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Discours de fête nationale 2013

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Discours de fête nationale 2013

Condensé des discours prononcés le 31 juillet 2013 à Grimentz et le 1er août 2013 à Vouvry.
Chers amis du Valais, de Suisse et d’ailleurs, Chers Confédérés.
Ce jour de fête nationale, ce 1er août, c’est comme Valaisan, malgré les violents orages que nous traversons, malgré les questionnements identitaires qui se posent à nous, malgré Weber, malgré la LAT, c’est comme Valaisan dis-je, que je veux rappeler mon attachement profond à mon pays, à notre pays, la Suisse, à ses 26 cantons qui ont su durant des décennies et des siècles faire face à l’adversité. Adversité face à nos propres conflits, et adversité face aux ambitions étrangères parfois peu amicales.
Cette année, événement a priori peu folichon, nous fêtons les dix ans du frein aux dépenses et à l’endettement. Qui l’aurait cru, en 2003, que nous célébrerions cet outil qui nous a évité les affres que connaissent beaucoup de nos partenaires économiques ?
Cela n’a pas été sans peine. Chers Confédérés, nous avons consenti à bon nombre de sacrifices pour redresser la barre des finances publiques. Nous avons renoncé à des dépenses qui auraient sans doute été fort agréables. C’est au rythme de coupes drastiques dans les prestations que nous avons équilibrés les comptes des œuvres sociales. Nous avons refusé six semaines de vacances, une diminution de l’âge de la retraite et accepté de cotiser davantage pour toucher moins.
Les raisons d’aimer la Suisse sont nombreuses. Et en ces périodes de crises économique et morale, les raisons qui nous poussent à l’aimer se multiplient.
Je suis fier. Je suis fier de la Suisse qui a su garder son bon sens. De la Suisse qui travaille. De la Suisse qui innove. De la Suisse qui crée des emplois. Fier de la Suisse qui ne s’est jamais laissée porter par la paresse des politiques publiques dispendieuses. De la Suisse qui se tient debout dans la tempête.
Seulement voilà : si la Suisse a joué la fourmi pendant des années, il n’en va pas de même de tous nos voisins. A force d’affirmer que les Etats ne pouvaient pas faire faillite, la plupart des gouvernements du continent – et même d’ailleurs, pensons à Détroit – ont géré leurs finances à la mode cigale.
Prenez un voisin très proche. Chaque problème individuel y trouve une solution dans une nouvelle dépense publique. Pour chaque initiative privée, on y invente une interdiction et un impôt. Et aujourd’hui, le pays est réellement au bord de la banqueroute. Sans interruption depuis 1976, l’Etat perd de l’argent. Plutôt que de soutenir le travail, on l’interdit, on le taxe, on le méprise, on le limite. Ceux qui créent, travaillent, innovent et épargnent apparaissent comme les suspects d’une société qui ne sait plus concevoir la réussite sans la triche.
Quand vos créanciers frappent à la porte, quand on s’aperçoit qu’il ne suffit pas de conspuer les banques et les riches pour remplir les caisses, il se trouve toujours quelqu’un pour proposer de vider celles du voisin.
Pétries de propos moralisateurs indécents, les cigales débarquent et, retournement de la fable, proclament sans vergogne à la fourmi : « vous travailliez ? j’en suis fort aise. Eh bien ! Payez maintenant ».
Depuis un peu plus d’une année, de nombreux citoyens dont je fais partie, partageons le sentiment que la vague du défaitisme a contaminé nos autorités fédérales. Il ne se passe pas une semaine sans que les médias rapportent une capitulation supplémentaire face aux exigences insensées de nos partenaires.
Cet été, le sommet fut atteint par la signature d’une convention de double imposition sur les successions qui nous est entièrement défavorable. Jusqu’ici, dans un esprit de respect mutuel, la France et la Suisse étaient liées par un accord équitable, prévoyant des droits et des devoirs réciproques.
Cette nouvelle convention, aucun des cantons concernés n’en veut. Tous les Conseillers d’Etat aux finances de Suisse romande l’ont rejetée. Par des formules alambiquées, la Confédération a rappelé aux cantons qu’ils devaient se soumettre.
A défaut de nous avoir entendus, le Conseil fédéral a fait semblant de nous écouter tout en prenant comme siennes les revendications étrangères.
La Suisse doit tenir. La Suisse n’a pas à rougir. Il n’y a pas de fatalité.
Nous ne devons pas craindre de revendiquer une vraie souveraineté. Contrairement à ce qu’affirment certains esprits chagrins, ce concept de souveraineté n’est ni rétrograde, ni désuet.
La souveraineté est à la nation ce que la liberté est à l’individu. Ce sont les empires qui la combattent. Ce n’est qu’en restant maîtres de notre destin que nous restons libres.
N’y voyez aucun message de défiance. J’aime la France. Ce pays magnifique nous a apporté, et nous apporte encore, notre socle culturel, des personnalités sans pareils et des collaborations souvent fructueuses. La France est notre amie et nous aimons la France précisément comme une amie, pas comme notre mère la morale. Avec des collègues députés de tous les partis, de tous les cantons romands, nous nous engageons pour résister à cette convention. Jusqu’au référendum s’il le faut, nous ne plierons pas, vous pouvez compter sur nous.
Ce soir, je tiens à remercier particulièrement toutes celles et ceux qui ont organisé cette belle fête et de l’attention que vous m’avez accordée.
Souvenons-nous qu’il n’y a pas de dignité dans la soumission, pas de succès dans la capitulation et que ce n’est qu’en étant fiers de notre pays que nous pourrons prendre les chemins qui feront que la Suisse sera meilleure demain qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Ensemble, Chers Confédérés, fêtons ce soir notre pays comme il se doit, vive le Valais, et vive la Suisse !

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