Loi sur les guides de montagne et les sports à risque

Texte de l’intervention lors de l’entrée en matière pour le groupe PLR.

Madame la Présidente du Grand Conseil, Madame, Messieurs les Conseillers d’Etat,
Chères et Chers collègues, Mesdames et Messieurs,
Le PLR ne badine pas avec la sécurité. Il est primordial pour les libéraux-radicaux que nos clients puissent être rassurés quant à la qualité de l’encadrement dont ils bénéficient lorsqu’ils s’adonnent à des sports dits « à risque ».
Le Conseiller d’Etat Cina, alors conseiller national, a déposé une initiative parlementaire le 23 juin 2000, pour demander l’adoption d’une loi fédérale sur les sports à risques. Si nous nous rejoignons sur le fonds de la question, à savoir la nécessité de garantir la sécurité publique, nous nous opposons, Monsieur le Conseiller d’Etat, sur la forme. Il était à mon avis inutile et malheureux de confier une tâche de régulation supplémentaire à Berne. Certes, le contexte a bien changé depuis le début du siècle, et je ne saurais vous faire le moindre reproche.
Toutefois – peut-être malgré-vous ? – vous avez gagné. Votre initiative parlementaire a abouti à l’adoption de la loi fédérale sur les guides de montagne et les organisateurs d’autres activités à risque.
Devons-nous maintenir une loi cantonale ? Vous affirmez que la loi vise à régler le problème de la sécurité et de la qualité des prestations fournies dans le domaine qui nous concerne.
La loi fédérale règle exhaustivement la question de la sécurité. La Confédération affirme à juste titre que les activités de sport de neige pratiquées sur les pistes ne sont pratiquement pas concernées par les dangers naturels et ne nécessitent pas de connaissances ni de mesures de sécurité spécifiques. Etendre le champ d’application de la loi à toutes les activités de sport changerait la définition du mot «risque».
Même si des lacunes devaient subsister, conformément à l’art. 57 al. 3 Cst, le Conseil d’Etat peut décider des dispositions d’exécution de la loi fédérale.
Ayant écarté la nécessité d’une loi en raison de l’assurance de la sécurité, reste la question de la qualité. Un problème philosophique se pose. Que peut faire un législateur pour améliorer l’accueil et les services offerts par notre industrie touristique à nos hôtes ?
D’aucun considèrent que l’on atteint la qualité par ordonnance, en fixant les règles du jeu dans les lois. Le groupe PLR ne partage pas cette vision.
La qualité ne se décrète pas.
La qualité n’est pas un alinéa d’une loi, mais le travail d’entrepreneurs sur le terrain.
Le tourisme valaisan fait face à un tournant historique. Notre industrie n’a pas d’autre choix que d’innover pour réussir. La concurrence, freinée par la réglementation cantonale, ne doit pourtant pas être perçue comme une menace, mais comme une opportunité.
La Suisse a fondé son succès sur la compétition. Une prestation est-elle de qualité ? Ce n’est pas la loi qui le dit, mais le marché. Ce n’est pas aux autorités publiques, mais à nos clients, de sanctionner les services de piètre qualité et de récompenser les bons.
Croyons-nous vraiment que l’industrie horlogère des montagnes jurassiennes s’est sortie de sa tourmente grâce à un Etat dictant l’organisation des chaînes de montage et en délivrant des autorisations de construire des montres ? Que se serait-il passé si, au nom de la qualité, les cadrans en plastique avaient été interdits ?
Si l’industrie de l’horlogerie a pu sortir de sa crise, c’est grâce à un entrepreneur qui a bouleversé les codes en place. Et heureusement pour l’horlogerie, ces codes ne figuraient pas dans des articles de loi.
La question qui se pose aujourd’hui est la même. Ce sont les capacités hors du commun des entrepreneurs suisses qui nous hissent depuis des années au premier rang de l’innovation mondiale, pas l’amoncellement de directives, lois ou ordonnances. Plus de liberté individuelle, voilà un beau programme de promotion économique !
Enfin, se pose la question de l’opportunité formelle de maintenir deux lois, l’une cantonale, l’une fédérale. L’avalanche législative dont souffrent les entrepreneurs doit être limitée. Si l’on peut regretter que la Confédération s’arroge de nouveaux droits, nous n’avons d’autre choix que d’en prendre acte. Et plutôt que d’imposer aux professeurs de ski et autres guides de montagne l’obligation de se perdre entre deux textes quasiment jumeaux, nous préférons renoncer à leur expliquer leur métier.
En résumé, le groupe PLR est persuadé que le Conseil d’Etat dispose avec la loi fédérale de tous les instruments nécessaires pour assurer la sécurité de nos hôtes. Pour ce qui est de la qualité des prestations des guides de montagne, des écoles de ski et des autres structures d’accueils, nous préférons faire confiance aux entrepreneurs et aux indépendants. Pour cette raison, nous proposerons de supprimer la loi cantonale.

Pour une meilleure coordination des vacances scolaires

Postulat déposé le 11 septembre 2013. Ce postulat a été refusé le 14 mars 2014.

La répartition temporelle des vacances de février entre les cantons a des effets cruciaux sur la santé économique des stations de sports d’hiver. Les résultats des entreprises liées au tourisme peuvent varier du simple au double suivant que les cantons planifient leurs vacances scolaires en même temps ou de manière étalée.
D’autres pays ont su intégrer cette composante dans la planification des vacances scolaires et permettent ainsi d’éviter les périodes de surchauffe, l’explosion très temporaire du prix des logements et la multiplication des semaines creuses.
Afin d’améliorer la situation économique des milieux touristiques, le Conseil d’Etat est invité à prendre contact avec ses homologues pour arrêter une convention intercantonale imposant une répartition harmonieuse des vacances scolaires, en particulier des vacances de février-mars.

Dépôt des certificats de salaire : pas d’obligation généralisée pour les employeurs !

Postulat déposé le 11 septembre 2013

En Suisse, les relations entre contribuables et autorités fiscales sont réputées paisibles. Les citoyens ont confiance dans leurs autorités et, réciproquement, les services des contributions ne partent pas du principe que derrière chaque citoyen se cache un tricheur.
Cette paix fiscale a notamment pour conséquence que le principe qui veut que l’autorité ne puisse accéder directement aux relevés bancaires des citoyens sans l’intervention d’un juge, est admis de la majorité et garantit le respect de la sphère privée des contribuables.
Les indépendants déclarent ainsi eux-mêmes leur revenu. Il devrait en aller de même en ce qui concerne la déclaration d’impôt des personnes salariées. Lors de l’établissement de cette dernière, les employés déclarent leurs revenus et joignent les diverses pièces justificatives les concernant, parmi lesquelles la fiche de salaire.
Si le contribuable ne produit pas les attestations réclamées ou qu’il y a lieu de penser qu’il n’établit pas une déclaration d’impôt conforme, l’autorité fiscale peut, en application de l’art. 135 de la loi fiscale, exiger de tiers la production de pièces. Le certificat de salaire peut – et le terme « peut » a toute son importance – être demandé à ce titre à l’employeur (art. 135 al. 3 loi fiscale).
Il s’avère que le Service cantonal des contributions, depuis un temps indéterminé, réclame systématiquement à tous les employeurs du canton la livraison des certificats de salaire des personnes employées en Valais. Ce procédé, s’il peut s’avérer pratique pour l’administration, est non seulement contraire à la loi qui ne prévoit une telle procédure que dans lorsque se posent des difficultés à obtenir des informations, mais alourdit la bureaucratie pour les entrepreneurs valaisans et nuit au climat de confiance qui règne entre le contribuable et l’Etat.
Dans ce sens, il est demandé au Conseil d’Etat de veiller à ce que l’art. 135 de la loi fiscale soit correctement appliqué et qu’il soit mis fin à la récolte systématique des certificats de travail auprès des employeurs.