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Une réforme qui profite à ceux qui prennent le risque d’entreprendre

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Une réforme qui profite à ceux qui prennent le risque d’entreprendre

La réforme proposée aux citoyens le 24 février en matière de fiscalité des entreprises s’enlise malheureusement dans une guerre de chiffres. Le principal porte sur le nombre de personnes qui bénéficieront de cette correction fiscale. Entre 13’000 et 120’000 : on navigue du simple au décuple sans savoir à quel Saint se vouer. Pourtant, ce chiffre n’a pas d’importance. L’important, c’est qu’il augmente chaque année.
Ce chiffre correspond aux personnes qui possèdent plus de 10% d’une entreprise. Les opposants prétendent – à tort – qu’il s’agit de « gros actionnaires ». La caricature est facile : haut de forme, cigare, le capitaliste des affiches de l’entre-deux guerres est de retour ! Pourtant, personne ne possède le dixième de Nestlé ou de l’UBS. La majorité des grosses entreprises cotées en bourse ne peuvent matériellement ou statutairement appartenir dans une si grande proportion à une seule personne. A quelques exceptions près, ces entreprises sont des PME qui appartiennent à leur fondateur. Selon le comité référendaire, le gros actionnaire, c’est votre plombier et ses deux employés. On est loin de l’image véhiculée par des opposants peu scrupuleux qui se permettent de traiter en bloc les chef d’entreprises de « riches » désireux de s’accaparer de tout, jusqu’à votre chemise.
Nous devons beaucoup aux entrepreneurs de notre pays. Je ne veux pas que l’économie de mon pays soit exclusivement dans les mains de quelques grosses boîtes appartenant à des fonds d’investissements asiatiques. Si nous échappons à cette situation, c’est parce que certains ont osé tout risquer pour monter leur propre affaire. Ce sont eux qui nous assurent notre chemise – et notre job – pour répondre à l’affiche démagogique des jeunes socialistes.
Cette réforme poussera nombre de jeunes à mettre leur talent au service de l’intérêt général en prenant des risques. Créer une entreprise doit être un objectif alléchant, au-delà du slogan électoral. Il y vingt ans, Google, Swatch ou Logitech n’étaient que de petites entreprises ou n’existaient pas. De nouvelles entreprises de ce calibre doivent naître. Mais pour un seul Logitech, combien de milliers de faillites ? Encourager la prise de risque, c’est assurer que notre économie ne se sclérose pas.
Oui, c’est vrai, les bénéficiaires de cette réforme ne sont peut-être que quelques dizaines de milliers. Moins d’un pourcent de la population. Et alors ? Ce sont ceux qui ont créé nos places de travail, ceux qui assurent que l’Etat puisse payer des retraites. Quel que soit le nombre réel d’entrepreneurs en Suisse, tout doit être fait pour qu’il augmente dans les années à venir. Prendre un risque n’est jamais chose aisée. Celui qui échoue ne sera pas sauvé par l’Etat. Au contraire, l’indépendant ne bénéficie pas de l’assurance chômage, la prévoyance professionnelle est souvent un rêve. C’est donc un juste retour que l’Etat soit clément au moment où l’entrepreneur récupère ce qu’il a investit, en temps et en argent ; d’autant plus que cet argent a déjà été imposé à titre de bénéfice. Les pays qui nous entourent l’ont compris. Je suis persuadé que les citoyens le comprendront aussi le 24 février en votant « OUI » à la réforme des entreprises.

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