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Faute d’être parti à temps avec la vaccination, il ne reste plus qu’à courir

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Faute d’être parti à temps avec la vaccination, il ne reste plus qu’à courir

Plus d’un demi-million de doses de vaccin sont disponibles en Suisse. Ce n’est pas encore Jérusalem, mais c’est suffisant pour offrir un premier «shot» à 8% de la population. Ou à un tiers des plus de 65 ans. Et dans dix jours, ce chiffre devrait doubler.

Pourtant, moins d’une personne sur 100 a reçu sa première piqûre. En un mois, depuis l’autorisation par Swissmedic, la Suisse a accouché douloureusement d’un plan de vaccination. Avec un succès mitigé: en Israël, dans le même temps, plus d’une personne sur quatre s’est frottée à une seringue.

Même si le dire heurte la susceptibilité des responsables cantonaux de la vaccination, notre action n’est pas à la hauteur d’un pays qui dépense tellement pour sa santé, qui se vante de son administration si efficace.
L’exception suisse

Sans parler des chiffres: certains cantons refusent encore de transmettre correctement leurs données sur la vaccination à l’OFSP. Nous voulons savoir si et combien de personnes se vaccinent. Notre pays est le seul d’Europe occidentale à ne pas livrer de statistiques régulières et complètes sur la vaccination. Il est loin, le temps où l’on se rassurait en se disant mieux armés que l’Italie face au virus.

La statistique, c’est surtout l’argument le plus convaincant à opposer aux «antivax». Mieux que n’importe quelle annonce payante, les chiffres prouveront que les vaccinés ne tombent pas comme des mouches ou ne se changent pas en zombies. Mais échappent à un virus qui a déjà tué 8000 concitoyens.

Tant que roupilleront des doses dans les super-congélateurs, des personnes mourront, des entreprises lèveront les fers, des libertés s’effriteront, inutilement. On ne sortira de cette pandémie qu’à condition de se vacciner largement. Et il n’y a plus une minute à perdre. Comme dans la fable, plutôt que courir en mars, il aurait fallu partir à temps en décembre. Le 19, le jour de l’autorisation par Swissmedic. Vacciner immédiatement, partout, dans chaque canton. Et pour cela, anticiper. Mais c’est trop tard.

Après ce faux départ, notre pays doit engager maintenant un sprint pour rattraper autant que faire se peut le retard accumulé. Et la Confédération reprendre la main, avec tous ses moyens, y compris militaires, pour appliquer désormais la seule règle de précipitation qui vaille pour les vaccins: aussitôt reçu, aussitôt administré.

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