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Les enfants gâtés de la grève du climat ont tué la vague verte

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Les enfants gâtés de la grève du climat ont tué la vague verte

Le peuple suisse a refusé une loi sur le climat dont les instigateurs se moquaient éperdument. Par leur attitude, les mouvements radicaux de l’écologie ont tué la nouvelle législation, mais aussi la tendance qu’ils avaient lancée.

On se souvient de Greta haranguant la foule de la Riponne . Des dizaines de milliers d’étudiants qui faisaient le mur, défilant pour des mesures fortes contre le réchauffement climatique. Pour une taxe sur les billets d’avion. Des mesures prises en Suisse, pas à l’étranger. Changer le système, pas le climat. Des bons slogans sur des pancartes en carton.

Ils ont bien réussi leur coup. L’automne suivant, ce fut l’inarrêtable vague verte et un résultat jamais atteint pour les groupes écologistes au parlement fédéral. On aurait pu imaginer que la Suisse deviendrait alors plus verte et que les nouveaux élus parviendraient à créer l’union sacrée autour de leurs propositions.

A côté du débat

C’est raté. Le peuple a refusé ce que demandaient les grévistes du climat. Certes, cela pouvait arriver, mais pas de cette manière. La campagne fut des plus classiques. Les grévistes du climat, eux, s’en fichent. Complètement. Ils sont passés à côté du débat et se sont concentrés sur la loi sur le terrorisme, imaginant qu’on les confondrait un jour avec… des terroristes. Craignant surtout de ne plus pouvoir mener leur bastringue du vendredi en toute impunité.

L’objet de leur courroux, la planète, est bien passé au second plan. A lire leurs communications, on n’y trouve rien. Pas un mot pour ou contre la loi CO2. Cet objet n’avait plus aucun intérêt à leurs yeux. Un peu comme un gamin trop gâté qui a réclamé un train électrique toute l’année et qui le snobe le soir de Noël.

Mouvement gangrené

On pouvait bien se douter que ce mouvement allait disparaître un jour. Gangrené par une extrême gauche qui a trouvé dans les questions climatiques un prétexte pour vendre sous couverture son idéologie mortifère, XR et les autres mouvements écologistes radicalisés ne pouvaient pas s’imposer durablement dans le paysage politique. Ils ont réussi l’exploit de braquer une majorité de la population, pourtant ouverte en général à des compromis, même quand ceux-ci touchent au porte-monnaie.

C’est ce même peuple suisse qui a accepté sans trop discuter la Stratégie énergétique 2050, il y a tout juste quatre ans. Un projet fait de taxes, d’interdictions, de contraintes. Un projet que l’on vous promettait coûter 1000 francs par année et par foyer. Seulement, c’était avant la vague verte. Avant que ces groupuscules ne s’érigent en parangons de vertu écologiste. Mais les temps changent. Mme Thunberg est devenue majeure et la vague verte s’est brisée.

Commentaires

3 Comments

  1. Bonsoir,
    Comme vous, je n’aime pas trop ces activistes qui font beaucoup de bruit et ne se lancent pas dans des actions concrètes et constructives pour le climat.
    Agé de 53 ans, je n’ai pas attendu ces mouvements de masse pour apporter ma (modeste) contribution pour l’environnement. Grâce à un programme Vert des Services Industriels de Genève je soutiens depuis 2000 l’énergie solaire.
    Habitant en ville, je n’ai pas besoin de voiture et utilise les transports publics. J’ai récemment investi une partie de mon modeste pécule dans les fonds durables et éthiques proposés par ma banque.
    Si je vous écris tout ceci , ce n’est pas pour me pavaner, mais pour vous montrer que je ne suis pas un hippie ni un beatnik.
    Le fait de travailler dans l’aviation ne m’empêche pas de m’intéresser aux nouveautés technologiques respectueuses de l’environnement. Et Dieu sait si le secteur aérien s’y est récemment bien engagé.
    Un des problèmes réside dans l’incohérence de certains militants écologistes prompts à manifester mais qui se défilent lorsqu’ils doivent faire un effort (ne pas changer à tout moment de smartphone ou que sais-je.)
    Le deuxième obstacle se présente sous la forme de certains lobbys pétroliers qui refusent tout changement, bien que ce dernier pourrait leur être bénéfique. Corrigez-moi si je me trompe, mais j’ai l’impression que Swissoil par exemple ne veut pas entendre parler d’énergies renouvelables.
    Pourtant les nouveaux carburants alternatifs assureraient l’avenir des compagnies pétrolières qui ont une expérience en matière de raffinage.
    Si vous voulez pérenniser la prospérité de notre pays, ne penseriez-vous pas qu’en tant que représentant des milieux économiques vous pourriez inciter ces lobbys à faire un pas dans la bonne direction?
    Un jour ou l’autre les énergies fossiles viendront à manquer, c’est un fait. Notre pays a beaucoup à gagner dans l’innovation dans ce domaine. Cela générerait beaucoup d’emplois et permettrait aux différentes industries – dont l’aviation- à poursuivre leurs activités.
    En m’excusant pour la longueur du texte, je vous présente, Monsieur, mes meilleures salutations.
    C. Demierre

  2. Les réacs font leur taff, merci d’avoir écrit ça. Pourquoi les mouvements radicaux ont décidé de ne pas soutenir la loi sur le CO2 ? Peut être parce que cette loi ne va rien changer. Elle ne va qu’accroître les inégalités, est participer à l’appartheid climatique que fabriquent les lois antisociales pour repeindre le capitalisme en vert. Et encore et toujours, arrêtons de faire reposer la responsabilité du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité sur le peuple. On a pas besoin d’une poignée de gens qui soient parfait•es, on a besoin d’un million qui mangent les riches 🔥.

  3. Le Parlement court-circuité par des assemblées populaires tirées au sort, le Conseil fédéral soumis à un ultimatum, les juges fédéraux auxquels une poignée de militants voulaient demander des comptes sur les marches de Mont-Repos : face à ces nouveaux purs, il faut défendre nos institutions. En utilisant les armes des populistes qu’ils dénoncent, ces groupuscules minent la démocratie, ils savent que la stratégie du chaos favorise les extrêmes. Et au final les gaspillages d’énergies !

    La meilleure arme contre le réchauffement climatique, c’est la démocratie.


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