Je termine à l’instant l’écoute en Podcast de l’émission « Histoire Vivante » de la semaine passée consacrée aux élections présidentielles françaises, et plus particulièrement aux sondages.
On imagine tous que Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royale pourront être présents au second tour des élections, nul besoin de sondage pour cela. Il y a une grande différence de mon point de vue quand un « petit » candidat voit sa côte de popularité monter dans les sondages. Si François Bayrou restait à 10% des intentions de vote ou qu’il ne soit même pas représenté dans les sondages, je suis persuadé qu’il n’aurait jamais vu le mouvement en sa faveur se créer.
Les sondages ont montré qu’une percée du petit candidat était possible, le rendant du même coup crédible pour l’élection. Or, les sondages sur le second tour le donnent gagnant contre les deux favoris du premier. Cet élément lui donne une crédibilité gigantesque pour les anti-ségo et les anti-sarko. Le vote de rejet d’un des deux candidats, qui peut s’expliquer de différentes manières, mène alors à voter pour François Bayrou dans la seule intention de faire barrage à un candidat d’un des grands partis français.
Je ne crois pas que c’est le discours du candidat centriste qui explique sa poussée dans les intentions de vote, mais seulement sa poussée elle-même qui s’auto alimente. Le résultat est tout de même surprenant : on voit un cinquième, voire un quart, des Français prêts à soutenir un candidat sans avoir cure de son programme électoral mais prioritairement pour son résultat dans les enquêtes d’opinions.
Dans ces conditions, on peut se dire que le sondage remplace réellement la politique d’idées et montre, avant tout, les faiblesses du scrutin majoritaire à deux tours. Ce genre de scrutin, avec une barrière à l’entrée au second round, n’est peut-être plus valable dans un monde « sondagisé » où la qualification pour le deuxième tour est conditionnée par les enquêtes d’opinions. Comme on dit dans le milieu, « si la tendance se poursuit », seules les élections proportionnelles garderont leur intérêt politique. J’en suis malheureusement persuadé.
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