Changement à la tête du DETEC : les jeunes libéraux-radicaux exigent une nouvelle orientation pour la politique des médias


Communiqué de presse des jeunes libéraux-radicaux suisses
Le prochain remaniement à la tête du DETEC doit être avant tout bénéfique à la politique des médias. Les tâches de la SSR et leur nécessité doivent rapidement être vérifiés. Les jeunes libéraux-radicaux espèrent que de nouveaux accents seront mis sur la loi concernant la politique des médias et que les dernières évolutions dans ce domaine seront prises en compte.
La SSR coûte 1.2 milliards de francs par année, ce qui représente la quasi-totalité de la part du gâteau sur une redevance totale provenant des taxes estimée à 1.3 milliard de francs. En 2009, la SSR a enregistré des pertes pour 46.7 millions de francs. Depuis 2006, la somme des déficits approche les 170 millions. Ceci permet de pérenniser un service qui fournit des informations, du sport, des programmes cultures ainsi que du divertissement.
Il est essentiel que les citoyens et citoyennes puissent être informés dans toutes les langues nationales et de façon neutre et complète sur tous les sujets politiques. Le devoir de la part des responsables de l’information est de vérifier que la production soit aussi avantageuse que celle de l’offre privée. Les jeunes libéraux-radicaux sont persuadés qu’il est possible de diminuer les coûts de la  production  d’émissions tout en maintenant les mêmes offres et le même contenu. En outre, il est connu depuis longtemps que l’administration de la SSR ainsi que son mode de perception (Billag) regorgent de nombreuses possibilités d’économie.
La TSR continuera d’exiger des taxes élevées, ce qui lui permet certes que des programmes tels que Desperate Housewife ou des films récents soient diffusés sans trop d’intermèdes publicitaires. Cependant, le « luxe » de ne pas être dérangé par des spots publicitaires se paye malgré tout à l’autre bout du système. Tout cela devient cher pour les consommateurs alors qu’il est possible depuis longtemps, grâce aux nouvelles technologies, de sauter les publicités, regarder les émissions sur d’autres chaînes ou alors sur internet (et ce gratuitement). Non seulement les chaines privées sont appréciées du grand public, mais il faut se poser la question du réel devoir de l’Etat d’offrir un vaste programme de divertissements aux citoyens.
Avec le changement prochain à la tête du DETEC, les jeunes libéraux-radicaux attendent qu’une nouvelle attention soit portée sur la politique médiatique. En effet, le programme et les tâches de la SSR sont premièrement de se demander en quoi il est absolument nécessaire de bénéficier d’une télévision d’Etat et que se doit-elle d’offrir ? Si l’argent des taxes était réparti de façon plus conséquente dans le devoir d’informer la population, il est fort à parier que les taxes prélevées seraient bien plus basses. Les citoyens pourraient ainsi disposer librement de l’argent qu’ils économisent en finançant par exemple les activités de divertissements de leur choix pendant leurs temps libre.

Ne crevons pas les yeux de la justice

Lorsqu’un étranger commet un acte criminel grave, il doit quitter la Suisse. Il faut faire preuve d’une dose d’angélisme crasse pour refuser à notre pays le droit de refuser d’accueillir des voyous.
L’initiative populaire prévoit un mécanisme d’expulsion automatique lorsqu’un étranger commet un meurtre, un viol ou encore abuse des prestations sociales. Si le principe plaît, sa stricte application risque de dépasser quelque peu la volonté de ses partisans.
Les cas d’expulsions absurdes sont plus nombreux qu’on le pense. En omettant de traiter de la question de la négligence, de la gravité de la faute ou des circonstances atténuantes, l’initiative place au même rang l’assassinat et l’homicide par négligence, la légitime défense et l’agression.
N’oublions pas que l’essentiel de l’action pénale révèle des cas plus compliqués que ce que permet le format réduit des dépêches d’agence. Est-il normal qu’un chirurgien étranger, commettant une faute lors d’une opération débouchant sur la mort regrettable d’un patient, soit expulsé manu militari pour homicide par négligence ? Est-il juste que la victime d’une agression qui dépasse les limites de la légitime défense soit traitée de la même manière que le braqueur de banque ? C’est pourtant ce que prévoit le mécanisme d’expulsion automatique.
On ne saurait limiter la réflexion aux actes criminels les plus sordides. L’initiative oublie un nombre important de situations justifiant des expulsions. Quid des chauffards invétérés, des multirécidivistes de la petite délinquance, des escrocs ou des voleurs à la tire ? L’initiative n’en parle pas. Pour eux, pas d’automatisme, pas d’expulsion. Il ne leur manquerait que les félicitations du jury.
Le contre-projet reprend l’essentiel de l’initiative, mais l’étend et lui adjoint un garde-fou : la proportionnalité. Il ne s’agit pas de se montrer gentil à l’égard de criminels qui méritent le courroux de l’expulsion, mais d’ordonner le départ des pires crapules, sans pour autant pousser le système à l’absurde.
Autant il est illogique de nous débarrasser d’un bon médecin pour une faute professionnelle qu’il est stupide de laisser un permis de séjour à l’auteur de dizaines de vols, d’infractions au code de la route ou d’escroqueries. Ces exemples montrent que les solutions taillées à la hache sont mauvaises et reviennent trop souvent à crever les yeux de la justice.
Publié dans le Nouvelliste, le 27 octobre 2010