Catégorie : Autres

  • Médias et service public

    Le financement des médias dits publics a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. La question de l’augmentation de la redevance pour la SSR a fait beaucoup de foin et c’est compréhensible.
    La redevance TV représente 700 millions de francs pour 330 millions de recettes commerciales. Peut-on vraiment dire que les deux tiers des programmes de la TSR sont qualifiables de « service public » ? Est-ce normal qu’une part importante de la redevance serve à la diffusion de séries ou de jeux télévisés dont le rôle de service public est moyen ? Non, je ne le crois pas.
    Le système fonctionne assez bien pour la Première : les émissions sont de qualité, la publicité quasi inexistante. Les autres chaînes, c’est une autre histoire.

    Bref, une petite idée à débattre ici. Plutôt que de financer les chaînes, si on finançait les émissions ? L’enveloppe budgétaire resterait, mais ne serait pas limitée aux entreprises publiques. Chaque chaîne pourrait proposer des émissions de « qualité » qui remplissent un rôle de service public et se verraient subventionnées en fonction de l’intérêt public qu’elles apportent. Au lieu de financer la diffusion de « Lost », on pourrait aider Léman Bleu pour son excellente émission « Genève à chaud », ou Canal9 pour ses débats politiques. Le système n’est certes pas idéal, surtout pour un libéral, mais malgré tout plus satisfaisant que l’actuel.

  • Pour des suppléants nationaux

    Le peuple suisse et les jeunes radicaux sont attachés à notre parlement de milice. Bien que difficile, un lien étroit entre le travail d’élu et la vie professionnelle est possible et garder un pied dans l’entreprise et l’autre dans la salle des pas perdu reste un nécessité pour la confiance entre les élus et les électeurs.

    La progression constante de la charge de travail des parlementaires est aujourd’hui inquiétante. Que ce soit en commission, en plénum ou dans les médias, on ne peut que constater l’augmentation de la taille des dossiers et leur caractère de plus en plus technique. Un assistant parlementaire ne suffit plus à assurer à l’élu une bonne maîtrise des sujets. Nous n’avons que 200 Conseillers nationaux, il est dommageable qu’ils ne soient pas mieux encadrés pour être toujours le plus au clair avec les questions techniques.
    Un autre problème est la sous représentation des jeunes et des femmes au parlement. Par manque de moyen et d’expérience, une grande partie de la population n’est pas ou peu représentée aux chambres fédérales. Sur 200 parlementaires au Conseil national, 13 seulement ont moins de 40 ans et seulement deux moins de trente ans. Sans passer par des quotas anti-démocratiques, une solution doit être trouvée.

    Les jeunes radicaux suisses présentent aujourd’hui une réponse originale à ces problèmes. Nous proposons l’élection d’un « second » Conseil national, celui des suppléants. Sur les modèles valaisans ou grisons, les suppléants auront pour rôle de remplacer les élus en commission et en plénum, selon un calendrier organisé en début de session entre les parties.
    Le mode d’élection proposé est celui d’une élection sur une liste à part, pour garantir aux suppléants un plein statut d’élu pour conserver une entière légitimité à Berne.

    Notre solution présente plusieurs avantages, parmi lesquels :

  • L’allègement du travail des députés et une meilleure répartition des domaines en fonction des intérêts et des compétences de chacun
  • Un rôle formateur : dans les cantons ayant adopté ce système, les jeunes sont souvent députés suppléants et ont l’occasion d’apprendre le métier en étant encadré par le groupe de députés
  • Le renforcement du rôle milicien des parlementaires
  • L’augmentation de la représentation de jeunes et de femmes au parlement. Avec 400 places au lieu de 200, les « minorités » ont plus de chance d’être élues et de montrer leur capacité.
  • Pour les jeunes radicaux suisses, il est urgent de redéfinir le fonctionnement de notre parlement afin d’éviter de tomber dans les travers que connaissent certains pays qui nous entourent. Pour que le parlement soit fort, il doit être efficace. Les dossiers prennent trop de temps à être traités, mais on ne peut pas exiger d’un parlementaire milicien un travail à plein temps. Notre solution, originale, aura l’avantage de faire gagner le parlement en efficacité sans pour autant devenir professionnel.

    Une initiative parlementaire allant dans ce sens a été déposée ce matin au Conseil national par Christa Markwalder Bär, pour les jeunes radicaux suisses.

  • Idiots de tous les camps…

    Il n’est pas facile en ce mois de septembre de faire parler de soi si l’on ne placarde pas d’affiche raciste ou si l’on ne met pas le feu aux poubelles. Difficile en effet de se faire entendre dans la cacophonie ambiante sans petite phrase xénophobe. Les pavés ne valent pas mieux.

    J’ai vu la manifestation. J’ai aussi vu Christoph Blocher. Et bien entre les deux, je choisi le buffet du comptoir, qui lui n’était pas agressif et plutôt agréable. Plus sérieusement, chers casseurs, vous rendez-vous compte que votre attitude, ce soir a contribué mieux que tous les moutons noirs du monde à élire deux Conseillers fédéraux UDC le 12 décembre ? Que si vous mettiez l’énergie consacrée à détruire des poubelles à convaincre, l’UDC serait sans doute au niveau du FN français ? Votre action est inutile. Pire, elle est contre-productive. Je vous en veux, comme doivent vous en vouloir tous ceux qui luttent contre Blocher. Vos actes ne sont en rien plus acceptables que ceux du parti d’extrême droite tant conspué. Ils n’ont même pas les forces de l’ordre de leur côté.

    Chers amis socialistes, verts et autres modérés de gauche. Je crois qu’il est temps de ne plus donner de tribune aux casseurs. Pas plus qu’il n’est bon de donner d’autres tribunes à l’UDC.

    La fin de l’UDC n’est pas pour cette année, mais ne se fera pas par des manifestations. Qui ne sait pas après Mitterand nourrit l’extrême-droite autant qu’elle s’en nourrit. Elle se fera par les urnes, comme en France, où, curieusement, c’est un homme de droite qui a su castrer son extrême-droite à lui. Ce soir je suis fier d’être radical. Ni casseur, ni provocateur.

  • Taxer le kérozène pour créer un réseau ferroviaire européen à grande vitesse

    Publié dans « Le Temps » du 7 septembre 2007, p. 29
    Pour le Groupe de Riencourt (www.groupe-riencourt.ch)

    À l’heure où le réchauffement climatique occupe bon nombre d’esprits, il est important de remettre sur la table la question du trafic aérien. Le développement impressionnant des compagnies low-cost a provoqué une augmentation fascinante des vols continentaux, aux dépens de l’environnement naturel mais aussi culturel. Le Temps revenait au mois d’août sur la question de hordes d’anglais dévastant les cités de l’Est et du Sud, profitant de voyages à prix dérisoires.

    Depuis longtemps déjà, l’Etat prélève un nombre considérable de taxes sur les carburants. Cet argent finance les dépenses routières, mais aussi ferroviaires. Le mazout, lui aussi, est ponctionné. Le but de ces divers impôts est aujourd’hui évident : diminuer notre consommation d’énergies fossiles à l’heure où les réserves de pétrole sont de plus en plus remises en question pour les années à venir. Toutes les énergies fossiles ? Non. Seul le trafic aérien échappe encore au principe du « pollueur payeur ». En effet, si la benzine est taxée, ce n’est pas le cas du kérosène qui abreuve nos avions. Cette situation s’explique par le caractère en général international des vols et d’une vieille volonté protectionniste de soutenir des compagnies nationales aujourd’hui soumises à la loi du marché. S’il paraissait normal pour les Etats de protéger leurs compagnies nationales, ce principe est aujourd’hui désuet : Genève vit grâce à Easyjet, Swiss est devenue allemande, les grands acteurs fusionnent et se privatisent.

    Cette situation est assez paradoxale. Pourquoi offrir un rabais fiscal au transport le plus polluant ? Il est temps que l’Union européenne et ses partenaires (parmi lesquels la Suisse) prennent la décision de soumettre les vols continentaux à une taxe européenne. Un vol de Genève à Paris coûte aujourd’hui moins cher que le même trajet en train. Cette situation serait sans doute quelque peu modifiée si les voyageurs aériens contribuaient de manière égale aux conducteurs à la protection de l’environnement. Loin de moi l’envie de condamner le trafic aérien. Seulement de le payer à son vrai prix. Est-il normal que l’on trouve des vols aller-retour pour New-York pour moins de 600 francs ? Par la route, avec une petite voiture neuve, selon les tarifs du Touring Club Suisse , le même trajet ne coûterait pas moins de 3’000 francs aller simple ! Et pourtant, la voiture pollue bien moins au kilomètre. Je ne parle même pas du train.

    Et dans le fonds, à quoi servira cette nouvelle taxe, hormis la diminution du trafic aérien ? Le XIXe siècle fut le siècle des chemins de fer. Les grandes lignes qui traversent l’Europe sont le fruit du courage de nos aïeux qui avaient compris que ces investissements faramineux serviraient longtemps. Nous devons la ligne Genève – Zurich à des visionnaires, pas à de simples comptables. L’Union européenne a aujourd’hui l’occasion de mettre à jour ce grand projet. L’argent issu de la taxation du kérosène doit servir à la réalisation d’un véritable réseau continental à grande vitesse. Si l’avion devient plus cher, une alternative doit être proposée. Certains pays ont déjà construit leur propre réseau, la France et l’Allemagne par exemple. L’Espagne s’y est mise récemment. Il est grand temps de passer à la vitesse supérieure et de développer les grands axes internationaux. Une liaison vraiment rapide doit être développée entre la France et l’Espagne et, prioritairement, en direction des pays de l’Est. Zürich – Vienne, c’est aujourd’hui environ 9 heures de train pour un peu plus de 700 Km. Soit une moyenne d’environ 80 Km/h. Si aujourd’hui relier à haute vitesse Paris et Budapest en passant par Zurich, Munich et Vienne semble accessoire, je suis persuadé que ce genre de liaison prendra toute son importance dans 10 ou 20 ans. De même, une LGV (Ligne à grande vitesse) entre Madrid et Paris, une autre entre Paris et Tallin via Berlin et Varsovie sont autant de projets qui réduiront un tant soit peu les grandes distances qui séparent les capitales européennes. Il est intéressant à constater que le remplacement de trois lignes « Paris – Toulouse » par trois ligne TGV permet d’économiser annuellement environ 8 millions de litres de pétrole. Ce chiffre me donne le tournis et je crois dur comme fer que la lutte contre le réchauffement climatique passera nécessairement par une diminution des vols continentaux.

    La Suisse a un rôle important à jouer dans ce domaine. Au centre de l’Europe, nous pouvons tirer notre épingle du jeu en travaillant à ce que notre pays soit un centre névralgique du trafic ferroviaire européen. L’absence de vision des dirigeants du secteur est aujourd’hui affligeante. S’il est tout à fait acceptable de voyager de Genève à Zurich en 2 heures et demie, il est dommageable qu’à distance égale, aller de Zurich à Paris prenne trois fois plus de temps sur le sol Suisse que sur le sol Français. Certes, ces investissements représenteront un coût considérable, tout comme les Chemins de fer fédéraux ont nécessité de grandes dépenses. Ce sont pourtant des investissements qui serviront dans les décennies à venir, d’autant plus si le coût du pétrole continue son envolée. Nous devons développer un réseau à grande vitesse en Suisse orienté vers l’international en collaboration avec nos voisins allemands, français, autrichiens et italiens. Notre réseau CFF très dense ne justifie plus l’absence de LGV en Suisse. Non pas pour relier les Suisses entre eux, mais pour relier les Suisse à l’Europe.

    Mon idée est simple. Taxer enfin le trafic aérien d’une manière équitable pour mieux développer le réseau ferroviaire. Ces dépenses seront de vrais investissements qui serviront à plusieurs générations et offriront une alternative crédible à l’avion. Quand on sait que les 17 principales destinations desservies par l’aéroport de Roissy et Orly sont 12 villes d’Etats frontaliers à la France et 5 villes françaises, on peut se demander s’il n’y a pas là un vrai travail pour l’environnement à mener…

  • Ne plus rester muet

    De Genève à Constance, la campagne électorale fait désormais rage. Rage est vraiment le mot vu le dérapage généralisé face auquel nous restons impuissants. UDC. Ces trois lettres reviennent inlassablement et, malgré la règle qui veut que l’on doit s’abstenir de parler de l’adversaire pour ne pas lui faire de publicité gratuite, il n’est aujourd’hui plus possible de rester muet.

    Affiches racistes, propos xénophobe, menace du chaos, théorie du complot, tout porte à croire que le parti agrarien s’est mué en une nébuleuse fascisante. Je suis de droite. Je ne peux cependant pas cautionner un tel langage, une telle manière d’agir. La fin ne justifie pas tous les moyens : plonger le pays dans un débat stérile et agressif pour gagner quelques poussières de pourcentage n’est pas digne de nous. Même l’ONU s’en inquiète. Il n’y a pas de quoi être très fier…
    Le 12 décembre, la nouvelle Assemblée fédérale élira le Conseil fédéral, et je ne peux qu’espérer que nos élus ne choisiront plus le zurichois. Il n’y a pas de grand complot, il n’y a qu’un grand ras-le-bol. Christoph Blocher est au pouvoir. L’UDC n’est plus un parti d’opposition. Les démocrates du centre doivent en prendre acte et agir avec responsabilité. Au delà du néant de l’action politique, le bilan de cette législature est désastreux. A part quelques annonces, les problèmes sont restés les mêmes, peu de solutions ont été trouvées. L’UDC n’a pas su agir de manière responsable. Blocher, pourtant au pouvoir, n’a pas su endiguer la fameuse insécurité. Elle agit tel un franc tireur dans un parlement pourtant largement dominé par les partis bourgeois.

    Non, Christoph Blocher n’a décidément pas sa place au gouvernement. Si l’UDC se moque de la concordance, elle ne peut pas l’invoquer pour justifier sa place au Conseil fédéral. Si l’UDC veut conserver ses deux sièges, elle doit arrêter son spectacle nauséabond pour faire de la politique ou obtenir la majorité absolue des sièges au parlement. Je compte sur ceux qui seront élus pour mettre fin à ce cirque et pour que notre Etat puisse enfin reprendre sereinement les grandes réformes dont il a besoin. On nous dit : Blocher ou le chaos, je veux bien prendre le risque de revenir à ce chaos qui a duré 155 ans, de 1848 à 2003…

  • Voter Blocher ?

    En tant que candidat au Conseil national, je peux m’amuser à rêver d’une improbable élection. Le 12 décembre, je siégerai à Berne pour élire le Conseil fédéral. En fin de matinée, une question cruciale se posera : dois-je voter Blocher ?

    Il y a quatre ans, j’aurais voté Christoph sans aucun complexe : l’UDC réussissait un coup de maître aux élections, C. Blocher était le meilleur représentant de 27% de la population et l’idée de concordance l’exigeait. En plus, le monsieur avait pris des engagements en matière de collégialité.

    Quatre ans se sont bientôt écoulés et je suis très déçu du nouveau Conseiller fédéral. Christoph Blocher ne s’est jamais gêné de violer la collégialité, il s’est battu contre le gouvernement lors du vote sur Schengen, il a violé certains grands principes du droit suisse, il a remis publiquement en question l’article pénal sur le racisme. Dernièrement, il s’est permis de mentir à la population en lui faisant croire que la Suisse pouvait se démarquer du droit international, qu’il ne s’agissait là qu’un joujou d’une poignée de fonctionnaires bruxellois. Le populisme, ça va un moment, mais de la part de notre ministre de la justice, c’est une attitude un peu trop légère.
    Deuxième problème : son parti. On sait que le Conseiller fédéral ne s’est pas démarqué des frasques honteuses de sa machine, notamment en matière de minarets et sur la dernière affiche qui est carrément raciste. L’UDC est même présentée aujourd’hui comme un modèle par les partis fascisant d’Europe. Non, vraiment, ce n’est pas mon image de la Suisse.
    Enfin, analysons le bilan. A peu près nul. L’UDC insiste sur l’insécurité en soi-disante progression perpétuelle. Or, n’oublions pas que le premier chef de la police et de la justice en Suisse, c’est son Christoph Blocher préféré… Tout ce que le parti agrarien dénonce, c’est finalement ce qui ressort de la chasse gardée de son nouveau Conseiller fédéral. Il y a bien eu quelques économies par-ci, par-là, mais dans le fonds, rien de véritablement substantiel.

    Un coup à droite, un coup à gauche. Je ne voterai pas non plus pour Moritz Leuenberger. Quels sont ses dossiers ? Energie, environnement, télécoms, transports publics. Tous ces dossiers nécessitent des réformes en profondeurs pour les décennies à venir et j’ai l’impression, la certitude même, que rien a été fait lors de cette dernière législature. Le bilan est trop maigre.

    Bref, si j’étais élu le 21 octobre, je ne voterai ni pour Christoph Blocher, ni pour Moritz Leuenberger. Ces deux messieurs n’ont cependant aucun soucis à se faire. Je ne pourrai voter sans doute ni pour eux, ni pour personne d’autre.

  • Taxer le kérosène

    Les taxes sur les carburants sont nombreuses. L’essence rapporte une somme considérable à l’Etat. Cet argent finance les dépenses routières, mais aussi ferroviaires. Seul le trafic aérien échappe encore au principe du « pollueur payeur ». En effet, si la benzine est taxée, ce n’est pas le cas du kérosène qui abreuve nos avions. Cette situation s’explique par le caractère en général international des vols et d’une vieille volonté protectionniste de soutenir des compagnies nationales aujourd’hui soumises au loi du marché.

    Cette situation est assez paradoxale. Pourquoi offrir un rabais fiscal au transport le plus polluant ? Il est temps que l’Union européenne et ses partenaires (entre autres la Suisse) prennent la décision de soumettre les vols continentaux à une taxe européenne.

    Le 19e siècle fut le siècle des chemins de fer. Les grandes lignes qui traversent l’Europe sont le fruit du courage de nos prédécesseurs qui avaient compris que ces investissements faramineux serviraient longtemps. Je pense qu’il est temps que l’Union européenne mette à jour ce grand projet. L’argent issu de la taxation du kérosène doit servir à la réalisation d’un véritable réseau continental à grande vitesse. Certains pays ont déjà mis en place leur propre réseau, la France et l’Allemagne par exemple. L’Espagne s’y est mise récemment. Je pense qu’il faut maintenant développer les grands axes internationaux. Un liaison vraiment rapide doit être développée entre la France et l’Espagne et prioritairement en direction des pays de l’Est. Zürich – Vienne, c’est aujourd’hui environ 9 heures de train pour un peu plus de 800 km. Soit une moyenne de 88 km/h. Si aujourd’hui relier à haute vitesse Paris et Budapest en passant par Zurich et Munich semble accessoire, je suis persuadé que ce genre de liaison prendra toute son importance dans 20 ans.

    La Suisse a un rôle important à jouer dans ce domaine. Nous devons tout d’abord nous connecter au réseau à haute vitesse des pays qui nous entourent. La nouvelle ligne TGV qui relie Paris à Strasbourg doit être aussi à grande vitesse sur le tronçon suisse. Nous devons développer un réseau à grande vitesse en Suisse et sur l’international en collaboration avec nos voisins allemands, français, autrichiens et italiens. Notre réseau CFF très dense ne justifie plus l’absence de LGV en Suisse.

    Bref, mon idée est simple. Taxer enfin le trafic aérien d’une manière équitable pour mieux développer le réseau ferroviaire. Ces dépenses seront de vrais investissements qui serviront à plusieurs générations et offriront une alternative crédible à l’avion. Quand on sait que les deux premières destinations desservies par l’aéroport d’Heathrow sont Paris et Manchester, on peut se demander s’il n’y a pas là un travail pour l’environnement à mener…

  • J'adore !

    A ne pas manquer, le discours de 1er août de M. Jean-Luc Addor, un tout grand politicien qui fait avancer le pays et qui puise ses sources dans « Femina ». J’ai droit à une pique personnelle. Paraît-il qu’elle était plus méchante en live, je n’étais pas là pour le dire.

    PS: Il va de soi que ce message n’est pas à prendre au premier degré.

  • Droit du sol: Merci Pascal !

    Quatre ans après un coup un peu raté sur l’AVS, Pascal Couchepin revient à la charge avec une proposition intelligente sur le droit du sol. Pascal Couchepin est un politicien peu aimé dans notre pays, c’est un fait. Sa plus grande qualité est de faire passer ses convictions personnelles avant les sondages d’opinion. J’insiste sur ce terme de qualité à une époque où la politique se limite de plus en plus à une application des principes émis par les manitous du sondage d’opinion.

    Pour quelle raison expulse-t-on un criminel étranger et pas un Suisse ? Au delà des aspects juridiques, l’idée est que l’étranger est en Suisse pour une période déterminée alors que le Suisse s’y est établi. Si cette distinction était aussi simple, on pourrait moralement dire aux étrangers « tenez-vous bien, vous êtes nos hôtes, ne violez pas notre droit ». Je schématise à souhait. Or, comment voulez-vous dire une chose pareille à un jeune étranger né en Suisse qui a un rapport à la Suisse aussi étroit que le vôtre ou que le miens ? Ce n’est tout simplement pas possible.

    A force de refuser d’octroyer la naturalisation à ceux qui sont les plus intégrés – soit ceux qui ont vécu toute leur vie en Suisse – on enlève toute la substance à la notion de nationalité. Pour rétablir l’équilibre, de nombreux cantons octroient le droit de vote aux étrangers et n’osent plus prononcer d’expulsion. Et c’est normal ! Si la nationalité ne permet plus de distinguer la personne intégrée de l’étranger de passage, elle ne peut plus être un critère équitable pour appliquer des mesures administratives. Si on continue de durcir les naturalisations, la nationalité n’aura pas plus de signification que le concept de bourgeoisie que les cantons abandonnent peu à peu.

    Je suis persuadé que le temps donnera raison à Pascal Couchepin. Plus on compliquera les naturalisations, moins elles auront de sens. La naturalisation n’est pas une médaille, c’est un rapport de droit entre un individu et l’Etat, et ce rapport de droit doit correspondre à la réalité des faits, faute de quoi il risque bien de devenir un élément de folklore au même titre que la prairie du Grütli ou Guillaume Tell.

  • Un statut de beaux-parents

    J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur la question du droit de la famille dans le Code civil suisse. Si je me suis étendu sur le problème des droits successoraux, je profite de cette tribune pour parler des rapports légaux au sein de la famille.

    1907 – 2007. Un siècle de Code civil, il est peut-être temps de le dépoussiérer quelque peu. Notre droit de la famille, bien que révisé, reste conçu pour la famille du début du 19e siècle alors que les mœurs ont passablement changé, et notamment la structure familiale. Aujourd’hui 15% des familles avec des enfants de moins de 18 ans sont des familles recomposées ou monoparentales. Ce chiffre, en constante augmentation, n’est pas anodin et doit être pris en compte dans une révision des principes généraux du droit de la famille.

    Epouser quelqu’un qui a des enfants mineurs n’est pas anecdotique, et un statut de beaux-parents doit éclaircir les responsabilités de chacun. Si la plupart des situations me paraissent bien fonctionner aujourd’hui, il est important de régler les cas litigieux dans la loi, comme c’est le cas aujourd’hui pour les familles dites « traditionnelles ».

    Le statut de beaux-parents impliquerait des devoirs et des droits. Le premier de ces devoirs est la notion d’entretien. Une famille recomposée est une famille à part entière. Celui qui décide librement de la fonder doit en assumer les diverses responsabilités qui en découlent. Un devoir d’entretien subsidiaire jusqu’à la majorité ou la fin des études doit être introduit. Parallèlement, les droits découlant en matière administrative (écoles, hôpitaux, éducation, etc.), toujours de manière subsidiaire par rapport aux parents, réglera les questions litigieuses de la vie quotidienne. Une famille avec des enfants issus de parents différents ne constitue à mon avis qu’une seule famille, et pas deux comme certaines applications de notre droit pourrait le laisser penser.

    Les points à améliorer dans notre droit civil sont nombreux. Avec la question successoral évoquée précédemment et celle du statut de beaux-parents, c’est déjà un dépoussiérage bienvenu de notre Code civil qui pourrait être mis en application.