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  • Les cours d'Histoire vont changer… dans toute la Suisse romande !

    Apprendre et connaître l’Histoire, une victoire du PLR Valaisan
    Ce matin, le Grand conseil valaisan a accepté un postulat du PLR que j’ai déposé visant à modifier le contenu des cours d’Histoire dispensés aux écoliers. Trop souvent, les programmes se sont concentrés sur l’étude d’une époque très  éloignée (préhistoire, antiquité) et ignoraient complètement l’étude des faits marquants du XIXe et XXe siècle qui influence pourtant d’une manière beaucoup plus forte et évidente notre quotidien.
    L’ignorance dont souffre beaucoup de jeunes est aujourd’hui devenu un véritable handicap pour eux. Pour le PLR, il est inacceptable que des jeunes sortent de l’école obligatoire sans n’avoir jamais entendu parler des révolutions industrielles et soviétiques, des deux guerres mondiales ou encore de la guerre froide. Comment saisir la complexité du phénomène migratoire sans n’avoir jamais entendu parler de la colonisation ? Récemment, on a pu assister dans certaines régions à une montée des fanatismes de tout genre et la propagation des connaissances est certainement le meilleur moyen de lutte contre l’extrémisme.
    Grâce au PLR, le Conseil d’Etat a aujourd’hui pour mission de proposer une modification du plan d’étude romand pour améliorer le contenu des cours d’Histoire. Etant donné les nouveaux accords intercantonaux, c’est en effet le programme scolaire de toute la Suisse romande qui devra évoluer pour atteindre ce standard minimum proposé par le PLR valaisan. Il reste à espérer que les Chefs de l’instruction publique romands soient suffisamment sensibles à cette question primordiale.
    Le Conseil d’Etat et le Grand conseil acceptent mon postulat sur les cours d’Histoire. Le gouvernement s’engage même, étant donné que le plan d’étude est désormais romand, à travailler à une modification de tous les programmes romands !
    La réponse du Conseil d’Etat en PDF
    Le postulat d’origine

  • Contre le PLR, la majorité soutient des hausses automatiques d’impôts !

    Le PLR s’est battu sans succès pour empêcher l’Etat de profiter de l’inflation pour augmenter de manière pernicieuse la fiscalité des classes moyennes et des plus faibles. Sous le terme barbare de progression à froid se cache une augmentation cachée des impôts pour ceux qui se voient soumis à un barème fiscal supérieur malgré une stagnation de leur salaire réel. Le PLR avait proposé une compensation annuelle, permettant une augmentation des revenus réels. Cette proposition a malheureusement été balayée par la majorité.
    Le Conseil d’Etat et la commission ont jugé trop compliqué de procéder à une réévaluation annuelle du barème fiscal. Les PME de notre pays n’ont pourtant pas de problème à adapter les salaires au renchérissement toutes les années. Même le Canton du Valais semble bénéficier aussi de spécialistes des outils informatiques puisque les salaires de la fonction publique sont aussi adaptés.
    En réalité, la majorité du Conseil d’Etat et la commission soutiennent des augmentations d’impôts sur le dos des familles et des célibataires, sans aucun contrôle démocratique réel. S’il était compréhensible que l’adaptation au coût de la vie était complexe en 1950 lorsque les cartes perforées faisaient leur apparition, force est de constater que les outils informatiques nous permettraient de réévaluer les barèmes toutes les semaines, et de manière automatisée.
    Le Conseiller d’Etat en charge a affirmé qu’il ne s’agissait que d’une augmentation fiscale de CHF 10.- par citoyen. Outre le fait que ce chiffre est une caricature, il doit être souligné qu’il correspond à une augmentation annuelle de la fiscalité de CHF 3’000’000.- sans qu’aucun contrôle démocratique ne soit possible !
    Le taux d’indexation a toutefois été ramené de 10 à 3%, suite à une motion du PLR déposée en 2009. L’injustice est ainsi moins grande mais elle persiste !
    Communiqué du PLR du 6 mai 2010.

  • Le grand réveil de la COMCO

    Migros a acquis Denner. Coop a racheté Carrefour. Les cartels démantelés durant les années 1990 ont une fâcheuse tendance à laisser la place à des concentrations d’entreprises que le consommateur observe d’un mauvais œil, et avec raison.
    Durant des années, on a pu constater que la Commission fédérale de la concurrence (COMCO) manquait cruellement d’ambition et de volonté d’agir. Le rejet de la fusion Orange – Sunrise reflète peut-être une heureuse inversion de tendance…
    Le refus d’autoriser la fusion est réjouissant sous deux angles. Le premier concerne la primauté du politique sur les multinationales. Si le simple péquin dispose du droit d’ouvrir une épicerie ou un salon de coiffure, il ne nous est pas permis d’installer des antennes et de vendre des abonnements de téléphone mobile. En 1998, lors de l’ouverture du marché des télécommunications, l’Office fédéral de la communication (OFCOM) avait décidé souverainement que trois opérateurs se partageraient le marché du GSM et avait mis au concours trois concessions idoines, ni plus, ni moins. Swisscom, Orange et Sunrise (Diax à l’époque) ont fait le choix de se lancer dans la bataille, en connaissant par cœur les règles du jeu.
    Il est extrêmement regrettable de constater que l’OFCOM était prêt il y a six mois à laisser sa politique démolie par le choix de deux des trois concurrents. Si Orange et Sunrise ne s’accommodent pas des règlementations de droit public et des décisions de l’organe régulateur, libre à eux de quitter le marché. J’ai été très surpris, pour ne pas dire déçu, de constater que le Département de Leuenberger était prêt à laisser deux multinationales dicter la politique de télécommunications de la Confédération.
    Les arguments invoqués par les deux opérateurs me laissent pantois. Outre les prétendues économies d’échelles que les opérateurs pourraient réaliser en fusionnant (qui justifient aussi les plans quinquennaux et les kolkhozes), les deux sociétés invoquent les possibilités d’investissements plus importants en se regroupant. Orange et Sunrise, qui sont tous les deux des géants européens de la télécommunication, se plaignent de ne pas disposer de la masse critique pour procéder à des investissements massifs en Suisse. Est-ce qu’ils se moquent de nous ? J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je n’arrive pas à comprendre comment ces mêmes entreprises parviennent à équiper des anciens pays de l’URSS en quelques mois mais ne peuvent pas consentir aux investissements dans un marché géographiquement petit mais riche et accro aux nouvelles technologies comme la Suisse, de surcroît dans lequel ils peuvent se permettre de pratiquer des tarifs exorbitants en comparaison internationale.
    En fusionnant, Orange et Sunrise s’assurent avant tout une « concurrence tranquille » face à Swisscom, impliquant une diminution du coût des investissements et la garantie de ne pas trop bousculer le marché. Nous pouvons aujourd’hui espérer que la COMCO agira avant autant de célérité dans d’autres circonstances, pour éviter que les consommateurs ne soient trop souvent pris dans la tenaille de duopoles que l’on pourrait presque qualifier de nouveau modèle économique helvétique.

  • 076, 078, 079 : la COMCO a pris la bonne décision

    Communiqué des jeunes libéraux-radicaux suisses
    Les jeunes libéraux radicaux suisses félicitent de la décision de la Commission fédérale de la concurrence de refuser à Sunrise et Orange le droit de fusionner. Le marché des télécommunications GSM n’est pas comparable aux autres secteurs : soumis à la surveillance publique, le droit d’exploiter un réseau téléphonique s’obtient par l’octroi d’un concession. Or, le nombre de concession a été arbitrairement limité à trois, nombre considéré comme optimal pour assurer une bonne concurrence. Il convient de lutter avec force contre les tendances à la concentration du marché au nom d’illusoires économies d’échelles.
    Les Suisses ont trop souvent assistés à une concentration du marché au nom d’une baisse des prix par une augmentation de l’efficacité. C’est au contraire la concurrence qui a permis de voir les tarifs des télécommunications s’effondrer. Affirmer qu’une concentration du marché permet une diminution des tarifs et une augmentation de la qualité du service est tendencieux.
    Décider de diminuer ou d’augmenter le nombre de concessionnaires est une décision politique. Dès lors, il eut été inacceptable de laisser deux opérateurs privés disposant d’une partie de la puissance publique, de choisir la politique fédérale en matière de télécommunications. On ne peut que regretter que l’Office fédéral de la communication n’ait pas pris les devants et ne se soit pas opposé d’entrée de jeu à ce que les acteurs privés dictent les choix politiques en matière de télécommunications.
    Cela étant, les jlrs se réjouissent de constater que la COMCO s’inquiète de voir les secteurs économiques se concentrer. Au nom du libre marché et de l’innovation, il est satisfaisant de voir que les autorités de surveillance de la concurrence agissent enfin et prennent les mesures qui s’imposent pour éviter de nouvelles concentrations économiques dont le seul perdant est le consommateur.
    Contact
    Brenda Mäder, présidente, 078 879 54 74
    Philippe Nantermod, vice-président, 076 584 34 22
    Daniel Consuegra, vice-président, 079 563 06 53

  • L’art d’enfoncer des portes ouvertes

    La volonté du Parti évangélique « d’ancrer » dans notre constitution l’héritage chrétien de la Suisse revient à ajouter une banalité supplémentaire à une charte fondamentale déjà passablement indigeste. Il est évident que notre pays est héritier de la tradition chrétienne, personne n’en a jamais douté, même les plus fervents partisans d’une stricte séparation de l’Eglise et de l’Etat. Dans le même ordre d’idées, on pourrait aussi inscrire dans le texte fondamental l’affirmation que la terre est ronde ou alors le principe de l’utilisation du système métrique.
    La Constitution n’est pas une statue ou un mémorial, c’est un texte de loi que l’on applique au quotidien dans une multitude de domaines. La portée d’un tel article constitutionnel semble de prime abord bien limitée. Il convient de donner une définition à l’héritage chrétien afin de comprendre un peu mieux les éventuelles conséquences concrètes d’une telle modification constitutionnelle.
    D’un point de vue politique, la chrétienté s’exprime par les valeurs que nous partageons dans le monde occidental. La tolérance, l’amour de son prochain, le pardon ou le libre arbitre sont autant d’héritages chrétiens grâce auxquels lesquels la conception moderne de l’Etat s’est développée. Notre Suisse solidaire, respectueuse de l’individu et garantissant nombre de libertés est l’expression même de ces valeurs chrétiennes.
    Contrairement à ce qu’affirment les auteurs de l’initiative, l’héritage chrétien ne saurait se résumer au crucifix accroché au-dessus du tableau noir aux cloches à Pâques ou aux chants de Noël. S’il fallait vraiment affirmer un peu plus les valeurs chrétiennes dans la Constitution, il conviendrait certainement de revoir l’article sur les minarets qui n’est pas véritablement ce que l’on a fait de mieux en matière de charité chrétienne.
    En réalité, ancrer l’héritage chrétien dans la constitution relève d’un objectif pas très catholique : vexer tout ceux qui ne s’affirment pas chrétiens. Athées, agnostiques, musulmans, bouddhistes, considérez-le pour dit: vos croyances sont tolérées mais considérées comme secondaires, il aura été décidé qu’elles ne font pas partie de notre héritage culturel. La laïcité n’a jamais eu pour but de renier notre passé et nos valeurs, mais permet d’assurer une certaines stabilité entre les religions. L’initiative projetée est au contraire la négation de ce principe.
    La Suisse s’est construite sur la résolution d’une guerre de religions. Il semble que nos vieux démons nous rattrapent aujourd’hui. Au XIXe siècle, c’est une laïcité forte qui avait permis d’éviter que le conflit ne se rallume. « Ancrer » dans la constitution les valeurs chrétiennes n’est qu’un moyen de souffler sur les braises réapparues un certain 29 novembre 2009.
    Cette initiative révèle enfin un grand manque de confiance. Celui qui vit harmonieusement sa foi ne sent pas la nécessité d’aller l’inscrire dans sa constitution. Je crois en Dieu et je suis catholique, je ne me sens pas pour autant le besoin de le crier sur les toits, de récolter des signatures et faire voter le peuple pour m’en convaincre.
    Publié dans 24 Heures, le 31 mars 2010

  • Lara Croft n’a jamais tué personne.

    Le Conseil fédéral s’est donc vu confier la mission de proposer une réglementation visant à interdire la production, la publicité, l’importation, la vente et la diffusion de programmes de jeux dans lesquels de terribles actes de violence commis contre des êtres humains ou ressemblant à des humains contribuent au succès du jeu. C’est textuellement ce qu’a voté le Parlement la semaine passée.
    S’il est probable que les forcenés des lycées américains s’essayaient sur Playstation avant de passer à l’acte, n’oublions pas que, de Jack l’éventreur à Una bomber, plus d’un fou furieux a pu agir sans l’inspiration des massacres numériques. A ce jour, aucune étude sérieuse n’a jamais pu démontrer un lien de cause à effet entre le nombre de litres de sang virtuels déversés sur l’écran et la délinquance réellement constatée.
    Le Parlement est pris en plein délit de sale gueule. Affirmant que les jeunes seraient de plus en plus violents, nos sénateurs ont trouvé le coupable tout désigné : le jeu vidéo.
    Il est regrettable de constater que les élus soient aussi déconnectés du mode de vie des jeunes Helvètes. Pour ma génération et celles qui lui succèdent, le jeu vidéo n’est pas une simple mode. C’est un élément culturel central de notre époque. L’imprimerie, le cinéma, la télévision, les médias ont tour à tour modifié en profondeur les loisirs au gré de l’Histoire, le jeu vidéo n’en est que la continuité.
    Un peu comme pour les OGM ou la recherche sur les cellules souches, quand on ne connaît pas, on interdit. Cette méfiance, cette crainte du nouveau n’est pas nouvelle. On rigole aujourd’hui devant les micros-trottoirs sortis des archives de l’INA présentant les râleurs qui se plaignaient des cheveux longs, du rock et des minijupes. La différence, c’est que ceux qui râlaient à l’époque sont ceux qui écrivent aujourd’hui les lois.
    Il est évident qu’un jeune de 12 ans ne devrait pas accéder à un jeu hyper violent et immoral. Au même titre que quantité de films, de chansons ou même de livres ne conviennent pas à toute une génération. N’a-t-on pas emballé le dernier Chessex de cellophane pour qu’il n’arrive pas de manière trop impromptue dans les mains d’un jeune encore trop pur ? Et que dire de Francis Ford Coppola lorsqu’il idéalise au cinéma la mafia et ses crimes pourtant bien plus abominablement réels que les caricatures développées dans certains jeux vidéos ?
    Le vrai défi qui se pose est celui de l’éducation. Aux parents, aux enseignants, à la société en général d’apprendre aux jeunes la distinction entre le réel et le virtuel et entre le bien et le mal. L’interdiction généralisée des jeux trop sanguinolents n’est qu’une solution gadget pour pouvoir se vanter d’avoir « fait quelque chose » pour lutter contre la violence. Et même si ce quelque chose se trouve n’avoir aucun résultat concret, hormis celui de vexer une part importante de notre population qui vit avec son époque.

  • Prix unique du livre – Réponse à Ivan Slatkine

    Monsieur Slatkine,
    Je réagis ici au texte qui m’était adressé par votre blog interposé (http://ivanslatkine.blog.tdg.ch/archive/2010/03/02/prix-unique-du-livre-reponse-a-m-philippe-nantermod.html)
    Que les choses soient claires d’emblées, même si je ne prétends pas être un « grand lecteur », j’aime lire, je lis, et j’achète toujours avec plaisir des ouvrages tant sur Internet ou chez Payot que dans des petites librairies.
    Là où vous vous trompez, à mon avis, c’est lorsque vous affirmez que « le livre n’est pas un produit de consommation courant ». Je ne vois pas ce qui vous permet de l’affirmer de manière si péremptoire. Certes, le livre est culturel. Et alors ? Est-ce incompatible ? Quid d’un DVD, d’un CD, d’une toile d’artiste ? Quid du livre audio ? Une pomme de terre est agricole, cela en fait-elle autre chose qu’un produit de consommation courant ?
    L’affirmation sur le caractère non courant ou non consumériste du livre vous permet d’imposer un traitement différencié pour un produit qui est en réalité un vrai produit commercial, bien davantage que les produits de première nécessité ou que les médicaments, par exemple. Le temps des moines copistes est révolu et l’impression d’un ouvrage n’a plus grand chose de sorcier. L’objet, même s’il est beau, n’en est pas moins devenu un produit de consommation .Un éditeur, et vous ne me contredirez sans doute pas, est aussi soumis aux règles du marché, à la nécessité de rentabilité, doit s’abaisser parfois à faire du marketing pour les produit qu’il vend et est très certainement soumis au Code des obligations. Bien sûr, il agit pour la culture, promeut des auteurs de qualité, souvent compense des opérations non rentables par d’autres plus lucratives, mais je ne vois pas en quoi cela diverge d’un autre chef d’entreprise en général, ou encore, de manière plus flagrante, du directeur d’un label musical.
    La diversité culturelle ne s’obtient pas forcément à coup de législation contraignante ou de subventions. Au contraire, je pense que la concurrence peut mener à une amélioration de la qualité. Les pays qui ne connaissent pas de prix unique du livre ne sont pas pour autant devenus des déserts culturels. Les grandes améliorations technologiques se sont faites dans le cadre d’un marché ouvert, je suis persuadé que la compétition peut accoucher des plus belles œuvres imaginables.
    Certes, la vie est dure pour les petites librairies. Pour les épiceries, les boulangeries, les disquaires et les kiosquiers indépendants aussi. Le fait de bénéficier de salaires supérieurs en Suisse ne justifie nullement un prix unique. Les vendeurs de fers à repasser font aussi face à des salaires et des charges supérieurs et ne profitent pas de prix unique. Je ne saisis pas pourquoi le libraire devrait être traité à une autre enseigne.
    Vous êtes éditeur et je comprends que vous défendiez votre métier. Les banquiers trouvent aussi ces jours d’excellentes excuses pour que les Etats les aident, les agriculteurs aimeraient des interventions étatiques plus musclées. De même, les employés de Reconvillier ont certainement estimé que leur situation justifiait un traitement différencié.
    L’industrie du disque s’est crue toute puissante il y a quinze ans. Les premiers lecteurs MP3 faisaient rire et le téléchargement sur internet était quasiment inexistant. Le résultat ne s’est pas fait tellement attendre et il a fallu que les Majors se retrouvent à genoux pour qu’ils tempèrent leur arrogance et cessent de considérer que seules les procès et les lois leur permettraient de répondre aux nouvelles modes de consommation.
    Le livre est aujourd’hui dans la même situation.
    Prétendre que la tablette numérique est complémentaire au format papier me semble assez illusoire : pensez-vous véritablement que ceux qui achètent des iPod n’écoutaient pas de musique avant le MP3 ? Croyez-vous vraiment que celui qui fera l’acquisition d’un Stendhal en version numérique s’embarrassera aussi d’un exemplaire papier ? Miser là-dessus me semble plutôt risqué, mais c’est votre métier et je n’ai pas la malhonnêteté de vous donner des leçons.
    Ce qui est certain, c’est que le prix unique ne s’appliquera jamais qu’aux acteurs suisses du livre. Les concurrents américains qui produiront les livres électroniques de demain ne seront pas soumis à ces contraintes légales et la concurrence n’en sera que plus difficile pour les compétiteurs helvètes.
    En tant que libéral-radical, sachez que j’ai toujours autant de plaisir à débattre et j’espère que nous aurons l’occasion de croiser à nouveau le fer sur cette question, épineuse.
    Philippe Nantermod
    PS : Rassurez-vous, je critique aussi les tarifs des  opérateurs téléphoniques en Suisse, vous pourrez d’ailleurs lire diverses interventions à ce sujet.

  • Le prix unique du livre, une mesure pour soutenir l’innovation… aux USA !

    Lors de la prochaine session des chambres fédérales, le prix unique du livre va revenir sur le comptoir et sera certainement approuvé. Après quelques mois de libre commerce, voilà que nos élus fédéraux choisissent de revenir aux bonnes vieilles méthodes corporatistes. L’évolution de la société ne plaît visiblement pas à tous et certains croient qu’il suffira de créer une loi pour sauver une forme de commerce qui ne rencontre plus l’adhésion du public.
    Les problèmes rencontrés par les petites librairies ne découlent heureusement pas d’un désintérêt pour la lecture. La population suisse est une population de grands lecteurs, le nombre d’universitaires – population particulièrement susceptible de lire – croît année après année, le budget des ménages augmente fortement pour les dépenses liées aux médias (lecture, musique, cinéma, etc.). Le problème des petites librairies n’est pas le problème du livre, mais le problème d’une structure de marché inadaptée aux modes de consommation actuels.
    Certains n’ont pas pu ou su s’adapter à l’évolution de la demande du consommateur et veulent un coup de main de l’Etat pour protéger une forme de commerce en perte de vitesse. Si les petites librairies sont dépassées par les grandes, ce n’est pas parce que le consommateur a un pistolet sur la tempe. C’est parce que les services offerts par les chaines pèsent lourd : stock important, libraires aux horaires d’ouverture larges, espace de lecture aménagés, personnel formé et compétent,  prix attractifs. Ces
    Cette concentration des espaces de vente est le choix du consommateur. Nous voulons un grand choix à des prix bas, ce que proposent  les grandes chaînes. Le livre n’est pas le premier produit à subir cette évolution : les épiceries de quartier ont quasiment disparu, les petits disquaires sont de plus en plus rares, les kiosks indépendants ne font plus le poids face aux groupes. Pourtant, le pain reste bon, la musique variée et les journaux de qualité. Les petits commerces indépendants souvent réagi à cette évolution en offrant des services nouveaux : une qualité supérieure, des conseils avisés ou encore un choix de produits rares.
    Je ne suis pas de ces nostalgiques qui cherchent un caractère sacré dans le livre pour justifier une mesure complètement anachronique. Le livre est un produit comme un autre, vecteur de culture, oui, tout comme le disque et le journal. La diversité de l’offre ne dépend pas du nombre de librairies mais du nombre de lecteurs et brandir la menace de la mort de la culture relève du chantage.
    Le dernier cri technologique, les tablettes électroniques, laissent à penser que les appareils numériques concurrenceront demain nos libraires. La vraie bataille se livrera alors entre les vendeurs de livres papier et de livres électroniques. Ces derniers ne seront pas touchés par notre réglementation du prix du livre. Acheté sur Internet, le prix du livre électronique sera indécemment bas face aux ouvrages dans les rayons des magasins. Les vrais perdants du prix unique seront tous ceux qui vendent des livres en Suisse aujourd’hui, petits ou grands. Et les gagnants, les sociétés essentiellement américaines de vente de livres électroniques ou par correspondance.

  • « Le Valais, No 1 du bilinguisme »

    Les jeunes libéraux-radicaux valaisans ont à cœur de faire du Valais le canton numéro 1 en matière d’apprentissage des langues dans les écoles publiques. Le Valais est bilingue, la Suisse quadrilingue, nous devons saisir cette chance. Les jlrvs lancent le projet LINGUA dont le but est de faire du Valais le canton formant les meilleurs étudiants dans le domaine des langues.
    A l’heure de la mondialisation, on ne peut que constater que trois langues ont vocation de gouverner en Europe, par ordre de locuteurs: l’Allemand, le Français et l’Anglais.
    Nous avons la chance de vivre dans un pays qui connaît les deux premières, la troisième est inculquée dès le plus jeune âge par l’immersion constante que nous imposent les nouvelles technologies, la musique ou le commerce international.
    L’Allemand et le Français sont importants pour nous Valaisans, Suisses et Européens. Les jeunes libéraux-radicaux constatent avec regret que 11 années d’apprentissage d’une seconde langue nationale n’offrent pas au jeune des capacités d’expression et de compréhension suffisantes. Etant donné leur présence importante au Grand conseil, les jlrvs déposeront durant la session de mars 2010 une série de postulats pour renforcer considérablement l’apprentissage des langues.
    Les trois premiers postulats ont un objectif simple et ambitieux : que la majorité des jeunes Valaisans puisse se prévaloir d’un séjour linguistique avant la fin de leur formation. L’immersion – et c’est incontestable – est le meilleur moyen de découvrir tant une langue qu’une culture. En outre, quitter le cocon familial tôt est un moyen de pousser les jeunes à se responsabiliser et à devenir autonome.
    Le quatrième postulat vise à réformer le système des diplômes de langues en adaptant les exigences scolaires à celles des institutions internationalement reconnues, telles que l’Institut Goethe en Allemagne ou l’Université de Cambridge en Grande Bretagne.
    Le cinquième et dernier postulat a pour objet la création d’un programme de rating entre les programmes scolaires cantonaux en matière linguistique, à l’image du programme international PISA. Cet instrument doit devenir à terme la boussole des départements de l’instruction publique.
    Ces postulats veulent faire des jeunes valaisans, issus d’un canton bilingue, les champions toutes catégories dans l’apprentissage des langues.
    La discussion sur le sujet sur Forum, sur la RSR, le 23 février 2010
    L’article du Matin du 24 février 2010
    L’article de Signature de la RSR.

  • Déductions fiscales: la famille traditionnelle en question

    Les déductions fiscales permettent de transcrire une réalité économique sur la déclaration d’impôt ou, au contraire, de comptabiliser un élément virtuel à des fins incitatives. La dépense d’acquisition du revenu, soit le franc investi pour générer le suivant, est la première de ces réalités économiques. En toute logique, le parlement fédéral a reconnu récemment que les frais de gardes des enfants constituaient une dépense d’acquisition du revenu déductible : quand deux parents travaillent, il faut bien trouver à garder ses enfants quelques heures par jour.
    Certains demandent aujourd’hui que cette déduction soit aussi accordée aux parents qui font le choix de garder eux-mêmes leurs enfants. Idée sympathique qui sent l’égalitarisme à plein nez, mais difficilement justifiable.
    La déduction forfaitaire proposée de 10’000 frs. par an ne correspondant par définition à aucune dépense concrète, elle doit certainement être conçue comme une mesure incitative. Mais incitative de quoi ? Est-ce un moyen de favoriser le modèle familial « traditionnel » : maman aux fourneaux et papa au boulot ?
    Je tire mon chapeau à ces femmes qui se sacrifient pour leurs enfants. Il n’est cependant pas forcément de bon augure que trop de citoyens abandonnent toute velléité de carrière professionnelle au nom de la famille. Non que je conspue la famille, mais plutôt que je me méfie des visions nostalgiques qui aboutissent à vivre dans un monde chimérique.
    Cette soif de famille traditionnelle repose sur une vision moralisatrice et dogmatique de notre société. Quand 50% des mariages ont pour finalité le divorce, il est irresponsable d’encourager les mères de famille à se déconnecter du marché du travail. Celui qui abandonne sa carrière pendant les dix à quinze ans que prend l’éducation d’une petite famille contribuera certes à élever la nouvelle génération, mais se marginalisera complètement des exigences de l’économie. Sachant combien il est périlleux de se reconvertir après une longue activité au sein d’une même entreprise, on imagine les difficultés d’une réinsertion après 15 ans à élever des enfants.
    Pousser les femmes à rester à la maison revient à les condamner à se retrouver un jour démunies face à un marché du travail en perpétuelle évolution. C’est condamner une partie des citoyennes divorcées à la précarité. Parallèlement, c’est la situation des pères qui prend aussi un coup : le droit civil veut que les époux séparés s’entraident, même après le mariage. Et quand on sait que deux ménages coûtent fatalement plus cher qu’un…
    Cette déduction fiscale proposée ne valorise en rien le travail des mères de famille. Dix mille francs l’an, c’est encore moins bien payé qu’avocat stagiaire ! Belle valorisation du travail de nos mères qui ne comptent jamais leurs heures. Cette défiscalisation forfaitaire n’apporte aucune valeur ajoutée à l’expérience d’une mère pour retrouver un emploi en cas de coup dur. Elle ne fait qu’encourager les familles à adopter un modèle qui a fait ses preuves dans une autre société, celle qui prévalait avant la guerre, quand on comptait une poignée de divorces par année en Valais. Non que le modèle traditionnel soit désuet, mais qu’il n’est plus adapté à la moitié de nos familles. Encore faudrait-il savoir quelle moitié.