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Vivement le 29 novembre

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Vivement le 29 novembre

La campagne contre la loi covid bat son plein. Comme jamais. Et de dérapage en dérapage, même les plus férus de débats politiques en viennent à se réjouir de passer à autre chose.

Rarement une campagne n’aura autant basculé dans le surréalisme, presque psychédélique. Avec ces gros doigts qui nous pointent et nous promettent la piqûre obligatoire, on se croirait dans le film The Wall, fondé sur le double album de Pink Floyd.

Les sondages, les taux de vaccination et le vote de juin ne laissent pourtant guère de place au doute quant au résultat à venir. Jouant leur va-tout, les opposants inventent quotidiennement de nouveaux arguments, toujours plus farfelus. Non, la Confédération n’a pas fermé de lits en soins intensifs. Elle n’a pas adopté en cachette une prochaine révision cachée de la loi covid. Vous n’allez être ni pucé, ni filtré, ni moulu, ni malaxé. Le Conseil fédéral fait ce qu’il peut, avec ce qu’il a. Plus ou moins mal, mais plutôt bien dans le fond.

Marre, marre et marre

La majorité reste silencieuse et lève les yeux face aux excès de tout poil de cette opposition tapageuse. Ces centaines de milliers de personnes qui voteront oui font le dos rond face à la stratégie de tsunami d’informations que les anti-covid veulent imposer. Une majorité qui en a marre de ces vidéos YouTube «à regarder absolument» d’un obscur scientifique néo-zélandais en délicatesse avec sa hiérarchie. Marre de se voir imposer la prose illisible de sites de réinformation vaccinale. Marre de ces mauvais enregistrements de manifestations anti-covid auxquelles on n’a jamais voulu participer. Tout le monde ne sent pas de grand frisson – autre que celui du froid – à descendre dans la rue scander des banalités.

De prétendus gros lézards

Bien sûr, les élus ramassent un peu plus. Il y a les insultes, mais aussi les nouvelles promesses d’échafaud ou d’un futur tribunal de Nuremberg 2.0. Et même des trucs complètement dingues. Des avertissements pour quiconque obéirait aveuglément à une élite mondialisée. Les reptiliens même parfois. Et je pense alors à ceux qui se retiennent justement de m’écrire, pris par le doute que je serais moi-même un de ces gros lézards.

En vingt petites années de politique, nous atteignons les limites du système. Voter deux fois en six mois sur le même objet, et c’est l’overdose. Débattre ne sert plus à rien. Ceux-là mêmes qui crient à la dictature partageaient la semaine passée une vidéo d’Alexandre Loukachenko, ce «président qui en a» et qui «sait écouter son peuple». Quand on adopte le dernier dictateur d’Europe comme modèle ou que l’on compare les non-vaccinés à Anne Frank, le débat a peut-être assez duré. Vivement le 29 novembre.

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