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Naturalisation

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Naturalisation

Pourquoi suis-je Suisse ? Juridiquement, parce que mes parents le sont. Mais je crois que je suis Suisse avant tout parce que j’aime mon pays, que j’y vis et que j’y construis ma vie. Ma nationalité n’est pas une médaille que je porte fièrement autour du cou. Ma nationalité, c’est un rattachement à une communauté, à une nation.

On parle aujourd’hui beaucoup d’intégration des étrangers. Comment expliquer que 20% de notre population est constituée de personnes qui n’ont pas le droit de se mêler de la vie publique, qui ne peuvent participer aux débats de notre Etat ? Nos lois sont trop restrictives, car elles aboutissent à vider de sa substance le concept de nationalité. Celui qui vit en Suisse depuis des années, et qui décide d’y faire sa vie doit devenir Suisse, il n’y a pas d’alternative. Je rejette catégoriquement cette idée qu’il y a deux catégories de citoyens dans notre pays. Ceux qui ont une relation à la Suisse, par le travail, par la vie sociale ou encore par la langue, doivent pouvoir bénéficier de la nationalité helvétique. Mais ceci n’est pas seulement un droit, c’est à mes yeux aussi un devoir. On ne peut pas vivre avec un pays, être membre d’une communauté et en rester juridiquement à part.

Le peuple suisse a refusé les naturalisations facilitées. Grave erreur, on dénature aujourd’hui complètement les droits et les devoirs qui s’y rapportent. Comment parler d’expulsion du territoire des étrangers criminels quand ces étrangers ont plus d’attaches à la Suisse que vous et moi ? Comment refuser le droit de vote aux étrangers quand ces mêmes étrangers sont, dans la vie de tous les jours, l’équivalent de vrais citoyens ? Nous devons revenir sur cette idée que notre nationalité est une récompense. Elle n’est que l’expression d’un choix de vie, d’un choix de lieu de vie.

J’entends déjà les discours dégradants des extrémistes, fiers de quelque chose qu’ils ont acquis à la naissance, fiers de disposer de droits que leur voisin n’a pas.

Nous devons revoir de fond en comble notre système de naturalisation. Elle doit être pensée comme la reconnaissance de la décision d’une personne à vivre dans notre communauté, et moins comme la médaille qui récompense arbitrairement une assimilation à notre culture. Trouvez-vous normal que le réfugié qui a passé plus de temps dans notre pays ne puisse pas comptabiliser ses années de « réfugié » comme des années passées dans notre pays ? Trouvez-vous normal que de gens naissent et meurent dans notre pays restent rattaché à un pays lointain, presque inconnu ? Ceux qui le pensent, ceux qui croient à ces nationalité fictives n’ont rien compris au sens de la nationalité. La nationalité est un droit, mais elle est aussi un devoir. Nous pourrons alors parler d’intégration.

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