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Aux limites de l'Etat écureuil

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Aux limites de l'Etat écureuil

Malgré des finances publiques très médiocres et une dette publique abyssale, le canton de Neuchâtel a osé diviser par deux sa fiscalité des entreprises. Cette mesure, destinée à relancer une machine économique rouillée, est un coup de poker qui semble gagnant : après seulement deux semaines, Philip Morris International a déjà décidé de déplacer son siège social de Zug au canton horloger.
Le Valais pourrait en prendre de la graine et faire preuve d’au moins autant de courage. Nos finances publiques n’ont certainement jamais été aussi saines : rien que durant les cinq dernières années, l’Etat a prélevé 792 millions de francs de plus qu’il n’en a dépensé et nous sommes complètement désendettés. Avec une pareille fortune, maintenir nos impôts à leur niveau représente un risque face à une concurrence fiscale qui pourrait repartir de plus belle.
Lors de la dernière session du Grand conseil, PLR en tête, plusieurs groupes parlementaires ont réclamé, lors de la révision de la loi fiscale, une diminution massive des impôts. Pour tout le monde, avec notamment une réduction de 5% de l’impôts sur le revenu des personnes physiques. Une telle mesure « coup de poing » aurait été l’occasion de rendre le Valais plus attractif, pour les famille, les particuliers et même pour les PME. Si la mesure coûte cher (environ 30 millions de francs par année), elle reste supportable au regard des 150 millions que prélève l’Etat chaque année de plus qu’il n’en consomme.
Il est certain que l’avenir sera jonché de zones d’ombre, mais aussi de lumière. Rien ne permet cependant aujourd’hui d’affirmer que la situation financière cantonale sera meilleure ou pire dans cinq ans qu’elle ne l’est aujourd’hui. Néanmoins, force est de constater que notre canton écureuil a accumulé des provisions suffisantes pour affronter plusieurs hivers sibériens.
Le Valais compte actuellement parmi les cantons les plus pauvres de Suisse et peut saisir la chance qu’offre ses finances publiques solides. Qui de l’Etat ou des citoyens doit voir son pouvoir d’achat augmenter ? Poser la question, c’est y répondre. Face aux demandes du PLR, le Conseiller d’Etat Maurice Tornay a annoncé un futur plan de diminutions des recettes – c’est à dire de baisses d’impôts. Nous l’attendons de pied ferme. Et vite.
Publié dans le Nouvelliste, le 15 septembre 2010

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