Auteur/autrice : Philippe Nantermod

  • Budget 2014 : le retour à la raison

    Budget 2014 : le retour à la raison

    Communiqué de presse du PLR VS du 2 septembre 2013.

    En présentant un projet de budget 2014 en hausse de moins de 1%, le Conseil d’Etat donne raison au PLR. Pour la première fois depuis 2006, la croissance des dépenses et des recettes de l’Etat ne dépasse pas celle de l’économie valaisanne, cela sans réduction des prestations. C’est un signal fort en période de difficultés économiques, qui montre que le frein à l’expansion de l’Etat, en plus d’être nécessaire, s’avère réaliste.
    Avec sa proposition de frein à l’expansion de l’Etat, le PLR réclame depuis plusieurs mois un retour à la raison en ce qui concerne l’augmentation des dépenses publiques. De 2003 à 2013, les recettes et les dépenses de l’Etat ont cru de plus de 40% tandis que le taux de croissance de l’économie ne dépassait pas 20%, avec pour effet une augmentation de la charge fiscale et un affaiblissement du tissu économique valaisan.
    Avec une augmentation des revenus de 0.37% et des recettes de 0.22%, la taille de l’Etat du Valais se stabilisera en 2014, cela sans réduction des prestations publiques. Pour la première fois depuis 2006, les Valaisannes et les Valaisans ne devront pas consacrer une part plus importante de leur travail à alimenter la collectivité.
    Le PLR estime que ce signal encourageant devra se poursuivre dans les prochaines années. En plus d’être nécessaire, le projet du Conseil d’Etat montre que l’initiative PLR pour un frein à l’expansion de l’Etat est réaliste et modérée. Si celle-ci avait été appliquée pour le budget 2014, la marge disponible pour les dépenses s’élèverait à 30 millions de francs de dépenses supplémentaires admissibles.
    Le groupe parlementaire PLR se penchera en détail sur le projet de budget et émettra encore des propositions concrètes pour assurer un fonctionnement efficace de l’Etat sans péjorer la force de notre tissu économique et le pouvoir d’achat des Valaisannes et des Valaisans.

  • Frein à l'expansion de l'Etat: réponse à Jean-Henri Dumont

    Frein à l'expansion de l'Etat: réponse à Jean-Henri Dumont

    Dans la « Tribune des politiques » du Nouvelliste de ce jour, le député socialiste Jean-Henri Dumont reproche au PLR de chercher à arrimer la croissance des collectivités publiques au PIB et, forcément, de vouloir démanteler l’Etat.
    Bourré d’imprécisions, le tract électoral du nouveau porte-parole du PS n’a rien à voir avec la réalité comptable que connaît notre canton depuis dix ans.
    Les éléments suivants méritent d’être relevés, concernant l’Etat du Valais.
    – En 10 ans, les dépenses publiques ont augmenté de 45% et les recettes publiques de 42%. Affirmer que l’Etat a été affamé est non seulement curieux, mais carrément mensonger.
    – Durant la même période la richesse produite par l’économie valaisanne a augmenté de moins 20%. Cela signifie que l’Etat croît deux fois plus vite que les revenus des Valaisannes et des Valaisans.
    – Le PLR n’a jamais demandé « moins d’Etat », et en tous cas pas avec la proposition de frein à l’expansion de l’Etat. Ce qui est demandé, c’est une croissance raisonnable des dépenses publiques, une croissance qui n’aille pas plus vite que ce que notre économie est capable de supporter. A titre d’exemple, si le projet était déjà en vigueur, durant les cinq dernières années, le budget de l’Etat aurait pu croître d’environ 50 millions de francs par année. On est loin du démantèlement de l’Etat fantasmé par les socialistes.
    – Le PLR souhaite que l’on n’oublie pas que chaque franc dépensé par la collectivité doit d’abord être produit par notre économie, nos PME et nos concitoyens.
    – En 1990, les Valaisannes et les Valaisans travaillaient environ une demi-journée par semaine pour financer l’Etat du Valais. En 2020, ils travailleront une journée complète pour la même chose. Le nombre de jours que comprend une semaine n’a par contre pas augmenté depuis.
    Le PLR n’attaque personne en particulier, et en tous cas pas la gauche. Les budgets évoqués ont tous été soutenus par l’ensemble de la classe politique. Il est seulement relevé que la taille de l’Etat et sa croissance doivent être maîtrisés. Il est désormais manifeste que la gauche refusera malheureusement le débat en rejetant l’opportunité de la discussion au Grand Conseil.
    A la lumière des événements en Grèce, en Espagne ou à Détroit, chacun a pu constater que toute collectivité court à la catastrophe si elle n’est pas gérée de manière prudente et équilibrée. La vieille théorie qui veut qu’un Etat ne puisse pas faire faillite est révolue. Les grands projets de relance économique par les dépenses ont tous échoué depuis le début de la crise. Il est temps pour le PS d’enlever ses ornières et d’étudier avec un minimum de sérieux les propositions modérées du PLR qui n’a jamais réclamé autre chose qu’une politique financière raisonnable et durable.

  • L'initiative de la jalousie

    L'initiative de la jalousie

    Article publié le 21 août 2013 dans l’Agefi.

    « Les hommes n’étant pas dotés des mêmes capacités, s’ils sont libres, ils ne seront pas égaux, et s’ils sont égaux, c’est qu’ils ne sont pas libres »

    Alexandre Soljenitsyne

    Si le revenu de Brady Dougan ou de Daniel Vasella était divisé par dix, me porterais-je mieux ? La question n’est pas anodine. Elle nous sera posée le 24 novembre par l’initiative « 1:12 » qui veut limiter les salaires les plus élevés à douze fois les plus faibles au sein d’une même entreprise.
    Disons-le d’emblée : d’un point de vue social, éradiquer les tranches de revenu les plus élevées n’a aucun sens. A supposer par impossible que son salaire soit réparti entre tous les employés du groupe, ne plus rémunérer Peter Brabeck aurait permis une augmentation annuelle du revenu des salariés de Nestlé d’une cinquantaine de francs. Des peanuts. A contrario, vu la progressivité de l’impôt, une telle redistribution impliquerait nécessairement des baisses de rentrées fiscales importantes, et donc de prestations publiques pour les plus faibles.
    Ainsi, 1:12 ne permet pas de progrès social. Ce n’est pas une amélioration concrète du niveau de vie des plus faibles qui pousse les initiants, mais la volonté de tendre à une société égalitariste, où les différences entre les individus son aplanies à force de mesures étatiques.
    Le 24 novembre 2013, nous devrons choisir entre une société où les citoyens sont égaux en droits et libres dans leurs actions, et une société où l’Etat impose une égalité de fait, au mépris des libertés de tout un chacun. A priori plaisant aux oreilles, le grand projet de redistribution des richesses creuse la tombe des libertés individuelles au profit du discours démagogique de quelques socialistes totalitaires.
    L’article dix-sept de la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU de 1948 dispose que toute personne a droit à la propriété et que nul ne peut en être arbitrairement privé. A l’instar de la liberté d’expression ou de la liberté d’association, cette garantie constitue une des facettes qui protègent l’individu contre les dérives potentiellement tyranniques des Etats. Il est parfaitement incohérent de s’émouvoir des atteintes à la liberté religieuse quand il s’agit de minarets pour mieux écorcher la garantie de la propriété par la suite.
    Avec 1:12, l’Etat sera légitimé à s’immiscer dans la politique salariale des entreprises, sans visée objective de protection sociale. Non seulement la collectivité ponctionne par l’impôt une partie des richesses produites, mais elle interviendra désormais dans la gestion courante des sociétés. Et pourquoi dans celle des ménages ? Derrière les belles intentions d’égalité, l’initiative prépare le terrain pour une société dans laquelle la collectivité fixe les critères moraux d’utilisation du patrimoine privé et dicte à tout un chacun sa conduite bien au-delà des règles essentiels du vivre en commun.
    Lorsque Jean-Claude Biver affirme que 1:12, c’est l’Union soviétique, il n’exagère pas. A moins d’être son employeur, le salaire de votre voisin ne vous regarde pas. Ce ne sont pas vos oignons, que vous soyez socialiste ou non. L’initiative Minder a introduit la possibilité pour les actionnaires de se prononcer sur le revenu des tops managers, une intervention de l’Etat contredirait les principes fondamentaux qui ont fait notre prospérité et le respect des individus. Chacun est libre d’user de son patrimoine comme il le souhaite et il n’est pas plus abusif pour une entreprise de consacrer son bénéfice au salaire de son patron que pour un individu de dépenser la moitié de son revenu pour ses vacances.
    Les propos d’Alexandre Soljenitsyne nous rappellent ce choix de société central. La Suisse doit choisir entre les lendemains qui chantent du collectivisme et de l’Etat touche à tout, et la voie plus prosaïque et moins révolutionnaire de la protection des individus.
    Le risque d’un succès de 1:12 ne doit pas être négligé. Pour arriver à leurs fins, les initiants s’appuient sur nos sentiments les plus bas, à commencer par l’envie, pêché capital s’il en est. En plus d’être le projet de l’égalitarisme contre la liberté, 1:12 est par excellence l’initiative de la jalousie.

  • Le SFI sombre dans le dogmatisme juridique

    Le SFI sombre dans le dogmatisme juridique

    Communiqué de presse des jlrs du 18 août 2013

     Les jeunes libéraux-radicaux suisses contestent point par point les prétendues erreurs mises en évidence par le SFI au sujet de la convention de double imposition sur les successions franco-suisse. Le Secrétariat d’Etat se borne à apprécier les événements avec un dogmatisme juridique qui n’a rien à voir avec les visées politiques réelles de notre voisin. Le document fourni aux médias révèle que le Département fédéral des finances mélange dans les négociations les intérêts français et les intérêts suisses.

    Le 19 août 2013, le Secrétariat d’Etat aux questions financières internationales (SFI) a présenté ses arguments en faveur de la convention de double imposition sur les successions franco-suisse. Truffé d’erreurs et d’approximations, ce document constitue un pur produit de dogmatisme juridique sans aucune considération de politique fiscale.
    A titre préliminaire, le SFI omet de rappeler que les cantons romands se sont unanimement opposés à la Convention. Le SFI parle de l’entame d’un dialogue sur les questions bilatérales encore en suspens. Or, il s’avère que, pour tous ces dossiers à l’exception d’un seul, c’est la France qui est demanderesse. Les discussions sur l’assistance administrative, la régularisation du passé et les forfaits fiscaux ont pour objectif de remplir un peu plus les caisses du gouvernement français. La Suisse ne tire aucun avantage concret de ces négociations. Seule la discussion à propos de l’aéroport de Bâle-Mulhouse comporte des intérêts pour la Suisse.
    A la lecture du rapport, il s’avère que le SFI et le DFF sont malheureusement incapables de représenter les intérêts de la Suisse. Les jeunes libéraux-radicaux suisses attendent de la part de la Confédération qu’elle défende les intérêts de notre pays, pas la création d’un espace fiscal unifié en Europe. La quasi-totalité des demandes françaises sont présentées comme des désidératas de la Confédération, preuve s’il en faut que le DFF est incompétent pour mener des négociations dignes de ce nom.
    Les jeunes libéraux-radicaux suisses exposent ci-après, point par point, les motifs qui les poussent à rejeter les explications du SFI qui a organisé une séance d’information partiale qui ressemble plus à la propagande nord-coréenne qu’à la communication d’une autorité démocratique. Il est aujourd’hui nécessaire de confier les négociations fiscales au Département fédéral des affaires étrangères, en espérant que ses services ne mélangent pas les intérêts de la Suisse avec ceux de l’esthétique du droit.
     

    Les approximations et erreurs du SFI

    1. La convention viole la souveraineté fiscale de la Suisse / des cantons

    A plusieurs reprises, la France a motivé sa volonté de dénoncer la convention de 1953 par l’objectif de sanctionner la Suisse pour avoir généralement renoncé à l’impôt sur les successions en ligne directe. De même, les cantons – compétents en matière d’impôt successoral – avaient annoncé préférer l’absence de convention que ce mauvais texte.
    Politiquement, la nouvelle convention constitue une violation manifeste de la souveraineté de la Confédération qui est pourtant pleinement légitimée à renoncer à un impôt sur la mort immoral. De même, en étant considéré comme le junior partner des dialogues fiscaux les concernant, les cantons ont de bonnes raison de s’estimer lésés.

    2. La convention viole les principes de l’OCDE

    Pour soutenir la vision française, la Confédération s’appuie sur les interprétations des modèles de l’OCDE les plus défavorables à la Suisse, incompatibles avec l’état d’esprit de ces dispositions. De nombreux fiscalistes de renom ont relevé que ces interprétations étaient pour le moins contestables. Il est invraisemblable que la Confédération joue les avocats de nos partenaires plutôt que de soutenir les intérêts de la Suisse dans les négociations internationales.

    3. La convention va créer un précédent

    La méthode française consiste à imposer un accord à sens unique sous la menace de dénoncer un texte en vigueur qui a fait ses preuves. En pliant, la Suisse crée un précédent gravissime, les sénateurs français avaient même reconnu la faiblesse de notre pays dans les négociations internationales. Cette capitulation supplémentaire ne fait qu’affaiblir encore un peu la position de notre pays.
    Pour le surplus, la comparaison avec l’Allemagne n’est pas pertinente dans la mesure où la convention germano-suisse exclut nos ressortissants.

    4. La convention crée une grave insécurité juridique et une absence de convention est préférable.

    La Suisse n’a conclu qu’une dizaine d’accords de double imposition sur les successions. Certains pays dont de nombreux ressortissants vivent en Suisse, comme l’Espagne, n’ont pas conclu de convention avec nous, sans que le vide juridique créé ne pose de problème insurmontable. Les avantages concédés dans la convention sont si faibles qu’il s’avère préférable de renoncer à tout accord, de l’avis unanime des cantons romands.
    A suivre le discours du SFI, il serait préférable de signer n’importe quel accord totalement défavorable à la Suisse plutôt que de renoncer à établir des règles de droit bilatérales. Il est certain que la Suisse aura de grandes peines à faire valoir ses intérêts en adoptant un tel état d’esprit.

    5. La nouvelle convention est inique

    Le SFI affirme que la convention de double imposition avec la France n’est pas inique, car elle « corrige de inégalités », la « convention de 1953 aboutissant à des situations de double exonération qui ne sont plus acceptées aujourd’hui en droit fiscal international ».
    Cette phrase est absolument choquante. Le SFI reprend à son compte le discours du gouvernement français qui estime que la Suisse « triche » en renonçant à l’impôt sur les successions. La Suisse est libre de renoncer à imposer les successions, il ne s’agit en rien d’une exonération.
    Selon le Petit Robert, exonérer signifie décharger un contribuable de l’impôt en totalité ou en partie. Or, en l’espèce, l’impôt sur les successions n’existe tout simplement pas. Il n’est dès lors pas question d’exonération, mais de souveraineté fiscale.
    A lire le document, on ne peut que constater que le DFF ne défend plus les intérêts de notre pays mais celui d’un idéal internationaliste pro-fiscalité qui conduit l’Europe à sa perte.

    6. Les héritiers de nationalité suisse sont pénalisés en France

    Le SFI omet de rappeler que la convention avec l’Allemagne prévoit cette exception en faveur de la Suisse, fondée sur la nationalité. Une fois de plus, le SFI prône une « modernisation du droit » aux dépens des intérêts suisses. Il importe peu que la nouvelle convention soit davantage conforme à la nouvelle beauté de l’ordre juridique, seuls les intérêts concrets des ressortissants suisses doivent être pris en compte.

    Conclusion

    L’objectif premier du SFI et du DFF est manifestement de modifier le droit fédéral pour qu’il corresponde davantage aux nouveaux canons fiscaux des Etats européens surendettés. La Suisse n’est pas membre de l’Union européenne et il est invraisemblable de prendre pour étalon des pays qui appliquent une fiscalité parfois spoliatrice et généralement anti-libérale, cela pour le seul plaisir de disposer d’un droit esthétiquement plus conforme aux dernières modes étrangères.

  • Diminution du PIB : le PLR tire à nouveau la sonnette d’alarme

    Diminution du PIB : le PLR tire à nouveau la sonnette d’alarme

    Communiqué de presse du PLR VS du 7 août 2013

    Tandis que la Suisse voyait sa production augmenter, le PIB valaisan diminue de 0.7% en 2011, avec à la clef un appauvrissement des Valaisannes et des Valaisans. Depuis plusieurs années, le PLR réclame des mesures pour rendre le canton plus attractif afin de soutenir les entreprises existantes et en attirer de nouvelles. Le temps donne malheureusement raison au PLR ; il serait dommageable de ne pas prêter attention à ces signes inquiétants.

    Depuis plusieurs années, le PLR s’inquiète de constater que le Valais reste la lanterne rouge en matière d’attractivité économique. Le canton qui réalise le meilleur résultat, Neuchâtel, avec une hausse de la croissance du PIB quasiment chinoise de 8.2%, a consenti aux diminutions les plus drastiques de l’imposition des personnes morales. A contrario, le Valais reste aujourd’hui l’un des cantons les plus chers en matière d’impôt sur le bénéfice et détient même le bonnet d’âne de l’imposition du capital. Avec pour résultat des salaires qui stagnent et des cerveaux qui s’enfuient.
    La politique économique du canton doit désormais prendre en compte la nécessaire diminution de l’imposition des entreprises. Jusqu’ici, la volonté de maintenir une imposition élevée s’expliquait par le souci de taxer au maximum les sociétés hydroélectriques. Cette approche est manifestement trop réductrice pour mener une politique économique innovante et durable.
    Pour que ses citoyens aient plus d’emplois mieux payés, le Valais doit offrir des conditions-cadre de qualité. Les infrastructures de transport nécessitent des investissements qui sont en cours. La formation constitue l’un des piliers de l’attractivité du canton et le travail connu et reconnu des Conseillers d’Etat libéraux-radicaux doit être préservé pour que l’école valaisanne reste de qualité. Les enjeux dépassent allègrement les polémiques stériles de ces dernières semaines. Il est temps pour le gouvernement de fixer des priorités claires et ambitieuses en matière de formation.
    Enfin, il est une fois de plus effrayant de constater l’absence de corrélation entre les richesses produites par l’économie et les richesses dépensées par l’Etat. En 2011, tandis que l’économie se contractait de 0.7%, les dépenses publiques cantonales augmentaient de plus de 5%. Un frein à l’expansion de l’Etat est plus nécessaire que jamais.
    L’heure n’est plus aux atermoiements. Le compte 2012 de l’Etat du Valais affiche des recettes fiscales des entreprises en baisse de 12 millions par rapport à celui de 2011, augurant un avenir sombre. Sans prise de conscience urgente, ce sont les Valaisannes et les Valaisans qui seront toujours plus pauvres.

  • Le véritable enjeu fiscal ?

    Le véritable enjeu fiscal ?

    Annonçant « le véritable enjeu fiscal », Yves Petignat tente d’exposer les intérêts réels que poursuivrait le Conseil fédéral avec la convention de double imposition sur les successions. Les députés qui ne verraient pas plus loin que leur clocher ne comprendraient pas que la Suisse a besoin de composer avec la France pour entamer un dialogue sur les questions financières. Selon le journaliste du Temps, la Suisse serait demanderesse sur la plupart des dossiers, à savoir l’adoption de définitions communes sur l’assistance administrative en matière fiscale, l’imposition forfaitaire des résidents en Suisse, l’aéroport de Bâle-Mulhouse et même l’échange automatique d’informations. En résumé, Yves Petignat serait capable – et il est bien le seul à ce jour – de déceler les réelles intentions du gouvernement dont l’agenda stratosphérique nous échapperait, élus locaux sans vision d’ensemble.
    Seulement voilà : les prétendues attentes suisses sont en réalités les demandes de nos partenaires. Certes, le Conseil fédéral a la fâcheuse habitude de faire siennes les réclamations étrangères, ce n’est pas la Suisse qui réclame davantage d’assistance administrative, un échange automatique d’informations ou la réduction de la concurrence fiscale. Ce n’est pas parce que notre gouvernement accepte d’entrer en discussion qu’il faut inverser les rôles de chacun.
    Le cas de l’aéroport de Bâle est le seul dossier à peu près réglé. Une fois n’est pas coutume, c’est en montrant les muscles que la Suisse a pu correctement défendre ses intérêts. La simple menace de ne plus financer le développement de l’aéroport a suffi pour faire reculer la France. C’est peut-être le signe que la situation économique et financière de nos partenaires leur permet certes de fanfaronner, mais leur interdit toute action précipitée dont les effets collatéraux s’avéreraient dévastateurs à l’heure où plane le spectre des faillites publiques.
    Ne nous mentons pas. De dialogue sur les questions financières, il n’y en a pas. Tout au plus un monologue que tiennent nos partenaires et qui, de menaces de liste noire en propos grandiloquents sur les paradis fiscaux, cherchent à imposer aux petits Etats bien gérés les politiques dramatiques qui ont échoué ailleurs.
    Contrairement à ce qu’affirme Yves Petignat, il n’est pas question de nous exciter dans la chaleur estivale des cantines, mais de regarder les choses en face, même si elles sont peu à l’avantage des rêves internationalistes de certains diplomates. La convention successorale ne sert quasiment à rien. Jusqu’à preuve du contraire, le texte de 1953 est en vigueur. La France pourra le dénoncer, action parfaitement légale mais peu amicale, qui serait le seul fait de notre voisin. Le « vide conventionnel » qui fait tant peur aux amoureux du droit, reste la norme pour l’immense majorité de nos relations successorales. Ne nous en inquiétons pas outre mesure.
    Quant à savoir si un dialogue fiscal est nécessaire, c’est à nos partenaires demandeurs de le dire et de montrer des gages de bonne volonté. Une discussion saine ne saurait en tous cas commencer par la capitulation de l’une des parties et les échanges internationaux ne peuvent se produire sainement que d’égal à égal.
    Les députés, forcément provinciaux, avons certainement trop le « nez dans le guidon » pour comprendre les enjeux qui nous dépassent. A contrario, nous avons peut-être les pieds bien sur terre et saisissons mieux les conséquences concrètes des multiples accords à sens unique. Avant tout, nous sommes élus pour défendre notre pays, pas pour le brader au nom de la nouvelle bienséance internationaliste.

  • Discours de fête nationale 2013

    Discours de fête nationale 2013

    Condensé des discours prononcés le 31 juillet 2013 à Grimentz et le 1er août 2013 à Vouvry.
    Chers amis du Valais, de Suisse et d’ailleurs, Chers Confédérés.
    Ce jour de fête nationale, ce 1er août, c’est comme Valaisan, malgré les violents orages que nous traversons, malgré les questionnements identitaires qui se posent à nous, malgré Weber, malgré la LAT, c’est comme Valaisan dis-je, que je veux rappeler mon attachement profond à mon pays, à notre pays, la Suisse, à ses 26 cantons qui ont su durant des décennies et des siècles faire face à l’adversité. Adversité face à nos propres conflits, et adversité face aux ambitions étrangères parfois peu amicales.
    Cette année, événement a priori peu folichon, nous fêtons les dix ans du frein aux dépenses et à l’endettement. Qui l’aurait cru, en 2003, que nous célébrerions cet outil qui nous a évité les affres que connaissent beaucoup de nos partenaires économiques ?
    Cela n’a pas été sans peine. Chers Confédérés, nous avons consenti à bon nombre de sacrifices pour redresser la barre des finances publiques. Nous avons renoncé à des dépenses qui auraient sans doute été fort agréables. C’est au rythme de coupes drastiques dans les prestations que nous avons équilibrés les comptes des œuvres sociales. Nous avons refusé six semaines de vacances, une diminution de l’âge de la retraite et accepté de cotiser davantage pour toucher moins.
    Les raisons d’aimer la Suisse sont nombreuses. Et en ces périodes de crises économique et morale, les raisons qui nous poussent à l’aimer se multiplient.
    Je suis fier. Je suis fier de la Suisse qui a su garder son bon sens. De la Suisse qui travaille. De la Suisse qui innove. De la Suisse qui crée des emplois. Fier de la Suisse qui ne s’est jamais laissée porter par la paresse des politiques publiques dispendieuses. De la Suisse qui se tient debout dans la tempête.
    Seulement voilà : si la Suisse a joué la fourmi pendant des années, il n’en va pas de même de tous nos voisins. A force d’affirmer que les Etats ne pouvaient pas faire faillite, la plupart des gouvernements du continent – et même d’ailleurs, pensons à Détroit – ont géré leurs finances à la mode cigale.
    Prenez un voisin très proche. Chaque problème individuel y trouve une solution dans une nouvelle dépense publique. Pour chaque initiative privée, on y invente une interdiction et un impôt. Et aujourd’hui, le pays est réellement au bord de la banqueroute. Sans interruption depuis 1976, l’Etat perd de l’argent. Plutôt que de soutenir le travail, on l’interdit, on le taxe, on le méprise, on le limite. Ceux qui créent, travaillent, innovent et épargnent apparaissent comme les suspects d’une société qui ne sait plus concevoir la réussite sans la triche.
    Quand vos créanciers frappent à la porte, quand on s’aperçoit qu’il ne suffit pas de conspuer les banques et les riches pour remplir les caisses, il se trouve toujours quelqu’un pour proposer de vider celles du voisin.
    Pétries de propos moralisateurs indécents, les cigales débarquent et, retournement de la fable, proclament sans vergogne à la fourmi : « vous travailliez ? j’en suis fort aise. Eh bien ! Payez maintenant ».
    Depuis un peu plus d’une année, de nombreux citoyens dont je fais partie, partageons le sentiment que la vague du défaitisme a contaminé nos autorités fédérales. Il ne se passe pas une semaine sans que les médias rapportent une capitulation supplémentaire face aux exigences insensées de nos partenaires.
    Cet été, le sommet fut atteint par la signature d’une convention de double imposition sur les successions qui nous est entièrement défavorable. Jusqu’ici, dans un esprit de respect mutuel, la France et la Suisse étaient liées par un accord équitable, prévoyant des droits et des devoirs réciproques.
    Cette nouvelle convention, aucun des cantons concernés n’en veut. Tous les Conseillers d’Etat aux finances de Suisse romande l’ont rejetée. Par des formules alambiquées, la Confédération a rappelé aux cantons qu’ils devaient se soumettre.
    A défaut de nous avoir entendus, le Conseil fédéral a fait semblant de nous écouter tout en prenant comme siennes les revendications étrangères.
    La Suisse doit tenir. La Suisse n’a pas à rougir. Il n’y a pas de fatalité.
    Nous ne devons pas craindre de revendiquer une vraie souveraineté. Contrairement à ce qu’affirment certains esprits chagrins, ce concept de souveraineté n’est ni rétrograde, ni désuet.
    La souveraineté est à la nation ce que la liberté est à l’individu. Ce sont les empires qui la combattent. Ce n’est qu’en restant maîtres de notre destin que nous restons libres.
    N’y voyez aucun message de défiance. J’aime la France. Ce pays magnifique nous a apporté, et nous apporte encore, notre socle culturel, des personnalités sans pareils et des collaborations souvent fructueuses. La France est notre amie et nous aimons la France précisément comme une amie, pas comme notre mère la morale. Avec des collègues députés de tous les partis, de tous les cantons romands, nous nous engageons pour résister à cette convention. Jusqu’au référendum s’il le faut, nous ne plierons pas, vous pouvez compter sur nous.
    Ce soir, je tiens à remercier particulièrement toutes celles et ceux qui ont organisé cette belle fête et de l’attention que vous m’avez accordée.
    Souvenons-nous qu’il n’y a pas de dignité dans la soumission, pas de succès dans la capitulation et que ce n’est qu’en étant fiers de notre pays que nous pourrons prendre les chemins qui feront que la Suisse sera meilleure demain qu’elle ne l’est aujourd’hui.
    Ensemble, Chers Confédérés, fêtons ce soir notre pays comme il se doit, vive le Valais, et vive la Suisse !

  • Du Palais Bourbon au caniveau, en passant par la case prison

    Du Palais Bourbon au caniveau, en passant par la case prison

    Opinion publiée dans l’AGEFI, le 19 juillet 2013.

    Décidément, il est difficile de se faire une opinion favorable des politiciens français qui, après le concept d’Etat-nation, ne comprennent plus celui de séparation des pouvoirs. Le député Yann Galut se dit surpris de l’interpellation de Pierre Condamin-Gerbier, voyant là un « message menaçant envoyé par la Suisse à l’intention des lanceurs d’alertes ».
    Lanceurs d’alertes, terme idiot qui évite de parler de « balance » ou d’espion. M. Condamin-Gerbier n’a lancé aucune alerte. M. Condamin-Gerbier a trahi son employeur, ses clients et son pays. La justice dira s’il s’est rendu coupable de diverses infractions pénales et, vu les risques de fuite importants, sa place est certainement en prison. Il en va de même pour M. Falciani qui préfère évidemment jouer les stars à Paris.
    Il est tout bonnement incroyable de constater à quel point la suffisance des parlementaires français les pousse à oublier que leur pays, bien que grand, connaît des frontières au-delà desquelles leur législation hypertrophiée ne s’applique pas. Le fantasme social-démagogique du citoyen transparent n’a heureusement pour l’heure pas trouvé grâce aux yeux de notre parlement. Espionner, trahir son employeur, violer son secret de fonction constituent des actes pénaux en Suisse, nous n’avons pas encore cédé aux nouveaux canons de la mode législative parisienne.
    Les députés français sont inquiétants. Pour un motif à priori louable – la lutte contre la fraude fiscale – ils en viennent à proposer que les employés de banque jouent les justiciers masqués. Pourquoi s’arrêter à ces bassesses fiscales ? Nous pourrions tout aussi bien armer quelques retraités pour dégommer les dealers ou fournir des radars aux riverains des autoroutes.
    Si nous devions un jour remettre en question sérieusement le secret bancaire, il serait souhaitable que la responsabilité de transmettre des informations ne soit pas confiée à des bricoleurs du dimanche qui nous offrent des remakes kitchs des films d’espionnage, mais à des autorités dont le travail est étroitement surveillé.
    Falciani et Condamin-Gerbier sont des délinquants que la justice doit poursuivre et punir. Pour quelques billets ou pour s’offrir un instant de gloire, leur immoralité crasse les a poussé à trahir leur employeur, leur client et le pays qui leur a offert un travail.
    Les propos tenus par les élus français font froid dans le dos. Comment peut-on être président d’une commission parlementaire et estimer que l’application du droit pénal par les autorités pénales est « indigne de la démocratie » ? Comment peut-on traiter un Etat de voyou parce qu’il ne fait pas une application de ses règles au gré des modes portées par des politiques en mal de reconnaissance ?
    Reste un dernier dégât collatéral que les élites françaises sous-estiment. La place financière réfléchira à deux fois avant de confier de nouvelles responsabilités à des ressortissants d’un pays qui glorifie les traîtres, les délinquants et les espions.

  • Successions, des députés romands défient l'Hexagone

    Successions, des députés romands défient l'Hexagone

    Emission Forum sur la RTS La Première, le 17 juillet 2013

    Une large coalition composée de députés romands de droite a annoncé ce mercredi qu’elle s’opposait radicalement à la convention sur les successions avec la France. Ils sont presque prêts à lancer un referendum des cantons. Ce cas de figure interviendrait si le parlement adoptait en décembre prochain l’accord avec Paris. Sept cantons ont déjà adhéré à la position et il n’en manque plus qu’un.
    Débat entre Philippe Nantermod, député PLR valaisan, et Géraldine Savary, conseillère aux Etats socialiste vaudoise, avec l’analyse de Vincent Bourquin.
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  • Une large coalition de députés contre la convention successorale franco-suisse

    Une large coalition de députés contre la convention successorale franco-suisse

    Communiqué de presse

    Lausanne, le 17 juillet 2013 – Une coalition réunissant des députés de tous les cantons romands et de Berne, issus des PLR, PDC, UDC, Vert’libéraux, MCG et soutenue par le PBD Vaud, demande aux Chambres fédérales de renoncer à ratifier la convention de double imposition sur les successions signée entre la Suisse et la France et, à défaut, lui opposera le référendum cantonal.

    En signant la convention décriée sur les successions, le Conseil fédéral n’a pas entendu les appels pourtant limpides des cantons romands qui préfèrent se passer d’accord plutôt que d’admettre un texte à sens unique, en totale défaveur des intérêts helvétiques et qui permet l’imposition – souvent massive – des successions de défunts suisses. Le respect du fédéralisme imposerait pourtant que les besoins des Confédérés priment ceux des pays étrangers.
    L’adoption d’une telle convention enverrait un signal mauvais à l’égard de nos partenaires européens qui pourraient s’en inspirer pour obtenir de nouvelles concessions de la Suisse. La convention de 1953 qui se verrait remplacer respecte, contrairement au modèle proposé par Berne, les règles qui prévalent en matière de successions internationales. Dans le cadre d’une situation internationale difficile, le respect de l’Etat de droit, des conventions en vigueur et des règles établies par les organisations internationales est une condition sine qua none de la préservation des intérêts de la Suisse dont les autorités n’ont pas intérêt à devenir une succursale du fisc français.
    Des coalitions de députés du centre-droit se réunissent dans les cantons de Genève, Vaud, Valais, Neuchâtel, Fribourg, Jura et Berne pour demander aux Chambres fédérales de renoncer à ratifier ce texte mauvais. Après l’adoption de la motion Germanier par le Conseil national, la Chambre basse doit rester ferme sur sa position en refusant le projet. A défaut, le référendum des cantons sera saisi. C’est au nom de la solidarité confédérale que l’ensemble des Grands Conseils sont invités à se joindre à la démarche.
    Les députés signataires estiment que les législatifs cantonaux doivent se saisir du dossier et faire valoir avec vigueur leurs intérêts. La Confédération n’impose pas les successions ; la répartition des compétences entre autorités se trouve dès lors atteinte par les agissements du Conseil fédéral.
    Le référendum cantonal nécessite la participation de huit cantons. Outre les coalitions organisées dans sept cantons, des discussions avancées sont en cours du côté des deux Bâle.
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    Contacts
    Jean-Luc Addor, député UDC VS, addor@addor-avocat.ch, 078 824 36 64
    Bertrand Buchs, député PDC GE, bertrand.buchs@gc.ge.ch, 079 823 13 92
    Michäel Buffat, député UDC VD, michael.buffat@gc.vd.ch
    Hugues Chantraine, député UDC NE, hughes.chantraine@ne.ch
    Eric Colomb, député PDC FR, eric.collomb@pdcbroye.ch
    Raphaël Grandjean, député Vert’libéraux NE, raphael.grandjean@ne.ch
    Pierre-Yves Grivel, député PLR BE, pygrivel@bluewin.ch
    Caroline Gueissaz, députée-suppléante PLR NE, caroline.gueissaz@bluewin.ch, 079 773 42
    73
    Jacques-André Haury, député Vert’libéraux VD, ja@haury.ch
    André Henzelin, député PLR JU, andre.henzelin.plt@jura.ch
    Catherine Labouchère, députée PLR VD, labou@bluewin.ch, 079 626 10 62
    Christina Meissner, députée UDC GE, christina.meissner@gc.ge.ch, 078 821 16 69
    François M. Monney, secrétaire général du PBD Vaud, francois.monney@me.com, 079 416 37 34
    Michele Mossi, député PDC VD, info@michele-mossi.ch
    Philippe Nantermod, député PLR VS, coordinateur, philippe@blorange.com, 076 584 34 22
    Mauro Poggia, député MCG GE, mauro.poggia@gmail.com
    Charles Selleger, député PLR GE, charles.selleger@bluewin.ch, 079 212 19 25
    David Théoduloz, député PDC VS, david.theoduloz@admin.vs.ch, 079 414 83 07
    Emanuel Waeber, député UDC FR, emanuel.waeber@gmail.com
    Antoinette de Weck, députée PLR FR, antoinette.deweck@ville-fr.ch, 079 448 92 15