Certains abusent de la peur comme moteur électoral, les jeunes socialistes vont encore plus loin dans l’exploitation des sentiments les moins nobles de l’homme. Avec leur initiative 1:12, les jeunes socialistes offrent un exutoire aux jalousies et aux frustrations populaires.
Une bonne poignée de top managers gagnent en Suisse des salaires gigantesques, rationnellement inexplicables, souvent indécents. C’est évident. Et après ?
Vous voulez que le pauvre se sente moins pauvre ? C’est facile, pendez le riche. Il est autrement plus facile de casser le quotidien des mieux lotis que d’améliorer celui des plus démunis, d’autres plus à gauche l’avaient déjà compris. Aussi simpliste qu’il peut l’être, ce raisonnement a été directement appliqué pour mettre sur pied l’escroquerie sociale qu’est l’initiative lancée par nos amis les jeunes socialistes.
Seulement voilà, ces robins des bois modernes ratent leur cible et se paient les plus démunis en guise de dommage collatéral. Daniel Vasella a gagné la monstrueuse somme de 40 millions de francs l’an passé. Canton, commune, confédération, le patron de Novartis a laissé environ la moitié aux impôts, soit 20 millions de francs. En plafonnant son revenu à un peu moins d’un million de francs, c’est surtout l’Etat qui subira cette baisse de revenu. Appliquée à tous les cadres grassement payée, cette initiative est un véritable siphon pour les finances publiques. Et cela sans évoquer les assurances sociales : Daniel Vasella a laissé en 2008 pas moins de 4’400’000 francs à l’AVS, soit l’équivalent de 1930 rentes mensuelles maximales.
Et la redistribution, me direz-vous ! Je ne crois pas un instant que la masse salariale ici économisée sera redistribuée auprès des bas salaires. Au vu des comptes des sociétés en cause, on peine à imaginer que c’est le salaire des dirigeant qui freine les augmentations salariales.
En réalité, les premiers bénéficiaires de l’initiative « 1:12 » seront les actionnaires qui verront le résultat de leur entreprise prendre (un peu) de couleur. Et si ceux-ci considèrent comme un désavantage le risque de ne plus être concurrentiel sur le marché des cadres, ils pourraient simplement s’amuser à passer d’un côté plus intéressant de nos frontières.
Du côté des perdants ? A votre avis, de Marcel Ospel ou de M. Toutlemonde, qui souffrira le plus de la fermeture d’écoles ou de transports publics ? Le premier s’en accommodera facilement, je n’en doute pas. On repassera pour le second.
D’ordinaire, les JUSO clament haut et fort que pour financer leurs projets dispendieux, y’a qu’à prendre aux riches. Curieuse initiative socialiste qui revient à appliquer dans tous les sens du terme leur slogan habituellement creux de la « politique des caisses vides ». Utiliser la jalousie des travailleurs pour mieux les rouler ; il est beau le socialisme !
Initiative 1:12, une escroquerie sociale
Commentaires
2 réponses à “Initiative 1:12, une escroquerie sociale”
-
Fondamentalement, en tant que libéral, je ne suis vraiment pas convaincu qu’il faille impérativement « redistribuer les richesses », du moins ce n’est pas le rôle de l’Etat.
Le niveau des salaires est le résultat du jeu de l’offre et de la demande et je m’oppose à ce que l’Etat y mette son nez en ce qui concerne les sociétés privées.
Je trouve cette dichotomie « riche – pauvre » un peu malheureuse dans une société où l’immense partie de la population fait partie de ce que l’on appelle la classe moyenne et qui n’entre dans aucune de ces deux catégories.
Le salaire médian (et pas moyen) suisse se situe à un peu moins de CHF 6’000 francs par ménage. Ce n’est pas rien, c’est même plutôt un chiffre qui montre que la distribution des richesses fonctionne plutôt bien en Suisse. -
Il ne s’agit pas d’attiser la jalousie, mais de dénoncer l’énorme fossé, immoral entre les salaires des différents travailleurs. Car il n’est pas normal que certains se serrent la ceinture quand on voit qu’il y a autant de fric à disposition ! Si ils avaient lancés une initiative pour plafonner purement et simplement les salaires, j’aurais trouvé cela ridicule et inefficace. Hors, il s’agit là de proportions. Le fond et la forme sont bons. Après, on peut discuter sur la proportion du 12x qui est, selon les points de vue, insuffisante ou pas. L’idée est que si les cadres veulent conserver des hauts salaires, la femme de ménage devra être augmentée. Ne trouvez-vous pas qu’il serait plus intelligent que l’argent soit mieux redistribué directement plutôt que de passer sans cesse par le contour « état » dans lequel les 3/4 se perdent avant d’être redistribué au nécessiteux ? Si l’État est providence, c’est justement parce que la redistribution directe est insuffisante, et c’est le seul moyen plus ou moins efficace que l’on aie trouvé jusqu’à présent pour forcer un temps soit peu le partage. Pensez-vous qu’on ne doivent agir pour une meilleure redistribution salariale ? Si oui, que proposez-vous ?
Nous savons parfaitement que cette initiative ne passera pas la rampe (on va bien nous annoncer l’apocalypse en cas de oui je me fais pas de souci)
Mais elle aura le mérite, au moins si elle passe en votation populaire, de faire réagir et de lancer le débat. Quand au fait que cet argent, si elle passait, ne serait pas idéalement redistribué, il « suffirait » de colmater les brèches au fur et à mesure, une question de volonté politique. Ah, mais avec tout ce que j’aurais à proposer, on va me traiter de bolchévik… Oui, apparemment, il est impossible de demander un partage (non équitable, mais plus juste) de l’argent à travers le système actuel… Non, impossible que le riche accepte… Et quand on le force il se barre. C’est pas pour rien que les mouvement sociaux étaient avant tout internationalistes… Mais comme faut pas rêver c’est devenu des états totalitaires (et je ne soutiens pas cela)
Pris dans le chantage mesquin de la théorie du ruissellement (des miettes) à jamais on dirait… On a rendu le petit travailleur totalement dépendant du bon vouloir des fortunés. Et la tendance ne semble surtout pas s’inverser…
Laisser un commentaire