Lors du débat de 2008 sur les importations parallèles, les Chambres fédérales ont suivi un compromis démocrate-chrétien, contre l’avis du PLR, pour instaurer une exception en faveur des médicaments brevetés. Selon les partisans de cette solution, l’industrie pharmaceutique suisse avait besoin de cette dérogation pour garantir une présence forte en Suisse dans le domaine de la recherche et le maintien de postes de travail qualifiés. Le temps a donné tort aux opposants du libre-échange.
Les médicaments en Suisse coûtent cher, trop cher. Plusieurs études montrent que les assurés paient des prix surfaits pour des produits bon marché à l’étranger, augmentant ainsi les coûts de la santé. Les importations parallèles demandées par le PLR devaient permettre une baisse des tarifs des médicaments et ainsi une diminution des primes de l’assurance obligatoire des soins.
Lors des débats sur le sujet, une fronde menée par le PDC a obtenu l’exclusion des médicaments brevetés des importations parallèles. Selon les partisans de l’exception, l’industrie pharmaceutique pouvait, grâce aux prix pratiqués en Suisse, garantir la présence de centres de recherche importants et le maintien d’emplois à haute valeur ajoutée.
Ces derniers mois, la menace de fermeture du site de Novartis à Prangins (VD) et l’annonce hier de la fin des activités de Merck Serono à Genève montrent cruellement l’ineptie des théories des adversaires du libre-échange. Non seulement les Suisses ont payé durant des années des médicaments à un prix totalement surfait, mais, de surcroît, cela n’a nullement empêché les géants de la pharmaceutique d’organiser leurs activités sans tenir compte des intérêts de la Suisse.
Fidèles aux idées libérales-radicales, les jlrs invitent les autorités fédérales à revenir sur leur décision et à abolir en urgence l’exception aux importations parallèles pour les médicaments brevetés. Cette pratique n’apporte strictement rien à l’emploi en Suisse, alors qu’elle implique des hausses continues des coûts de la santé. Le comité des jlrs est actuellement en discussion avec ses élus fédéraux pour déposer une intervention parlementaire dans ce sens lors de la session de juin 2012.
Les médicaments brevetés doivent aussi pouvoir être importés !

Commentaires
Une réponse à “Les médicaments brevetés doivent aussi pouvoir être importés !”
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Excellent article Philippe, il est important de faire sauter tous les verrous qui font de notre pays la vache à lait des grandes entreprises.
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