Mesdames et Messieurs les autorités,
Chers amis de Vionnaz, du Chablais, du Valais. Chers Confédérés.
Permettez-moi de vous remercier du fonds du cœur de l’honneur que vous me faites en m’invitant ici, dans ma région, pour prononcer le traditionnel discours de notre fête nationale. La tâche ne sera pas nécessairement facile, surtout après les passages successifs et remarqués de Didier Défago (encore un morginois) et de Barbara Polla.
Contrairement à de nombreuses nations qui nous entourent, la Suisse n’est pas construite sur son unité, mais sur la diversité de ses régions et de ses habitants. Notre ciment, c’est la communauté de destin que nous partageons à 7 millions, entre nos 26 cantons, nos régions linguistiques et nos ensembles culturels ou religieux. Qu’un pays pareil fonctionne pourrait presque relever de la magie… mais il n’en est rien.
Je suis convaincu que ce qui fait la différence fondamentale entre un pays comme la Belgique – qui se déchire chaque jour un peu plus – et la Suisse, qui a aussi traversé les pires crises identitaires, c’est la concrétisation permanente de la volonté du peuple. La démocratie est le mortier de notre pays. Les citoyens s’intéressent à leur société, à l’avenir de notre pays, et le respectent par la force des choses. Suivant le traditionnel rythme trimestriel, nous nous réunissons tous, quatre dimanches par année, pour redessiner chaque fois un peu mieux le visage du pays que nous aimons et dans lequel nous voulons vivre. Nos parents l’ont fait, nous le faisons, et j’espère que nos enfants continueront à le faire.
Vous avez tous en mémoire le vote 29 novembre dernier, lorsqu’une majorité d’entre nous a décidé d’interdire la construction de minarets. Je m’y étais opposé de toutes mes forces. Avec des amis, nous avons mené une campagne sur le sujet, organisé des débats, imprimé des tracts, collé des affiches. Cette initiative populaire constituait à mes yeux une alternative particulièrement mauvaise, et j’étais persuadé que le peuple et les cantons la balaieraient. Je n’ai jamais cru que nous craignions, nous qui avions connu le Sonderbund, l’arrivée d’une nouvelle religion qui n’a jusqu’ici provoqué que peu de remous perceptibles au regard de sa fascinante propagation.
J’ai perdu. Ce n’était pas la première fois, ni certainement la dernière.
8 mois plus tard, je dois constater que le résultat met en exergue les pires dérives de notre démocratie et les dangers qui planent sur la cohésion fédérale.
Mesdames et Messieurs, ce soir, j’aimerais pour la première fois défendre l’initiative contre la construction des minarets. Non pas que je sois devenu partisan de ce texte, qui m’exaspère toujours autant, mais que les réactions qui s’en suivent m’ont encore davantage convaincu que la démocratie est un bien fragile auquel nous devons prêter une attention particulière.
Ce problème que je pensais sorti de l’imaginaire et des délires des initiants est aujourd’hui constaté. Contrairement à ce que d’aucun affirme, je suis persuadé que celles et ceux qui ont dit OUI le 29 novembre 2009 ne l’ont pas fait contre Kadhafi, l’UBS ou le Conseil fédéral. Je suis convaincu au contraire que chaque citoyen a voté en connaissance de cause, après avoir suivi les débats, lu les nombreux articles sur le sujet. Les sondages qui ont suivi notre décision ont montré qu’il existe un véritable malaise à l’égard d’un certain Islam, et cela dans toute l’Europe. Le visage de la laïcité a incontestablement évolué le 29 novembre 2009, sur tout le continent.
Il ne fait aucun doute que notre vote est contraire à plusieurs engagements internationaux de la Suisse. Il est fort probable que notre pays sera condamné par la Cour européenne des droits de l’Homme. C’est normal. Mais les Suisses ont décidé en leur âme et conscience de transgresser certaines règles, et cette transgression est un acte souverain et démocratique, un acte que l’on doit respecter.
Vous le savez peut-être, le 23 juin dernier, le Conseil de l’Europe dont nous sommes membres, a voté une résolution condamnant notre pays et l’enjoignant de renoncer à l’application de l’interdiction de construire des minarets.
En soi, cette résolution n’est pas bien grave : non contraignante, elle est davantage une pétition légitime d’Etats voisins qui s’inquiète de notre décision. Nous aurions certainement des réactions comparables à l’égard d’autres choix français ou allemands. Nos engagements internationaux donnent le droit à nos partenaires contractuels d’appliquer les clauses du contrat, c’est logique.
Ce qui est par contre beaucoup plus choquant, c’est que nos cinq représentants qui siégeaient ce jour-là au Conseil de l’Europe ont aussi voté cette résolution condamnant la Suisse. Ces représentants, (issus de tous les partis soi dit en passant, je ne jette la pierre à personne en particulier) sont tous issus de notre Parlement fédéral.
Je suis scandalisé par le vote de nos élus. Il est de très mauvais augure pour notre cohésion nationale. Certes, une très forte majorité du Parlement fédéral vous avait invité à refuser le texte, mais ce même Parlement, ces mêmes parlementaires qui aujourd’hui ont honte du choix du peuple, avaient à l’époque décidé que l’initiative était valide et l’avaient soumise au scrutin populaire.
Le peuple suisse a envoyé un message très clair le 29 novembre 2009. Il ne s’agissait pas d’un scrutin consultatif, mais d’une décision souveraine. Est-elle bonne ou mauvaise ? Seul le temps pourra désormais nous le dire, mais ce n’est de toute manière pas la question : la démocratie n’est pas la meilleure volonté, mais la volonté de la majorité.
Le message qu’envoient ces quelques parlementaires, tout comme le message qu’envoient certains grands bien pensants qui désirent aujourd’hui limiter les droits populaires renforce l’idée aussi saugrenue que dévastatrice que le peuple est composé d’idiots. Marchant à pieds joints sur les principes les plus fondamentaux des penseurs qu’ils prétendent défendre, ces sombres personnages considèrent qu’une poignée de citoyens doit décider pour les autres, ignares forcément.
Ceux qui appellent à une annulation de facto du scrutin du 29 novembre ne doivent pas vraiment saisir la portée et les conséquences de leur position. Ont-ils oublié qu’en démocratie, le droit de voter ne dépend ni du sang qui coule dans vos veines, ni de votre fortune, ni du nombre de vos diplômes ? Plus que les banques, le chocolat ou les rösti, la démocratie est notre bien le plus précieux.
Je l’ai dit tout à l’heure, 26 cantons, quatre langues, des villes, des campagnes, plusieurs confessions doivent bien se fonder sur quelque chose de plus fort pour tenir ensemble. Ce quelque chose, c’est le peuple. C’est la communauté de destin que nous formons depuis les débuts de la Confédération helvétique. Contrairement à beaucoup d’Etats qui nous entourent, la Suisse n’est pas le résultat de décisions royales, mais la volonté commune et partagée d’individus désirant vivre ensemble leurs libertés, leur souveraineté et leur indépendance. Et au-delà de tous les discours creux sur un esprit helvétique, ce sont bien les droits populaires qui concrétisent et qui réalisent cette cohésion.
Le peuple suisse est une réalité, pas un slogan. Il n’existe probablement pas de nation suisse, mais il existe un peuple suisse. Et ce peuple, nous le composons tous, de la présidente de la Confédération aux plus humbles d’entre nous. Vivre en Suisse, c’est admettre la suprématie de la souveraineté populaire.
Lorsque nos représentants s’acharnent à vouloir casser par la force une décision populaire, ils remettent ces fondamentaux en question. Affirmer que le peuple est soumis à l’interprétation de la Convention européenne des droits de l’Homme par quelques uns, c’est nier la démocratie. C’est faire primer le choix d’une poignée sur celui de la majorité.
En ces temps de désaffection pour nos autorités, je crois que ceux qui se sont appuyés sur le suffrage universel pour obtenir leur légitimité lui doivent davantage d’égards que ce qui nous a été montré jusqu’ici. La démocratie suisse se construit avec et par le peuple, pas contre lui.
Voilà pourquoi aujourd’hui comme demain, il nous appartient à chacun de soutenir et de respecter les décisions que nous avons prises, même si celles-ci nous déplaisent. Ou alors les changer.
J’espère que nous reviendrons un jour sur cette question des minarets. J’espère que, dans quelques années, cent mille citoyens demanderont à reposer la question. Et j’espère que, cette fois, je parviendrai à convaincre que cette interdiction est mauvaise. Et je gagnerai, ou je perdrai. Mais peu importe. Ce qui compte, c’est que seul le peuple suisse peut décider de son destin, et seul le peuple suisse peut changer ce destin. Nous, le peuple, écrivons le droit, et le droit doit être au service de l’homme, pas l’inverse.
Chers Confédérés, quel que soit notre commune, notre canton, notre langue, notre confession, notre culture, nous fêtons aujourd’hui bien plus qu’un pacte conclu entre trois Suisses. Ce soir, nous fêtons 719 années de liberté, 719 années durant lesquelles nous avons su vivre ensemble et choisir notre destin. Toujours ensemble.
Cette communauté de destin, nous devons tous la chérir et la défendre. Sur ce, je vous souhaite un excellent 1er août. Vive Vionnaz, vive le Valais, vive la Suisse.
Discours prononcé le 1er août 2010, à Vionnaz
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Discours du 1er août 2010
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EasyJet : l’OFAC doit agir !
Communiqué de presse des jeunes libéraux-radicaux suisses
EasyJet se trouve sous le feu d’une critique très nourrie : on ne compte plus les retards, annulations ou pratiques douteuses. Quelle qu’en soient les raisons, cette situation n’est plus tenable. La compagnie aérienne est aujourd’hui une des plus importantes du pays, et il n’est quasiment plus possible de l’éviter pour voyager. Les jeunes libéraux-radicaux suisses demandent à l’Office fédéral de l’aviation civile de faire son travail, d’enquêter et, au besoin, de prendre des mesures fortes.
Près de 4 vols sur 10 au départ de Genève sont assurés par la compagnie orange. Pour le consommateur, EasyJet n’est donc plus seulement un produit low cost, c’est souvent le seul moyen de voyager. Il est capital que les annulations et les retards ne deviennent pas la norme.
Il ressort des déclarations de la compagnie que le problème vient d’une répercussion des retards tout au long de la journée, en raison d’une utilisation millimétrée et constante de ses appareils. Il apparaît donc qu’EasyJet manque tout simplement d’avions pour assurer convenablement les prestations qu’elle s’est engagée à fournir, et ce sont les consommateurs qui trinquent, sans souvent même pouvoir bénéficier des minimas prévus dans les conventions internationales !
Au surplus et comme annoncé la semaine passée, les jeunes libéraux-radicaux déposeront en septembre une initiative parlementaire au Parlement fédéral réclamant que les compagnies aériennes acceptent toutes les personnes handicapées autonomes sans accompagnant, par l’intermédiaire de Raphaël Compte (CdE/NE).
Il est temps que l’Office fédéral de l’aviation civile empoigne le problème et s’assure que la compagnie réponde toujours à la Loi sur l’aviation (LA), et notamment à son article 27 qui prévoit qu’une compagnie, pour bénéficier d’une autorisation d’exploitation, doit disposer des aéronefs suffisants. Si des manquements devaient être effectivement constatés, il conviendrait alors de prendre des mesures, et notamment de redistribuer les concessions qu’EasyJet n’arrive plus à assumer. A cet effet, les jlrs déposeront en septembre une intervention parlementaire par l’intermédiaire de Raphaël Comte (CdE/NE). -
Départ de Moritz Leuenberger : tant d’années pour si peu de résultats
Communiqué de presse des jeunes libéraux-radicaux suisses du 9 juillet 2010
Après 15 ans passés au gouvernement, après avoir siégé avec pas moins de 16 Conseillers fédéraux différents, Moritz Leuenberger laisse à son futur successeur un département dont les chantiers stagnent, voire reculent. Les jeunes libéraux-radicaux suisses émettent le vœu que les prochains Conseillers fédéraux restent moins longtemps en place, pour une action plus efficace. Le départ de Moritz Leuenberger constitue de surcroît une nouvelle occasion à ne pas rater de rajeunir le Conseil fédéral.
Moritz Leuenberger laisse le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) dans une situation pour le moins malheureuse. Il est regrettable qu’il eut fallu attendre 15 ans pour que le ministre songe à laisser la place à une personnalité plus motivée.
En matière de communications, les Suisses se sont vu confirmer encore cette semaine que les tarifs des télécommunications étaient les plus élevés d’Europe. De même, le dossier de la privatisation de Swisscom est enlisé et illustre bien le laisser-aller d’un office fédéral incapable de choisir une direction et de fixer des règles du jeu clair. L’affaire de la fusion Orange – Sunrise avaient été encore là pour le montrer.
Les transports publics ne vont pas mieux. L’absence complète de vision en matière de trafic ferroviaire du DETEC a pour conséquence une perte de la qualité du service sans pour autant proposer de projets d’avenir. Les trains suisses sont lents, bondés et chers. Ici aussi, le Conseiller fédéral démissionnaire laisse un énorme travail à son successeur.
Last but not least, le dossier énergétique ne bouge pas. Alors que tous les experts s’accordent à dire que l’approvisionnement énergétique de la Suisse est en danger, le Conseiller fédéral n’a pas rempli son rôle de chef de département en n’apportant aucune piste de solution pour rénover les centrales nucléaires ou construire massivement des projets énergétiques importants.
Quinze ans au Conseil fédéral pour si peu de résultats. Une nouvelle expérience Leuenberger signifierait une nouvelle dégradation des infrastructures et conduirait à la Suisse dans une impasse gravissime. Les jlrs souhaitent que les futurs Conseillers fédéraux restent moins longtemps, deux législatures au plus, et jouent un vrai rôle de leader dans leurs domaines. -
Ce que le peuple fait, seul le peuple peut le défaire
Mercredi 23 juin 2010, le Conseil de l’Europe a demandé à la Suisse de suspendre l’application de l’initiative sur les minarets. Cette décision serait assez anodine si les représentants qu’y compte la Suisse n’avaient pas eux aussi voté en faveur de cette résolution. Ces députés, issus et élus par le Conseil national, représentent l’Etat, ses institutions et surtout la population. C’est surprenant, mais les cinq représentants de la Suisse au Conseil de l’Europe, des socialistes aux UDC, ont soutenu un texte demandant de suspendre une décision du peuple.
Mais qu’est-ce qui a bien pu leur passer par la tête ? J’ai été déçu le 29 novembre 2009, très déçu. Je m’attendais à un rejet massif, à un vote clair en faveur de la liberté religieuse et de l’égalité de traitement. Il n’en a rien été et j’ai perdu avec la minorité. Il est temps d’admettre que le fameux vote n’était pas qu’une question de droit des constructions, mais mettait en exergue des craintes enfouies au plus profonds de la conscience collective.
Il n’est pas de la compétence de cinq Conseillers nationaux de jouer la courroie de transmission des positions helvétiques de cette manière. Je suis effaré de voir à quel point nos représentants au Conseil de l’Europe n’ont pas saisi ce qui s’est passé le fameux 29 novembre 2009. Non, ce n’était pas un vote entaché d’irrégularités, ni un coup de gueule spontané. Ce que le vote sur les minarets montre est bien plus conséquemment ancré dans l’opinion publique. Un vote non contraignant d’une autorité internationale n’y changera rien, et les multiples interventions déposées par la suite dans les pays européens le montrent bien : le concept même de laïcité a radicalement changé sur le continent.
Nos cinq représentants au Conseil de l’Europe ont la mémoire courte : ce sont les mêmes qui ont estimé l’initiative valide et l’ont soumise au peuple. Ils ont ensuite un peu oublié de mener une campagne, persuadés comme je l’étais que jamais, au grand jamais, le peuple helvète pourrait prendre une décision pareille.
Et pourtant le peuple a voté. Le vote sur les minarets n’était pas un gag, ce n’était pas un sondage d’opinion. Non, il est bien réel. Le peuple a pris une décision et a voulu insérer un article – sans doute extrémiste – dans notre Constitution. Les élites politiques, élues par ce peuple, doivent l’accepter et le respecter, ou alors demander au peuple de modifier à nouveau la Constitution, en récoltant les signatures ou des voix au Parlement. En droit, on appelle cela le parallélisme des formes : ce que le peuple fait, seul le peuple peut le défaire.
Nos cinq représentants du Conseil de l’Europe laissent entendre que la démocratie peut non seulement fonctionner sans le peuple, mais, pire, contre lui. Par ce genre de comportement, ces élus ne font qu’accentuer le clash entre une classe politique et une classe populaire, distinction qui se renforce malheureusement au fil des ans, au fil des gestes de défiance de parts et d’autres. Chers parlementaires, vous ne vous en êtes peut-être pas rendu compte, mais il y a une majorité en Suisse qui considère que nous avons un problème avec l’Islam. Que ce problème soit irrationnel, exagéré ou contraire au droit de l’homme n’y changera rien. Ce sentiment restera toujours bien présent tant que l’on n’aura pas admis qu’un problème, même uniquement dans l’esprit des citoyens, reste un problème. Le nier ne fera jamais que le renforcer.
Cette position montre que notre démocratie a du plomb dans l’aile. Pas parce que le peuple a pris une position qui n’est certainement pas la plus réfléchie que nous n’ayons jamais prise, mais parce que certains élus oublient l’essence même de la démocratie : la souveraineté populaire. -
Forum du 26 juin 2010
« Le Parti libéral-radical (PLR) veut faire de la chasse à la bureaucratie un des thèmes centraux de sa campagne en vue des élections fédérales de 2011. Les délégués réunis samedi à Lugano ont adopté un document de fond sur la politique environnementale, qui fait la part belle à la lutte contre les paperasses et autres chicaneries administratives. Néanmoins, le parti veut surtout lancer une initiative populaire, pour ancrer la diminution de la bureaucratie dans la constitution. Par Agnès Schenker. Sur le vif, Philippe Nantermod, vice-président des jeunes libéraux-radicaux. »
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La mauvaise foi terrifiante de la gauche vuvuzela
Aucun parlementaire n’a soutenu l’accord sur l’UBS de gaité de cœur. Il ne fait plaisir à personne de devoir accorder des concessions avec pour seule contrepartie l’abandon des poursuites contre la première banque du pays. On dit souvent qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. L’adage trouve particulièrement application dans l’accord signé qui permettra non seulement d’assurer le sauvetage d’un établissement financier, mais aussi et surtout des milliers de postes de travail en Suisse et à l’étranger.
De nombreux élus de gauche ont pourtant accusé les élus PLR et PDC d’être vendus aux banques et que seul le PS et les Verts représentaient la volonté et les intérêts du peuple, opposés pour l’occasion à ceux de l’économie de notre pays. Cette démonstration de mauvaise foi est affligeante. Et si l’accord avait été refusé ? Quels auraient été les mots de consolation de ces valeureux gaillards à l’adresse des victimes de la gifle qu’aurait certainement encaissée notre secteur financier, et les entreprises, grandes ou petites, qui travaillent au quotidien avec la première puissance mondiale ?
La gauche a le beau rôle. Elle n’a besoin d’assumer aucune responsabilité. La droite est majoritaire et peut assurer le sauvetage de l’accord et porter finalement seule les grincements de dents que cet accord provoque immanquablement. Le beurre et l’argent du beurre : les milieux syndicaux n’auront pas à encaisser les conséquences sur leur image de l’acceptation de l’accord grâce auquel ils évitent pourtant d’avoir à porter sur la conscience la prospérité de la Suisse.
Alors que l’accord constituait une question d’intérêt national supérieur aux guéguerres partisanes, la gauche a donc eu l’outrecuidance d’en profiter pour en faire une tribune politique. Laisser le sale boulot aux autres pour ensuite tirer les marrons du feu, c’est indigne, et c’est ainsi que peut se résumer l’activisme d’un parti qui se prétend pourtant gouvernemental.
Au lieu de cela, le PS s’est amusé à fixer ses conditions. Un peu comme le pompier qui négocie ses tarifs avant d’éteindre la maison en flamme, parce qu’il sait qu’une autre équipe est prête à arroser l’incendie.
A gueuler à tout va, à donner des leçons sans assumer ses responsabilités, la gauche suisse me fait un peu penser à ces vuvuzelas : ça fait beaucoup de bruit, mais ça ne sert à rien. Heureusement il y a une justice : la trompette n’évite au final pas de perdre. -
Rail 2050 : une vision pour la Suisse
Nos voisins français, italiens et allemands ont compris que l’avenir du trafic aérien court-courrier est condamné à moyen terme en tant que transport de masse, notamment en raison de la hausse du prix des carburants, des nouvelles mesures environnementales, de la saturation de l’espace aérien ou même – cas d’exception certes – de quelques éruptions volcaniques…
Chez nous, les projections des CFF sont pour le moins inquiétantes : nous devons nous attendre à un doublement du nombre de passagers dans les trains suisses d’ici 2030. Aujourd’hui déjà, plus de 50% de la population suisse possède un abonnement de transports publics. Ceux qui ont l’habitude prendre le train aux heures de pointe comprennent que les infrastructures actuelles doivent être largement redimensionnées pour répondre à cette évolution, et cela de toute urgence.
Face à ces constats, plusieurs voix commencent à se faire entendre et réclament une nouvelle vision la Suisse ferroviaire. Parmi celles-ci, Daniel Mange a publié récemment un excellent ouvrage intitulé « Plan Rail 2050, plaidoyer pour la vitesse »[1]. Ce plan reprend les nombreuses études concernant la construction de lignes à grande vitesse en Suisse et des connexions avec les LGV étrangères.
Le projet est pour le moins enthousiasmant. Dans les pas d’Olivier Français, Daniel Mange soutient la création de la croix fédérale de la mobilité, reliant Genève à St-Gall d’ouest en est et Bâle à Milan du nord au sud. En construisant de nouvelles lignes à grande vitesse, on déchargera les voies actuelles du trafic national et augmentera ainsi la capacité du réseau d’autant. Vitesse et capacité sont complémentaires, pas antinomiques comme certains l’ont souvent laissé entendre.
Question vitesse, depuis Lausanne, le voyageur rejoindra Genève en quinze minutes, Berne en trente, Zurich en une heure. Du point de vue international, se rendre à Paris ne prendra plus que deux heures trente et Londres, Barcelone et Bruxelles seront à moins de cinq heures… de train ! Il va sans dire qu’une révolution pareille donnera un coup de fouet à notre économie, renforcera la cohésion nationale et nous rapprochera tous. Quand on sait à quel point le Lötschberg a transformé les habitudes des Valaisans, on peine à imaginer les conséquences extraordinaires d’un vrai projet de liaisons à grande vitesse pour toute la Suisse.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’une politique plus visionnaire que celle qui nous est proposée avec Rail 2030 et son bricolage généralisé. Le constat est cinglant : la Suisse est sur le point de rater la construction des grandes lignes européennes. Plutôt que de nous donner les moyens de projets visionnaires, nous réfléchissons comment nous résoudrons en 2030 les problèmes de 2010 !
Au XIXe siècle, nos ancêtres ont investi des moyens pharaoniques pour nous offrir le réseau dense que nous connaissons aujourd’hui. Dans les années cinquante, nos parents ont su renforcer Cointrin et Kloten pour que la Suisse reste au centre des voies de communication internationales. Dans les années soixante, ce sont les autoroutes qui ont permis que notre pays reste au top en matière de transports. Nous devons prendre aujourd’hui nos responsabilités et continuer ce travail d’innovation permanente, tant notre génération que les futures en ont cruellement besoin.
[1] Daniel Mange, « Plan Rail 2050 », Le savoir suisse, PPUR, Lausanne, 2010. -
Le Grand 8 du 17 mai 2010
Le Grand 8 du 17 mai 2010 sur la RSR à propos de la fonction publique, de la bureaucratie et de l’introduction d’un salaire minimum en Suisse.
[dewplayer:http://podcast.rsr.ch/media/g8/g8-20100517.mp3]
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CFF : les jlrs se mobilisent pour le peuple, l’UDC pour ses élus
Les jlrs sont outrés par la position clientéliste de l’UDC concernant la décision des CFF de confier le mandat de réaliser ses prochaines rames à la société Bombardier. Plutôt que défendre les intérêts de ses élus millionnaires, le premier parti du pays ferait mieux de s’engager pour le bien des usagers des transports publics et pour les emplois en Suisse. Les rames des trains Bombardier sont fabriquées à Villeneuve, dans le Chablais vaudois, et les bogies seront réalisées à Winterthur. Pour nos régions, ce sont des centaines de nouveaux postes de travail qui vont être créés, pour le grand bien des habitants de ces zones généralement périphériques.
L’UDC conteste le choix des CFF et prétend par sa position défendre la Suisse. En réalité, le plus grand parti défend son Conseiller national Peter Spuhler, président de Stadler Rail, société qui a été recalée pour ce marché public ! Il est incontestable que la Suisse a de la chance de pouvoir compter sur une entreprise innovante et créatrice d’emplois comme Stadler Rail, il n’en reste pas moins que les règles du jeux doivent être les mêmes pour tous. Bombardier a proposé une solution innovante et économique et a remporté le concours, en créant de surcroît des emplois en Suisse. Même l’EPFL s’était positionnée en faveur de la technologie canadienne. Le choix des CFF est bon pour l’innovation, pour les usagers et pour l’emploi, n’en déplaise aux gros industriels agrariens.
Le soi-disant patriotisme du premier parti du pays n’est en réalité qu’une façade au clientélisme, une manière de protéger ses élus contre l’intérêt des usagers et du peuple suisse. Les jlrs s’engagent pour que les procédures de marché public continuent à être transparentes, ouvertes à tous et favorisent l’innovation dont la Suisse a tant besoin.
Communiqué des jeunes libéraux-radicaux suisses -
CFF : les jeunes libéraux-radicaux suisses favorables à la grande vitesse
Les jlrs soutiennent le projet évoqué par Ulrich Gygi de construire une ligne ferroviaire à grande vitesse entre Berne et Zürich, à condition que celle-ci s’inscrive dans le cadre d’un investissement de grande ampleur pour moderniser le réseau de chemins de fer Suisse.
Les trains d’importance nationale de Suisse sont parmi les plus lents d’Europe. Cette situation se répercute sur les connexions internationales et péjore la place économique suisse. Le bricolage de Rail 2030 ne résout en rien ce problème et manque cruellement d’ambition et de moyens.
Conformément aux dernières études sur le sujet, les jlrs sont favorables à la proposition d’un plan à long terme de création de nouvelles lignes à grande vitesse en Suisse, reliant les cinq plus grandes villes du pays et les LGV françaises, allemandes et italiennes.
La question du financement d’un projet de cette envergure est centrale, mais ne doit pas être considérée comme un obstacle insurmontable. La Suisse a su par le passé entreprendre des projets importants et allier vitesse et mobilité est sans conteste le défi des décennies à venir. Placer Genève à 1h15 de Zurich est un rêve réaliste.
Communiqué des jeunes libéraux-radicaux suisses