Les Verts se soucient plus des toilettes mixtes que du climat

Vous les avez élus pour sauver la planète, vous aurez des toilettes unisexes. Que sont devenus ces Verts qui promettaient le sursaut écologique? Deux ans après leur tsunami et leurs dix-sept sièges gagnés au National, on les entend sur tout, mais surtout sur n’importe quoi.

Supprimer les Madame et les Monsieur des formulaires de l’administration. Tout un programme. Distribuer des serviettes hygiéniques dans les écoles. Un «changement de paradigme de société». La grande réforme de la législature? Parsemer les affiches électorales de «-x-e-s» à la fin des mots. Et de la prévention à qui mieux-mieux, jusqu’à la nausée. Déboulonner des statues. Colorier les plaques des rues en mauve. Imposer le train de nuit pour les commissions parlementaires en Europe. Super.

Ce ne sont pas les Verts qui ont gagné. C’est le minuscule univers de sciences-po, la cour fumeurs du BFSH2 pour les intimes de l’Université de Lausanne.

Pour l’environnement, il faudra repasser. On leur a pourtant filé une loi CO2 prête-à-voter. Toutes options. Avec le soutien des partis bourgeois, du grand capital et du Conseil fédéral. Ils ont réussi la sortie de route improbable. En se brouillant au passage avec leurs propres grévistes du climat. Chapeau. Donnez-leur le désert, ils manqueront de sable dans six mois.

Organiser des danses de la pluie devant les tribunaux, des ZAD et des sit-in au pont Bessières, ça ne sert à rien. Ça n’impressionne pas les magnats du pétrole, ça ne fait pas baisser le mercure. La politique des symboles, c’est un peu court quand on prétend sauver le monde.

On dira ce que l’on veut. Que le PLR est préhistorique avec son débat sur nucléaire sans gaz à effet de serre. Mais pour nos pompes à chaleur et nos voitures électriques, il faudra du jus. Et pas qu’un peu. Quand on veut faciliter la construction de barrages ou d’éoliennes, les écologistes s’évaporent. Ironie du sort, les Verts jouent l’autruche, à faire semblant que les Suisses accepteront de consommer moins de courant, de vivre moins bien pour adapter leur quotidien à leurs projets.

À mi-mandat, la vague verte de 2019 n’a rien apporté pour ce pour quoi elle a été amenée. Elle turbine dans le vide, milite à tout crin mais ne propose aucune solution concrète, que des gadgets politiques. Pas sûr qu’il en restera grand-chose à recycler en 2023.