Skip to content

La mauvaise foi terrifiante de la gauche vuvuzela

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

La mauvaise foi terrifiante de la gauche vuvuzela

Aucun parlementaire n’a soutenu l’accord sur l’UBS de gaité de cœur. Il ne fait plaisir à personne de devoir accorder des concessions avec pour seule contrepartie l’abandon des poursuites contre la première banque du pays. On dit souvent qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. L’adage trouve particulièrement application dans l’accord signé qui permettra non seulement d’assurer le sauvetage d’un établissement financier, mais aussi et surtout des milliers de postes de travail en Suisse et à l’étranger.
De nombreux élus de gauche ont pourtant accusé les élus PLR et PDC d’être vendus aux banques et que seul le PS et les Verts représentaient la volonté et les intérêts du peuple, opposés pour l’occasion à ceux de l’économie de notre pays. Cette démonstration de mauvaise foi est affligeante. Et si l’accord avait été refusé ? Quels auraient été les mots de consolation de ces valeureux gaillards à l’adresse des victimes de la gifle qu’aurait certainement encaissée notre secteur financier, et les entreprises, grandes ou petites, qui travaillent au quotidien avec la première puissance mondiale ?
La gauche a le beau rôle. Elle n’a besoin d’assumer aucune responsabilité. La droite est majoritaire et peut assurer le sauvetage de l’accord et porter finalement seule les grincements de dents que cet accord provoque immanquablement. Le beurre et l’argent du beurre : les milieux syndicaux n’auront pas à encaisser les conséquences sur leur image de l’acceptation de l’accord grâce auquel ils évitent pourtant d’avoir à porter sur la conscience la prospérité de la Suisse.
Alors que l’accord constituait une question d’intérêt national supérieur aux guéguerres partisanes, la gauche a donc eu l’outrecuidance d’en profiter pour en faire une tribune politique. Laisser le sale boulot aux autres pour ensuite tirer les marrons du feu, c’est indigne, et c’est ainsi que peut se résumer l’activisme d’un parti qui se prétend pourtant gouvernemental.
Au lieu de cela, le PS s’est amusé à fixer ses conditions. Un peu comme le pompier qui négocie ses tarifs avant d’éteindre la maison en flamme, parce qu’il sait qu’une autre équipe est prête à arroser l’incendie.
A gueuler à tout va, à donner des leçons sans assumer ses responsabilités, la gauche suisse me fait un peu penser à ces vuvuzelas : ça fait beaucoup de bruit, mais ça ne sert à rien. Heureusement il y a une justice : la trompette n’évite au final pas de perdre.

Commentaires

1 Comment

  1. Franchement, c’est de bonne guerre. Parce qu’au-delà du débat sur la prospérité de la Suisse, il y en a un autre que la droite feint d’ignorer. Quels partis ont leur part de responsabilité dans la débâcle de l’UBS? Quels partis, dont les membres siègent dans les conseils d’administration des grandes banques, sont financés par le lobby bancaire? La mèche de l’incendie UBS était estampillée PLR, les allumettes PDC et le bidon d’essence a été allègrement rempli par l’UDC. Ainsi, cette façon qui est la tienne de t’insurger contre la gauche et de draper la droite de l’impeccable costume du sauveur ne dénote pas seulement de la mauvaise foi mais surtout une sacré bonne dose de cynisme. Toutefois, comme tu l’écris, il est heureusement une justice: voir les parlementaires de droite transpirer avec cet accord, fallacieux s’il en est, certes, mais dont ils sont en partie responsable, à bien fait rire à gauche.


Add a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *