Discours prononcé le 13 mai 2012 au Festival des fanfares radicales démocratiques du Centre, à Riddes, organisé par la fanfare d’Isérables.
Qu’est-ce qui mesure 5.2 millions de kilomètres de long, 6 centimètres de large et 0.1 mm d’épaisseur ? En billets de dix francs alignés, c’est la dette grecque. C’est 14 fois la distance de la terre à la lune.
La dette française, elle, couvre une distance 5 fois plus longue. 70 fois la distance de la terre à la lune. Sans bruit, cette dette s’accroît à une vitesse qui lui interdirait de circuler sur nos autoroutes. Sur l’année écoulée, toujours en additionnant des billets de dix francs, la dette française a grossi encore à une vitesse de 146 kilomètres à l’heure.
Monsieur le Conseiller national,
Monsieur le Conseiller d’Etat,
Madame la vice-présidente du Grand Conseil,
Madame, Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs les autorités,
Chers amis musiciennes et musiciens,
Mesdames et Messieurs,
Voilà 36 ans que notre voisin n’a pas bouclé un exercice financier sur un bénéfice. Plus d’un tiers de siècle à perdre de l’argent.
Les socio-démocrates de tous bords ont réussi à tromper leur monde. A laisser croire qu’un Etat ne pouvant faire faillite, ils laissent penser qu’ils ne rencontreront jamais de problèmes financiers. La politique des caisses pleines, pleines de quittances. Seulement voilà, à trop emprunter, on finit par trembler lorsque vos créanciers frappent à la porte.
D’aucun ont affirmé que la crise que nous connaissions était la crise du libéralisme, la fin d’un modèle. C’est faux, c’est un mensonge. La crise que nous connaissons est celle des fausses promesses de la social-démocratie. La crise de l’idée que nous pouvons offrir des retraites à 55 ans sans jamais les payer. La crise de ceux qui oublient que les collectivités aussi ont une colonne passive dans leur bilan.
Gargarisés par le rejet de l’affreux monde de la finance qui, soi dit en passant, a jusqu’ici garanti les politiques dispendieuses des Etats, un nombre grandissant d’européens choisissent sans aucun courage de dire NON à l’austérité. C’est bien connu, quand on dépense plus que l’on ne gagne, il ne sert à rien de chercher à faire des économies.
Hier il y avait les banques, demain il y aura la planche à billet. Peu importe l’Histoire, peu importe l’inflation, peu importe le chômage, rien n’est assez beau pour satisfaire les promesses inaccessibles de politiciens en mal d’élection.
Les Français, les Grecs et la plupart européens n’ont pas gagné leur niveau de vie. Ils l’ont emprunté. Et plutôt que de choisir la rigueur pour contredire leurs mauvaises habitudes, ils préfèrent s’enfoncer encore. Derrière leurs pactes de croissance, il n’y a que la volonté de charger un peu plus la barque, quitte à couler le navire.
Et nous dans tout ça ? Nous avons fait l’inverse. Alors que nos partenaires financiers s’endettaient et s’endettaient, nos ministres des finances fédéraux et cantonaux ont tenu le cap, au point que notre endettement a diminué drastiquement ces dix dernières années. Merz, Villiger : autre chose que des capitaines de pédalo. Nous avons rejeté le miroir aux alouettes, avec le frein à l’endettement, et, la dernière fois, en refusant six semaines de vacances, chose que nos voisins français seraient bien incapables de comprendre.
Et pourtant, nous, Suisses, Valaisans, sommes menacés directement par la folie dépensière de nos voisins. Si, demain, les économies européennes sont à terre, nous serons les premiers à en souffrir, à commencer par la force de notre monnaie et notre dépendance commerciale.
Nous nous sommes montrés jusqu’ici conciliant. Nous, Suisses, n’avons pas joué la carte solitaire, mais solidaire. Nous avons accepté de nombreuses concessions. Des milliards prêtés au FMI à l’abandon du secret bancaire, la Suisse a joué, à son échelle, le pompier de service.
Mais, à un moment qui est peut-être arrivé, il est temps pour nous aussi de dire « ça suffit ». Nous ne pouvons accepter de revenir sur des valeurs qui sont ancrée dans notre histoire et notre tradition, comme la distinction entre fraude et évasion fiscale, si nos voisins ne font aucun effort. Nous ne saurons injecter encore des milliards de francs de nos impôts dans le Fonds monétaire international si ce n’est que dans le but d’augmenter encore un peu le poids d’Etats tentaculaires.
Par le jeu de la mondialisation, il est vrai que notre destin n’est pas entièrement dans nos mains. Nous n’avons toutefois pas perdu notre souveraineté, notre droit de refuser le dictat imposé par une poignée de dirigeants qui s’imaginent déjà puiser dans nos ressources pour assouvir leurs soifs incommensurables de dépenses.
Nous devons le faire pour la Suisse, pour les Suisses et pour notre avenir. Bonne fête maman !
Auteur/autrice : Philippe Nantermod
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Crise de la dette européenne, crise pour la Suisse
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Postulat : « Ordonner un avis de droit concernant l’application de la LIAS révisée »
Le 11 mars 2011, le Grand Conseil a voté une révision de la LIAS à l’unanimité. Suite à une initiative parlementaire déposée par le groupe PLR, le législateur a décidé d’introduire un programme de stage ou d’emploi obligatoire pour les requérants de l’aide sociale non exemptés de la mesure par le règlement.
L’article 11 al. 3 de la LIAS stipule :
3 Pour la procédure d’évaluation, le bénéficiaire d’aide sociale est assigné:
a) à la vérification de sa capacité de travail sous forme de stages ou d’emplois à durée déterminée;
b) au bilan de ses aptitudes professionnelles;
c) et au besoin à une évaluation médicale par le médecin traitant ou l’Office
cantonal AI.
Le Grand Conseil, sur la base des expériences de Winterthur, de Zurich ou de Lucerne, a clairement manifesté sa volonté d’introduire un programme de réinsertion sous la forme d’un emploi à durée déterminée ou d’un stage. La transformation de cette mesure en une démarche « d’évaluation » est le fruit d’un compromis entre l’initiant et le Service de l’action sociale.
Le 7 décembre 2011, le Conseil d’Etat a arrêté un règlement d’application de la LIAS qui définit à son article 18 les personnes exclues du programme, conformément à la loi.
Le 9 mars 2012, le DSSI a tenu une conférence de presse et a présenté l’application de la nouvelle LIAS, entrée en vigueur au début de l’année en cours. En page 14 de la présentation du département, la procédure « d’évaluation » est exposée et il est précisé que, pour les personnes qui ne sont pas exemptées du programme, il est prévu un « type d’évaluation différent selon le profil du bénéficiaire (théorique, pratique ou médical) ».
Lors de la session de mars 2012, en réponse à une interpellation urgent, la Cheffe du département a confirmé l’interprétation faite par le Service de l’action sociale, à savoir le caractère alternatif des trois mesures votées par le Grand Conseil.
Tant la volonté du législateur que la lettre de l’article (notamment l’utilisation du terme « et » à l’art. 11 al. 3 let. c LIAS) montrent pourtant que les deux premières mesures évoquées, à savoir un stage pratique et un bilan des aptitudes professionnelles sont cumulatives et obligatoires, l’évaluation médicale n’étant réservée qu’aux cas de nécessité (« et au besoin »).
Dès lors, il n’est pas à exclure que le Département n’applique pas la loi telle que voulue par le législateur et exonère du stage pratique des requérants de l’aide sociale qui devraient y être soumis.
Dès lors, le Conseil d’Etat est invité à confier à un juriste spécialiste du droit public et indépendant de l’Etat, la réalisation d’un avis de droit tendant à répondre à la question suivante : « les mesures prévues à l’art. 11 al. 3 LIAS (pratique, théorique et médicales) sont-elles alternatives ou cumulatives ? », dans les meilleurs délais. -
Les médicaments brevetés doivent aussi pouvoir être importés !
Lors du débat de 2008 sur les importations parallèles, les Chambres fédérales ont suivi un compromis démocrate-chrétien, contre l’avis du PLR, pour instaurer une exception en faveur des médicaments brevetés. Selon les partisans de cette solution, l’industrie pharmaceutique suisse avait besoin de cette dérogation pour garantir une présence forte en Suisse dans le domaine de la recherche et le maintien de postes de travail qualifiés. Le temps a donné tort aux opposants du libre-échange.
Les médicaments en Suisse coûtent cher, trop cher. Plusieurs études montrent que les assurés paient des prix surfaits pour des produits bon marché à l’étranger, augmentant ainsi les coûts de la santé. Les importations parallèles demandées par le PLR devaient permettre une baisse des tarifs des médicaments et ainsi une diminution des primes de l’assurance obligatoire des soins.
Lors des débats sur le sujet, une fronde menée par le PDC a obtenu l’exclusion des médicaments brevetés des importations parallèles. Selon les partisans de l’exception, l’industrie pharmaceutique pouvait, grâce aux prix pratiqués en Suisse, garantir la présence de centres de recherche importants et le maintien d’emplois à haute valeur ajoutée.
Ces derniers mois, la menace de fermeture du site de Novartis à Prangins (VD) et l’annonce hier de la fin des activités de Merck Serono à Genève montrent cruellement l’ineptie des théories des adversaires du libre-échange. Non seulement les Suisses ont payé durant des années des médicaments à un prix totalement surfait, mais, de surcroît, cela n’a nullement empêché les géants de la pharmaceutique d’organiser leurs activités sans tenir compte des intérêts de la Suisse.
Fidèles aux idées libérales-radicales, les jlrs invitent les autorités fédérales à revenir sur leur décision et à abolir en urgence l’exception aux importations parallèles pour les médicaments brevetés. Cette pratique n’apporte strictement rien à l’emploi en Suisse, alors qu’elle implique des hausses continues des coûts de la santé. Le comité des jlrs est actuellement en discussion avec ses élus fédéraux pour déposer une intervention parlementaire dans ce sens lors de la session de juin 2012. -
WRS: une radio en anglais fait-elle partie du service public?
Débat sur Forum, sur la RTS, du 19 avril 2012
La radio anglophone du service public World Radio Switzerland risque de disparaître. En effet, dans le cadre de la redéfinition de son offre de programmes, la SSR envisage de la supprimer. Une décision définitive devrait déjà être prise cet été. La Genève officielle, elle, commence à se mobiliser pour la sauvegarde de cette radio anglophone jugée importante notamment pour l’intégration de ces nombreux internationaux en Suisse. Alors est-il normal qu’une radio en anglais soit financée par le service public? L’interview de Pierre Maudet, maire PLR de Genève et de Philippe Nantermod politicien PLR valaisan.
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La ligne du Simplon va être améliorée
Suite à la pression parlementaire et la résolution adoptée vendredi à l’unanimité par le Grand Conseil. Emission Forum sur la RSR.
Les cantons de Vaud, du Valais, les CFF et l’Office fédéral des transports sont tombés d’accord sur une convention concernant le préfinancement des cantons des 100 à 120 millions de francs nécessaires à l’amélioration de la ligne du Simplon. Il ne reste que les détails de cette convention à régler, la signature devrait intervenir dans les prochaines semaines. Si tout va bien, les premiers coups de pioche pourraient être donnés en 2013. Les objectifs sont la mise en circulation de trains à deux étages sur la ligne du Simplon en 2018 et une meilleure cadence. Sur le vif, Philippe Nantermod, député PLR valaisan.
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Loi d'application sur les étrangers: le rapport au parlement
J’ai le plaisir d’être le rapporteur du PLR au Grand Conseil pour la Loi d’application de la Loi fédérale sur les étrangers. Voici le texte de mon intervention.
Monsieur le Président du Grand Conseil,
Madame, Messieurs les Conseillers d’Etat,
Chères et Chers Collègues députés et suppléants,
Mesdames et Messieurs,
Le 1er janvier 2008, la nouvelle Loi fédérale sur les étrangers est entrée en vigueur, suite à son acceptation par le peuple suisse. Si le droit des étrangers subi fréquemment des mises à jour au gré des mouvements migratoires, cette révision fut particulièrement importante.
Il y a quelques mois, nous avons accepté au stade du développement la motion 2.153 déposée par le groupe PLR réclamant l’adoption d’une loi d’application cantonale du droit fédéral des étrangers, à savoir de la Loi sur les étrangers et la Loi sur l’asile.
Avec la loi d’application qui nous est soumise aujourd’hui, le groupe PLR voit une partie de sa demande comblée et s’en réjouit. Il sied de souligner que la présente loi ne concerne pas directement la problématique de l’asile et que celle-ci ne résout pas toutes les questions que nous avons soulevées, notamment celle de la répartition des requérants d’asile dans le canton et de la procédure avec les communes.
Aussi, nous aurons l’occasion de reparler de cette motion dans les mois à venir et je compte sur la sagesse du Grand Conseil pour poursuivre le travail législatif jusqu’à son terme en réalisant une loi similaire pour l’asile, dans un soucis de cohérence de collaboration entre autorités.
Revenons à nos moutons, si je peux me permettre l’usage de cette expression dans le domaine sensible de l’asile.
Le projet qui nous est soumis définit clairement les autorités et la répartition des tâches dans le domaine migratoire, évoque la question de l’intégration des étrangers et aborde le problème douloureux des mesures de contrainte.
Le PLR est satisfait de l’engagement pris par la Commission et par le département en faveur de l’intégration. Au niveau fédéral, il convient de souligner que le groupe PLR avait demandé la mise sur pied d’une loi-cadre sur l’intégration par l’intermédiaire d’une motion, brillamment soutenue par Christian Lüscher, et dont le principe a été accepté le 15 décembre dernier.
Le groupe libéral-radical rappelle donc que la présente loi devra peut-être faire l’objet d’adaptation dans un futur plus ou moins proche pour correspondre aux canons fédéraux. Cela ne nous interdit nullement de prendre les devants en la matière et nous félicitons le département et sa Cheffe pour cette anticipation bienvenue.
L’intégration des étrangers constitue un souci majeur du PLR et nous veillerons à l’avenir à ce que les moyens soient mis à disposition pour que cet objectif soit atteint dans les meilleures conditions. Il doit être souligné au passage que l’intégration est de prime abord le fait du migrant et que l’Etat ne doit intervenir que pour soutenir une volonté marquée de participer pleinement à la vie sociale suisse et valaisanne.
Dans le détail, le PLR est satisfait de constater que la non-adhésion du Valais au concordant concernant sur la détention en cas de mesure de contrainte s’avère juste, le canton de Neuchâtel étant vraisemblablement sur le point de nous suivre.
Venant-on aux modifications à apporter à la loi.
Le PLR se demande si l’art. 10 a bien sa place dans la loi. Nous invitons la commission de deuxième lecture à étudier l’éventualité de biffer cet article : en effet, la législation cantonale sur le personnel de l’Etat est déjà passablement exhaustive et il ne semble pas opportun de répéter dans une loi spéciale ce que la loi générale régit correctement, toujours par soucis de cohérence. Si l’article devait être maintenu, le PLR s’annonce sceptique quant à l’utilisation du terme « permanent » dont la signification concrète nous échappe quelque peu.
De même, le PLR proposera un amendement à la loi visant à créer une procédure d’expulsion conjointe aux procédures pénales lorsque des enquêtes sont menées pour des crimes suspectés d’être commis par des personnes étrangères. Il s’agit là d’une volonté d’améliorer l’application de la volonté du peuple exprimée en 2010 sur la question.
Cela étant, le PLR félicite la commission et le département de son travail et vous invite à accepter l’entrée en matière. -
Aide sociale: la loi pas appliquée ?
Pour mémoire, j’ai déposé une initiative parlementaire destinée à créer un programme d’insertion par le travail pour les requérants de l’aide sociale. Le projet avait été accepté et un compromis a été approuvé par le Grand Conseil le 11 mars 2011. Une année après, le Département organise une conférence de presse et annonce… ne pas appliquer la loi telle que votée.
Dès lors, l’interpellation urgente suivante sera débattue cette semaine.
Note de Jean-Yves Gabbud, Nouvelliste, sur la question.Interpellation urgente : « Qu’en est-il de l’application de la LIAS révisée ? »
Imprévisibilité : rien ne permettait de penser que le département appliquerait la loi avec une interprétation manifestement incorrecte.
Nécessité : la loi est entrée en vigueur en janvier et ses effets se déploient depuis, il est nécessaire de respecter la volonté du législateur cantonal.
Actualité : le département a tenu, en date du 9 mars 2012, une conférence de presse pour présenter l’application de la LIAS révisée.
Le 11 mars 2011, le Grand Conseil a voté une révision de la LIAS à l’unanimité. Suite à une initiative parlementaire déposée par le groupe PLR, le législateur a décidé d’introduire un programme de stage ou d’emploi obligatoire pour les requérants de l’aide sociale non exemptés de la mesure par le règlement.
L’article 11 al. 3 de la LIAS stipule :
3 Pour la procédure d’évaluation, le bénéficiaire d’aide sociale est assigné:
a) à la vérification de sa capacité de travail sous forme de stages ou d’emplois à durée déterminée;
b) au bilan de ses aptitudes professionnelles;
c) et au besoin à une évaluation médicale par le médecin traitant ou l’Office
cantonal AI.
Le Grand Conseil, sur la base des expériences de Winterthur, de Zurich ou de Lucerne, a clairement manifesté sa volonté d’introduire un programme de réinsertion sous la forme d’un emploi à durée déterminée ou d’un stage. La transformation de cette mesure en une démarche « d’évaluation » est le fruit d’un compromis entre l’initiant et le Service de l’action sociale.
Tant la volonté du législateur que la lettre de l’article (notamment l’utilisation du terme « et » à l’art. 11 al. 3 let. c LIAS) montre que les deux premières mesures évoquées, à savoir un stage pratique et un bilan des aptitudes professionnelles sont cumulatives et obligatoires, l’évaluation médicale n’étant réservée qu’aux cas de nécessité.
Le 7 décembre 2011, le Conseil d’Etat a arrêté un règlement d’application de la LIAS qui définit à son article 18 les personnes exclues du programme, conformément à la loi.
Le 9 mars 2012, le DSSI a tenu une conférence de presse et a présenté l’application de la nouvelle LIAS, entrée en vigueur au début de l’année en cours. En page 14 de la présentation du département, la procédure « d’évaluation » est exposée et il est précisé que, pour les personnes qui ne sont pas exemptées du programme, il est prévu un « type d’évaluation différent selon le profil du bénéficiaire (théorique, pratique ou médical) ».
Il est ici patent que le Département n’applique pas la loi telle que voulue par le législateur et exonère du stage pratique des requérants de l’aide sociale qui devraient y être soumis.
La Cheffe du département est priée de répondre aux questions suivantes :
– La présentation de la conférence de presse correspond-elle à la réalité de l’application de la loi ?
– Dans l’affirmative, ne pas appliquer de manière cumulative les art. 11 al. 3 let. a) et b) LIAS n’est-ce pas contraire à la volonté du législateur et à l’esprit de la loi ?
– Toujours dans l’affirmative, quelle proportion des requérants de l’aide sociale sont-ils soumis à une évaluation théorique (let. b), pratique (let. a) et médicale (let. c) ? -
Motion : « Pour un registre cantonal des poursuites »
Motion déposée le 14 mars 2012
Les offices des poursuites sont actuellement répartis par arrondissement, en principe un par district (art. 1 LALP). Le registre des poursuites dépend exclusivement de l’arrondissement. Toute personne qui requiert un extrait de poursuite auprès d’un office n’obtient que l’état de dettes auprès de cet arrondissement exclusivement.
Il est dès lors aisé pour des personnes peu scrupuleuses d’obtenir, en s’adressant à un office qui n’est pas le sien, ou suite à divers déménagements, des attestations de solvabilité qui ne correspond en rien à la réalité financière du requérant.
De telles méthodes lèsent de nombreux créanciers honnêtes dont le rôle n’est pas la recherche d’actes de poursuite cachés. La confiance en l’extrait des poursuites exigerait idéalement l’établissement d’un registre fédéral, actuellement inexistant.
Afin d’améliorer la situation et la confiance entre débiteurs et créanciers, le Conseil d’Etat est invité à proposer au législateur une modification de la Loi d’application de la loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite prévoyant l’introduction d’un registre commun des différents offices des poursuites valaisans afin de produire des attestations plus exhaustives et dignes de confiance que celles réalisées actuellement. -
Prix unique du livre: c'est NON !
Voilà, le peuple suisse a dit NON par 56% des voix contre le prix unique du livre. Très satisfait de ce résultat, j’espère que la COMCO pourra agir clairement contre le cartel des importateurs, dans le domaine du livre, comme dans tous les autres domaines.
Merci à tous ceux qui ont rejeté cette loi !
A écouter, le débat sur la RSR avec Ursula Haller, le jour des votations:
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Prix unique du livre : vive les cartels !
La loi sur la réglementation du prix du livre (LPL) sera soumise en votation populaire le 11 mars prochain. Le PLR, l’UDC, le PBD, les Vert’libéraux et une grande partie du PDC recommandent le NON à un projet mal conçu et qui risque de créer un dangereux précédent.
La distribution du livre souffre, comme bien d’autres domaines, de cartels verticaux. Une poignée d’importateurs, presque tous propriétés d’éditeurs étrangers, disposent de l’exclusivité de la distribution des ouvrages en Suisse et asphyxient le marché suisse avec des prix scandaleusement élevés, cela depuis des années. Le groupe Lagardère est sans aucun doute la firme la plus puissante puisqu’elle détient Hachette (éditeur), l’Office du livre de Fribourg et Diffulivre (distributeurs et diffuseurs) et même Payot et Naville (détaillant).
Que prévoit la LPL ? De donner aux importateurs le droit de fixer non seulement le prix d’achat des livres, mais désormais aussi le prix de vente final, appliqué à toute commercialisation en Suisse. Finis les achats bon marché sur Internet, terminés les rabais étudiants ! Les importations parallèles, possibles notamment grâce à Amazon, permettent aujourd’hui de mettre un peu de pression sur ce cartel d’importateurs et d’acquérir des ouvrages à un prix correct. Avec la loi, ce sera terminé. La Suisse pourra à nouveau devenir le paradis des sociétés étrangères avides de profiter du fameux pouvoir d’achat helvète.
Pour mieux faire passer la pilule, les partisans de la réforme affirment qu’en fixant un prix équivalent partout, les petites librairies indépendantes pourront enfin bénéficier de conditions équitables pour se battre face à la concurrence des grandes enseignes. En d’autres termes, à prix égal, les consommateurs reviendront naturellement auprès des petits commerces locaux.
Rien n’est plus faux. Là où le prix unique du livre est appliqué, le commerce de détail se meurt face à l’obligation de vendre des produits à des tarifs compressés sans jamais avoir la possibilité de les adapter. En France, à prix parfaitement égal, la part de marché des librairies indépendantes a perdu près du tiers de sa valeur en quinze ans. On y prévoit qu’environ 1’000 petits commerces sur les 2’500 qu’en connaît notre voisin, vont disparaître dans les cinq prochaines années.
Voilà plusieurs années que la COMCO mène une enquête contre ce quarteron d’importateurs et s’apprêtait à frapper un grand coup (comme en Suisse alémanique en 2007). Comme par hasard, des importateurs au demeurant peu favorables à l’intervention de l’Etat, soutiennent aujourd’hui cette loi d’un autre âge : forcément, la COMCO ne saurait intervenir contre un cartel consacré par la loi. Au passage, ils se débarrasseraient de la concurrence sur les prix d’Internet.
Vincent Martenet l’a affirmé à « Forum » du 19 février 2011 : en cas de NON, la COMCO sera dans les starting blocks pour agir enfin contre des sociétés qui ont trop longtemps profité de leur position dominante pour encaisser une dîme auprès des lecteurs suisses.
Ce qui se passe pour le livre est d’ailleurs tout à fait comparable à ce que nous connaissons dans d’autres domaines d’importation et la LPL pourrait bien donner de mauvaises idées à certains. Pour lutter contre un cartel, assurer des prix corrects et ne pas couler les petites librairies, les référendaires vous invitent à glisser un NON sec et sonnant dans l’urne.
Publié dans le journal de l’USAM