Catégorie : Nouvelles technologies

  • Tunnel multifonctionnel de Grimsel : Quel impact sur les autres projets valaisans et en Suisse romande ?

    Tunnel multifonctionnel de Grimsel : Quel impact sur les autres projets valaisans et en Suisse romande ?

    Le 9 mars 2023, le Conseil des Etats a adopté la motion 23.3010 relative à la réalisation du tunnel « multifonction » du Grimsel. La motion requiert expressément d’intégrer ce projet dans le programme d’aménagement Rail 2050.

    Si dans l’absolu tous les projets sont intéressants, les moyens étant limités, on peut craindre que l’intégration de ce projet dans le prochain programme d’aménagement ferroviaire entre en concurrence avec d’autres projets manifestement plus importants pour la population. En Valais, on peut penser à l’aménagement de la ligne Sud-lémanique, à la liaison de Monthey sur la ligne CFF du Simplon, à l’équipement du second tube du Lötschberg. A long terme, l’opportunité de créer une deuxième liaison Sud (le « Y ») en direction du Lötschberg semble aussi plus profitable à la population que le projet du Grimsel. Ailleurs en Suisse romande, l’intégration d’une nouvelle liaison ferroviaire pourrait aussi avoir des répercussions regrettables sur des projets prioritaires.

    Par mon interpellation, je pose les questions suivantes au Conseil fédéral :
    – L’intégration du projet du Grimsel dans le plan Rail 2050 aura-t-il un impact négatif sur d’autres projets ferroviaires ?
    – Cas échéant, quels sont les projets qui seraient probablement recalés en Valais ?
    – A l’inverse, le Conseil fédéral peut-il garantir que l’intégration du tunnel du Grimsel ne se fera pas aux dépens d’autres projets valaisans ou romands ?
    – Quel est le coût estimé actuellement pour la réalisation de cette infrastructure du Grimsel ?

    ***

    Am 9. März 2023 hat der Ständerat die Motion 23.3010 zur Realisierung des «multifunktionalen» Grimsel-Tunnels angenommen. Die Motion verlangt ausdrücklich, dass dieses Projekt in das Ausbauprogramm Bahn 2050 aufgenommen wird.

    Die Projekte sind zwar interessant, doch die Mittel begrenzt. Es besteht die Gefahr, dass mit der Aufnahme dieses Projekts in das nächste Bahnausbauprogramm, eine Konkurrenz zu anderen (für die Bevölkerung womöglich wichtigeren) Projekten, geschaffen wird. Im Wallis wäre dies der Ausbau der Süd-Léman-Linie, die Anbindung von Monthey an die SBB-Simplonlinie und die Ausrüstung der zweiten Lötschberg-Röhre. Zudem könnte für die Bevölkerung eine zweite Südverbindung (das «Y») in Richtung Lötschberg langfristig vorteilhafter sein, als das Grimsel-Projekt. Auch anderswo in der Westschweiz könnte die Integration einer neuen Bahnverbindung bedauerliche Auswirkungen auf prioritäre Projekte haben.

    Mit meiner Interpellation stelle ich dem Bundesrat die folgenden Fragen:
    – Wird die Aufnahme des Grimselprojekts in den Bahnplan 2050 negative Auswirkungen auf andere Eisenbahnprojekte haben?
    – Falls ja, welche Projekte würden im Wallis scheitern?
    – Kann der Bundesrat garantieren, dass die Aufnahme des Grimsel-Tunnels nicht auf Kosten anderer Projekte im Wallis oder in der Romandie gehen wird?
    – Wie hoch sind die derzeit geschätzten Kosten für die Realisierung dieser Grimsel-Infrastruktur?

  • Motion : pour des documents d’identité numériques

    Motion : pour des documents d’identité numériques

    Motion déposée le 15 juin 2022 au Conseil national

    Le Conseil fédéral est prié de s’assurer qu’une version numérique des documents d’identité soit proposée aux citoyens, compatible avec les systèmes d’exploitation mobiles les plus communément utilisés. Cette offre ne constitue pas une identité numérique indépendante, mais la simple numérisation des documents d’identité physiques existants. Les cartes d’identité, permis de séjour et d’établissement et permis de conduire sont notamment concernés.

    (suite…)

  • Vélo électrique : adapter la législation à la pratique touristique

    Vélo électrique : adapter la législation à la pratique touristique

    Le Conseil fédéral est prié de modifier la législation pour permettre la pratique du vélo électrique pour les usagers de moins de 14 ans lorsqu’ils sont accompagnés d’un adulte. Le Conseil fédéral pourra limiter cette utilisation à des lieux de faible fréquentation.

    Motion déposée le 10 mars 2020.

    La pratique du vélo électrique de 25 km/h maximum est autorisée pour les usagers de plus de 16 ans, nécessite un permis de cyclomoteur pour les personnes âgées de 14 à 16 ans et est interdite pour les moins de 14 ans.

    Cette réglementation est certainement compréhensible s’agissant de l’utilisation des vélos électriques sur la voie publique pour un usage régulier et quotidien. Toutefois, les e-bike sont aussi de plus en plus promus dans le monde touristique. Des mountain bike électriques sont par exemple loués dans les Alpes. La promotion d’un tourisme estival implique aussi l’usage de ces nouveaux moyens de transport dans les espaces de loisirs.

    Il est dès lors requis du Conseil fédéral de proposer une adaptation des bases légales pour permettre l’usage du vélo électrique pour les familles, y-compris avec des enfants de moins de 14 ans, par exemple sous la surveillance des adultes ou en dehors des espaces à forte fréquentation.

  • Vente de médicaments en-ligne: une ouverture dans l’intérêt de tous

    Vente de médicaments en-ligne: une ouverture dans l’intérêt de tous

    Interpellation déposée au Conseil national, le 15 décembre 2017.

    Les acteurs qui souhaitent vendre par correspondance des médicaments non soumis à ordonnance (over the counter, OTC) se retrouvent dans une situation absurde.
    La loi actuelle interdit la vente de ces médicaments par correspondance. Or, le commerce électronique encourage le tourisme d’achat à l’étranger et les ventes en ligne sont en progression pour les médicaments dont la qualité et la sécurité n’est alors pas contrôlée. Ces produits importés sur le marché gris constituent une concurrence déloyale mais aussi un danger sanitaire.
    La pratique actuelle selon laquelle une ordonnance établie par un médecin est nécessaire pour la vente par correspondance de médicaments OTC – alors que ceux-ci sont en vente libre dans les pharmacies et drogueries stationnaires – est un obstacle pour les vendeurs et pour les consommateurs. Lors de la séance d’informations réglementaires du 11 décembre 2017, Swissmedic a annoncé que l’automédication devait être encouragée et la vente libéralisée. Outre les assurés, les personnes à mobilité réduite, les patients souffrant de maladies chroniques, les citoyens des régions périphériques et les entrepreneurs innovants sont pénalisés. Quant aux pharmacies et drogueries suisses, elles ne peuvent pas développer d’activité d’e-commerce au XXIème siècle !
    1. Quelles mesures le Conseil fédéral prévoit-il pour encourager l’automédication et permettre la vente?
    2. Comment juge-t-il le potentiel de la vente par correspondance pour approvisionner les régions périphériques?
    3. Estime-t-il possible d’autoriser le conseil par des spécialistes en-ligne, y-compris avec des outils automatiques de restriction ?
    4. Sachant que la branche estime que la vente par correspondance peut engendrer jusqu’à 12% d’économies pour les médicaments soumis à ordonnance et jusqu’à 30% pour les OTC ; comment le gouvernement se positionne-t-il à ce sujet ?
    5. Vu les expériences vécues dans les autres marchés en lien avec le e-commerce et les échecs du commerce de détail traditionnel, que propose le Conseil fédéral pour permettre à la branche de faire face aux nouveaux modes de consommation des patients ? Le gouvernement ne craint-il pas que la législation actuelle ne bride la branche en faveur des concurrents étrangers ?

  • Numérisation : un nouveau statut pour le marché du travail

    Numérisation : un nouveau statut pour le marché du travail

    Postulat déposé au Conseil national par le PLR, dont je suis le porte-parole, le 14 décembre 2017. Le Conseil fédéral recommande d’accepter ce postulat (21.2.2018)

    Le postulat demande que le conseil fédéral examine un nouveau statut pour les travailleurs actifs dans les domaines numérisés, par exemple sur des plateformes électroniques. Le statut doit contenir une protection sociale adaptée, mais qui reste en dessous du niveau des employés. Dans ces situations, le nouveau statut doit pouvoir , être choisi par les parties. Il doit avoir des critères de sélection clairs afin de garantir une forte sécurité juridique et de planification.
    Développement
    Les personnes actives par l’intermédiaire de plateformes numériques ne bénéficient souvent pas d’un statut clair. Cette forme de travail augmentera en lien avec la digitalisation. En cas d’incertitudes il est actuellement décidé qu’il s’agit d’une relation de travail. En plus des conséquences financières, la flexibilité des personnes concernées est restreinte et l’insécurité juridique est créée.
    Dans son rapport sur les conséquences de la transformation numérique sur le marché du travail, le Conseil fédéral a admis qu’une action était nécessaire. Avenir suisse propose un nouveau statut mixte d’employé indépendant dans son étude « Quand les robots arrivent ».
    Le postulat propose ainsi d’analyser la création d’un nouveau statut pour les indépendants actifs sur les plateformes. Au lieu de devoir choisir entre les statuts actuellement disponibles, ce nouveau statut permettrait de proposer une solution intermédiaire aux personnes concernées. Les contenus obligatoires du nouveau devraient être maintenus à un minimum. Il s’agirait ainsi principalement de mettre en place une protection sociale adaptée. Les parties contractuelles devraient renouveler leur engagement envers ce nouveau statut à chaque nouveau mandat. Les solutions sociales peuvent être maintenues.

  • Interpellation "Numérisation et indépendants. Quelle pratique des assurances sociales ?"

    Interpellation "Numérisation et indépendants. Quelle pratique des assurances sociales ?"

    Interpellation déposée le 29 septembre 2016 au Conseil national. 
    Le statut des personnes qui exercent une activité lucrative par l’intermédiaire de services numérique est aujourd’hui fortement controversé. Qu’ils soient chauffeurs, cuisiniers, logeurs ou artistes, le statut des collaborateurs des sociétés de l’économie dite de partage n’est pas clair, variant entre celui d’indépendant et celui d’employé. Depuis quelques temps, un certain nombre d’assurances sociales refusent l’affiliation de ces travailleurs. Ainsi de nombreux indépendants se trouvent dans une zone grise, échappant malgré eux à toute couverture sociale, alors même qu’ils cherchent à s’acquitter des cotisations obligatoires.
    Sans entrer dans le débat sur la qualification des différents contrats de travail, il convient de relever que les assurances sociales n’ont pas pour mission de faire le procès de la numérisation et de ses modèles d’affaire. Par ricochet, c’est pourtant de nombreux statuts d’indépendant qui sont mis en danger, y-compris des personnes qui officiaient dans leur domaine depuis fort longtemps.
    Le Conseil fédéral estime-t-il admissible que l’AVS, la SUVA ou d’autres assurances sociales refusent d’assurer des travailleurs indépendants dès lors qu’ils collaborent avec des sociétés de l’économique numérique ?
    Le gouvernement a-t-il étudié des solutions pour clarifier la situation de ces personnes ?

  • Hébergement hôtelier et AirBnb: le Conseil des Etats avance dans le bon sens !

    Hébergement hôtelier et AirBnb: le Conseil des Etats avance dans le bon sens !

    A l’origine…

    En session de décembre 2014, le Grand Conseil avait accepté à une large majorité ma résolution qui réclamait un assouplissement des normes en matière d’hébergement en faveur tant de l’hôtellerie traditionnelle que des nouvelles formes d’accueil, comme AirBnb et autres Houstrips.
    Le journal de la branche, GastroJournal, en parle et relève que « le Valais souhaite encourager les nouvelles formes d’hébergement ».
    Peut-être la première destination à adopter une attitude positive vis-à-vis de ces plateforme, le Valais fait figure de pionnier et d’un esprit d’ouverture bienvenu.
    L’article PDF en français.
    L’article PDF en allemand. 

    La suite…

    La résolution, déposée à Berne sous la forme d’une initiative cantonale, a fait l’objet d’une analyse par la Commission de l’économie du Conseil des Etats, où j’ai pu défendre la position du Grand Conseil. La commission a alors déposé un postulat qui reprend la proposition, la forme de l’initiative étant mal adapté au texte.
    Le 27 septembre 2016, le Conseil des Etats a accepté le postulat. Les choses avancent !

  • Postulat « Permettre les importations parallèles numériques »

    Postulat « Permettre les importations parallèles numériques »

    Emission sur la RTS La Première le 9 juin 2016 à ce sujet:

    Postulat déposé le 2 juin 2016 au Conseil national. 
    Le Conseil fédéral est prié de d’étudier les mesures à prendre pour favoriser les importations parallèles numériques, soit limiter les méthodes de « blocage géographique » afin de permettre aux consommateurs suisses de pouvoir utiliser les services en ligne disponibles à l’étranger, d’utiliser à l’étranger les services proposés en Suisse, et, au besoin, d’adapter le droit d’auteur pour accompagner cette modification.
    Développement
    Tandis que l’Union européenne met en place un « marché unique numérique », les pratiques de blocage géographique (geoblocking) empêchent les consommateurs suisses d’utiliser des services numériques proposés à l’étranger, que ce soit directement ou par le blocage des services de « réseau privé virtuel » (VPN). De même, des services acquis en Suisse ne sont plus disponibles lors de déplacements à l’étranger, compliquant inutilement le commerce international et heurtant les principes découlant des accords favorisant le libre-échange des biens et services.
    Ces pratiques ont pour effet d’empêcher les importations parallèles de service numérique, de contraindre les utilisateurs suisses à opter pour des services onéreux ou de limiter drastiquement le choix des services offerts. La petite taille du marché helvétique pousse parfois certaines entreprises à renoncer à offrir leurs services aux consommateurs suisses.
    Ces limitations sont réalisées parfois sous la forme d’accords de distribution exclusifs intergroupes, éventuellement illégaux au regard du droit des cartels, ou sous la forme de restrictions intragroupe qu’il se justifie d’empêcher pour protéger les consommateurs dans un marché libre et stimuler la concurrence.

  • Droit d’auteur : une révision bureaucratique et inutile

    Droit d’auteur : une révision bureaucratique et inutile

    Le débat face à Géraldine Savary dans l’émission Forum. 
    Le Conseil fédéral a mis en consultation la révision de la loi sur le droit d’auteur (LDA) pour le moderniser. « A la Chinoise », le modèle propose de censurer les sites internet étrangers soupçonnés d’offrir du contenu violant les droits d’auteur pour pallier les manques d’une industrie qui n’a toujours pas réussi à offrir une offre payante de qualité. Les nouveaux instruments proposés sont bureaucratiques et inapplicables. Les jeunes libéraux-radicaux soulignent toutefois que certains pièges ont été évités et que d’autres améliorations pourraient être apportées.
    Lutte contre le piratage
    La révision de la LDA introduit l’obligation pour les fournisseurs d’accès à Internet de censurer les sites proposant un contenu violant le droit d’auteur. Cette solution est particulièrement incisive, même si elle s’avère heureusement encadrée par un corpus législatif. Si la solution tente de ménager la chèvre et le chou en luttant contre le piratage en préservant la sphère privée et un Internet libre, les mesures de blocage des sites proposées ressemblent à s’y méprendre à celles adoptées dans les dictatures asiatiques. Ces méthodes ont déjà montré leur inefficacité technique par le passé, et l’on peut craindre tant leur inutilité, voir leur effet contreproductif sur un marché de l’offre qui doit aujourd’hui s’adapter.
    Les jeunes libéraux-radicaux estiment en effet que le problème ne vient pas des consommateurs, mais bien des fournisseurs des œuvres, qui tardent gravement à offrir un service légal de qualité. La pauvreté des catalogues légaux disponibles en Suisse, notamment de vidéo à la demande, conditionnée par les barrières plurilinguistiques que s’inflige inutilement l’industrie, explique la fuite des clients : l’offre pirate est généralement bien meilleure que l’offre payante. Il doit être relevé que le téléchargement illégal diminue naturellement face à une offre légale optimale. On constate par exemple que le problème ne se pose quasiment plus en matière de musique, depuis que l’offre légale supplante en qualité l’offre pirate.
    Il est invraisemblable que la Confédération s’engage à adopter une loi pour un secteur qui ne veut manifestement pas adapter son produit à la demande de sa clientèle.
    Autres aspects
    Le projet du Conseil fédéral maintient la redevance pour les supports vierges, mise en place lors de l’apparition des cassettes enregistrables et des VHS. Or, les ordinateurs modernes ne comportent plus de lecteur de support, la musique et les films se consomment par streaming, sans téléchargement et, lorsque celui-ci serait encore envisageable, ce sont les producteurs de contenu qui empêchent l’utilisateur de faire valoir ses droits par des outils techniques (DRM, format illisibles, etc.). Il n’existe quasiment plus de copies privées et le maintien de cette taxe est bureaucratique et anachronique.
    Dans son message, le Conseil fédéral doit procéder à un calcul alliant l’approximation, des sondages vieux de quatre ans et des suppositions pour évaluer la part des mémoires vierges consacrées à la musique. L’usine à gaz que devient la taxe sur ces supports montre clairement une seule chose : celle-ci doit être purement et simplement abandonnée sans être remplacée.
    Le Conseil fédéral veut encore introduire un « droit de prêt », soit une rémunération de l’auteur pour les prêts non onéreux. Dans son message, il présente cette mesure comme une compensation pour le refus par le peuple du prix unique du livre. Cette curieuse argumentation est infondée et il n’existe aucune raison valable d’introduire ce nouveau droit. Cette taxe qui ne s’applique pas au numérique n’est pas liée aux évolutions technologiques et n’a rien à voir avec le but de moderniser le droit d’auteur. Cette mesure contribuera seulement à augmenter les coûts des bibliothèques et autres médiathèques publiques et privées. Les jeunes libéraux-radicaux s’opposent catégoriquement à cette mesure que rien ne justifie.
    Le projet prévoit l’introduction d’une gestion collective facultative. Avec ce système, les sociétés de gestion seront autorisées à délivrer une licence générale pour l’ensemble du catalogue qu’elles gèrent, mais aussi pour des œuvres dont elles n’ont pas la gestion. Cette solution paraît peu respectueuse du droit individuel des artistes à ne pas être affilié automatiquement à des organismes privés. De plus, elle renforce encore le pouvoir des sociétés de gestion dont le fonctionnement flou et passéiste s’exerce souvent au dépens des auteurs et des consommateurs. Il est étonnant de lire que, selon le Conseil fédéral, les offres de streaming se heurtent dans les faits à un obstacle insurmontable, celui d’acquérir les droits de chaque titulaire. Or, la pratique montre exactement l’inverse, avec le développement d’offres de streaming en Suisse et à l’étranger, complètement privées, qui offrent un catalogue très complet, on pense par exemple à Spotify, Apple Music ou Tidal pour la musique, ou à Netflix et Amazon Instant aux Etats-Unis pour la vidéo. Il est inutile de prévoir un nouveau mécanisme de droit public alors qu’il appartient simplement aux producteurs de contenu de le mettre à disposition. Cette mesure constituerait par ailleurs une nouvelle concurrence déloyale aux sociétés privées qui travaillent déjà à offrir un catalogue compétitif.
    Les jeunes libéraux-radicaux relèvent avec satisfaction que le projet de loi n’introduit pas de droit de suite qui créerait une nouvelle entame à la garantie de la propriété privée. L’acquéreur d’une œuvre en devient le propriétaire et il n’y a pas de raison que son propriétaire précédent, fut-il l’artiste, bénéficie d’un droit de participation sur le produit de la revente.
    Les jeunes libéraux-radicaux estiment que la révision de la loi doit aussi être l’occasion de mettre de l’ordre dans les tarifs des sociétés de droit d’auteur et dans les modes de perception. Le tarif SUISA 3a qui prévoit le prélèvement d’une taxe pour la mise à disposition d’une télévision éteinte dans une cellule de prison ou dans les chambres d’hôtel n’a strictement rien à voir avec le droit d’auteur et doit être aboli. De même, les jeunes libéraux-radicaux estiment que le prélèvement du droit d’auteur dû pour un concert doit être réalisé en principe auprès du musicien, selon un montant dépendant du cachet, réduisant d’autant la paperasserie incroyable imposée aux organisateurs de concerts, petits et grands.
    Développements
    Le développement d’Internet pose d’importantes questions de territorialité. Désormais, le pays de mise à disposition d’une œuvre n’est généralement plus le même que celui de sa consommation. Plutôt que de tenter maladroitement de trouver un rattachement national, la révision du droit d’auteur devrait au contraire constater qu’il n’est pas raisonnable d’imposer aux consommateurs des cautèles dans sa consommation d’offre légale sous prétexte qu’elle est diffusée depuis l’étranger. Tout au plus, cette attitude crée des frustrations compréhensibles (offres payantes désespérément pauvres et en retard par rapport aux autres pays, formats limités, etc.). Les jeunes libéraux-radicaux proposent une vraie mise à jour du droit d’auteur qui intègre réellement l’idée que les marchés sont ouverts, sur Internet aussi, et non pas bloqués par les frontières et par les langues.

  • Une nouvelle loi sur le droit d'auteur signerait-elle la fin du streaming?

    Une nouvelle loi sur le droit d'auteur signerait-elle la fin du streaming?

    Débat dans l’émission Forum sur la RTS, le 12 décembre 2015, face à Géraldine Savary. 
    Le Conseil fédéral veut améliorer la lutte contre le piratage. Il a mis vendredi en consultation une révision de la loi sur le droit d’auteur. Cette loi entend faire des fournisseurs suisses d’accès à Internet le moteur de cette lutte. Elle les contraindra par exemple à bloquer l’accès à des sites étrangers qui proposent des contenus de streaming illégal, en d’autres termes qui ne rémunèrent pas les auteurs des films ou morceaux de musiques diffusés. Le débat entre Philippe Nantermod, conseiller national PLR valaisan et Géraldine Savary, conseillères aux Etats socialiste vaudoise.
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    En version MP3.