On apprend aujourd’hui qu’un détenu jugé dangereux va être libéré faute de lui trouver une place en clinique pour une mesure thérapeutique pénale au sens de l’art. 59 CP.
Voilà huit ans que le nouveau Code pénal est introduit, et voilà huit ans que les juges pénaux prononcent ces mesures thérapeutiques. Celles-ci sont décidées sans tenir compte des coûts: dès lors qu’une chance de guérison existe, quelle que soit les chances réelles de succès et le prix de la mesure, elle doit être prononcée. Leur nombre explose, forcément, il n’existe aucune disposition destinée à n’appliquer ce mesures que dans les cas où un rapport efficacité-coût est démontré.
Le résultat est catastrophique: les coûts de ces mesures ont littéralement explosé. En Valais, on a constaté un doublement annuel du prix des mesures pour actuellement environ 5 millions de francs. Un seul détenu coûtait CHF 39’000 francs par mois et, avec le groupe PLR, nous avons proposé une mesure pour limiter ces coûts (initiative parlementaire pour éviter des cas Carlos en Valais).
En décembre, j’ai interpellé le Conseil fédéral qui a répondu hier que les prix ont doublé entre 2007 et 2011 et que « dans les petits cantons en particulier, chaque mesure supplémentaire prononcée selon l’article 59 peut mener à un dépassement considérable du budget (sic). »
A force de condamner de plus en plus de criminels à des mesures thérapeutiques plutôt qu’à des peines de prison ordinaire, on se retrouve aujourd’hui en manque de place… avec à la clef la libération pure et simple d’individus dangereux.
Encore une grave lacune de notre système pénal qui doit être corrigée au plus vite, et je vais m’y atteler, dans la droite ligne de l’action menée au Grand Conseil valaisan.
Catégorie : Autres
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Mesures thérapeutiques pénales: il est urgent d'agir
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Débat sur l'initiative sur la fiscalité des couples mariés
Débat du 16 février 2016 sur les ondes de Radio Fribourg, face à l’ancien conseiller aux Etats Urs Schwaller, à propos de l’initiative du PDC sur la fiscalité des couples mariés.
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En MP3. -
Investissements ferroviaires valaisans : revoir les priorités…
Annoncé en grande pompe, le Conseil d’Etat s’engage pour un « projet phare » pour le tourisme et l’économie : un nouveau chemin de fer reliera dès 2025 Berne à la Vallée de Conche, avec un tunnel de 22 kilomètres. L’on apprend que cette « dernière pièce manquante » du puzzle ferroviaire alpin bénéficiera du fonds des infrastructures fédéral, le FAIF. Coût de l’opération : 580 millions de francs.
Lors de l’inauguration de la rame de chemin de fer « Valais/Wallis », le conseiller d’Etat en charge des transports expliquait les miracles du Lötschberg qui nous rapproche de Berne et de Zurich et s’engageait pour l’équipement du deuxième tube, pour être encore plus proche de la Suisse alémanique. Coût de l’opération : environ un milliard de francs.
Tout cela, sans un mot pour le Valais romand qui se tourne vers l’arc lémanique.
Plus des trois quarts des Valaisans sont romands. Les citoyens de Sierre, Sion, Martigny ou Monthey pendulent dans la Riviera, étudient à Lausanne, prennent l’avion à Cointrin et voyagent en Suisse romande. Lorsque l’on habite le Valais romand, notre destination naturelle n’est pas Thoune, Spiez, Andermatt ou Berne.
Depuis des années, les priorités d’infrastructures du Conseil d’Etat sont dirigées vers la Suisse alémanique, oubliant complètement la majorité du canton, celle qui paie l’essentiel des impôts.
En 2016, Monthey, petit village chablaisien fort de 18’000 habitants, n’est toujours pas sur la ligne principale des CFF.
Pire : alors que des trains tout neufs à wagon restaurant circulent depuis Viège, la correspondance n’est désormais plus assurée à St-Maurice pour rejoindre le vieux régional en direction de Monthey. Il y a un mot pour décrire ce que l’on a l’impression de valoir, mais la bienséance m’interdit d’en faire usage.
Obergoms et ses 500 habitants auront leurs 22 kilomètres de tunnel percé dans le granit, leur train tout neuf et connaissent la date de réalisation de l’ouvrage, 2025. Il ne leur manque que la couleur des sièges.
Par contre, lorsque j’ai le malheur de poser la question de la liaison directe par Monthey qui nécessite deux kilomètres de voie en zone agricole, on m’explique que c’est financièrement hors de prix, et que c’est techniquement irréaliste. Si l’on accepte d’en parler, c’est pour dire que ce sera peut-être étudié dans un avenir très lointain. On me dit que je suis un doux rêveur, quand on ne m’accuse pas de n’être qu’un vil politicien populiste.
A l’approche des élections, l’on comprend que certains doivent impérativement séduire les électeurs outre-Raspille, mais le Valais romand existe aussi et aimerait aussi bénéficier de l’attention qu’il mérite. En faisant passer une fois Monthey avant Obergoms, par exemple. -
Qui bénéficient le plus de l'AVS, les couples mariés ou les concubins ?
Les partisans de l’initiative dite « pour la dépénalisation » du mariage affirment que l’AVS serait discriminatoire à l’égard des couples mariés parce que ceux-ci perçoivent une rente vieillesse de 150%, contre deux rentes pleines pour les concubins.
Ils ont oublié que l’AVS, c’était l’Assurance pour la Vieillisse, mais aussi pour la Survivance.
Comme tout le monde, les couples mariés ont droit à des rentes de vieillesse. Mais en plus des autres, ils ont droit à des rentes de veufs et de veuves si leur conjoint décède avant l’âge de la retraite. Les célibataires, le concubins, ne touchent jamais ces rentes-là.
Par ailleurs, les couples mariés bénéficient d’un autre avantage: lorsqu’un conjoint cotise, l’autre, s’il n’a pas d’activité rémunérée, n’a pas besoin de payer le montant minimum. C’est là aussi un avantage en espèce.
Globalement, lorsque l’on tient compte des avantages dont bénéficient les couples mariés (rente de survivants, rabais de cotisation), et que l’on enlève les inconvénients (réduction des rentes vieillesse), les couples mariés touchent 800 millions chaque année en plus des autres bénéficiaires de l’AVS… (source: Feuille fédéral 2013 7623, page 7634).
En d’autres termes, si l’on appliquait le régime AVS des concubins, soit des célibataires, aux couples mariés, l’Etat économiserait chaque année 800 millions de francs, autant de prestations en moins pour les couples mariés.
Cette histoire de rente AVS, c’est donc un énorme mensonge qui ne prend pas en compte l’ensemble des prestations de l’AVS dont bénéficient largement les couples mariés.
Encore une raison de dire NON à cette initiative. -
Monsieur Freysinger, que faites vous ?
Monsieur le conseiller d’Etat,
Ce matin, vous vous êtes permis de traiter le ministre des affaires étrangères de « bisounours » à propos de l’expulsion des criminels étrangers, vous avez ensuite expliqué que l’entier de la classe politique ne faisait pas son travail, que vous et votre parti étiez les seuls à pouvoir agir.
Alors qu’attendez-vous ?
Soyons clairs : nous sommes tous d’accord que les criminels étrangers doivent être expulsés. Les vrais criminels, ceux qui nous pourrissent la vie. Mais je vous accuse vous, conseiller d’Etat, de ne pas prendre toutes les mesures nécessaires pour expulser les criminels étrangers, alors que c’est votre travail, et celui de personne d’autre.
Depuis 2007, la question de l’expulsion des criminels étrangers est du ressort de l’administration. La loi (art. 62 et 63 LEtr) permet à votre administration, le Service de la population et des migrations, d’expulser les étrangers condamnés à des peines privatives de liberté de longue durée et ceux qui attentent de manière grave et répétée à la sécurité ou à l’ordre public suisse.
La RTS a mené l’enquête et demandé aux cantons comment ils exécutaient ces procédures d’expulsion. Ainsi, selon les chiffres obtenus par la radio, l’année dernière, pendant que Genève et Vaud expulsaient 738, respectivement 367 étrangers criminels en tout, votre service a traité, hors asile… 23 cas ! Le service cantonal valaisan a affirmé ne pas distinguer les expulsions liées à la criminalité des autres cas. Comprenez : l’on n’expulsera pas plus facilement un violeur qu’un type qui n’a plus de travail.
Lorsque l’on demande ces chiffres à votre administration, elle est embarrassée, et se met à compter, ne sachant pas vraiment ce qui entre dans la catégorie des « criminels étrangers ». Pour un Conseiller d’Etat qui affirme faire une priorité de l’expulsion de ces personnes, il est étonnant que personne ne se soit posé la question du nombre d’expulsions réalisées, que personne ne tienne de statistique, près de trois ans après votre entrée en fonction.
Vous dites que vous ne pouvez pas agir en raison des multiples recours devant le juge qui rendraient les procédures longues et les expulsions impossibles. S’il vous déplaît qu’une justice digne de ce nom exige qu’un citoyen puisse faire valoir ses droits devant un juge, il faut néanmoins replacer les choses dans leur contexte.
Premièrement, les recours au Tribunal fédéral sont rejetés, radiés ou déclarés irrecevables dans environ 85% à 90% des cas selon les années. Difficile face à ces chiffres d’affirmer que les juges empêchent l’administration de travailler.
En ce qui concerne la lenteur des procédures, il n’appartient qu’à vous d’agir. Alors que tous les autres cantons romands ont tous adopté le recours direct au Tribunal cantonal, chacune des décisions de vos services peut être contestée devant le Conseil d’Etat avant le Tribunal, faisant perdre encore six mois à la procédure. Si, vraiment, l’expulsion des criminels étrangers était une priorité pour vous, vous auriez au moins proposé au Parlement d’adopter le système valable ailleurs.
Au final, votre initiative de « mise en œuvre » ne sert à rien là où elle devrait être utile, et sera nuisible là où nous n’en avons pas besoin. Les criminels étrangers peuvent déjà être expulsés, il faut simplement que les autorités appliquent la loi, et c’est là votre travail.
Mise à jour du 24 janvier 2016: Oskar Freysinger me « répond »…
Sur son blog, Oskar Freysinger me répond, avec deux arguments forts:
1) Il me reproche d’avoir utilisé les seuls chiffres disponibles publiquement, chiffres fournis par ses propres services.
2) Il me reproche mon jeune âge.
Aucune mention par contre de toutes les autres question soulevées: voie de recours supplémentaire en Valais, taux de succès des recours au TF, systématique des traitements par le SPM, etc. Dommage… -
Droit d’auteur : une révision bureaucratique et inutile
Le débat face à Géraldine Savary dans l’émission Forum.
Le Conseil fédéral a mis en consultation la révision de la loi sur le droit d’auteur (LDA) pour le moderniser. « A la Chinoise », le modèle propose de censurer les sites internet étrangers soupçonnés d’offrir du contenu violant les droits d’auteur pour pallier les manques d’une industrie qui n’a toujours pas réussi à offrir une offre payante de qualité. Les nouveaux instruments proposés sont bureaucratiques et inapplicables. Les jeunes libéraux-radicaux soulignent toutefois que certains pièges ont été évités et que d’autres améliorations pourraient être apportées.
Lutte contre le piratage
La révision de la LDA introduit l’obligation pour les fournisseurs d’accès à Internet de censurer les sites proposant un contenu violant le droit d’auteur. Cette solution est particulièrement incisive, même si elle s’avère heureusement encadrée par un corpus législatif. Si la solution tente de ménager la chèvre et le chou en luttant contre le piratage en préservant la sphère privée et un Internet libre, les mesures de blocage des sites proposées ressemblent à s’y méprendre à celles adoptées dans les dictatures asiatiques. Ces méthodes ont déjà montré leur inefficacité technique par le passé, et l’on peut craindre tant leur inutilité, voir leur effet contreproductif sur un marché de l’offre qui doit aujourd’hui s’adapter.
Les jeunes libéraux-radicaux estiment en effet que le problème ne vient pas des consommateurs, mais bien des fournisseurs des œuvres, qui tardent gravement à offrir un service légal de qualité. La pauvreté des catalogues légaux disponibles en Suisse, notamment de vidéo à la demande, conditionnée par les barrières plurilinguistiques que s’inflige inutilement l’industrie, explique la fuite des clients : l’offre pirate est généralement bien meilleure que l’offre payante. Il doit être relevé que le téléchargement illégal diminue naturellement face à une offre légale optimale. On constate par exemple que le problème ne se pose quasiment plus en matière de musique, depuis que l’offre légale supplante en qualité l’offre pirate.
Il est invraisemblable que la Confédération s’engage à adopter une loi pour un secteur qui ne veut manifestement pas adapter son produit à la demande de sa clientèle.
Autres aspects
Le projet du Conseil fédéral maintient la redevance pour les supports vierges, mise en place lors de l’apparition des cassettes enregistrables et des VHS. Or, les ordinateurs modernes ne comportent plus de lecteur de support, la musique et les films se consomment par streaming, sans téléchargement et, lorsque celui-ci serait encore envisageable, ce sont les producteurs de contenu qui empêchent l’utilisateur de faire valoir ses droits par des outils techniques (DRM, format illisibles, etc.). Il n’existe quasiment plus de copies privées et le maintien de cette taxe est bureaucratique et anachronique.
Dans son message, le Conseil fédéral doit procéder à un calcul alliant l’approximation, des sondages vieux de quatre ans et des suppositions pour évaluer la part des mémoires vierges consacrées à la musique. L’usine à gaz que devient la taxe sur ces supports montre clairement une seule chose : celle-ci doit être purement et simplement abandonnée sans être remplacée.
Le Conseil fédéral veut encore introduire un « droit de prêt », soit une rémunération de l’auteur pour les prêts non onéreux. Dans son message, il présente cette mesure comme une compensation pour le refus par le peuple du prix unique du livre. Cette curieuse argumentation est infondée et il n’existe aucune raison valable d’introduire ce nouveau droit. Cette taxe qui ne s’applique pas au numérique n’est pas liée aux évolutions technologiques et n’a rien à voir avec le but de moderniser le droit d’auteur. Cette mesure contribuera seulement à augmenter les coûts des bibliothèques et autres médiathèques publiques et privées. Les jeunes libéraux-radicaux s’opposent catégoriquement à cette mesure que rien ne justifie.
Le projet prévoit l’introduction d’une gestion collective facultative. Avec ce système, les sociétés de gestion seront autorisées à délivrer une licence générale pour l’ensemble du catalogue qu’elles gèrent, mais aussi pour des œuvres dont elles n’ont pas la gestion. Cette solution paraît peu respectueuse du droit individuel des artistes à ne pas être affilié automatiquement à des organismes privés. De plus, elle renforce encore le pouvoir des sociétés de gestion dont le fonctionnement flou et passéiste s’exerce souvent au dépens des auteurs et des consommateurs. Il est étonnant de lire que, selon le Conseil fédéral, les offres de streaming se heurtent dans les faits à un obstacle insurmontable, celui d’acquérir les droits de chaque titulaire. Or, la pratique montre exactement l’inverse, avec le développement d’offres de streaming en Suisse et à l’étranger, complètement privées, qui offrent un catalogue très complet, on pense par exemple à Spotify, Apple Music ou Tidal pour la musique, ou à Netflix et Amazon Instant aux Etats-Unis pour la vidéo. Il est inutile de prévoir un nouveau mécanisme de droit public alors qu’il appartient simplement aux producteurs de contenu de le mettre à disposition. Cette mesure constituerait par ailleurs une nouvelle concurrence déloyale aux sociétés privées qui travaillent déjà à offrir un catalogue compétitif.
Les jeunes libéraux-radicaux relèvent avec satisfaction que le projet de loi n’introduit pas de droit de suite qui créerait une nouvelle entame à la garantie de la propriété privée. L’acquéreur d’une œuvre en devient le propriétaire et il n’y a pas de raison que son propriétaire précédent, fut-il l’artiste, bénéficie d’un droit de participation sur le produit de la revente.
Les jeunes libéraux-radicaux estiment que la révision de la loi doit aussi être l’occasion de mettre de l’ordre dans les tarifs des sociétés de droit d’auteur et dans les modes de perception. Le tarif SUISA 3a qui prévoit le prélèvement d’une taxe pour la mise à disposition d’une télévision éteinte dans une cellule de prison ou dans les chambres d’hôtel n’a strictement rien à voir avec le droit d’auteur et doit être aboli. De même, les jeunes libéraux-radicaux estiment que le prélèvement du droit d’auteur dû pour un concert doit être réalisé en principe auprès du musicien, selon un montant dépendant du cachet, réduisant d’autant la paperasserie incroyable imposée aux organisateurs de concerts, petits et grands.
Développements
Le développement d’Internet pose d’importantes questions de territorialité. Désormais, le pays de mise à disposition d’une œuvre n’est généralement plus le même que celui de sa consommation. Plutôt que de tenter maladroitement de trouver un rattachement national, la révision du droit d’auteur devrait au contraire constater qu’il n’est pas raisonnable d’imposer aux consommateurs des cautèles dans sa consommation d’offre légale sous prétexte qu’elle est diffusée depuis l’étranger. Tout au plus, cette attitude crée des frustrations compréhensibles (offres payantes désespérément pauvres et en retard par rapport aux autres pays, formats limités, etc.). Les jeunes libéraux-radicaux proposent une vraie mise à jour du droit d’auteur qui intègre réellement l’idée que les marchés sont ouverts, sur Internet aussi, et non pas bloqués par les frontières et par les langues. -
Pourquoi je vote Grichting ?
Le 1er novembre, je choisis Pierre-Alain Grichting.
D’abord pour l’homme. Après six mois de campagne à le fréquenter, j’ai fait la connaissance d’une vraie personnalité hors du commun, vive d’esprit, capable de consensus, loyale et intelligente. Non seulement ses valeurs me plaisent, mais il sait en plus jouer l’équipe et il dispose de toutes les qualités indispensables pour être un excellent parlementaire à Berne.
Ensuite, parce que je crois que la pluralité est essentielle pour le Valais. Deux élus sur deux pour un même parti qui ne représente plus la moitié de la population, c’est trop, ce n’est pas équilibré. Non que les autres candidats ne soient pas valeureux, mais la démocratie implique un certain partage du pouvoir entre les différentes forces et les différentes opinions.
Enfin, parce qu’en tant que votre nouveau Conseiller national, je serai gagnant avec un collègue de plus au Conseil des Etats. Avec deux élus de deux partis différents aux Etats, vos élus à la Chambre basse auront de meilleurs relais dans la Chambre haute, ce sera un fantastique atout pour le Valais. Durant les quatre années écoulées, notre canton a failli sur de nombreux dossiers à Berne, notamment avec des votes du Conseil des Etats en notre défaveur, par exemple en matière d’aménagement du territoire. Être plus fort à Berne, c’est d’abord être entendus dans plus de groupes aux Etats.
Ainsi, ce n’est pas pour casser un parti ou par esprit revanchard, mais pour le bien de tout un canton, notre Valais, que je vous invite à soutenir Pierre-Alain Grichting au Conseil des Etats. Merci. -
Les cadavres de la Méditerranée sont aussi les nôtres
Ma chronique du Confédéré du 4 septembre 2015.
Je plaide coupable. Coupable de n’avoir pas réagi assez fermement à ceux qui réclament à tort et à travers une politique d’asile toujours plus restrictive, au mépris du principe du non-refoulement. Coupable d’avoir parfois cédé aux sirènes de ceux qui confondent « réfugiés » et « abus ». Coupable de n’avoir vu que les problèmes dans les centres de requérants d’asile, et jamais les solutions qu’ils constituaient.
La tragédie qui se déroule sur les plages de la Méditerranée, aux frontières de Schengen ou sur les routes du continent ne doit pas nous faire oublier qu’en démocratie, la responsabilité des politiques publiques nous appartient à tous.
Aujourd’hui, ces politiques portent leurs fruits, pourris. Les accords de Dublin devaient garantir un régime équitable pour tous les réfugiés, octroyant la possibilité de s’inscrire et de bénéficier d’une procédure juste aboutissant soit à une admission, soit à un renvoi. A la place, on érige des barrières de barbelés, on laisse couler des bateaux et mourir des gens à l’arrière des camions.
Tous ne trouveront pas l’asile sur notre continent, c’est un fait. Mais ce n’est pas une raison pour accepter qu’un destin aussi macabre puisse se produire sous nos fenêtres. On pleure évidemment ces enfants syriens morts sur les plages. J’estime pour ma part que les jeunes hommes qui fuient la misère ne méritent pas non plus la fin funeste qu’on leur connaît.
Alors que le Liban accueille plus d’un million et demi de réfugiés, soit plus du quart de sa population, les partisans d’une politique d’asile encore plus ferme argumentent à coup d’anecdotes qui méritent toutes une réponse, mais qui ne justifient en rien un tour de vis supplémentaire dans une politique déjà trop restrictive. Il y a 122 Erythréens à Lucerne ? Et bien nous devrons nous y faire, j’en ai bien peur.
Il n’est pas question de recevoir toute la misère du monde comme on peut l’entendre. Mais d’accepter que toutes ces femmes et tous ces hommes bénéficient au minimum du droit d’être entendu avant d’être expulsés dans un lieu sûr, plutôt qu’être envoyés par le fond sans avoir voix au chapitre.
Pour y parvenir, il est grand temps que les pays européens assument enfin pleinement leur rôle en créant un véritable espace commun de l’asile, où les migrants sont enregistrés, répartis par quotas avant d’être soumis à une procédure juste, plutôt que d’être voués à la vie – ou à la mort – clandestine. Et cette responsabilité ne dépend pas de notre proximité avec la Méditerranée. Aucune raison morale n’impose à l’Italie d’admettre davantage de requérants que la Belgique ou l’Irlande, et la Suisse a aussi son rôle à jouer. Il en va de notre humanité. -
Rassemblement de soutien au personnel de Syngenta et au site chimique de Monthey
Le 27 mai 2015, la population chablaisienne s’est réunie à Monthey pour soutenir le personnel de Syngenta et du site chimique de Monthey suite à l’annonce de 116 suppressions de poste de travail par l’entreprise. De nombreuses personnes ont pris la parole, parmi lesquelles des employés du site, retraités du groupe, des collègues politiques (Yannick Buttet, Stéphane Coppey, Mathias Reynard) et j’ai eu l’honneur de transmettre ce petit message de soutien aux personnes directement touchées par ces tristes nouvelles…
Mesdames et Messieurs, Chers amis Chablaisiens,
Djeva, Tamoil, Syngenta. Notre région est aujourd’hui sonnée par les coups d’assommoir des nouvelles désastreuses de l’industrie mondialisée.
Chaque fois que nous entendons qu’un poste est supprimé, qu’une réorganisation est en cours, qu’un licenciement collectif aura lieu, nous avons mal, et c’est un terrible sentiment d’impuissance qui nous afflige face à ces tragédies économiques
Devant ces annonces froides et terrifiantes, nous ne pouvons évidemment qu’être en pensée avec celles et ceux qui perdraient leur emploi, ici à Monthey, mais aussi un peu plus loin, à Collombey, ou ailleurs.
Je n’ai pas les compétences pour évaluer la pertinence des choix stratégiques d’une multinationale chimique ou agroalimentaire. Tout ce que je sais, c’est qu’en tant que Chablaisien, mon cœur bat pour notre industrie, et particulièrement fort pour le site chimique de Monthey, un fleuron pour l’économie de notre région, mais aussi pour notre pays.
On peut espérer, il faut même insister, en y mettant toute notre force de conviction, pour que les restructurations se fassent dans le respect des salariés, bien que ce soit parfois un vœu pieu. Si notre région doit regretter la disparition de 116 postes de travail, nous devons insister pour que cela se fasse sans licenciement. Il n’est pas juste qu’un ouvrier, une seule famille, doive supporter seul et pour les autres le poids du franc fort, de la concurrence internationale, de la morosité économique générale, ou simplement des impératifs économiques d’un groupe multinational.
Mais l’on ne peut pas s’arrêter aux seules annonces négatives, nous devons aussi avoir un regard porté vers l’avenir.
On ne mesure pas la vitalité d’une économie au nombre d’emplois détruits, mais au nombre d’emplois créés. Certes, la liberté d’entreprendre impose aux politiciens de laisser aux entrepreneurs celle de réorganiser leur activité. Mais elle exige de nous que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour que ces mêmes entrepreneurs trouvent chez nous les meilleures conditions-cadre pour que chaque emploi supprimé soit compensé par au moins un autre emploi créé.
Qu’il s’agisse des infrastructures, de la fiscalité, de la formation, notre région et notre canton peuvent être plus performants pour que nous nous assurions de la pérennité du site chimique de Monthey et de l’industrie chablaisienne.
Les chiffres sont pourtant médiocres. Le Valais est en queue de classement en terme d’attractivité, mais parmi les « champions » en matière de chômage. La fiscalité des entreprises n’est vraiment pas notre point fort et nous ne pouvons pas nous appuyer sur des centres urbains importants.
Durant des décennies, le Valais a attiré de grosses entreprises, encourageant la création d’un myriade de PME et ainsi de milliers de postes de travail, pour le bien de tous. Nous devons retrouver cette attractivité qui nous fait tant défaut. Nous regrettons tous les emplois qui disparaissent, mais nous devons le regretter à plus forte raison s’ils ne sont pas compensés par la création de nouveaux postes de travail.
Enfin, la force de notre industrie, l’avenir de notre industrie dépend aussi des collaborateurs et le fait que Monthey reste le site de production stratégique de Syngenta dénote bien la qualité des employés. L’Etat, les entreprises, mais surtout vous, les employés du site, contribuez comme personne pour que de nouvelles productions à haute valeur ajoutées viennent s’établir sur ce site.
C’est là le message que je veux envoyer aujourd’hui d’une part à Syngenta, à Huntsman, à BASF, à CIMO, et à toutes les grandes entreprises de notre région : investissez dans le Chablais, vous pouvez compter sur des individus attachés à leur outil de production et prêts à se dépasser pour le succès. D’autre part, j’adresse mon message à mes collègues politiques : notre priorité doit être de retrouver une vraie attractivité pour les entreprises suisses et étrangères, le Valais doit devenir un eldorado, pour que nous puissions nous réunir à l’avenir pour fêter la création d’emplois.
Tous ensemble, nous sommes derrière vous, derrière l’industrie du Chablais et du Valais.
Je vous remercie de votre attention. -
La LRTV, ou pourquoi je ne crois pas à la magie
A suivre les partisans de la nouvelle LRTV, on pourrait croire à une révision magique : elle permettrait de baisser la redevance, d’augmenter les moyens des radios et TV régionales, de diminuer les charges de presque toutes les entreprises, d’améliorer la formation, de mieux lutter contre les tricheurs, tout en maintenant les moyens actuels de la SSR.
Bon sang, mais pourquoi avoir tant attendu pour adopter cette loi ? Une loi si magique qu’elle permet de payer moins d’un côté, pour avoir plus à la fin ! C’est la multiplication des pains…
Allons-nous payer moins ?
La facture de Billag diminuera de 60 francs, c’est vrai. Mais cela signifie-t-il que nous paierons moins ?
Principalement, la différence sera prise en charge à hauteur de 200 millions de francs par les entreprises. Or, il est absurde de croire que ce que paient les entreprises, nous ne le payons pas. Nous le payons, mais sans toujours nous en rendre compte. Quand une entreprise voit ses charges augmenter, on les retrouve dans les prix, dans les salaires, ou dans les dividendes. D’une manière ou d’une autre, ce sont les mêmes ménages, en bout de chaîne, qui paieront.
Alors nous aurons peut-être l’impression de payer moins, mais cela reste une impression. Si l’on veut payer moins, il faut diminuer globalement le montant qui finit dans la poche du percepteur, le reste n’est que de la magie, et, comme on le sait avec la magie, il y a toujours un truc. La vérité, c’est que l’on paiera au moins la même chose, mais que l’on aura mis un doigt dans un engrenage, celui qui consiste à cacher les coûts réels.
Soutenir les radio/TV régionales ? J’ai toujours été favorable à la concurrence et je me réjouis que le Conseil fédéral se montre sensible au sort des radios et TV régionales. Avec la loi actuelle, 4% de la redevance revient aux privés, tandis qu’avec la nouvelle loi, ce montant devra être fixé par le gouvernement et pourrait augmenter, ce qui n’est pas garanti. On peut toutefois se réjouir que le Conseil fédéral, a posteriori, a annoncé que les économies qui pourraient être réalisées sur les contrôles seront distribuées aux radios et TV régionales, à hauteur de 30 millions de francs.
Toutefois, il n’existe aucun lien entre les économies réalisées sur Billag et le soutien aux radio/TV privées. Soit on estime que ces dernières méritent une plus grande part de la redevance, et le on leur accorde avec ou sans la nouvelle loi, soit on laisse la répartition actuelle.
Le transfert tel qu’il est prévu revient à promettre à des dizaines de médias des millions de francs en cas d’acceptation d’un objet en votation populaire, transfert qui n’est à proprement parler pas prévu dans la loi. Chacun appelle ce transfert comme il le veut, j’estime pour ma part que cela revient à s’acheter les faveurs d’une partie de la presse, ce qui manque quelque peu de délicatesse dans une démocratie, on en conviendra.
La vraie question que l’on devrait se poser, est la suivante. Est-il normal, en 2015, de payer tous le même montant pour la radio et la télévision ? Accepterait-on de payer au forfait nos factures de téléphone, de train, d’essence, de cinéma ou de restaurant, sans rapport avec notre consommation, sous prétexte que « c’est plus simple » ou que « ça permet de réduire les contrôles » ? A l’heure où même le prix des sacs poubelle doit dépendre de notre production de déchets, il est curieux que personne à Berne ne remette en question ce principe de buffet « all inclusive ».
Le développement des nouvelles technologie permettrait aujourd’hui de facturer différemment l’utilisation des médias selon que l’on passe 5 heures par mois ou 5 heures par jour devant sa télévision, ce qui n’était pas possible à l’époque où notre téléviseur captait les chaînes par la voie hertzienne.
Cette question de fonds, c’est celle de notre rapport aux médias quand Internet offre une véritable liberté de choix, liberté que le Parlement fédéral veut brider, avec une redevance généralisée et obligatoire pour tous, forcément pour notre bien.
Je ne crois pas à la magie, mais je crois à mon libre arbitre et à ma capacité de savoir ce qui est bien pour moi. Je voterai NON à la LRTV.
—————————————————————Le peuple suisse est attaché au service public, il n’y a aucune raison de l’y enchaîner.
Article publié dans le Confédéré du 23 mai 2015Le modèle de la redevance Billag atteint ses limites, personne ne le conteste. Lorsqu’il suffit d’un smartphone pour regarder la RTS, lorsque l’on compte des centaines de chaînes différentes, il y a lieu de remettre en question les modèles établis.
La révolution dite « numérique » impose des changements importants dans nos modes de consommation, offrant toujours plus de choix. Et, face à cette liberté, il se trouve toujours plus d’esprits enclins à vouloir décider à notre place.
L’évolution technologique permet de renoncer de faire payer la réelle consommation télévisuelle de tout un chacun. L’autre option, choisie par une majorité du parlement, consiste à forcer tous les ménages à payer le même montant, quelle que soit sa consommation, au nom d’une solidarité pour le moins étrange.
Imaginez un instant appliquer ce modèle aux autres services publiques. Pourquoi n’imposerions-nous pas à chaque citoyen l’obligation d’acquérir un abonnement général des CFF ? Tout le monde voyage, certains resquillent et les contrôleurs coûtent, il est évident que nous gagnerions en efficacité à imposer à tous l’abonnement dont le coût serait réduit. Je prends même le pari qu’il suffirait de quelques années pour que l’on n’imagine même plus que l’on puisse financer les transports publics autrement que par le seul impôt. On peut appliquer le même raisonnement à la téléphonie, au théâtre, aux journaux.
Le peuple suisse est attaché au service public. Il n’y a aucune raison de l’y enchaîner. La liberté de choix appartient à tout individu, et comme il est juste que celui qui prend le train tous les jours paie davantage que celui qui le prend une fois par mois, il en va de même pour la télévision.
Il est désormais possible d’établir des modèles de financement à la demande, en fonction de notre consommation réelle, avec un peu plus de subtilité que le buffet à volonté que nous connaissons aujourd’hui.
A nouveau, l’establishment fait preuve d’une inadaptation crasse face aux nouvelles technologies et d’un manque de confiance complet à l’égard des citoyens dont la liberté n’est bonne qu’à être limitée au nom d’un intérêt public douteux. C’est cette même vision moralisatrice de la société qui pousse des élus à vouloir imposer un prix unique au livre pour lutter contre Amazon, à interdire le téléchargement de musique pour sauver les disquaires ou à chercher à imposer la location de DVD à l’heure où tout un chacun s’intéresse au streaming.
La révision de la LRTV, c’est un grand pas en arrière face aux développements de notre société, et c’est là une bonne raison de la refuser.