UDC – PS: Même combat

On a pu croire, à tort, dans cette campagne que le Parti socialiste n’était pas un parti qui prenait les gens pour des idiots. La dernière affiche du parti prouve le contraire.

Cette affiche, que l’on peut trouver sur nos murs est explicite « Pour qui allez-vous voter ? » A cocher : « UDC ou PS » avec un lien vers leur site la-decision.ch.

Je vois deux raisons principales de s’opposer à ce genre de promotion. Tout d’abord, le choix ne se limite pas entre UDC et Socialistes. Il existe beaucoup d’autres partis, dont deux gouvernementaux, qui sont complètement laissés pour compte dans cette propagande. Ces partis sont importants et ne méritent pas d’être éliminé du jeu politique. C’est à croire que les socialistes souhaiteraient le retour du système majoritaire. Dans le fonds, pourquoi pas : il suffit de voir la représentation de la chambre des cantons pour comprendre que ce mode d’élection favorise surtout le centre-droit (29 sièges sur 46 partagés entre PDC et Radicaux). Ce que fait le PS avec son affiche, c’est simplifier le débat, réduire la politique à un combat entre deux partis minoritaires, un peu comme quand l’extrême droite réduit les questions à un débat pour ou contre les abus.

Le second point intéressant est de voir les connivences de fait entre les deux plus gros partis suisses. La montée de l’UDC et ses provocations aident le PS à se positionner. Plus l’UDC engrangera de voix, plus le Parti socialiste pourra profiter de cette situation pour s’attirer de nouveaux électeurs. L’UDC procède de la même manière, en attaquant systématiquement la gauche sans tenir compte de l’existence de la droite.

J’arrive à la conclusion que les vrais ennemis politiques du PS et de l’UDC sont les partis du centre-droit. Si nous n’existions plus, que le monde serait beau ! Finie la concordance, bienvenu dans le monde de l’alternance. A se tirer dessus, on peut crier de vraies professions de foi sans nécessité de tenir compte du bien public. Chacun à son tour, UDC et PS pourront se partager le pouvoir.

Nous sommes donc niés. Nous ne comptons plus. Chers Socialistes, que le monde serait plus simple si nous n’existions pas. Tout comme il serait pratique que les étrangers n’existent plus pour l’extrême droite. La réalité est malheureusement plus complexe que cela. Et nous ne mourrons pas sans nous battre. Promis.