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Ne plus rester muet

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Ne plus rester muet

De Genève à Constance, la campagne électorale fait désormais rage. Rage est vraiment le mot vu le dérapage généralisé face auquel nous restons impuissants. UDC. Ces trois lettres reviennent inlassablement et, malgré la règle qui veut que l’on doit s’abstenir de parler de l’adversaire pour ne pas lui faire de publicité gratuite, il n’est aujourd’hui plus possible de rester muet.

Affiches racistes, propos xénophobe, menace du chaos, théorie du complot, tout porte à croire que le parti agrarien s’est mué en une nébuleuse fascisante. Je suis de droite. Je ne peux cependant pas cautionner un tel langage, une telle manière d’agir. La fin ne justifie pas tous les moyens : plonger le pays dans un débat stérile et agressif pour gagner quelques poussières de pourcentage n’est pas digne de nous. Même l’ONU s’en inquiète. Il n’y a pas de quoi être très fier…
Le 12 décembre, la nouvelle Assemblée fédérale élira le Conseil fédéral, et je ne peux qu’espérer que nos élus ne choisiront plus le zurichois. Il n’y a pas de grand complot, il n’y a qu’un grand ras-le-bol. Christoph Blocher est au pouvoir. L’UDC n’est plus un parti d’opposition. Les démocrates du centre doivent en prendre acte et agir avec responsabilité. Au delà du néant de l’action politique, le bilan de cette législature est désastreux. A part quelques annonces, les problèmes sont restés les mêmes, peu de solutions ont été trouvées. L’UDC n’a pas su agir de manière responsable. Blocher, pourtant au pouvoir, n’a pas su endiguer la fameuse insécurité. Elle agit tel un franc tireur dans un parlement pourtant largement dominé par les partis bourgeois.

Non, Christoph Blocher n’a décidément pas sa place au gouvernement. Si l’UDC se moque de la concordance, elle ne peut pas l’invoquer pour justifier sa place au Conseil fédéral. Si l’UDC veut conserver ses deux sièges, elle doit arrêter son spectacle nauséabond pour faire de la politique ou obtenir la majorité absolue des sièges au parlement. Je compte sur ceux qui seront élus pour mettre fin à ce cirque et pour que notre Etat puisse enfin reprendre sereinement les grandes réformes dont il a besoin. On nous dit : Blocher ou le chaos, je veux bien prendre le risque de revenir à ce chaos qui a duré 155 ans, de 1848 à 2003…

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