Auteur/autrice : Philippe Nantermod

  • CDI avec la France sur les successions: intervention au Grand Conseil

    CDI avec la France sur les successions: intervention au Grand Conseil

    Intervention prononcée devant le Grand Conseil, le 16 mai 2013.
    Mesdames les Conseillères fédérales, Messieurs les Conseillers fédéraux,
    Les sourires crispés et les compliments hypocrites cachent bien mal les intentions françaises dans les nombreux différents fiscaux qui rythment vos séances depuis de trop longs mois.
    Face à votre autorité réputée faible, l’exécutif français résilie unilatéralement une convention successorale pour en imposer une nouvelle qui nous est parfaitement défavorable et, comble de l’obscénité, contraire aux fameux standards de l’OCDE, prétendus guides ultimes de la conduite morale des Etats. Vous avez su (mollement, j’en conviens) résister jusqu’à présent, ne pliez pas maintenant à la première injonction de Pierre Moscovici.
    L’imposition des successions est de compétence cantonale.
    La Confédération s’est toujours abstenue de s’enrichir lors de circonstances morbides sur le dos de la grande faucheuse et les cantons se montrent modérés lorsqu’il est question de ces circonstances morbides. Tout l’inverse de notre voisin qui voit dans en la mort une occasion supplémentaire de remplir renflouer ses caisses percées. Par ses revendications, la France cherche à humilier notre pays, à taxer sans modération les héritiers des défunts résidants en Suisse et à « harmoniser » la fiscalité, forcément à la hausse.
    Vous ne pouvez pas signer pareil accord, impliquant les cantons, sans nous consulter, cantons confédérés.
    Ce n’est pas aux cantons de financer la paresse d’un Etat qui voit comme planche de salut la semaine de 35 heures.
    Ces revendications sont l’expression de l’orgueil d’une nation qui se croit légitimée à imposer ses règles unilatéralement.
    C’est la luxure financière d’une administration déficitaire sans interruption depuis 1976.
    C’est l’avarice de voisins qui nous laisse les miettes de l’imposition des frontaliers.
    C’est la gourmandise d’autorités fiscales rêvant de taxes à 75%.
    C’est la colère d’une ancienne grande puissance qui s’effondre.
    Et c’est surtout l’envie. Cette bonne vieille jalousie envers le travailleur, l’économe et le bien-né. Cette envie qui pousse les Etats à imposer les successions, impôt de la jalousie par excellence.
    Mesdames et Messieurs les Conseillers fédéraux, n’entravez pas la souveraineté et l’indépendance qui fait de notre pays ce qu’il est. N’utilisez pas les cantons comme vulgaire monnaie d’échange. Tenez bon, soyez fiers et dignes de toutes celles et ceux qui s’engagent et se battent chaque jour pour le succès de notre pays. Ne cédez pas au dictat français.
    Madame la Présidente du Grand Conseil,
    Madame et Messieurs les Conseillers d’Etat,
    Chers collègues,
    Mesdames et Messieurs,
    Voici le message que nous devons transmettre au Conseil fédéral en acceptant la présente résolution.
    Je vous remercie de votre attention.

  • Pour réduire l'impôt sur le capital des personnes morales

    Pour réduire l'impôt sur le capital des personnes morales

    Motion déposée le 13 mai 2013 au Grand Conseil valaisan.
    Avec un taux de 0.25% au-delà de 500’000 francs, l’impôt valaisan sur le capital est le plus élevé de Suisse romande, à égalité avec Genève. Viennent ensuite le Jura (0.18%), Fribourg (0.16%), Neuchâtel (0.12%), Berne (0.08%) et, à compter de 2016, Vaud (0.03%).
    L’impôt sur le capital pénalise les entreprises qui constituent des réserves plutôt que de distribuer leur bénéfice aux actionnaires. Ces réserves sont cruciales pour permettre des investissements à long terme et pour assurer une pérennité des sociétés en cas de coups durs. De surcroît, la comparaison intercantonale montre une fois de plus que le Valais pêche en terme d’attractivité et dispose d’une importance marge d’amélioration en la matière.
    Partant, le Conseil d’Etat est prié de proposer une modification de l’art. 99 de la loi fiscale visant à réduire l’impôt sur le capital des personnes morales pour le rendre compétitif avec celui des autres cantons.
  • Négociations fiscales avec la France : pas d’accord sur le dos des cantons !

    Négociations fiscales avec la France : pas d’accord sur le dos des cantons !

    Interview sur Radio Chablais: [dewplayer:http://www.radiochablais.ch/podcast/mp3/club_part5_13052013.mp3]

    Le parti libéral-radical valaisan (PLR) s’oppose à la conclusion d’un nouvel accord fiscal sur les successions exclusivement en défaveur des cantons et contraire aux standards de l’OCDE. Une résolution urgente sera déposée lundi pour réclamer un retrait de la convention. Une motion réclame parallèlement l’imposition à la source des frontaliers français.
    A la surprise générale, il apparaît, selon les dires du ministre français de l’économie et des finances Pierre Moscovici, que la Suisse s’apprête à signer la convention de double imposition (CDI) sur les successions avec la France. Il sied de rappeler que la Confédération n’impose pas les héritages, cette compétence étant exclusivement de compétence cantonale. Contre l’avis quasi-unanime des partis et des milieux intéressés, le Département fédéral des finances s’avérerait ainsi prêt à engager les cantons sans leur aval.
    En ratifiant pareil accord, la Suisse porterait plus d’importance aux exigences du gouvernement français qu’aux intérêts des cantons confédérés. Cette attitude est inacceptable et le PLR valaisan invite le Grand Conseil à le faire savoir en soutenant sa résolution urgente. Les principes qui prévalent dans la convention actuellement en vigueur sont conformes aux standards de l’OCDE – contrairement aux lubies issues des négociations – et il n’existe aucun motif valable qui imposerait à la Suisse de se plier face aux exigences françaises.
    Le PLR est aussi d’avis qu’il est temps de se montrer plus combatif dans les négociations. A l’image de l’action « diplomatique » française, le PLR réclame par l’intermédiaire d’une motion, que les frontaliers français soient désormais imposés à la source, comme c’est le cas à Genève, afin que leur impôt sur le revenu profite davantage au pays qui fournit les postes de travail. Il s’agit aussi de montrer que les avantages induits par le fragile équilibre établi grâce aux accords internationaux ne profitent pas toujours aux mêmes Etats.
    Pour le PLR, la Confédération et le canton du Valais doivent apprendre à mieux défendre les intérêts fédéraux et cantonaux dans les négociations internationales.

    Le texte de la résolution « Rejeter un accord de double imposition injuste et confiscatoire »

    Le ministre français des finances et de l’économie Pierre Moscovici a annoncé récemment qu’il avait invité Madame la Conseillère fédérale Evelyne Widmer-Schlumpf à la signature de la fameuse convention de double imposition (CDI) concernant les successions.
    Depuis l’été 2012, cette convention fait couler beaucoup d’encre : en effet, elle est intégralement défavorable à la Suisse, prévoit l’abandon du principe d’imposition au lieu de décès du défunt et entraîne un mécanisme d’encouragement à l’harmonisation des taux d’imposition entre la France et la Suisse, à la hausse forcément. La convention projetée contredit de surcroit les standards de l’OCDE.
    Suite aux critiques énergiques, il semblait que la Confédération avait renoncé à poursuivre les discussions avec la France concernant un accord que la quasi-totalité des milieux intéressés estime inacceptable. C’est sans compter l’activisme forcené des autorités françaises qui cherchent par tous les moyens à remplir la baignoire percée des caisses publiques.
    La Confédération ne prélevant aucun impôt sur les successions, il revient aux cantons de s’opposer à ce qui s’apparentera à la spoliation des avantages concurrentiels fiscaux des cantons et à de nouvelles pertes fiscales à moyen terme.
    A ce titre, le Grand Conseil du Valais, par la présente résolution, invite le Conseil fédéral à renoncer définitivement à la conclusion de la CDI avec la France.

    Texte de la motion « Soumettre les frontaliers à l’imposition à la source »

    Les frontaliers français exerçant une activité lucrative dépendante en Valais, qui retournent tous les jours à leur domicile en France et qui remettent chaque année une attestation de résidence fiscale, ne sont pas soumis à la retenue de l’impôt à la source. En d’autres termes, ils échappent quasiment totalement au paiement de l’impôt sur le revenu suisse.
    Ces travailleurs bénéficient toutefois des infrastructures mises en place en Valais et en Suisse, à l’image du réseau routier ou des infrastructures assurant de bonnes conditions-cadre.
    Vu les pressions exercées par la France sur la fiscalité suisse, il est urgent de rappeler que les avantages qu’on trouvés les deux nations ces dernières années ne sont pas à sens unique. La Suisse offre des emplois à de nombreux ressortissants français, dans l’intérêt de tous. Toutefois, il n’est pas absolument évident que l’imposition des revenus des frontaliers ne doive se faire qu’en faveur de l’Etat voisin.
    Sur le modèle de la législation genevoise, le Grand Conseil invite le Conseil d’Etat à proposer une modification de la loi fiscale visant à imposer les revenus des frontaliers français à la source en Suisse et à prendre les autres dispositions légales qui s’imposent dans ce sens.

  • Mais que fait Amnesty International ?

    Mais que fait Amnesty International ?

    Dans l’indifférence générale, on apprenait mardi l’ouverture d’une enquête pénale à l’encontre de la banque HSBC Suisse et de ses employés pour « blanchiment d’argent » et « fraude fiscale en bande organisée ». L’ouverture de l’enquête s’appuie sur quelques données numériques volées par un ancien informaticien de la banque, Hervé Falciani, une liste dérobée de noms de clients de l’établissement financier.
    L’article 141 du Code de procédure pénale suisse dispose que les moyens de preuves administrés de manière illicite ne sont pas exploitables. En d’autres termes, le Juge ne peut pas s’appuyer sur des éléments obtenus grâce à des méthodes illégales pour poursuivre un individu. On pense par exemple aux écoutes téléphoniques sans mandat, aux fishing expedition, aux agents provocateurs, aux menaces ou encore aux vols de données.
    La France connaît des garanties de procédure similaires qui découlent notamment de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’Homme qui accorde à tout un chacun le droit à un procès équitable.
    Ouvrir une procédure pénale en se fondant sur le produit d’un vol, objet probable d’un recel, revient à violer des dispositions de procédure élémentaires, à piétiner l’Etat de droit. La France se permet de pratiquer l’espionnage industriel à grande échelle et, comble du culot, au nom de la « morale » fiscale.
    Ces pratiques dignes de républiques bananières laissent nos autorités de marbre, plus promptes à essuyer des critiques injustifiées qu’à rappeler les principes fondamentaux des démocraties occidentales. A-t-on vu la moindre réaction de la part du Conseil fédéral ? Non, au contraire. On apprend par la bande qu’il s’apprête à signer une convention fiscale avec l’Etat voisin, pourtant voyou, tandis que nos autorités échangent volontiers des informations dans le cadre de l’entraide fiscale internationale, en toute légalité et avec succès vu l’agitation qui anime le gouvernement français ces jours.
    Face au renoncement dramatique des autorités, il semblerait légitime que la fronde provienne des organisations non-gouvernementales de défense des droits de l’Homme. Amnesty International qui œuvre pour les droits de tous, en particulier en matière de procédure, s’est toujours montrée très prolixe pour dénoncer les violations des droits des immigrants, des prisonniers de droit commun ou des accusés de terrorisme. En l’espèce, l’association qui se vante pourtant d’une forte intégrité, ne s’est à aucun moment exprimée pour contester ces pratiques. Je ne doute pourtant pas que si les listes volées portaient sur les noms d’immigrés illégaux, on aurait entendu l’organisation, et pas qu’un peu.
    Après l’échange automatique d’information qui renvoie à l’Etat totalitaire de 1984, voilà que c’est la Ferme aux animaux qui nous inspire : « Tous les Hommes ont droit à un procès équitable, mais certain plus que d’autres ». Triste temps.

  • Abolir le secret bancaire, renoncer aux droits fondamentaux

    Abolir le secret bancaire, renoncer aux droits fondamentaux

    Ainsi, les dragons de vertu européens exigent échange automatique d’information en matière bancaire, présenté comme le corollaire indispensable de la nouvelle moralité fiscale.

    L’idée séduit de nombreux ministres des finances, amoureux de l’impôt. L’échange automatique d’information, c’est non seulement la mise à mort du secret bancaire, mais c’est aussi le début de l’abolition des droits démocratiques. Permettre à l’Etat de disposer librement des listes des clients des banques, des montants déposés, sans le moindre soupçon, sans la moindre enquête, c’est un coup porté aux droits de l’Homme, la route de la servitude comme dirait Hayek.
    Quelques milieux financiers affirment aujourd’hui que si la Suisse peut se passer de secret bancaire, c’est qu’il est de facto abandonné depuis 2009. C’est faux. Cette année-là, nous avons accepté de considérer l’évasion fiscale comme un cas de levée du secret bancaire, pas d’y renoncer. Les banques ont perdu un instrument bien pratique pour attirer des clients, certes, mais la garantie fondamentale était maintenue.
    A lire la presse spécialisée, le secret bancaire aurait été mis en place pour protéger les banques. C’est faux. Le secret médical ne protège pas le médecin, mais le patient. Le secret bancaire ne protège pas la banque, mais son client.
    « Celui qui n’a rien à cacher n’a rien à craindre ». Le slogan des partisans du nouvel individu transparent invite à des raccourcis bien dangereux. Les mêmes milieux qui poussent des cris d’orfraie à l’idée de figurer en photo sur Google ne voient pas de problème à ce que les pouvoirs publics disposent, sans la moindre procédure, sans le moindre indice de culpabilité, de toutes les informations concernant la santé financière de leurs citoyens.
    Aujourd’hui le secret bancaire, demain le secret médical. Si l’on a rien à cacher, pourquoi alors refuser que les offices AI aient directement accès au dossier des patients auprès de leur médecin ? Pourquoi l’Etat ne pourrait-il pas simplement lire mon courrier, écouter mes conversations téléphoniques et me filer sans mandat ? Pourquoi le juge ne pourrait-il pas consulter directement les pièces en mains de l’avocat ?
    Permettre aux gouvernements de s’introduire dans notre sphère privée sans qu’une procédure judiciaire et indépendante ne les encadre, c’est nous livrer pieds et points liés aux pouvoirs publics. C’est planter la graine d’une potentielle dérive autoritaire de nos démocraties. Et vu la situation économique et sociale que connaît notre continent, il serait bien naïf d’exclure une telle évolution.
    Les Chambres fédérales vont voter l’accord FATCA qui permet l’échange automatique d’information avec les Etats-Unis. Une fois de plus, les débats seront tronqués par la question de la compétitivité de quelques banques, sans voir la dimension fondamentale et humaine de la question. Il est temps de nous réveiller et de nous y opposer. L’abolition du secret bancaire est profondément immorale et concerne les citoyens avant les banques. Un débat public sur cette question n’est pas un luxe, nos libertés fondamentales valent bien un référendum.
    Publié dans le Confédéré, le 19 avril 2013.

  • Levée volontaire du secret bancaire : les jeunes libéraux-radicaux sont outrés

    Levée volontaire du secret bancaire : les jeunes libéraux-radicaux sont outrés

    Communiqué de presse des jlrs du 17 avril 2013
    Les jeunes libéraux-radicaux suisses sont scandalisés par l’annonce de UBS qui invite ses clients européens à accepter de manière anticipée un échange automatique d’informations sur une base volontaire. Le secret bancaire protège le client, et non pas la banque, ce que semblent malheureusement oublier certains instituts financiers.
    Imaginez un médecin qui accepte de vous soigner à condition que vous renonciez d’emblée au secret médical. Imaginez un avocat qui ne vous défende que si les documents que vous lui remettez puissent être livrés sans autre à la partie adverse. Cette situation paraît absurde et révoltante, c’est pourtant le modèle qu’UBS a choisi.
    Contrairement à ce que semblent croire certaines banques, le secret bancaire n’est pas une institution de promotion économique ou un instrument de défense des établissements financiers : le secret bancaire sert en premier lieu à protéger le client. Ces derniers ne peuvent renoncer à leurs droits de manière anticipée.
    Pour les jeunes libéraux-radicaux suisses, il est inacceptable qu’une banque suisse, régie par les lois suisses, se permette de contourner des fondamentaux comme le secret bancaire, même sur une base volontaire. Les autorités de surveillance sont invitées à remettre à l’ordre la banque suisse et à rappeler les principes éthiques qui prévalent pour la place financière suisse.
    Les règles de protection de la sphère privée et les droits fondamentaux ne sont pas fixés par les banques mais par le législateur, et UBS comme ses concurrents doit se soumettre aux dispositions légales. Tant que le secret bancaire n’est pas formellement levé, UBS ne saurait inviter ses clients à renoncer à leur protection de manière anticipée, même sur une base volontaire.
    Contacts
    Philippe Nantermod, co-président des jlrs, 076 584 34 22
    Maurus Zeier, co-président des jlrs, 079 508 55 53

  • Le Thatchérisme: s'en inspirer ou l'enterrer?

    Le Thatchérisme: s'en inspirer ou l'enterrer?

    Emission En ligne directe sur la RTS, le 10 avril 2013.
    Rarement la mort d’un personnage politique n’aura suscité autant de réactions critiques. Margaret Thatcher s’est éteinte lundi, à l’âge de 87 ans. Premier ministre britannique pendant onze ans, de 1979 à 1990, la Dame de fer a imposé un libéralisme économique intransigeant. Objectif: sortir son pays, alors nommé le «malade de l’Europe», de la crise. Si certains saluent aujourd’hui le courage de cette femme de poigne, d’autres fustigent sa politique du « zéro Etat ». Au point que le Français Jean-Luc Mélanchon a écrit sur son compte Twitter: « Margaret Thatcher va découvrir en enfer ce qu’elle a fait aux mineurs. » Le coprésident du Parti de Gauche faisait alors référence à la fermeture de 20 mines de charbon en 1984-85, malgré l’opposition des syndicats. Alors le « style » Thatcher est-il une solution à la crise ? Le Thatchérisme: s’en inspirer ou l’enterrer ?
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  • Compte 2012 : le PLR s’inquiète de l’emballement de la machine étatique

    Compte 2012 : le PLR s’inquiète de l’emballement de la machine étatique

    Communiqué de presse du PLRVS du 3 avril 2013
    Les comptes 2012 de l’Etat du Valais montrent que les finances publiques sont sur le point de devenir incontrôlables. Le résultat opérationnel s’effondre de 214.6 millions à 31.4 millions en une année malgré une augmentation des recettes de la collectivité. L’explosion des dépenses publiques (+8% !) rend l’instauration d’un frein à l’expansion de l’Etat plus nécessaire que jamais.
    Avec une augmentation des charges de fonctionnement de 229.8 millions entre 2011 et 2012, soit un bond de plus de 8%, l’Etat du Valais a grossi cinq fois plus vite que l’économie. Les explications données contredisent malheureusement les promesses politiques, notamment la neutralité financière de l’introduction de RPT II.
    Contrairement aux affirmations gouvernementales, les recettes des collectivités n’ont pas diminué, elles ont même augmenté de l’ordre de 1.5%. Toutefois, la diminution du produit de l’impôt des personnes morales laisse craindre pour l’avenir économique du canton. Le temps des mesures fiscales cosmétiques est révolu. Le canton du Valais doit enfin adopter une réforme de l’imposition des entreprises qui le rende attractif : l’impôt sur le bénéfice est un des plus élevés de Suisse et l’impôt sur le capital remporte tout simplement la palme d’or. Ces mesures doivent être prises sans plus tarder, ce que réclame le PLR depuis maintenant plusieurs années, sans succès malheureusement.
    Autre pierre d’achoppement, la recapitalisation de la CPVal coûte extrêmement cher au contribuable. Le PLR s’était opposé – seul – à ce que l’Etat emprunte à la caisse de pension à des taux beaucoup plus élevés que ce qu’offre le marché, entraînant une ponction supplémentaire totale de plus de 150 millions de francs dans la poche des contribuables. Ces montants alourdissent encore l’ardoise d’un Etat qui se retrouve endetté.
    Face à cette situation, il est temps pour l’Etat de faire son aggiornamento et de considérer son évolution à long terme. Il n’est pas acceptable que l’emprise de la collectivité croisse sans limite, diminuant ainsi les revenus des ménages et l’attractivité du canton pour les entreprises. Au rythme actuel, un cinquième des salaires seront ponctionnés en 2020 pour le financement de l’Etat du Valais, soit un jour de travail par semaine consacré au canton. Dans ces conditions, pour le PLR, il est urgent d’adopter un frein à l’expansion de l’Etat tel que proposé par son initiative parlementaire de décembre.

  • Merci Christian, Merci Léonard !

    Merci Christian, Merci Léonard !

    Publié dans le Confédéré le 22 mars 2013.

    La campagne au Conseil d’Etat s’achève sur un échec pour le PLR. Malgré les années de bons et loyaux services, notre candidat, nos candidats, n’ont pas réussi à inverser la tendance qui se dessinait dès le premier tour.
    Paradoxalement, les libéraux-radicaux sommes victorieux face au raz-de-marée dont tout le monde parle : avec 28 sièges maintenus au Grand Conseil, nous sommes le seul parti politique à ne pas perdre de plume face à la déferlante UDC, restant ainsi le premier groupe du parlement après avoir engendré 25% des voix dans notre sillage. Les électeurs PLR sont toujours là, ils n’ont pas quitté le navire, loin s’en faut.
    Les règles du jeu sont parfois cruelles. Un quart des suffrages ne vous donne droit à aucun siège dans un scrutin majoritaire si vous n’avez pas d’alliés. Et quand le bateau prend l’eau, les soutiens d’antan sauvent leurs propres meubles. Avec pour résultat original l’élection de trois candidats représentant la partie alémanique du canton. Avec pour issue étonnante que le parti le plus fort n’obtient que les trois dernières places. Avec pour conséquence décevante que le deuxième parti du canton se voit exclu du gouvernement.
    Le lendemain des élections, je tiens à rendre hommage à celles et ceux qui se sont engagés de toutes leurs forces pour défendre nos couleurs. Je pense, entre autres, au comité stratégique, à Georges Tavernier, à André Vernay, à Victor Glassey, à Isabelle Darbellay Métrailler, mais aussi évidemment à nos deux candidats successifs, Christian Varone et Léonard Bender. Sans eux, et sans beaucoup d’autres, la bataille était déjà perdue il y a longtemps, et nous ne saurions aujourd’hui nous réjouir de nos futures victoires.
    La critique est aisée, mais l’art est difficile. Chacun se mue en expert ou en politologue passés les douze coups de midi du dimanche électoral. Pour avoir eu l’honneur de m’engager aux côtés de ces personnes d’exception, je l’affirme sans ambages que tout ce qui devait être fait a été fait.
    L’explosion de la majorité au Conseil d’Etat n’est pas une pièce en un acte. Nous, libéraux-radicaux, perdons une place légitime, mais nous la retrouverons rapidement, j’en suis persuadé. Aujourd’hui, parmi les quatorze élus du peuple valaisan (sept conseillers nationaux, deux conseillers aux Etats et cinq conseillers d’Etat), il n’en reste qu’un qui soit issu de nos rangs. C’est manifestement trop peu au regard de notre force politique réelle.

  • Comment ne pas appliquer la LAT, le mode d'emploi valaisan

    Comment ne pas appliquer la LAT, le mode d'emploi valaisan

    Emission Forum du 20 mars 2013 sur la RTS.
    Le parti libéral radical tente encore de contourner la modification de la loi sur l’aménagement du territoire. Une des solutions résiderait en un statu quo des plans d’affectations des communes: la nouvelle loi s’appliquant dès une modification des plans, il suffirait logiquement de ne pas y toucher pour ne pas avoir à dézoner. Rappelons que seules les communes ont le pouvoir de modifier les plans d’affectations. La solution a été soufflée au PLR par des experts de la Confédération (l’ARE), lors d’une séance de la commission de l’aménagement du territoire du parti qui s’est déroulé aujourd’hui à Berne. La réaction de Philippe Nantermod, député PLR au Grand conseil valaisan.
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