Auteur/autrice : Philippe Nantermod

  • Le maigre bilan de la vague verte

    Le maigre bilan de la vague verte

    Deux ans après les élections, on peut se demander ce qui sort concrètement de la législature verte. A ce stade, c’est une législature de perdue, bilan bien triste si l’on en croît l’urgence du dossier.

    C’était le 11 décembre 2018. Jugeant le résultat trop mou, la gauche s’était alliée avec l’UDC pour saborder la révision de la loi CO2 au vote d’ensemble. La suite, on s’en souvient : grève du climat, des dizaines de milliers de personnes dans les rues, des slogans qui claquent et une gêne assez visible des partis qui avaient cru quelque chose d’acceptable. Et puis, en octobre 2019, avec la vague verte : jamais n’ont siégé autant d’élus écologistes sous la coupole.

    Deux ans après, l’heure du bilan. La semaine passée, le Parlement a mis sous toit une révision de la loi CO2 actuelle. Après le camouflet en votation populaire en juin, les Chambres ont dû se résoudre à se contenter d’une version ad minima de la loi climat, pour ne pas liquider les fondamentaux de la politique fédérale : objectifs de réduction, mécanismes de compensation, prolongation des petites taxes existantes. Rien de plus. Malgré la faiblesse du projet, les Verts ont appuyé sur le bouton de la même couleur. Et accepté dans une belle unanimité une loi bien plus timorée que celle qu’ils refusaient trois ans plus tôt à grand renfort de mégaphones dans les rues.

    Que s’est-il passé entre deux ? Les belles affiches de 2019 ont un peu terni. Sans politique de compromis, les idéologies s’écrasent sur les rochers de la realpolitik, du consensus indispensable. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Après les dernières élections, même les partis bourgeois ont accepté de mettre de l’eau dans leur vin et ont soutenu une mouture plus stricte de la législation. Peine perdue : on ne construit rien en Suisse sans le peuple, et celui-ci n’a pas voulu d’un projet jugé trop contraignant.

    A mi-législature, le bilan de la vague verte est bien faible. Hormis un référendum gagné par les poils contre la loi sur la chasse, nous n’avons vu passer que quelques maigres postulats et autres interpellations. Le reste est désespérément vide. Et face à l’urgence climatique, le parlement, même plein de bonnes intentions, n’a pas réussi à apporter une réponse acceptable, c’est-à-dire capable de majorité (mehrheitsfähig comme on dit en face).

    C’est trop peu et c’est décevant. Mais c’est sans doute la preuve que les grands bonds en avant ne donnent pas de résultats dans une Suisse qui préfère les petits pas. Un peu moins de paillette, un peu plus d’actions concrètes. C’est ce qu’il nous reste à faire pour les deux ans qu’il reste de la législature verte.

  • Examiner l’opportunité de soumettre les entreprises publiques à une privatisation

    Examiner l’opportunité de soumettre les entreprises publiques à une privatisation

    Postulat déposé le 30 septembre 2021 au Conseil national

    Les CFF, la Poste et Swisscom se développent de manière extrêmement dynamique dans un environnement qui évolue rapidement. Les trois entreprises publiques adaptent constamment leurs modèles commerciaux à l’évolution des conditions du marché. De nouveaux secteurs d’activité apparaissent et les chaînes de valeur des entreprises s’étendent en permanence. Cette évolution détourne les entreprises publiques de leur mission principale.

    Ainsi, ces sociétés sont de plus en plus en concurrence avec les entreprises privées. Certaines entreprises publiques opèrent sur des marchés protégés, agissent comme des monopoles ou remplissent un mandat d’État, de sorte qu’elles peuvent intervenir sur le marché à partir d’une position privilégiée par rapport au secteur privé.

    Dans un rapport, le Conseil fédéral est prié:

    • d’examiner les activités des trois grandes entreprises au regard de leur mandat légal de base,
    • d’étudier l’opportunité de privatiser des unités ou des domaines de leur activité,
    • d’ordonner le retrait de domaines d’activité,
    • de réexaminer la nécessité des mandats de prestations ou des situations de monopole actuels et les réorganiser ou les abandonner.
  • Favoriser la production d’électricité renouvelable par une meilleure répartition des taxes d’utilisation du réseau

    Favoriser la production d’électricité renouvelable par une meilleure répartition des taxes d’utilisation du réseau

    Motion déposée le 30 septembre 2021 au Conseil national

    Le Conseil fédéral est invité à proposer une modification de la législation concernée, notamment la loi sur l’énergie (LEne) ou de la loi sur l’approvisionnement en électricité (LApEl), qui prévoira que les diverses taxes, timbres ou contributions payées par le consommateur final pour l’utilisation du réseau électrique soient versées au producteur local d’électricité dans la mesure où le réseau électrique n’est pas mis à contribution.

     

    Développement

    La loi sur l’énergie fixe la rétribution des petits producteurs d’électricité pour les kilowattheures injectés sur le réseau électrique, dans le but de favoriser la production d’énergies renouvelables.

    En pratique, ces kWh sont consommés à proximité directe, par les consommateurs voisins du même quartier. En effet, l’électricité qui n’est pas directement auto-consommée est injectée sur le réseau pour être consommée par des tiers, les règles de la physique veulent toutefois que c’est le consommateur le plus proche qui bénéficiera de cette production.

    Ce dernier consommateur paie, avec sa facture d’électricité, pour chaque kWh consommé, diverses taxes et contributions destinées à financer le réseau électrique local, régional et national. Or, s’agissant de la consommation des kWh produits localement par des petites installations énumérées à l’art. 19 LEne, ceux-ci ne mettent jamais à contribution le réseau national ou régional. Ces contributions sont ainsi versées sans contrepartie.

    A l’inverse, le producteur d’électricité a financé l’essentiel du réseau le reliant à son quartier. Il se justifie ainsi que le produit des taxes d’utilisation du réseau soit versé à l’acteur qui fournit une prestation et non à des tiers qui ne sont pas concernés par cette production et consommation.

    La présente motion vise ainsi à établir une règle de calcul pour que les producteurs perçoivent la partie des taxes de raccordement actuellement sans contrepartie qui sera ajoutée au prix versé pour l’énergie injectée dans le réseau, permettant ainsi sans contribution publique supplémentaire un encouragement considérable à la production d’énergies renouvelables.

  • Covid-19: plaidoyer pour des tests payants

    Covid-19: plaidoyer pour des tests payants

    La majorité des partis a tourné casaque et réclame maintenant que les tests antigéniques Covid ne deviennent pas payants. En oubliant toujours le vieil adage: rien n’est jamais gratuit, c’est seulement payé par quelqu’un d’autre. Vous.

    A propos de la gratuité des tests, ils ont presque tous retourné leur veste. Les vérités d’hier sont conspuées aujourd’hui. Il y a dix jours, tous les partis admettaient qu’il fallait enfin encaisser le coût de ces tests. Que le contribuable ne devait pas financer cette fantaisie. Et puis il y a la «real politik», paraît-il. La crainte de perdre le 28 novembre. La pression des manifestants. La trouille plus forte que le courage.

    Pourtant, la constitution l’exige: l’activité de l’Etat doit répondre à un intérêt public. Il y a un intérêt public à une vaccination très large: réduire la pression sur les hôpitaux et leurs soins intensifs, alléger les conséquences douloureuses de la pandémie. Il n’y a pas d’intérêt public au test gratuit pour une soirée en discothèque ou une sortie au restaurant. Il n’y a pas d’intérêt public à préférer le test au vaccin. Pas de bras, pas de chocolat. Pas d’intérêt public, pas de subvention.

    Chaque test coûte deux fois plus qu’un vaccin

    Si chacun est libre de se faire ou non vacciner, au nom d’une liberté personnelle qui impose certaines limites irrévocables, on ne saurait pour autant exiger que l’Etat, devenu notre mère à tous en cette période de folie pandémique, acquitte rubis sur ongle les tests de pur confort.

    Chacun de ces examens coûte 47 francs. Je passe sur le fait que ce prix exorbitant justifie à lui seul qu’on mette enfin en concurrence le marché médical. C’est un autre débat, essentiel. Cela dit, chaque test coûte deux fois plus qu’un vaccin. Et chaque test gratuit est une mauvaise incitation à ne pas se vacciner.

    Durant le week-end passé, 307 659 tests ont été réalisés. C’est 14,5 millions de francs de dépensés pour offrir un sésame aux citoyens qui refusent souverainement le vaccin. Je vous laisse calculer le tarif pour les mois à venir. Un bon demi-milliard, une paille.

    Cher Ignazio, Chère Karin, et tous les autres, tenez bon. Certes, ils sont des milliers à manifester. Bien sûr, nous pourrions perdre le 28 novembre et voir la loi Covid-19 balayée. Il faudra alors respecter le choix démocratique. La politique en Suisse ne s’est toutefois jamais construite par le rapport de force de la rue. Gardez votre ligne et maintenez les tests payant à partir du 1er octobre. Parce qu’il y a toujours pire en politique que prendre une décision impopulaire: prendre une décision irrationnelle.

  • Jeter 99% aux poubelles de l’Histoire

    Jeter 99% aux poubelles de l’Histoire

    Le slogan est fort, le titre est alléchant. 99%, l’initiative des jeunes socialistes claque, peut faire envie : taxer les salauds, les riches capitalistes oisifs qui ne font qu’encaisser le revenu du capital pour alléger la charge des classes laborieuses et exploitées.
    La recette a fait mouche par le passé. C’est avec ce genre de rhétoriques que la guillotine a été la plus prisée ou que l’on a renversé l’empire tsariste pour un empire rouge, pas vraiment plus sympathique.
    Est-il nécessaire de rappeler que le discours caricatural des jeunes socialistes est déconnecté de la réalité de 2021 ? Oui, malheureusement. L’humanité apprenant peu de ses erreurs : près de 110’000 personnes ont signé cette initiative et, selon les sondages, plus de 40% de la population serait actuellement tentée de donner raison à ce projet néo-communiste.
    Même si la formule fait mouche, il n’y a pas de bon ou de mauvais revenu. Opposer le capital et le travail est absurde. Le premier n’est rien d’autre que l’accumulation du produit du second. Il n’y a pas de capital sans travail. Et, pour atteindre le niveau de vie de la civilisation occidentale et le faire perdurer, il n’y a pas de travail bien rémunéré sans une certaine quantité de capital. L’un ne va pas sans l’autre.
    En Suisse, le capital est partout. Ce sont nos deuxièmes piliers. Ce sont nos comptes épargnes. Ce sont nos logements. Ce sont les outils de production des entreprises qui créent des emplois et la prospérité. Toutes ces œuvres du démon avarice, selon les jeunes socialistes, qu’il faudra demain surtaxer pour les détruire à terme. Pour mieux les rendre au travailleur pauvre.
    La Suisse repose sur un modèle hypersocial. Le 1% des plus riches s’acquitte déjà de 40% de l’impôt fédéral direct. Et déjà aujourd’hui, les plus aisés travaillent deux jours sur cinq uniquement pour payer leur facture d’impôts alors que les plus démunis échappent complètement à la fiscalité et sont largement soutenus : un quart de toutes les richesses produites dans notre pays sont consacrées aux dépenses sociales.
    Le projet de jeunes socialistes ne vise pas à mieux redistribuer des richesses qui le sont déjà largement. Ils ne disent rien de l’amélioration concrète que leur initiative pourra apporter aux plus démunis. Non, le projet est d’abattre notre modèle économique et politique pour lui substituer les collectivismes qui, derrière les promesses merveilleuses, n’ont jamais offert que la misère et la désolation. Il est temps de remettre l’initiative 99% à sa juste place, celle des modèles qui l’inspirent : les poubelles de l’Histoire.
  • Le jour où les talibans ont gagné, et les chiens aussi

    Le jour où les talibans ont gagné, et les chiens aussi

    En pleine débâcle afghane, le rapatriement par l’armée britannique de centaines d’animaux de compagnie laisse pantois. Et fait douter de la supériorité morale de nos valeurs lorsqu’on sauve les bêtes tandis qu’on abandonne les hommes.

    Il est difficile de parler de la débâcle afghane sans connaître le pays. Loin de moi l’idée de dire ce qui aurait dû être fait, ce qui aurait été mieux et pour qui. Mais de ce que j’en sais, de ce que j’en vois, la morale semble de notre côté. On regrette la victoire d’une conception rétrograde du monde, de valeurs qui n’ont que la force des armes pour s’imposer, à défaut de la raison. Même dans la défaite militaire occidentale, il est toujours rassurant de se dire que notre monde vaut mieux que le leur, que nous défendons une société juste face à une barbarie inhumaine.

    Sains et saufs, les clébards

    C’est ce que je me disais. Enfin, jusqu’à l’histoire invraisemblable de l’évacuation britannique. Le genre d’anecdote qui vous fait douter de vos convictions et de notre propre humanité. Au milieu de la catastrophe, les Anglais ont évacué 200 chiens d’un refuge pour animaux. Oui, vous avez bien lu. Le personnel de l’ONG est resté abandonné au djihad islamique, les clébards sont sains et saufs, rapatriés à Londres.

    Alors que des milliers d’Afghans menacés des pires châtiments par les nouveaux maîtres de Kaboul mendiaient une place dans un avion. Alors que d’autres trouvaient la mort dans un train d’atterrissage ou chutant d’une aile à laquelle ils s’étaient désespérément accrochés. Alors que l’ambassade britannique «oubliait» les CV de postulants afghans, candidats d’abord pour un emploi, désormais pour la torture du nouveau régime. Alors que les femmes retrouvent la burqa et voient les portes des écoles se fermer.

    Mme Johnson dans le coup

    Dans un premier temps, le ministère de la Défense s’est refusé à une telle absurdité: les Afghans et les soldats avant les bêtes. C’était sans compter la pression des amis des animaux sur Twitter. Des milliers de messages. Et même, paraît-il, l’intervention de la conjointe de Boris Johnson herself, militante de la cause animalière.

    On a le beau jeu de se croire plus valeureux que ces sauvages, ces fous de Dieu. Quelle sorte de talibans avons-nous créés dans nos sociétés occidentales? Qui sont les plus écœurants de ces extrémistes? Ceux qui, de la main ou de la patte tendues, coupent la première, ou ceux qui saisissent la seconde?


  • Un dîner à Locarno pour casser Netflix

    Un dîner à Locarno pour casser Netflix

    Le monde du cinéma est sur le point d’imposer son obligation d’investissement pour les plateformes en ligne. Une manière de faire payer ceux qui ont trouvé une solution au défi d’internet et, indirectement, un public qui n’a rien demandé.

    Un dîner. Une soirée. Un festival. Des politiciens invités. Un puissant lobby qui réunit toute la crème des commissions des Chambres fédérales pour les convaincre de voter une loi, des dizaines de millions à la clé.

    Si cette soirée au Festival de Locarno avait été le fait d’un assureur ou d’une pharma, Le Courrier en aurait fait sa une, scandalisé. Mais bon, c’est pour la culture. Une branche économique sympa, intouchable, qui hyperventile depuis des mois pour faire adopter la taxe Netflix la plus chère possible.

    Grand écran versus grand réseau

    Le grand écran et le grand réseau, c’est vingt ans de relations compliquées. D’abord, on a cru qu’internet ne servirait jamais qu’aux adolescents qui pratiquaient le téléchargement compulsif sur Napster et Kazaa. Puis sont arrivées les plateformes de streaming. De simples diffuseurs, elles sont devenues les plus grands producteurs de films, surclassant allègrement les grandes maisons historiques.

    La partition est connue, répétée. Les Américains ont tout inventé, à peu près dans un garage (il y a vingt-cinq ans, Netflix envoyait des DVD par la poste…). Prime, Netflix, Disney +, Apple TV ou Sky: ils traversent tous l’Atlantique pour nous inonder de films et de séries. Pendant ce temps, l’Europe n’a su que légiférer, taxer, réglementer. A propos de l’ordre de sortie des films, sur les exclus des festivals ou les soutiens aux salles obscures. Pour finalement se rendre à l’évidence: notre cinéma est à la traîne. A tel point qu’il faut maintenant des lois pour forcer les plateformes américaines à accepter nos productions.

    Fière comme un pou

    Derrière l’étendard ridicule de sa propre exception, l’industrie culturelle est devenue bien triste, réduite à supplier le législateur à coups de dîners au bord du lac Majeur de bien vouloir jouer les arbitres face aux grands noms de l’entertainement. Fière comme un pou, elle proclame sans rougir que sa planche de salut ne réside pas dans la qualité de ses productions ou sa capacité à trouver son public, mais dans l’intervention de vos élus pour choisir à votre place ce qui est bon pour vous.

    Sans doute que l’opération sera couronnée de succès. Les parlementaires donneront 4% des recettes des plateformes au cinéma suisse qui se gargarisera de ce succès. A l’inverse, il n’est pas certain que l’histoire du 7e art n’en retienne autre chose que la poursuite de la décadence inéluctable d’une culture autocentrée qui perd son public et son futur.

  • Faut-il revaloriser le personnel de santé ? Débat face à Pierre-André Wagner.

    Faut-il revaloriser le personnel de santé ? Débat face à Pierre-André Wagner.

    Débat entre Pierre-André Wagner, l’un des responsables de l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) sur la revalorisation du personnel de santé.

    Je m’oppose à cette initiative car un contre projet a été adopté par le Parlement, et qui rentra en vigueur en cas de refus de l’initiative. Ce projet proposé par le Parlement prévoit, notamment une augmentation massive du financement de la formation, et surtout une autonomisation du personnel soignant qui pourront prescrire des médicaments aux patients à la charge de la caisse maladie obligatoire. La suite👇

  • Loi Netflix à l’heure de Locarno: débat face à Jacob Berger.

    Loi Netflix à l’heure de Locarno: débat face à Jacob Berger.

    Débat sur Forum face à Jacob Berger. Cinéaste et co-président du groupe des auteurs, réalisateurs et producteurs de cinéma, sur la Lex Netflix. Quel que soit le prix et le catalogue de l’abonnement, les abonnées l’ont souscrit librement. Refuser la taxe Netflix, car la culture doit convaincre son public, pas les politiciens. A écouter ici 👇

  • Vaccinez-vous. Tout de suite

    Vaccinez-vous. Tout de suite

    La première vague de coronavirus fut celle de la stupéfaction. La deuxième, celle de la résignation. La troisième sera celle de l’égoïsme et de l’ignorance. A moins que le mouvement anti-vaccins ne s’essouffle très rapidement.

    A la fin, nous connaîtrons tous le Covid-19. C’est maintenant une certitude. Le contact se fera soit par la vaccination, soit par l’infection. Et choper le dernier variant en date, c’est un peu se lancer dans une séance de tirs aux penaltys en ne pouvant que perdre: on ne se qualifie jamais pour rien de réjouissant quand on tombe malade.

    La vaccination plafonne un peu partout. Les discours complotistes bêtifiants parviennent malheureusement à convaincre des milliers de citoyens. Des personnes qui n’écoutent plus leur médecin, les autorités ou les hôpitaux, se fient désormais à des vidéos sur YouTube, le nouvel eldorado des charlatans.

    Un spectre…

    Alors qu’on rêvait de voir la pandémie prendre vraiment fin, le spectre d’une nouvelle vague plane. Et cette fois-ci, il y aura des responsables assumés. Les 30 à 40% de réfractaires au vaccin laissent une brèche béante dans la protection immunitaire de notre société. Ils seront à l’origine de la prochaine vague épidémique, espérons au moins par négligence.

    Pour le dire ouvertement, je m’attends à recevoir des dizaines de messages, même les plus insultants. Pourtant, en catimini, on l’affirme jusqu’aux plus hautes autorités. En public, la pudeur qu’impose la liberté de se vacciner interdit de l’exprimer clairement: les réfractaires aux vaccins nous précipiteront dans la prochaine vague. Ils auront sur la conscience des morts et peut-être, en fin de compte, un nouvel arrêt d’urgence de l’économie.

    Au mieux, pour septembre

    Et comme chaque vague se révèle d’une plus grande ampleur que la précédente, attendons-nous à ressortir les crédits covid, les RHT et les sempiternels clubs-sandwichs de la pause de midi pour suppléer les restaurants fermés.

    Bref, il n’y a qu’un message à faire passer avant les grandes vacances d’été. Si vous ne l’avez pas déjà fait, si vous n’avez pas déjà été malade, vaccinez-vous. Pour vous et pour tous les autres. Et tout de suite: entre la première dose et le déploiement de la seconde, il faut compter huit semaines. En vous inscrivant aujourd’hui, vous serez au mieux immunisé pour le début de septembre. Pile pour la prochaine vague? Il sera trop tard pour penser au parapluie au beau milieu de l’averse.