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Un NON au prix unique du livre, c’est un NON au statu quo

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Un NON au prix unique du livre, c’est un NON au statu quo


Communiqué de presse du 3 mars 2012
Le prix unique du livre vise à ancrer dans la loi la rente de situation de quelques cartels verticaux. Alors que les récents développements technologiques et les déclarations de la COMCO laissent apparaître une forme d’ouverture pour les lecteurs et les librairies indépendantes, l’acceptation du prix unique figerait durablement une situation que tout le monde critique. En réalité, adopter le prix unique reviendrait à pérenniser le statu quo.
Partisans et opposants à la LPL sont unanimes : la situation actuelle du marché du livre n’est pas tenable. Une poignée d’importateurs contrôlent actuellement la distribution d’ouvrages en Suisse romande et imposent une politique tarifaire inadmissible, tant pour le lecteur que pour le détaillant.
Depuis quelques années, une concurrence nouvelle est apparue : les achats en-ligne, notamment via Amazon. La pression exercée par ces importations directes a poussé l’année passée les diffuseurs à adapter légèrement leurs tarifs à la baisse face à la cherté du franc suisse. Parallèlement, la Commission fédérale de la concurrence (COMCO) a ouvert une enquête contre les pratiques cartellaires des distributeurs, tous en mains étrangères.
Interrogé sur la RSR le 19 février 2012, Vincent Martenet, président de la COMCO, a affirmé qu’en cas de NON, l’autorité se trouverait dans les « starting-blocks » pour agir contre les pratiques abusives des importateurs. A long terme, la pression d’Amazon et des quelques librairies qui contournent le système de cartel mis en place permettra de créer enfin une vraie concurrence dans le secteur du livre, pour le plus grand bien des libraires indépendants et des lecteurs.
Contrairement aux affirmations erronées des partisans de la LPL, la COMCO ne pourrait agir contre le cartel des importateurs en cas de oui. La Commission ne peut en effet, en application de la Loi sur les cartels, n’agir que contre les accords illicites. Accepter le prix unique revient indéniablement à légitimer les pratiques actuelles et exclure l’action de l’autorité de la concurrence. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que la quasi-totalité des importateurs s’engagent en faveur de la loi.
Dire oui à la LPL, c’est renforcer le statu quo en bétonnant un quarteron d’importateurs abuseurs. Au contraire, dire NON à la LPL, c’est rejeter une situation de monopole et inviter la COMCO à agir enfin pour un marché libre, en faveur des libraires, des lecteurs et de la culture.

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