électricité pareil, la rentabilité des barrages s’est effondrée, au point que l’hydroélectricité est devenue carrément déficitaire.
    Face à cette situation, la solution adoptée par le Conseil national est absurde : subventionner les producteurs d’électricité. La source de tous les maux des producteurs d’électricité est la multiplication des subventions publiques, et la solution proposée est d’ajouter encore un peu de subventions à ce système. Jeter de l’huile sur le feu.
    Alpiq, EOS et les autres, ces compagnies électriques qui ont gagné de l’argent pendant des décennies en nous vendant de l’électricité. Aujourd’hui, en raison d’un prix de l’énergie trop bas, le contribuable doit financer les pertes.
    Le remède proposé est pire que le mal dont l’on parle. Chacun s’accorde à dire que le marché se régulera lorsque nous sortirons de la logique de subventions, mais tous proposent de s’y enfoncer encore un peu davantage. Et non seulement chaque franc de subvention fait pression à la baisse sur le prix de l’électricité, mais rend toujours plus difficile à terme les moyens de sortir de cette logique destructrice.
    Il n’y a pas de salut dans les subventions. Certes, les sociétés électriques souffrent et bénéficieront certainement d’un bol d’air sympathique temporairement. Mais il n’existe aucune garantie que le prix de l’électricité retrouvera à terme un prix permettant aux barrages d’atteindre à nouveau le seuil de rentabilité. Certes, plusieurs indices laissent penser que le prix pourrait augmenter, mais d’autres, tout aussi convaincants, soutiennent le contraire. Or, les diseuses de bonne aventure en la matière se trompent souvent. Personne n’aurait anticipé un prix du baril du pétrole aux niveaux actuels, ceux qui affirment connaître le prix de l’électricité en 2025 spéculent sur du vent.
    Le choix de ne pas subventionner est difficile, mais juste. Il revient à laisser la responsabilité aux sociétés électriques, celle de perdre, et celle de gagner.
    Mais alors, quel avenir pour nos barrages ? Non, ils ne ne vont pas disparaître sans subvention, il est temps d’arrêter de dire n’importe quoi. Toutes les sociétés électriques qui réclament des subventions considèrent que le prix de l’électricité va remonter dans les dix ans et que les barrages reprendront de la valeur à ce moment-là. Alors de deux choses l’une.
    – Soit ces sociétés nous enfument ne pensent pas que l’électricité va reprendre de la valeur. Dans ce cas, ces subventions sont jetées à la poubelle, 1.2 milliards de dépensés pour rien, parce que les barrages resteront déficitaires et l’on ne produira pas de l’électricité à perte à long terme. 
    – Soit ces entreprises croient à un retour d’un prix juste. Dans ce cas, c’est entreprises peuvent se débrouiller pour financer leurs investissements, cela d’autant plus qu’elles appartiennent aux cantons et villes du plateau qui ont largement les moyens de financer ces dépenses. Relevons au passage que personne ne parle  de partager le bénéfice lorsque les barrages seront à nouveau rentable, ou de rembourser les subventions. Privatiser les bénéfices mais socialiser les pertes, un « business model » intéressant pour l’entreprise, moins rentable pour la collectivité. 
    En d’autres termes, si les barrages ont un avenir, ces entreprises investiront. S’ils n’en ont pas, ce que l’on ne peut pas exclure malheureusement, ce n’est pas aux contribuables de payer l’addition pour maintenir artificiellement des infrastructures auxquelles même la branche électrique ne croirait plus.
    Last but not least, subventionner la production d’électricité, alors que l’on cherche à réduire la consommation, est certainement la plus grande aberration écologique imaginable. Celles et ceux qui ont fait l’effort de réduire leur consommation financeront désormais par les taxes la consommation de ceux qui gaspillent.
    En fin de compte, la meilleure solution, à mes yeux, est de revenir aux règles du marché. Arrêter les subventions, et pour cela il faut qu’un acteur tire enfin le frein de cette politique énergétique folle européenne qui, au lieu de nous sortir du nucléaire, rend les énergies renouvelables historiques déficitaires. La Suisse aurait pu être le premier de ces acteurs, il sera malheureusement un pays de plus à creuser encore un peu plus davantage le puits sans fond des subventions publiques.