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Frein à l'expansion de l'Etat: mon intervention en plénum

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Frein à l'expansion de l'Etat: mon intervention en plénum

Intervention prononcée au plénum du Grand Conseil valaisan, le 6 mai 2014.
Par 47 oui et 75 non, le Grand Conseil a refusé l’opportunité de débattre du projet. 
De deux à trois milliards, en 6 ans. C’est ce que nous avons dépensé. Il a fallu au Valais moderne 160 ans pour dépenser ses deux premiers milliards de francs. Six ans pour le troisième.
Ce n’est pas que le Valais soit devenu tellement riche en quelques années. Non. C’est que notre Etat, par une multitude de mécanismes à analyser, a grossi deux fois plus vite que l’économie. Lorsque nos salaires augmentaient de 20%, les recettes de l’Etat croissaient du double.
Je ne vous parle pas seulement d’argent. Je vous parle de liberté. En 1990, nous consacrions en moyenne une demi-journée par semaine pour financer l’Etat du Valais. Au rythme que nous connaissons, en 2020, nous y consacrerons une journée complète.
Cette demi-journée imposée dont nous accordons les fruits à la collectivité, nous la prenons à nous-même, à notre famille, à ceux que l’on aime. Cette demi-journée nous ne sommes plus libre de l’offrir ou de la garder, c’est la collectivité qui nous la prend, et elle ne pourra jamais nous être rendue.
C’est ce dont parle Hayek lorsqu’il évoque la route de la servitude et nous, députés, avons le devoir d’être attentifs à protéger la liberté de nos concitoyens.
Chaque fois que l’Etat grossit un peu, c’est un peu de notre liberté qu’il nous prend. Chaque fois qu’un franc est dépensé, quelqu’un, quelque part, en Valais, doit travailler pour le produire et il ne jouit, à ce moment-là, pas du fruit de son travail.
Nous avons les yeux rivés sur l’équilibre budgétaire, et vous me répondez que le double frein actuel suffit. Je vous demande de reculer d’un pas. D’observer la situation étatique dans son contexte. L’équilibre des dépenses et des recettes ne suffit pas, l’Etat doit rester abordable dans le ménage général de l’économie valaisanne.
Prenons une image. Que faites-vous si votre loyer augmente chaque année de 5% alors que votre salaire stagne ? Vous suffit-il de vous réjouir que les charges d’immeubles soient constantes pour ne pas vous inquiéter ?
C’est ce qui se passe avec l’Etat, depuis une décennie. Ce n’est pas durable.
Je vous l’accorde, en période de difficultés budgétaires, le mécanisme que je propose n’a pas beaucoup d’effets. C’est quand les choses vont bien qu’il nous évite la folie des grandeurs. Tout ce que nous demandons, et c’est une chose très simple, c’est que la machine publique ne croisse pas plus vite que l’économie qui la nourrit. Rappelons-nous que l’Etat ne produit rien. L’Etat consomme. Et lorsqu’on me parle de besoins pour justifier cette perpétuelle expansion, je réponds moyens. Nous n’avons peut-être pas les moyens.
Quel Etat pouvons-nous nous offrir ? Avons-nous les moyens d’un Etat à quatre milliards de francs ? Peut-être à cinq ? Je n’en suis pas certain, j’en doute sincèrement.
Si notre initiative avait été adoptée au début des années 2000, chaque année, les dépenses de l’Etat auraient augmenté, mais dans des proportions moindres que celles que nous avons connues. Pour autant, nous n’aurions jamais coupé dans les prestations. Et aujourd’hui, c’est près de 500 millions de francs que nous dépenserions annuellement en moins, nous ne connaîtrions aucune crise budgétaire.
Nous devons aujourd’hui nous prononcer sur l’opportunité de l’initiative parlementaire. Je vous le demande, les yeux dans les yeux, est-ce vous estimez normal qu’en 2013, année de cataclysme budgétaire, le train de vie de notre Etat a continué de progresser deux fois plus vite que l’économie ? Jugez-vous opportun de débattre de ce sujet, ou préférez-vous attendre 2020 et nous reposer la question lorsque nous aurons atteint un niveau de dépense de 4 à 5 milliards de francs ?
Ce matin, nous ne votons pas l’introduction d’un nouveau frein. Nous votons de l’opportunité de débattre d’un mécanisme pour pallier le problème que je viens de vous exposer.
Et ne me dites pas que nous pouvons freiner cette évolution sans nous imposer de règle. Que la clairvoyance des députés suffit. L’Histoire l’a montré : l’équilibre des finances n’a été atteint que lorsque nous l’avons inscrit en toutes lettres dans notre constitution. Il en va de même ici.
Nous ne votons rien d’autre aujourd’hui que l’opportunité de nous saisir de la question. Je ne fais pas de fixation sur le PIB. D’autres critères peuvent entrer en ligne de compte. Je suis ouvert à toute discussion, à la mise en place d’un contre-projet pour lequel nous pourrions, cas échéant, retirer notre initiative.
Au nom de la liberté, je vous demande d’accepter le débat.

Commentaires

1 Comment

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