Débat dans l’émission Forum sur la RTS, le 4 novembre 2015.
La fin du secret bancaire en Suisse n’est pas pour demain. Le Conseil fédéral a recalé le projet qui voulait permettre aux cantons d’accéder aux données bancaires des contribuables suisses soupçonnés de ne pas payer leurs impôts. La pression mise par le PLR et l’UDC, avec leur initiative populaire « Pour la protection de la sphère privée », semble avoir porté ses fruits. En tous les cas, on constate que le Conseil fédéral, avant même le départ d’Eveline Widmer-Schlumpf, opère son fameux virage à droite. Débat entre Jacques-André Maire, conseiller national socialiste neuchâtelois, et Philippe Nantermod, conseiller national PLR valaisan.
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Lien MP3.
Auteur/autrice : Philippe Nantermod
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Le Conseil fédéral rejette le projet d'assouplissement du secret bancaire
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Pourquoi je vote Grichting ?
Le 1er novembre, je choisis Pierre-Alain Grichting.
D’abord pour l’homme. Après six mois de campagne à le fréquenter, j’ai fait la connaissance d’une vraie personnalité hors du commun, vive d’esprit, capable de consensus, loyale et intelligente. Non seulement ses valeurs me plaisent, mais il sait en plus jouer l’équipe et il dispose de toutes les qualités indispensables pour être un excellent parlementaire à Berne.
Ensuite, parce que je crois que la pluralité est essentielle pour le Valais. Deux élus sur deux pour un même parti qui ne représente plus la moitié de la population, c’est trop, ce n’est pas équilibré. Non que les autres candidats ne soient pas valeureux, mais la démocratie implique un certain partage du pouvoir entre les différentes forces et les différentes opinions.
Enfin, parce qu’en tant que votre nouveau Conseiller national, je serai gagnant avec un collègue de plus au Conseil des Etats. Avec deux élus de deux partis différents aux Etats, vos élus à la Chambre basse auront de meilleurs relais dans la Chambre haute, ce sera un fantastique atout pour le Valais. Durant les quatre années écoulées, notre canton a failli sur de nombreux dossiers à Berne, notamment avec des votes du Conseil des Etats en notre défaveur, par exemple en matière d’aménagement du territoire. Être plus fort à Berne, c’est d’abord être entendus dans plus de groupes aux Etats.
Ainsi, ce n’est pas pour casser un parti ou par esprit revanchard, mais pour le bien de tout un canton, notre Valais, que je vous invite à soutenir Pierre-Alain Grichting au Conseil des Etats. Merci. -
Elu au Conseil national: MERCI !
Avec 30’253 voix, le peuple valaisan m’a élu conseiller national pour la législature 2015 – 2019. C’est un immense honneur et une grande tâche à laquelle je vais me consacrer pleinement avec du cran, du coeur, et toute ma passion.
Mes premières pensées vont à mon prédécesseur, Jean-René Germanier, qui fut un excellent parlementaire et qui aurait largement mérité un nouveau mandat à Berne. Avec le PLR et tous nos colistiers, Iris, Patrick, Vincent, Xavier et Léonard, nous nous sommes engagés pour ramener un deuxième siège libéral-radical, malheureusement sans succès. Jean-René fut un excellent porte-parole pour le Valais, président du Conseil national, et je tâcherai de me montrer digne de sa succession.
Le PLR s’engage encore au deuxième tour du Conseil des Etats avec Pierre-Alain Grichting ! Nous devons travailler pour une vraie alternative au Conseil des Etats, et je vous encourage toutes et tous à soutenir pleinement sa candidature le 1er novembre. Il mérite aussi d’aller à Berne, pour le Valais !
Par ailleurs, je vais quitter le Grand Conseil dans les prochains jours. Je garderai toutefois des contacts privilégiés avec le groupe parlementaire, pour assurer les meilleurs liens possibles entre la politique cantonale et fédérale.
Je tiens enfin à remercier du fond du coeur toutes celles et ceux qui se sont engagés dans ma campagne. Ils ont fait un travail extraordinaire, et je dois citer quelques personnes en particulier.
Mes premiers remerciements vont à toute mon équipe de la campagne de 2011, sans laquelle rien n’aurait existé cette année. Ils étaient tous là dimanche pour fêter un succès qui est avant tout le leur. Bravo.
Je dois en particulier à remercier les membres de mon comité de campagne qui œuvrent depuis le premier jour, à savoir Sonia Tauss-Cornut, Laetitia Bettex, Caroline Parchet, Frédérique Favre, Fabrice Thétaz, Alexis Turin, Christian Fracheboud, Cédric Rosaire, Cédric Vuadens, Lou Delacoste, Fabian Gattoni. Je remercie aussi, naturellement Brigitte Diserens et Marie-Claude Noth, et toute leur équipe, en particulier Jonathan Vock et Carole Fumeaux pour l’organisation du souper de soutien, immense moment de la campagne. Olivier Cavé qui nous a offert un fantastique récital de piano n’est pas étranger non plus au succès de cette soirée mémorable.
Il y a encore plusieurs personnes qui, sans être membres du comité de campagne, ont travaillé comme des fous. C’est le cas par exemple de Jean-Jo Silvetti, toujours présent là où l’on avait besoin de lui, de Pierre-Yves Robatel qui a signé la plus belle campagne électorale de l’année, de Gilles Carron et sa famille, ou de Rose-Marie et Charles-Albert Gillioz qui ont mis sous pli 30’000 lettres.
Mes remerciements vont aux jeunes, à Laetitia Lugon, Laude-Camille Chanton, Cédric Chervaz, David Puippe et Thomas Birbaum, et leurs collègues du reste du canton : je leur souhaite une magnifique carrière politique !
Je remercie ma famille, ma mère, mon père, mes frères, Margaux, Léonard, Evelyne, mon amie Julie. Ils ont toujours été à mes côtés.
Tous les volontaires comme Cristel ou Méryl, ont apporté une aide sans laquelle rien n’aurait été possible. Je remercie la section PLR de Monthey, qui a fourni un travail extraordinaire tout au long de la campagne et le dernier jour, Maxence Grau et Sandy Crittin qui ont assuré un beau stamm de résultats.
Toutes celles et ceux qui ont fait des dons, parfois extrêmement généreux, grâce auxquels nous avons pu faire tout cela.
Sans doute, j’oublie des noms, des personnes sur lesquelles j’ai pu compter. Je pense à elles comme à tous les autres.
Et je remercie surtout celui qui me supporte depuis maintenant six ans, qui a eu les meilleures idées de la campagne, les pires aussi. Celui qui mériterait le plus d’être élu à Berne aujourd’hui, André Vernay ! Mon Chef de campagne, le meilleur de tous.
Enfin, et surtout, je vous remercie vous. Vous m’avez soutenu, vous avez cru en moi. Et cela a payé. Merci.
Mon site de campagne. -
Les cadavres de la Méditerranée sont aussi les nôtres
Ma chronique du Confédéré du 4 septembre 2015.
Je plaide coupable. Coupable de n’avoir pas réagi assez fermement à ceux qui réclament à tort et à travers une politique d’asile toujours plus restrictive, au mépris du principe du non-refoulement. Coupable d’avoir parfois cédé aux sirènes de ceux qui confondent « réfugiés » et « abus ». Coupable de n’avoir vu que les problèmes dans les centres de requérants d’asile, et jamais les solutions qu’ils constituaient.
La tragédie qui se déroule sur les plages de la Méditerranée, aux frontières de Schengen ou sur les routes du continent ne doit pas nous faire oublier qu’en démocratie, la responsabilité des politiques publiques nous appartient à tous.
Aujourd’hui, ces politiques portent leurs fruits, pourris. Les accords de Dublin devaient garantir un régime équitable pour tous les réfugiés, octroyant la possibilité de s’inscrire et de bénéficier d’une procédure juste aboutissant soit à une admission, soit à un renvoi. A la place, on érige des barrières de barbelés, on laisse couler des bateaux et mourir des gens à l’arrière des camions.
Tous ne trouveront pas l’asile sur notre continent, c’est un fait. Mais ce n’est pas une raison pour accepter qu’un destin aussi macabre puisse se produire sous nos fenêtres. On pleure évidemment ces enfants syriens morts sur les plages. J’estime pour ma part que les jeunes hommes qui fuient la misère ne méritent pas non plus la fin funeste qu’on leur connaît.
Alors que le Liban accueille plus d’un million et demi de réfugiés, soit plus du quart de sa population, les partisans d’une politique d’asile encore plus ferme argumentent à coup d’anecdotes qui méritent toutes une réponse, mais qui ne justifient en rien un tour de vis supplémentaire dans une politique déjà trop restrictive. Il y a 122 Erythréens à Lucerne ? Et bien nous devrons nous y faire, j’en ai bien peur.
Il n’est pas question de recevoir toute la misère du monde comme on peut l’entendre. Mais d’accepter que toutes ces femmes et tous ces hommes bénéficient au minimum du droit d’être entendu avant d’être expulsés dans un lieu sûr, plutôt qu’être envoyés par le fond sans avoir voix au chapitre.
Pour y parvenir, il est grand temps que les pays européens assument enfin pleinement leur rôle en créant un véritable espace commun de l’asile, où les migrants sont enregistrés, répartis par quotas avant d’être soumis à une procédure juste, plutôt que d’être voués à la vie – ou à la mort – clandestine. Et cette responsabilité ne dépend pas de notre proximité avec la Méditerranée. Aucune raison morale n’impose à l’Italie d’admettre davantage de requérants que la Belgique ou l’Irlande, et la Suisse a aussi son rôle à jouer. Il en va de notre humanité. -
Comment sauver les hôtels de montagne?
Débat du 14 juillet 2015 sur RTS La Première à 8h15.
Comment sauver l’hôtellerie des régions de montagne? C’est un nouveau cri d’alarme qui a été lancé dans la presse dominicale par Suisse Tourisme. Pour la première fois, une série d’hôtels en région alpine ont fermé leurs portes pour l’été, par manque de clientèle. Le franc fort est une nouvelle fois pointé du doigt. Alors dans ce contexte, les idées fusent. Faut-il que le secteur se réinvente entièrement – ou alors faut-il au contraire que les collectivités mettent la main à la poche, via des aides, des subventions?
Invités:
Philippe Nantermod, député PLR au Grand Conseil valaisan; Yannick Buttet, conseiller national PDC valaisan; Pierre-André Michoud, vice-président d’hotelleriesuisse.
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Le débat en MP3. -
Tamoil: réponse à Fernand Mariétan
Réponse à la Tribune de Fernand Mariétan du Nouvelliste du 2 juin 2015.
Elu député par les Chablaisiens, je fais de mon mieux pour assurer la défense de nos intérêts. Dans l’affaire Tamoil, j’ai demandé que l’Etat joue son rôle en matière d’environnement. Non, il n’est pas acceptable de permettre à une société libyenne de fermer son site, liquider ses actifs, licencier ses employés et laisser une raffinerie se décomposer, polluer à terme le sol et la nappe phréatique, à charge du contribuable d’assumer tous les coûts. Même pour un partisan du libre marché, protéger l’environnement et la sécurité des citoyens constitue une tâche publique.
Par des mots durs, Fernand Mariétan se moque de notre activisme politique, relevant la prétendue inanité de la démarche. Il suffit pourtant de lire la loi sur la protection de l’environnement, les principes du « pollueur payeur » et « de précaution » pour comprendre qu’exiger de Tamoil ce que l’on exigerait de n’importe qui abandonne un véhicule dans un champ ou pollue une mare ne relève pas de l’agitation, mais du bon sens et de la défense des intérêts bien compris de notre région et de notre canton.
Avec une forte majorité issue de tous les partis (y-compris celui de Fernand Mariétan), le Grand Conseil m’a suivi, exigeant que l’Etat joue pleinement son rôle. Or, la décision d’un parlement est une décision démocratique qui ne saurait être balayée du revers de la main, même par un ancien élu. Dans un Etat de droit, une telle décision devrait être appliquée par le gouvernement, plutôt qu’être méprisée par un homme qui a pourtant connu le pouvoir législatif.
« Ventilateur », « spectre stupide », « gesticulation puérile » : sans trouver le courage de me citer, Fernand Mariétan ne manque pas d’imagination pour qualifier mon action. Je ne peux que regretter que, derrière la critique qui confine à l’insulte gratuite, mon contradicteur du jour n’esquisse pas la moindre piste de solution. Et se contente ainsi de se dire que tout a été fait « comme il faut », et tant pis pour les générations qui devront vivre sans les emplois, mais avec une raffinerie abandonnée, délabrée et polluante.
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Infrarouge: LRTV, qui doit payer ?
Infrarouge du 26 mai 2015, à propos de la révision de la LRTV, avec Mme la Conseillère fédérale Doris Leuthard, Géraldine Savary, Jean-François Rime, Gilles Marchand et Sylvain Besson.
Voir l’émission sur le site d’Infrarouge. -
Rassemblement de soutien au personnel de Syngenta et au site chimique de Monthey
Le 27 mai 2015, la population chablaisienne s’est réunie à Monthey pour soutenir le personnel de Syngenta et du site chimique de Monthey suite à l’annonce de 116 suppressions de poste de travail par l’entreprise. De nombreuses personnes ont pris la parole, parmi lesquelles des employés du site, retraités du groupe, des collègues politiques (Yannick Buttet, Stéphane Coppey, Mathias Reynard) et j’ai eu l’honneur de transmettre ce petit message de soutien aux personnes directement touchées par ces tristes nouvelles…
Mesdames et Messieurs, Chers amis Chablaisiens,
Djeva, Tamoil, Syngenta. Notre région est aujourd’hui sonnée par les coups d’assommoir des nouvelles désastreuses de l’industrie mondialisée.
Chaque fois que nous entendons qu’un poste est supprimé, qu’une réorganisation est en cours, qu’un licenciement collectif aura lieu, nous avons mal, et c’est un terrible sentiment d’impuissance qui nous afflige face à ces tragédies économiques
Devant ces annonces froides et terrifiantes, nous ne pouvons évidemment qu’être en pensée avec celles et ceux qui perdraient leur emploi, ici à Monthey, mais aussi un peu plus loin, à Collombey, ou ailleurs.
Je n’ai pas les compétences pour évaluer la pertinence des choix stratégiques d’une multinationale chimique ou agroalimentaire. Tout ce que je sais, c’est qu’en tant que Chablaisien, mon cœur bat pour notre industrie, et particulièrement fort pour le site chimique de Monthey, un fleuron pour l’économie de notre région, mais aussi pour notre pays.
On peut espérer, il faut même insister, en y mettant toute notre force de conviction, pour que les restructurations se fassent dans le respect des salariés, bien que ce soit parfois un vœu pieu. Si notre région doit regretter la disparition de 116 postes de travail, nous devons insister pour que cela se fasse sans licenciement. Il n’est pas juste qu’un ouvrier, une seule famille, doive supporter seul et pour les autres le poids du franc fort, de la concurrence internationale, de la morosité économique générale, ou simplement des impératifs économiques d’un groupe multinational.
Mais l’on ne peut pas s’arrêter aux seules annonces négatives, nous devons aussi avoir un regard porté vers l’avenir.
On ne mesure pas la vitalité d’une économie au nombre d’emplois détruits, mais au nombre d’emplois créés. Certes, la liberté d’entreprendre impose aux politiciens de laisser aux entrepreneurs celle de réorganiser leur activité. Mais elle exige de nous que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour que ces mêmes entrepreneurs trouvent chez nous les meilleures conditions-cadre pour que chaque emploi supprimé soit compensé par au moins un autre emploi créé.
Qu’il s’agisse des infrastructures, de la fiscalité, de la formation, notre région et notre canton peuvent être plus performants pour que nous nous assurions de la pérennité du site chimique de Monthey et de l’industrie chablaisienne.
Les chiffres sont pourtant médiocres. Le Valais est en queue de classement en terme d’attractivité, mais parmi les « champions » en matière de chômage. La fiscalité des entreprises n’est vraiment pas notre point fort et nous ne pouvons pas nous appuyer sur des centres urbains importants.
Durant des décennies, le Valais a attiré de grosses entreprises, encourageant la création d’un myriade de PME et ainsi de milliers de postes de travail, pour le bien de tous. Nous devons retrouver cette attractivité qui nous fait tant défaut. Nous regrettons tous les emplois qui disparaissent, mais nous devons le regretter à plus forte raison s’ils ne sont pas compensés par la création de nouveaux postes de travail.
Enfin, la force de notre industrie, l’avenir de notre industrie dépend aussi des collaborateurs et le fait que Monthey reste le site de production stratégique de Syngenta dénote bien la qualité des employés. L’Etat, les entreprises, mais surtout vous, les employés du site, contribuez comme personne pour que de nouvelles productions à haute valeur ajoutées viennent s’établir sur ce site.
C’est là le message que je veux envoyer aujourd’hui d’une part à Syngenta, à Huntsman, à BASF, à CIMO, et à toutes les grandes entreprises de notre région : investissez dans le Chablais, vous pouvez compter sur des individus attachés à leur outil de production et prêts à se dépasser pour le succès. D’autre part, j’adresse mon message à mes collègues politiques : notre priorité doit être de retrouver une vraie attractivité pour les entreprises suisses et étrangères, le Valais doit devenir un eldorado, pour que nous puissions nous réunir à l’avenir pour fêter la création d’emplois.
Tous ensemble, nous sommes derrière vous, derrière l’industrie du Chablais et du Valais.
Je vous remercie de votre attention. -
La LRTV, ou pourquoi je ne crois pas à la magie
A suivre les partisans de la nouvelle LRTV, on pourrait croire à une révision magique : elle permettrait de baisser la redevance, d’augmenter les moyens des radios et TV régionales, de diminuer les charges de presque toutes les entreprises, d’améliorer la formation, de mieux lutter contre les tricheurs, tout en maintenant les moyens actuels de la SSR.
Bon sang, mais pourquoi avoir tant attendu pour adopter cette loi ? Une loi si magique qu’elle permet de payer moins d’un côté, pour avoir plus à la fin ! C’est la multiplication des pains…
Allons-nous payer moins ?
La facture de Billag diminuera de 60 francs, c’est vrai. Mais cela signifie-t-il que nous paierons moins ?
Principalement, la différence sera prise en charge à hauteur de 200 millions de francs par les entreprises. Or, il est absurde de croire que ce que paient les entreprises, nous ne le payons pas. Nous le payons, mais sans toujours nous en rendre compte. Quand une entreprise voit ses charges augmenter, on les retrouve dans les prix, dans les salaires, ou dans les dividendes. D’une manière ou d’une autre, ce sont les mêmes ménages, en bout de chaîne, qui paieront.
Alors nous aurons peut-être l’impression de payer moins, mais cela reste une impression. Si l’on veut payer moins, il faut diminuer globalement le montant qui finit dans la poche du percepteur, le reste n’est que de la magie, et, comme on le sait avec la magie, il y a toujours un truc. La vérité, c’est que l’on paiera au moins la même chose, mais que l’on aura mis un doigt dans un engrenage, celui qui consiste à cacher les coûts réels.
Soutenir les radio/TV régionales ? J’ai toujours été favorable à la concurrence et je me réjouis que le Conseil fédéral se montre sensible au sort des radios et TV régionales. Avec la loi actuelle, 4% de la redevance revient aux privés, tandis qu’avec la nouvelle loi, ce montant devra être fixé par le gouvernement et pourrait augmenter, ce qui n’est pas garanti. On peut toutefois se réjouir que le Conseil fédéral, a posteriori, a annoncé que les économies qui pourraient être réalisées sur les contrôles seront distribuées aux radios et TV régionales, à hauteur de 30 millions de francs.
Toutefois, il n’existe aucun lien entre les économies réalisées sur Billag et le soutien aux radio/TV privées. Soit on estime que ces dernières méritent une plus grande part de la redevance, et le on leur accorde avec ou sans la nouvelle loi, soit on laisse la répartition actuelle.
Le transfert tel qu’il est prévu revient à promettre à des dizaines de médias des millions de francs en cas d’acceptation d’un objet en votation populaire, transfert qui n’est à proprement parler pas prévu dans la loi. Chacun appelle ce transfert comme il le veut, j’estime pour ma part que cela revient à s’acheter les faveurs d’une partie de la presse, ce qui manque quelque peu de délicatesse dans une démocratie, on en conviendra.
La vraie question que l’on devrait se poser, est la suivante. Est-il normal, en 2015, de payer tous le même montant pour la radio et la télévision ? Accepterait-on de payer au forfait nos factures de téléphone, de train, d’essence, de cinéma ou de restaurant, sans rapport avec notre consommation, sous prétexte que « c’est plus simple » ou que « ça permet de réduire les contrôles » ? A l’heure où même le prix des sacs poubelle doit dépendre de notre production de déchets, il est curieux que personne à Berne ne remette en question ce principe de buffet « all inclusive ».
Le développement des nouvelles technologie permettrait aujourd’hui de facturer différemment l’utilisation des médias selon que l’on passe 5 heures par mois ou 5 heures par jour devant sa télévision, ce qui n’était pas possible à l’époque où notre téléviseur captait les chaînes par la voie hertzienne.
Cette question de fonds, c’est celle de notre rapport aux médias quand Internet offre une véritable liberté de choix, liberté que le Parlement fédéral veut brider, avec une redevance généralisée et obligatoire pour tous, forcément pour notre bien.
Je ne crois pas à la magie, mais je crois à mon libre arbitre et à ma capacité de savoir ce qui est bien pour moi. Je voterai NON à la LRTV.
—————————————————————Le peuple suisse est attaché au service public, il n’y a aucune raison de l’y enchaîner.
Article publié dans le Confédéré du 23 mai 2015Le modèle de la redevance Billag atteint ses limites, personne ne le conteste. Lorsqu’il suffit d’un smartphone pour regarder la RTS, lorsque l’on compte des centaines de chaînes différentes, il y a lieu de remettre en question les modèles établis.
La révolution dite « numérique » impose des changements importants dans nos modes de consommation, offrant toujours plus de choix. Et, face à cette liberté, il se trouve toujours plus d’esprits enclins à vouloir décider à notre place.
L’évolution technologique permet de renoncer de faire payer la réelle consommation télévisuelle de tout un chacun. L’autre option, choisie par une majorité du parlement, consiste à forcer tous les ménages à payer le même montant, quelle que soit sa consommation, au nom d’une solidarité pour le moins étrange.
Imaginez un instant appliquer ce modèle aux autres services publiques. Pourquoi n’imposerions-nous pas à chaque citoyen l’obligation d’acquérir un abonnement général des CFF ? Tout le monde voyage, certains resquillent et les contrôleurs coûtent, il est évident que nous gagnerions en efficacité à imposer à tous l’abonnement dont le coût serait réduit. Je prends même le pari qu’il suffirait de quelques années pour que l’on n’imagine même plus que l’on puisse financer les transports publics autrement que par le seul impôt. On peut appliquer le même raisonnement à la téléphonie, au théâtre, aux journaux.
Le peuple suisse est attaché au service public. Il n’y a aucune raison de l’y enchaîner. La liberté de choix appartient à tout individu, et comme il est juste que celui qui prend le train tous les jours paie davantage que celui qui le prend une fois par mois, il en va de même pour la télévision.
Il est désormais possible d’établir des modèles de financement à la demande, en fonction de notre consommation réelle, avec un peu plus de subtilité que le buffet à volonté que nous connaissons aujourd’hui.
A nouveau, l’establishment fait preuve d’une inadaptation crasse face aux nouvelles technologies et d’un manque de confiance complet à l’égard des citoyens dont la liberté n’est bonne qu’à être limitée au nom d’un intérêt public douteux. C’est cette même vision moralisatrice de la société qui pousse des élus à vouloir imposer un prix unique au livre pour lutter contre Amazon, à interdire le téléchargement de musique pour sauver les disquaires ou à chercher à imposer la location de DVD à l’heure où tout un chacun s’intéresse au streaming.
La révision de la LRTV, c’est un grand pas en arrière face aux développements de notre société, et c’est là une bonne raison de la refuser. -
R21: face-à-face avec Maurice Tornay
Débat du 15 mai 2015 avec Maurice Tornay à propos de la réforme de la constitution valaisanne qui sera soumis au peuple valaisan le 14 juin prochain; je vous invite vivement à refuser ce projet pour que nous puissions envisager quelque chose de plus ambitieux!
Le Valais votera en juin sur la révision de sa constitution. La campagne sur R21 vient de débuter.
Partisans et opposants ont donné leur première conférence de presse cette semaine. Place au débat, face à face ce soir entre le conseiller d’Etat en charge des institutions Maurice Tornay et le député libéral radical Philippe Nantermod.
Le débat sur le site de Canal9.