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Citoyen à 16 ans, responsable à 18 ?

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Citoyen à 16 ans, responsable à 18 ?

On parle beaucoup du droit de vote des jeunes de mois de 18 ans. C’est à mon avis une solution excellente pour détourner le débat de sa question centrale : comment enrayer le désintérêt croissant de nombreux citoyens de la vie politique.

Je m’offusque de l’argument qui voudrait que l’on compense le vieillissement de la population par une augmentation de la tranche de jeunes votants. Si plus de personnes âgées votent, c’est parce qu’elles sont plus nombreuses, cela va de soi. Cela n’est pas un mal en soi, c’est simplement la représentation de la population, principe assez important en démocratie. On pourrait aussi imaginer d’autoriser le vote des jeunes dès 5 ans dans les régions romanches pour compenser la diminution de la population parlant la quatrième langue nationale…

Pour moi, le droit de vote s’accompagne du droit l’éligibilité. Or, je trouve un peu paradoxal d’imaginer qu’un jeune de 17 ans puisse siéger à l’exécutif d’une commune, voter des millions de francs de budget sans être pour autant habilité à signer un contrat d’abonnement téléphonique pour lui-même.

Le droit de vote implique une grande responsabilité. Je pense qu’il n’est pas sain de différencier les droits et les devoirs. C’est là un coup marketing socialiste, peu réfléchi. Laissons plutôt aux jeunes ces deux années, de 16 à 18 ans, pour apprendre les mécanismes de la politique et la comprendre. La politique n’est pas innée, elle prend du temps pour être appréhendée. Le gros problème n’est pas l’âge de la majorité, mais la compréhension qu’a la population de notre politique. Et avec 50% d’abstention aux votations, c’est ce problème là qui mérite le plus d’attention.

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