Auteur/autrice : Philippe Nantermod

  • La fin des forfaits fiscaux, c'est le début de la fin du fédéralisme

    La fin des forfaits fiscaux, c'est le début de la fin du fédéralisme

    Le 6 mai 2008, près de 60% du peuple et presque tous les cantons rejetaient une initiative de la gauche qui visait à abolir la concurrence fiscale. Ce projet cassait le fédéralisme et visait une hausse de la fiscalité.
    Le 30 novembre, le peuple devra aborder à nouveau ce sujet-là, mais selon la tactique du salami, tranche par tranche. La concurrence fiscale, chacun l’exprime différemment. A Bâle-Ville, par exemple, c’est aux entreprises que l’on octroie les forfaits fiscaux : près de 60% des sociétés n’y paient pas l’impôt ordinaire, mais une taxation spéciale. D’autres cantons ont mis sur pied des mécanismes favorables aux holdings, ont diminué la fiscalité des familles, etc. Certains cantons, enfin, ont mis sur pied une fiscalité attractive pour les riches contribuables étrangers, celle à laquelle s’attaque l’initiative.
    En acceptant l’initiative contre les forfaits fiscaux le 30 novembre, on joue les cantons les uns contre les autres. Aujourd’hui, on oppose Bâle, Zurich et Zoug à Lausanne, Genève et Sion. Demain, on fera l’inverse, on jouera ces cantons-ci contre ces cantons-là. A la fin, c’est bien la concurrence fiscale, pourtant soutenue dans son ensemble, que l’on aura détruite, en utilisant l’arme favorite de la gauche : la jalousie.
    Plutôt que de tailler en pièce nos avantages fiscaux avec des initiatives populistes et vider les caisses de l’Etat, la Suisse doit défendre ses intérêts et maintenir les recettes des collectivités publiques. Au nom du fédéralisme, un grand NON s’impose le 30 novembre.

  • Emplois à la BNS, de qui se moque-t-on ?

    Emplois à la BNS, de qui se moque-t-on ?

    Dans un postulat déposé le 13 novembre 2013, je m’étonnais que la Banque nationale suisse, propriété majoritairement des cantons et des banques cantonales, ne propose que des offres d’emploi en allemand et je demandais au Conseil d’Etat d’agir, en sa qualité d’actionnaire, pour que les Romands ne soient pas discriminés lors de l’attribution de ces emplois à forte valeur ajoutée.
    Le 13 novembre 2013, lorsque je déposais mon postulat, toutes les offres d’emploi étaient en allemand.
    Le 6 mai 2014, lorsque le Grand Conseil ne combattait pas mon texte au stade du développement, toutes les offres d’emploi étaient en allemand.
    Aujourd’hui, 28 octobre 2014, à l’heure où j’écris ces lignes, toutes les offres d’emploi sont en allemand.
    Le Conseil d’Etat répond à ma demande comme suit (source):

    « Ainsi, le plus souvent, le travail s’effectue principalement, voire même exclusivement, dans une seule langue, selon les fonctions. La BNS a développé une pratique selon laquelle les postes sont mis au concours dans la langue qui constitue la langue principale de la fonction et pour laquelle il est requis une maîtrise totale. Vaut ainsi le principe de la langue de la fonction.
    Il n’est ainsi pas exact de dire que de manière générale toutes les offres d’emploi de la BNS sont rédigées en langue allemande. Certaines fonctions sont ainsi mises au concours uniquement en français, en anglais, ou même en italien, lorsque ces langues constituent la langue principale de la fonction. Ainsi, chaque candidat qui maîtrise la langue de la fonction peut postuler, indépendamment de son origine ou de sa langue maternelle.
    Cette pratique présente l’avantage d’éviter que des candidats s’annoncent pour une fonction dont ils ne maîtrisent pas la « langue de fonction ».

    Sur la base de ces éléments, l’on peut ainsi constater que la pratique de la BNS ne revêt pas un caractère discriminatoire.
    Contrairement aux conclusions du Conseil d’Etat, je constate, faits à l’appui, que la BNS concentre en réalité ses activités en Suisse alémanique, à Zurich et à Berne, qu’elle favorise clairement les candidatures des personnes de langue maternelle allemande puisque l’essentiel des « langues de fonction » paraît être l’allemand.
    J’attends des Conseil d’Etat romands qu’ils s’engagent pour que les diplômés suisses de langue maternelle française aient autant de chances que nos homologues d’outre-Sarine auprès de la BNS. Cette réponse du gouvernement est tout simplement décevante.
  • Droit international et droit national: refuser l'arbitraire

    Droit international et droit national: refuser l'arbitraire

    Cette ânerie sur le droit national qui devrait primer le droit international, c’est exactement comme si un particulier se mettait à affirmer que sa volonté propre du jour primait les contrats qu’il a conclus.
    Le droit dit « international », ce n’est rien d’autre que du droit auquel nous avons souverainement souscrit, et dont nous pouvons nous départir, si nous le désirons, comme nous pouvons résilier un contrat de téléphone.
    Ne plus respecter ce droit international, c’est partir du principe que l’on n’applique plus la loi, c’est la négation du principe de la suprématie de la loi, c’est la république bananière, le début de l’arbitraire.
    Allons jusqu’au bout des projets ! Permettons aux autorités de ne plus appliquer du tout de loi, qu’elle soit internationale, fédérale ou cantonale. Laissons l’autorité décider pragmatiquement, à la gueule du client, sans base légale, selon les besoins du moment. Je ne doute pas que plus d’un président de commune ou d’un conseiller d’Etat trouverait la formule intéressante, certains citoyens un peu moins.
    Un peu de lecture ne ferait pas de mal aux esprits éclairés qui propose ce merveilleux projet… « De l’esprit des lois », de Montesquieu. En plus c’est dans le domaine public.

  • Face à face dans le Nouvelliste à propos des redevances hydrauliques

    Face à face dans le Nouvelliste à propos des redevances hydrauliques

    Face-à-face dans le Nouvelliste du 17 septembre 2014 avec François Bressoud.

    En vendant l’aménagement La Souste et Chippis aux FMV, l’Etat a-t-il bradé son patrimoine ?

    En l’absence d’appel d’offre public, il est impossible de le dire ! Nous savons seulement que d’autres installations de taille comparable ont été vendues récemment pour un prix jusqu’à cinq fois supérieur, cela devrait nous mettre la puce à l’oreille et nous pousser à jouer la concurrence.
    Au lieu de céder la concession à la société la plus offrante, on préfère devenir nous-même producteur via les FMV, et spéculer sur des recettes liées aux prix de l’électricité dont on ignore tout. Sachant que le canton est incapable d’évaluer correctement les impôts à six mois, il semble irresponsable de faire dépendre les recettes publiques du marché électrique des 80 prochaines années.
    Paradoxalement, ce patriotisme économique mal placé nous rend dépendant de l’étranger sans pour autant garantir nos emplois : qu’on le veuille ou non, les barrages ne sont pas délocalisables alors que notre influence sur le prix de l’électricité reste marginal.
    Il n’y a pourtant aucune urgence à renouveler ladite concession aujourd’hui, au pire moment. Avant de vendre, pourquoi ne pas attendre que le prix de l’électricité remonte, hausse sur laquelle compte d’ailleurs le gouvernement pour espérer un retour sur investissement ?
    Devenir producteur d’électricité flatte très certainement notre égo, mais vu que seul 15% de l’électricité suisse vient du Valais, nous ne fixerons à l’avenir ni les conditions de production, ni le prix de l’électricité. Nous renonçons peut-être ici à des dizaines de millions de francs, à l’heure où l’Etat manque cruellement de moyens, pour la seule fierté de graver l’écusson valaisan sur les murs de nos barrages.
    La réponse de mon collègue député François Bressoud est disponible dans le Nouvelliste de ce jour. 

  • Motion : éviter la disparition des commerces suite à l’abus de procédures

    Motion : éviter la disparition des commerces suite à l’abus de procédures

    Motion déposée le 8 septembre 2014, avec Méryl Genoud. 
    Lors de la transmission d’un commerce, en particulier d’un débit de boisson, il n’est pas rare que le renouvellement de l’autorisation d’exploiter soit l’occasion de procédures administratives longues et coûteuses qui aboutissent parfois à l’interruption d’une offre essentielle à l’activité touristique des stations valaisannes, on pensera notamment aux difficultés rencontrées à maintenir les bars et autres boîtes de nuit en altitude.
    Or, c’est très souvent uniquement le gérant qui varie d’une autorisation à l’autre, sans que les locaux, dûment autorisés, n’aient évolué en aucune manière. Les riverains profitent alors de ce changement pour obtenir l’ouverture d’une procédure aboutissant à la fermeture au moins temporaire mais fréquemment fatale des établissements publics, un objectif inavouable mais sans lien avec le véritable objet de la procédure administrative au fond.
    Afin d’éviter que des voisins procéduriers ne puissent profiter d’un changement d’exploitant pour réduire l’offre touristique parfois menacée, le Conseil d’Etat est prié de proposer une modification de la loi sur l’hébergement, la restauration et le commerce de détail de boissons alcoolisées, notamment de son art. 4 al. 3, pour qu’une modification de l’autorisation d’exploiter ne puisse faire l’objet d’une contestation qu’en lien avec les motifs du changement, et non sur l’ensemble de l’autorisation, par exemple en empêchant que le transfert d’exploitant n’ouvre la voie à la contestation du principe même de l’existence d’un établissement public.

  • Deux tiers des jeunes intéressés par la politique, dit un sondage

    Deux tiers des jeunes intéressés par la politique, dit un sondage

    Deux tiers des jeunes sont intéressés par la politique. Mieux: ils s’engagent. C’est la conclusion étonnante d’une étude de la Haute école de Coire et de la Fédération des parlements des jeunes. Pour les auteurs, le terme « engagés » signifie qu’ils discutent et échangent des idées politiques sur les réseaux sociaux et notamment le service de messagerie WhatsApp. Mais on est bien loin d’un véritable engagement « traditionnel », une adhésion à un parti par exemple. Faut-il alors se réjouir de cette tendance?
    Débat entre Philippe Nantermod, député PLR au Grand Conseil valaisan et ancien co-président des jeunes libéraux-radicaux suisses, et Pascal Sciarini, politologue et professeur à l’Université de Genève.
    L’émission en MP3
    [dewplayer:http://download-audio.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/2014/forum_20140908_standard_developpement-5_8b597780-8556-46fb-9958-ced436b37b02-128k.mp3]

  • AirBnb & Co : éviter l'interdiction et assouplir les règles !

    AirBnb & Co : éviter l'interdiction et assouplir les règles !

    Résolution du groupe PLR au Grand Conseil valaisan qui sera déposée en session de septembre 2014.

    Internet révolutionne notre manière de commercer dans de nombreux secteurs, et spécialement dans le monde du tourisme. Depuis quelques années, des services de particulier à particulier permettent la location entre privés, en quelques clics, de chambres, d’appartements voire de villas entière pour des séjours de vacances.
    Ces nouvelles offres apparaissent alors que la diminution de l’hébergement touristique inquiète des acteurs de la branche et que l’on ne parvient pas à trouver de mesures publiques efficaces pour encourager sensiblement la location des résidences secondaires, ou l’utilisation des lits froids pour utiliser une expression plus à la mode.
    Il s’avère toutefois que la législation fédérale est dans certains domaines peu adaptée aux plateformes communautaires de location et de réservation de logements de particuliers. Les exigences notamment en matière d’annonce des logeurs (art. 16 LEtr), de normes hôtelières ou de fiscalité ne correspondent manifestement plus aux attentes des clients du XXIème siècle et à la structure de l’offre.
    Plutôt que de risquer de voir les utilisateurs de ces services – et donc nos clients – pénalisés, ou de criminaliser d’emblée cette nouvelle voie prometteuse pour le tourisme, il est urgent de mettre à jour les normes fédérales pour qu’elles n’aboutissent pas, par une application trop stricte, à l’interdiction de ces offres comme ce fut le cas dans certaines villes et régions étrangères.
    Le canton du Valais, touristique s’il en faut, invite dès lors les Chambres fédérales par la présente initiative parlementaire, à établir un inventaire des normes fédérales incompatibles avec ces nouvelles formes d’hébergement touristique et à les assouplir en faveur de toutes les offres, dans un esprit non bureaucratique.

  • Jean-René Germanier, locomotive du PLR au National 2015

    Jean-René Germanier, locomotive du PLR au National 2015

    Jean-René Germanier est à disposition du PLR pour figurer en tête de liste au Conseil national 2015, une grande chance pour le parti de gagner le 8ème et nouveau siège pour le Valais.
    Le 1er octobre, le PLR devra accepter le principe de la nouvelle candidature de notre conseiller national sortant, avant de s’engager dans la campagne aux élections fédérales qui s’annonce d’ores et déjà passionnante.
    Je m’engagerai pour que Jean-René figure sur la liste et que le PLR fasse le meilleur score possible aux élections d’octobre 2015; je suis persuadé que les valeurs libérales-radicales méritent d’être bien défendues à Berne, pour le bien du Valais et de ses citoyens.
    Mon intervention sur Rhône FM à ce sujet.
    [dewplayer:http://www.blorange.com/plr/RhoneFM10140903.mp3]

  • La douche froide

    La douche froide

    Interview dans l’émission « La douche froide » sur Couleur 3, par Jonas Schneiter, le 27 août 2014.
    [dewplayer:http://download-audio.rts.ch/couleur3/programmes/namaste/2014/namaste_20140827_standard_la-douche-froide_e139afe1-aa09-45d0-82f7-77053ec0b0b2-128k.mp3]
    Le lien en MP3

  • Amazon est-il en train de tuer l'édition?

    Amazon est-il en train de tuer l'édition?

    Débat du 15 juillet 2014, sur RTS La Première, face à Pascal Vandenberghe. 
    La guerre du livre électronique fait rage entre Amazon et Hachette. Le groupe américain de distribution exige de Hachette qu’il baisse le prix de ses livres numériques de 25%, ce que l’éditeur franco-américain refuse de faire. Jeudi, Xavier Studer, spécialiste des nouvelles technologies, parlait d’un conflit entre le monde du passé et le monde moderne. En désaccord avec cette affirmation, Pascal Vandenberghe, le directeur général de Payot, estime qu’il s’agit d’une guerre économique totale menée par Amazon, qui n’a rien à voir avec les nouvelles technologies. A-t-il raison? L’agressivité commerciale d’Amazon est-elle en train de tuer ses concurrents, notamment dans le monde de l’édition?
    Débat entre Philippe Nantermod, député PLR au Grand conseil valaisan et Pascal Vandenberghe, directeur général de la chaîne suisse de librairies Payot.
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    L’émission en MP3.