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Une entente bourgeoise pour remplacer une alliance des minoritaires

Philippe Nantermod

Philippe Nantermod

Une entente bourgeoise pour remplacer une alliance des minoritaires

Publié dans le Nouvelliste du 18 septembre 2012
Les élections cantonales ne se limiteront pas au choix du Conseiller d’Etat qui remplacera Claude Roch. On l’oublie parfois un peu vite, mais le grand changement de mars 2013 viendra vraisemblablement du Grand Conseil. Si la tendance des dernières années se confirme, la famille « C » risque de perdre sa majorité absolue qui ne tient qu’à trois sièges.
Ce bouleversement, comparable à celui qu’on déjà connu nos confédérés fribourgeois, mettra à la fois un terme à l’omnipotence d’une classe politique et à l’historique alliance des minoritaires qui a longtemps rythmé la politique cantonale.
Dans ce cas de figure, aucun groupe politique ne pourra décider seul de la marche des affaires cantonales, mais devra forcément composer avec une autre formation pour mener notre canton.
En tant que PLR, l’idée d’une alliance des minoritaires m’a toujours gêné. Les débats de la semaine passée au Grand Conseil sur la révision de la loi fiscale ont montré une fois de plus que socialistes et libéraux-radicaux n’ont absolument pas la même conception de la chose publique. Alors que le PS s’est opposé à des baisses fiscales pour la classe moyenne et pour ceux qui soutiennent bénévolement un proche, le PLR s’est engagé pour diminuer la charge fiscale de toutes et de tous. On peut encore citer les politiques migratoire, sécuritaire ou sociale : il existe deux approches radicalement différentes des affaires publiques.
Au-delà de la tactique politique qui voudrait que tel parti s’allie avec tel autre, les valeurs communes défendues par les forces bourgeoises mèneront indéniablement à une entente entre ces formations pour mener la politique gouvernementale. Cette entente, on la connaît déjà de manière informelle sur de nombreux dossiers, la transformation de la majorité absolue en une majorité relative des forces démocrates-chrétiennes permettra d’établir une direction plus claire des affaires cantonales, pour le bien des deux partis de droite.
Après une alliance des minoritaires face à un parti majoritaire, nous nous dirigeons inexorablement vers une véritable entente bourgeoise incluant les forces politiques qui désirent collaborer, sans exclusion à priori. Cette gouvernance a déjà été tentée avec succès dans tous les cantons romands.
Il y a fort à parier toutefois que ce basculement ne se traduira pas immédiatement par un changement de la composition du Conseil d’Etat. Mais, malgré l’inertie politique, le changement pourrait être en marche dès le 3 mars 2013. La politique valaisanne ne sera plus jamais comme avant, elle montrera un visage plus clair et les ententes seront enfin fondées sur des valeurs, non plus sur des rapports de force.

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