A mon Cher Grégory Logean, président des jUDC-VS

Cher Grégory,
A l’heure où l’économie vacille, qu’une grave pandémie menace et que l’on monte les marches à Cannes, toi et tes amis aux idées aussi courtes que leurs cheveux empoignent enfin le problème qui nous inquiète tous: la condamnation publique des pédés. Merci. Du fond du cœur.
Ainsi, les jUDC valaisans profitent de cette journée mondiale de l’homosexualité pour vomir une de vos têtes de turc préférées: l’homosexuel. Comme toujours avec vous, j’entends la voix de Dalida résonner dans mes oreilles : ‘’paroles, paroles, paroles’’. Des grandes théories, c’est tout ce dont tu es capable. Tu ne proposes rien de concret pour lutter contre ce « vice », cette « déviance » qu’est l’homosexualité, face à laquelle toute la classe politique se couche.
Faut-il seulement renommer la famille Gay en famille Joyeux pour éviter toute confusion malheureuse ? Ou doit-on déporter tous ceux de la jaquette en Suisse allemande ? Est-il judicieux d’interdire aux hommes la conduite de petites cylindrées, de boire des boissons sucrées et le port des chemises roses ? Dans ton monde, les femmes seront-elles bannies des métiers de bûcheron, de conducteur de camion et de l’armée ?
Ta haine du politiquement correct est respectable, mais le remplacer par l’idiotie  la plus crasse n’est pas forcément un progrès. Ce qui est particulièrement affligeant dans ton discours, c’est sa vacuité. Honnir les homosexuels n’est pas un message politique. On peut hurler contre les chauves calvinistes, les asiatiques aux oreilles décollées ou les Soleurois adeptes de sbrinz, on n’a pas encore atteint le niveau politique qui impose qu’au-delà de désigner un ‘’problème’’, on tente d’apporter une bribe de solution. Tu en es bien incapable. Parce que rien ne justifie que l’on haïsse des citoyens pour leur mode de vie. Parce qu’aucun raisonnement politique ne peut soutenir pareille idée depuis soixante ans. Sans doute regrettes-tu cette douce période où ‘’famille, travail, patrie’’ voulait encore dire quelque chose, et qu’au nom de ce slogan, on savait traiter comme il fallait juifs, homos et tsiganes.
Une seule chose est sûre : Dieu est de ton côté. Sinon, le ridicule tuerait.
Avec mes salutations, mon Cher Grégory.