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Office fédéral des transports: un acharnement bureaucratique malvenu

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Office fédéral des transports: un acharnement bureaucratique malvenu

On a tous vécu la terreur de tomber sur le professeur dont la réputation nous empêchait de dormir les veilles de rentrée scolaire, friand d’examens surprises qui nous laissaient la boule au ventre. Mais même les plus sévères des instituteurs savent éviter l’échec aux élèves à la limite et se montrent arrangeants au dernier moment en corrigeant ci ou là une note trop rigide pour éviter le redoublement.
L’Office fédéral des transports joue avec les nerfs des stations de ski de la même manière, mais se montre souvent jusqu’au-boutiste. Cette année, c’est Veysonnaz qui subit le courroux des terribles décisions bernoises. Pour des motifs qui n’étaient pas requis lors de la mise en service d’une installation, celle-ci se voit contrainte de fermer à quelques semaines du début de la saison de ski.
Je ne désire pas remettre en question la validité des manies sécuritaires de l’administration fédérale. Seulement, comme le professeur face à un élève qui, pour diverses raisons, se retrouve en situation d’échec, les autorités fédérales doivent aussi soutenir nos sociétés de remontées mécaniques et leur permettre de se concentrer durant la saison sur leur corps de métier.
Il se peut bien qu’un formulaire, qu’un contrôle, qu’une directive n’ait pas été suivie à la lettre comme Agnan l’aurait si bien fait. Il n’en demeure pas moins que l’on ne peut observer qu’avec circonspection cette manie toute fédérale de chercher à flinguer un domaine skiable à quelques jours de Noël pour le plaisir de rappeler qui est le chef.
L’OFT, comme tout autre service étatique, doit accompagner nos PME pour qu’elles fonctionnent et assurent les emplois dont nous avons besoin. En période de crise économique et de franc fort, on peut même attendre un peu plus de compréhension et de soutien de la part de ceux qui vivent grâce à ceux qui créent des richesses en ce bas monde. L’acharnement bureaucratique des services fédéraux n’est pas sans conséquence: il mène au rejet de l’autorité et à la désolation économique.
Comme pour le cas de Zermatt il y a quelques mois, espérons que le Tribunal fédéral saura calmer quelques fonctionnaires fanatiques de réglementations à outrance et rappellera que l’esprit d’entreprendre mérite d’être défendu contre un zèle administratif malvenu. L’OFT, qui ne compte quasiment aucun Romand dans sa structure, ferait bien de se comporter comme le prof sévère qui sait donner le coup de pouce salvateur à la veille des grandes vacances, en Valais aussi.
Publié dans le Nouvelliste, le 25 novembre 2010

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