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RBI, le revers de la médaille

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

RBI, le revers de la médaille

Les partisans du revenu de base inconditionnel (RBI) s’époumonent : le peuple suisse ne votera le 5 juin que sur un principe, le mode de financement n’étant pas arrêté dans l’article constitutionnel proposé.
S’ils ont raison, cela ne signifie pas pour autant que le coût de l’opération – devisée annuellement à environ CHF 200 milliards de francs (6.7 mios de majeurs X 2’500.- X 12 mois) – sera nul. Dépenser un tiers du PIB, soit de l’ensemble des richesses produites en Suisse en une année, n’est pas négligeable. Si l’on peut s’extasier à l’idée de recevoir ce fameux RBI, en posant à qui mieux mieux la question « et vous, que feriez-vous de votre revenu de base ? », on peut aussi regarder le revers de la médaille, et poser la question : « et vous, qu’auriez-vous fait des milliers de francs que l’on vous a volé ? ».
Contrairement aux soi-disant expériences menées en Inde, sur le continent africain ou au Canada, ceux qui paieront ce RBI sont les mêmes que ceux qui le toucheront, et certains paieront plus que ce qu’ils ne percevront. C’est une grande différence : si l’on nous proposait de faire financer notre revenu de base par les Français ou par l’ONU, je serais naturellement le premier à m’engager en sa faveur. Mais dans la mesure où personne n’a encore proposé d’envoyer des bateaux pirates sur les mers pour ramener des richesses produites ailleurs et que ce sont bien certains Suisses qui paieront pour d’autres Suisses, le projet ne vise qu’à étaler les richesses comme la confiture sur une tartine.
Réparti sur l’ensemble de la population, le RBI vise donc à redistribuer un tiers des richesses. Il correspond ainsi à une augmentation globale de la fiscalité de 30%. Sachant qu’une grande partie de la population n’est tout simplement pas fiscalisée, les masses laborieuses, celles qui créent des richesses, se verront largement spoliées pour payer un revenu de base aux autres. Ce que le RBI leur donnera d’une main, il le leur reprendra plusieurs fois de l’autre.
Pour nous faire croire que l’opération sera blanche, les joyeux amis du RBI tentent le coup de l’impôt gratuit : micro-taxe sur les transactions financières, intégration du RBI dans les revenus, voire carrément la planche à billet (alors qu’ils affirmaient un peu plus tôt que l’on ne votait que sur un principe, mais passons). Certes, lorsque les impôts sont prélevés par petites doses, ils sont moins visibles, ils ne coûtent toutefois pas moins cher. Mais un franc est un franc, dirait l’enseigne PAM. Prélever 200 milliards de francs vous appauvrit de 200 milliards de francs, qu’on vous les prenne à coup de centimes ou de millions.
Comme le disent justement les partisans, le RBI vise à changer de paradigme de société. D’un monde où les libertés individuelles sont protégées, au premier rang desquelles figure la garantie de la propriété qui assure à chacun de pouvoir disposer du fruit de son travail, nous opterions pour un monde de redistribution forcée des richesses, au mépris de ces garanties. Le tissu social que l’on connaît, malgré tous les défauts que l’on peut lui trouver, repose sur une idée de cause et d’effets, de mérite et sur un contrat social. Le RBI ne repose que sur l’idée qu’une partie de la population a le droit de faire les poches de l’autre partie, sans raison, sans condition.
Cette société a déjà existé, chez nous. Au Moyen-Âge, elle portait le nom de servage, où une petite caste pouvait voler les masses laborieuses pour assumer ses propres besoins et prélever les moyens d’assurer sa survie, sans avoir à fournir de travail. Le RBI n’est rien d’autre que l’introduction d’un servage moderne.
Publié sur le blog du PLR d’Orsières.
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Commentaires

4 Comments

  1. Je n’ai pas lu le texte en entier tellement c’est hors sujet et mal écrit. Monsieur Nantermod oublie que la société qu’il décrit dans le dernier paragraphe, à savoir « une société de servage » est le modèle vers lequel la Suisse se dirige actuellement. De plus en plus d’argent pour les patrons. Des licenciements à la pelle (Tornos p.ex.). La digitalisation omniprésente, qui va amener des firmes historiques comme La Poste, Coop, La Migros, les CFF, etc. à licencier en masse d’ici quelques années. Or cette société de servage, ce sont des initiatives comme le RBI qui pourraient permettre d’en sortir, du moins partiellement.
    Ensuite, il fustige « la redistribution des richesses » tout en prônant indirectement la défense des petits salaires, bonjour la cohérence. Mais ce n’est pas vraiment étonnant après le retournement de veste auquel on a pu assister avec l’initiative « Vache à Lait ».
    Il affirme également vouloir défendre les intérêts de la Suisse mais semble peu au fait de ce qui se passe plus loin que le bout de son nez, faisant état de « soi-disant expériences menées en Inde ou au Canada », il avoue donc ne pas vraiment s’intéresser au dossier.
    Il tente ensuite un trait d’humour – on espère – en se disant favorable à un financement du RBI par la France ou par l’ONU, mais s’il y a bien un endroit où le RBI pourrait fonctionner sans aide extérieure c’est bien chez nous. La Suisse est une île d’argent au milieu de l’Europe et tôt ou tard, on rentrera dans l’UE.
    Mais surtout, Nantermod est l’exemple type de l’égoïste qui utilise des raccourcis quand ça l’arrange, qui est politicien plus pour se mettre en valeur qu’autre chose et qui n’est finalement pas aussi intelligent qu’il voudrait bien paraître. Et chaque suisse n’a pas la chance d’avoir un père patron de TéléMorgins et de pouvoir exercer une profession libérale. Il y a aussi des artistes, des petits salaires, des chômeurs, des familles nombreuses, etc. Penser et agir avec les oeilleres comme le fait ce jeune homme, c’est contribuer à ce que Bourdieu appelle la reproduction sociale. Comme le disait Renaud « j’me souviens surtout de ces moutons effrayés par la liberté… » VIVE LE RBI, il ne reste plus qu’à élaborer un meilleur modèle de financement pour dans quelques années.

  2. Passé le dégoût et la nausée engendrés par la médiocrité des propos de Monsieur Nantermod, il est ensuite et en fait assez simple de répondre à ses arguments vides et infantiles. Les « soi-disant expériences menées en Inde, sur le continent africain ou au Canada » sont bien réelles et quelques clics sur le net nous permet de le vérifier. (voici un point de départ: http://rbi-oui.ch/les-experiences-de-revenu-de-base-inconditionnel-dans-le-monde/)
    Ensuite, « Si c’est les français qui payaient je serais d’accord » heu, faut-il vraiment répondre quelque chose à ces propos ou ils se suffisent à eux mêmes?
    Et puis après: « le projet ne vise qu’à étaler les richesses comme la confiture sur une tartine. » Oui cher Monsieur, cela s’appelle de la redistribution, c’est l’idée saugrenue que le capital ne peux pas toujours générer du capital uniquement pour ceux qui le possède, au détriment de tous les autres. http://www.tdg.ch/economie/Repartition-des-richesses-la-Suisse-est-pire-que-des-dictatures/story/17309463 ou encore http://www.lematin.ch/suisse/2-de-super-riches-se-partagent-98-du-gteau/story/22335443
    Monsieur Nantermod croit que « ceux qui bossent » ne le doivent qu’a eux-même, et que non, la mère qui est resté au foyer pour les éduquer ne mérite rien, que non, les structures éducatives formelles et informelles qui les ont instruits depuis leur plus jeune âge ne méritent rien, que non, la sécurité et la stabilité du pays dans lequel il se trouve n’y sont pour rien, que non, la communauté et les gens qui lui ont permis d’exister et de devenir meilleur ne méritent rien, le travailleur devrait pouvoir tout garder pour lui car il le mérite et ne doit rien à personne jamais. Une telle déconnexion de la réalité, un tel égocentrisme sont ma fois d’une tristesse rare. Martion Luther King, favorable au RBI disait : « Nous devons apprendre à vivre comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » Il semblerait que Monsieur Natermod à fait son choix.
    Et pour conclure, l’idée que le RBI s’apparente à du servage est d’une bêtise ma fois telle qu’il est difficile de ne pas s’étrangler. Le servage c’est l’asservissement des masses par les élites, le RBI propose de répartir les richesses du capital, en mains de 1%, pour les redistribuer à 8 millions de Suisses, si cela ressemble à du sevrage Monsieur Nantermod ne sait ma fois pas faire la différence entre le noir et le blanc et cela en dit long sur sa vision…


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