Monsieur l’ambassadeur,
Après vous avoir entendu et lu[1], sauf votre respect, permettez-moi de vous dire que vous vous trompez lourdement à propos de la Suisse.
Les Romands n’ont pas de problème avec la France. Votre grand pays, nous l’apprécions. Combien de mes compatriotes partent chaque année le visiter ? Nous sommes particulièrement friands de ces séjours parisiens que votre TGV nous offre. Votre culture constitue la nôtre, nous regardons vos chaînes de télévision et lisons vos journaux. D’une manière générale, les Suisses romands connaissent bien votre pays, son économie et sa vie politique. Mais, comme dans les accords internationaux qui nous lient, il n’y a pas de réciprocité.
A contrario, il est vrai que les Suisses romands connaissent un sentiment désagréable vis-à-vis de votre gouvernement[2]. Comment l’expliquer ? Vous souvenez-vous des paroles de votre ministre du « redressement productif », Arnaud Montebourg ? Vous rappelez-vous que votre ministre du développement nous a placé sur une liste noire des paradis fiscaux à la fin mai ? Que dire des propos condescendants, proférés à chaque raout de vos G8, 9, 10, nous accusant peu ou prou de puiser notre niveau de vie dans le racket des économies européennes ?
Monsieur l’ambassadeur, je n’ai pas de leçon à donner à votre pays. Je rappelle toutefois que la France n’a pas été capable d’équilibrer ses budgets depuis 1976 et que c’est à grands coups de dévaluations monétaires que vous avez définitivement ringardisé vos industries. Aujourd’hui, le premier secteur économique de France, c’est la fonction publique.
La Suisse n’est pas un coffre-fort pour les fraudeurs. La Suisse est un de vos amis qui offre quotidiennement 137’000 emplois à vos ressortissants frontaliers et qui présente une balance commerciale en votre faveur. J’aime les Français comme des cousins, pas comme des pères la morale.
Venons-en à la fameuse convention sur les successions. Vous affirmez qu’elle ne nous est pas imposée. Quelle interprétation créative de la situation. Le gouvernement que vous représentez a voulu dénoncer unilatéralement une convention en vigueur depuis 1953. On a connu mieux comme acte d’amitié internationale. La convention de remplacement « proposée » s’avère totalement déséquilibrée, ne prévoyant des avantages que pour votre gouvernement. Au lieu de la sélection d’un lieu d’imposition, l’accord introduit la notion de la « nation la plus spoliatrice », en d’autres termes, peu importe le lieu de situation des biens, du défunt ou des héritiers, c’est l’Etat qui prend le plus qui se sert, concept étatiste assez déconcertant.
Vous avez aussi utilisé la formule inexacte qui laisse penser que la convention avait pour seul but d’imposer les Français résidant en France, oubliant ouvertement que 180’000 Suisses en feraient les frais.
Personne ne conteste le droit de la France de dénoncer la convention de 1953. Nul n’est forcé de se montrer courtois dans ses relations internationales, certains de vos ministres l’ont bien compris. Toutefois, si une telle éventualité devait se produire, avec mes modestes fonctions politiques, je vous promets que je m’engagerai pour que nous mettions aussi un terme à toute entraide administrative en matière successorale. Chacun sa fiscalité, et les vaches seront bien gardées.
En vous remerciant de l’attention que vous portez à la présente, je vous prie de croire, Monsieur l’ambassadeur, à l’expression de mes salutations distinguées.
Philippe Nantermod
Lettre ouverte à M. l'ambassadeur de France en Suisse
Commentaires
16 réponses à “Lettre ouverte à M. l'ambassadeur de France en Suisse”
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Monsieur Nantermod,
Le vieux libéral Français que je suis, vous supplie de vous défendre sans relâche contre l’état Français.
Ne céder rien face aux totalitaires qui nous gouvernent.
La Suisse doit rester ce pays de liberté.
Quant aux Suisses, qui font la confusion entre l’état Français et les individus ayant la nationalité Française, qu’ils comprennent bien que beaucoup de Français n’ont aucune complaisance pour tous leurs gouvernements depuis 40 ans.
Quarante ans de de socialisme de droite et de socialisme de gauche, quarante ans de de budget déficitaire, quarante ans de dettes, quarante d’attaques sur les libertés civiles, avec pour résultat que les actifs fuient la France, les plus riches, les plus diplômés, les plus entreprenants partent pour créer de la richesse dans d’autres pays.
Ne craignez rien des Français qui désirent vivre chez vous, pour l’immense majorité d’entre eux, ils partagent vos valeurs de liberté et de responsabilité.
Amis Suisses défendez-vous âprement, le droit est de votre coté !
Soyez inflexibles car les totalitaires ne comprennent que le rapport de forces. -
Cher Monsieur,
Un grand merci pour cette lettre. Il est bien dommage que la Suisse ne fasse pas preuve de plus d’agressivité dans ses rapports actuels avec la France, mais aussi avec les autres pays qui ont pris l’habitude de lui marcher sur les pieds en se prétendant ses amis.
Etant double national, je suis peiné de voir ces deux pays que j’aime s’enfoncer dans cette guéguerre digne d’une cours de récréation. Je songe même parfois à rendre mon passeport Français tellement je suis écoeuré.
Mais que voulez-vous, la classe politique française, tous bords confondus, est bien obligée de faire diversion. Ils ont fait la guerre en Lybie, maintenant au Mali. Mais il est moins cher et plus facile de faire croire au bon peuple que ce n’est pas la mauvaise gestion et la générosité insensée des gouvernements successifs (en particulier vis-à-vis des immigrés), qui ont coulé la France, mais l’attitude indigne des perfides pays alentours.
Plutôt que de vendre massivement l’Euro, ce qui serait dangereux pour notre industrie malheureusement, je propose plus simplement que nos banques, jusqu’à présent trés occupées à « donner » leurs employés aux Américains, commencent à rendre publics les comptes de la famille Mitterand, de Monsieur Hollande, et de tous les hommes politiques français d’aujourd’hui ou d’hier, qui donnaient ou donnent des leçons à leur peuple à longueur de journée en pensant: faites ce que je dit, ne faites pas ce je fais.
Je pense que nous nous amuserions beaucoup en regardant les actualités. Et cela donnerait un peu d’air à M.Cahuzac, de ne plus être le seul arroseur arrosé. Il pourrait fonder un club!
Encore merci. Continuez à défendre la Suisse! -
C’est bien votre lettre, mais pas assez aggressif. Ca suffit d’être gentil, il ne faut pas se laisser faire. Ce serait facile de rétablir le secret bancaire: on annule du jour au lendemain les permis de tous les français travaillant en Suisse. Le débat ne durerait pas une journée !
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[…] vous avoir entendu et lu[1], sauf votre respect, permettez-moi de vous dire que vous vous trompez lourdement à propos de la […]
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Bravo Mr. Philippe Nantermod pour votre lettre courageuse et bien documentee.
Je crains que notre Madame Widmer-Schlumpf ne soit pour le moins incompetente et dans tous les cas pas a la hauteur necessaire pour combattre ses interlocuteurs.
Il ne sert a rien de dialoguer avec ces gens-la ; a la place, que la BNS se mette a vendre massivement des OAT (celles qu’ elle a achetees pour devaluer le franc suisse en 2011), a une periode bien choisie cet ete, bien volatile, et c’ est toute l’ Europe qui nous suppliera d’ arreter pour leur eviter le crash obligataire. Et la nous imposerons nos conditions.
La diplomatie suisse, il lui manque un degre de cynisme, et dans le monde de demain, ca ne pardonnera pas. Guerre monetaire, guerre de la dette, je ne sais pas si vous l’ avez remarque, mais il n’ y a plus de regles.
juillet 16, 2013 at 7:29
Encore Bravo -
Bonjour messieurs
Je suis français, étudiant en droit et je travaille très dur pour réussir brillamment mes études. Mais je vous en prie, je vous le demande ici, ne pensez pas que tous les français sont ainsi. Je suis libéral, et vous ne sauriez comprendre, à moins de vivre en France, à quel point je me sens seul ici, où le socialisme est le seul dogme, une quasi-religion.
Voyez-vous, je compte partir en Suisse à la fin de mes études, ou du moins changer de pays même si c’est le votre qui me semble le plus à même de pouvoir me développer, m’épanouir et mettre en valeur les compétences que je saurai acquérir. En conséquence, sachez que nous subissons, nous, Français, la politique inconséquente de nos gouvernants incultes dans bien des domaines, et tout le poids de leurs décisions revient toujours sur le consommateur et citoyen.
Ils veulent nous imposer une « morale laïque » dans l’éducation du secondaire, ils veulent détruire la religion chrétienne (je ne suis pas spécialement croyant, c’est uniquement pour faire le parallèle) pour y mettre à la place un lien social sponsorisé par l’Etat. Ce dernier fait preuve d’une immixtion grandissante dans nos vies chaque jour, où même une de nos ministres a déclaré sans sourciller vouloir « travailler sur les mentalités ». Je trouve qu’on fait difficilement plus totalitaire comme déclaration.
Mais synthétisons : je vous l’implore, ne faites pas l’amalgame entre les incompétents qui foncent à fond les ballons dans le mur et… Les individus.
Je vous demande de croire, messieurs, à l’expression de mes sentiments les plus distingués -
[…] — Sur le web. […]
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La dette publique de la France a augmenté de 36,5 milliards d’euros entre le 4e trimestre 2012 et le 1er trimestre 2013, s’établissant à 1.870,3 milliards fin mars, soit 91,7% du produit intérieur brut. De fait la France semble plus s’acheminer vers les 100% , plutôt qu’une réduction de la dette et aura de ce fait, le « privilège » de faire partie du groupe des « PIGS »
(Portugal – Irlande – Grèce – eSpagne) et à ce moment là ce sera Mme Merkel et l’Allemagne qui rigoleront. La Suisse elle depuis de nombreuse années n’a pas peur d’appliquer un budget de rigueur et de rembourser années après années sa dette, ce qui fait qu’elle fait encore partie des pays qui sont notés AAA par ces fameuses agences de notations américaines. De plus, pour la première fois dans son histoire, la Suisse peut se permettre d’emprunter de l’argent à taux d’intérêts négaitfs sur les marchés financiers, puisque se sont d’autres pays qui paient la Confédération Hélvètique pour le faire.
Il est plus commode pour les pays du G20 (dont la France) de s’en prendre à des pays comme la Suisse, l’Autriche, Monaco, le Luxembourg en les dénonçant comme pays à mettre sur liste noire, qu’à l’Angleterre avec ses paradis fiscaux de Jersex et Guernesey entre autre, au Etats-Unis avec leurs états comme le Maine et le Vermont, et autres pays du G20 qui se cachent bien de dire que eux aussi ont la possibilité de la faire.
Quoi qu’il en soit, La France, quel que soit le président (actuel ou futur) n’aura pas d’autre choix que de se remettre en question, car une fois les 100% d’endettement atteints, ce les marchés financiers qui dicteront les conditions et non elle. Il suffit pur s’en convaincre de regarder les bugets de le l’Etat depuis plusieurs décennies. Peut être qu’un jour quelqu’un aurau le courage de leur dire que les trentes glorieuses sont motres et enterrées depuis des lustres. Le problèe récurrent étant qu’à chaque fois qu’un gouvernement essaie de proposé des alternatives pour économiser de l’argent, c’est en principe une levée de boucliers généralisée.
Moralité, comme le dit le proverbe, mieux vaux un petit chez soi qu’un grand chez les autres… -
Félicitation, ton texte est magnifique.
Nous pourrions porter plainte contre la France pour usure ou racket (40% et plus de taux d’imposition sur le territoire Suisse.
Nous pourrions aussi porter plainte contre Ces Messieurs les ministres de la France pour ingérence dans notre pays et surtout pour diffamation et atteinte à l’honneur.
Quant à nos chambres fédérales elles devrait former une commission parlementaire pour juger Mme Widmer-Schlumpf de parjure et de trahison , parjure parce qu’elle a trahis la Constitution qui veut le bonheur des Suisses et trahison puisqu’elle accorde aux Français tout ce qu’ils veulent sans rien obtenir en faveur des Suisses . -
Bravo pour cette lettre magnifique.
La France ose nous donner des leçons mais quand on voit leur situation économique…
Encore Bravo Mr Nantermod! -
Comment la France, pays colonialiste par dessus tout, spolieur de l’Afrique, du Moyen Orient et de l’Indochine, peut-elle se permettre de nous donner des leçons de comportment et nous traiter de pays voyou…
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Mr. l’ ambassadeur .
Pas de quoi s’offusquer , » la bave du crapaud n’ atteint pas la blancheur de la colombe »
des parole d’un de ces parlementaire qui reflete la bassesse de quelques un de vos hommes politiques ‘ il fait partie d’un gouvernent dont le plus haut representant c’est fait conspue lors de la parade de la fete nationale , dont il semble avoir change l’emblème de la france , le coq par une poule , et pris l’example des Femen afin de remplacer Marianne ! Sans partler de la fermeture de son espace aerien au passage Presidentiel Bolivien !
Que pouvons nous attendre de la par de voyoux de la sorte ? -
Formé dans vos Universités suisses, je n’aurais jamais eu la patience ni la réthorique pour donner autant de mesure à votre texte.
Notre gouvernement de socialistes est vraiment épouvantable.
Merci Monsieur de ces mesures. Les suisses sont les amis des français et le resteront. J’ai personnellement de la famille et mes meilleurs amis dans les cqntons de Fribourg, Genève, Vaud, Lucerne et Zürich. A Fribourg, ke cite entre autres Martine Brunschwig Graf.
Merci de votre bonne éducation, mais, Cher Monsieur, continuez, ces fous ont besoin d’être harcelés !!
Très respectueusement !
Xavier NOËL -BOUTON -
Ce mépris, de la classe politique française vis-à-vis de la Suisse date du Président Sarkozy. Ces sentiments sont repris aujourd’hui avec les élus français qui qualifient notre pays: de pays voyou! . Leur comportement dédaigneux, leur ton guerrier ne les honorent pas pour un pays mal dirigé et endetté jusqu’au cou. Sont-ils si acculés qu’ils se jettent comme des loups enragés sur une proie aussi insignifiante à leurs yeux qu’est la Suisse?
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Tout cela, l’ ambassadeur le sait. Mais il doit agir avec toute la mauvaise foi d’ un pays qui n’ a plus aucune ressource et qui lutte pour sa survie.
Il ne sert a rien de dialoguer avec ces gens-la ; a la place, que la BNS se mette a vendre massivement des OAT (celles qu’ elle a achetees pour devaluer le franc suisse en 2011), a une periode bien choisie cet ete, bien volatile, et c’ est toute l’ Europe qui nous suppliera d’ arreter pour leur eviter le crash obligataire. Et la nous imposerons nos conditions.
La diplomatie suisse, il lui manque un degre de cynisme, et dans le monde de demain, ca ne pardonnera pas. Guerre monetaire, guerre de la dette, je ne sais pas si vous l’ avez remarque, mais il n’ y a plus de regles. -
[…] vous avoir entendu et lu[1], sauf votre respect, permettez-moi de vous dire que vous vous trompez lourdement à propos de la […]
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