Résidences secondaires: lettre à mes Confédérés

Mes Chers Confédérés,
Le 11 mars 2012, nous voterons une initiative populaire exigeant que la part communale de résidences secondaires ne dépasse pas 20% de la totalité des logements.
Pour nous, Valaisans, le tourisme ne constitue pas qu’un loisir, mais une véritable industrie. La branche assure directement le tiers de nos emplois. Malgré plusieurs tentatives, nous avons constaté que le « tourisme doux » ne constituait pas une solution miracle pour faire vivre des vallées entières. Le tourisme a besoin d’infrastructures, de logements et, aussi, d’une clientèle de propriétaires de résidences secondaires.
Contrairement à l’image véhiculée par la propagande nous dépeignant comme de bons crétins bourrus à mulette, nous n’avons pas attendu Franz Weber pour comprendre la nécessité de disposer de lits « chauds », à savoir des logements occupés un maximum en saison.  Nous mettons en place d’importantes mesures en la matière, comme le montrent les exemples des quotas instaurés à Crans-Montana, à Anzère ou encore à Champéry. Notre Conseil d’Etat, particulièrement concerné, intervient régulièrement pour éviter le mitage du territoire et de nouvelles règles sont déjà en cours d’élaboration.
Oui, comme les Grisons et l’Oberland, nous vivons du tourisme. Est-ce condamnable ? Pourquoi construire quatre résidences principales pour une secondaire dans des villages de quelques centaines d’habitants qui accueillent des milliers de clients en haute saison ? On n’impose pourtant pas à Novartis de n’exporter que 20% de sa production. Sauf à considérer que nos villages de montagne doivent rester des lieux sans débouchés économiques pour leurs habitants, on ne peut imposer de telles cautèles à une branche qui souffre déjà beaucoup d’un franc fort et d’une concurrence étrangère toujours moins limitée dans son développement.
Avec son initiative, Franz Weber nous monte les uns contre les autres. Not in my backyard : certains aimeraient que l’on freine la prolifération de la construction mais, tant qu’à faire, autant l’imposer à quelques cantons minoritaires. Les zones villas mitent pourtant davantage le territoire que quelques chalets au centre de Verbier, mais on n’en parle pas.
Nos milieux touristiques n’ont pas toujours tout fait juste, c’est vrai. Mais qui peut se targuer de n’avoir jamais commis d’erreur ? Aujourd’hui, nos communes d’altitude ont saisi l’ampleur du problème et prennent de vraies mesures pour limiter l’augmentation des résidences secondaires, tout en assurant la pérennité de l’économie. Si demain une telle initiative devait passer, c’est la cohésion nationale qui serait menacée, en ne permettant pas à chacun de disposer des mêmes chances de développement économique.
Pour toutes ces raisons, je vous invite à rejeter un projet qui veut faire porter à quelques uns la conscience environnementale de tous et je vous prie de recevoir, Mes Chers Confédérés, mes plus cordiales salutations.

Philippe Nantermod

Commentaires

3 réponses à “Résidences secondaires: lettre à mes Confédérés”

  1. Avatar de Demole Solange

    je partage votre avis….totalement S D

  2. Avatar de Demole Solange

    oui, c’est une réaction frileuse que de limiter les constructions, un verrouillage de plus qui va nous paraliser….et aussi,,,,,une mesure égoiste de ceux qui ont déjà une résidence secondaire et n’en veulent pas davantage…
    L’on ne peut tout bloquer et revenir au 19ème siècle, sD

  3. Avatar de Guinnard Daniel

    http://www.guinnard.com/upload//File/actualitepresse/newsletterguinnard/Newsletter%2027.pdf
    Je partage totalement cette analyse. D’ici au 1er juillet 2014 si aucune mesure n’est prise par les communes aucune R2 ne pourra ensuite être construite.
    Un NON dans l’urne pour le respect du fédéralisme.

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